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 Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques

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orné

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Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Empty
MessageSujet: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeMer 19 Fév 2014 - 14:03

Rappel du premier message :

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Enfrentamientos-en-venezuela

Nous assistons actuellement à 3 tentatives de coup d'état (sans parler de la Syrie): Ukraine, Bosnie et Venezuela le tout à vitesse grand V. Evo Morales indique que le même coup de poker a été tenté en Bolivie en 2008 et que ce sont les Etats-Unis qui sont à l'oeuvre. Il parle du Venezuela mais c'est le cas dans chacun des conflits. On dirait que l'empire US a décidé de faire tomber les dernières têtes avant le grand plongeon. Rappelons également que l'opposition c'est déjà illustrée l'année dernière avec le même type d'actions violentes suite à leur défaite aux élections.


Le gouvernement vénézuélien a dévoilé une conversation entre deux militants de l'opposition qui anticipent le pillage de magasins et l'intensification des manifestations violentes, notamment à Caracas, la capitale. À un moment de la conversation, un des hommes déclare que la droite aurait un fond de 120 000 millions de bolivars (environ 20 000 millions de dollars) pour payer des tueurs à gages. L'article qui suit confirme d'ailleurs que certains manifestants ont bien été assassinés pendant les manifestations. Il montre également à quel point l'opposition use et abuse des réseaux sociaux pour tromper les citoyens et servir leur propagande contre le gouvernement, quitte à monter de toute pièces des images provenant pourtant d'autres pays. Les réseaux sociaux peuvent se révéler être un cadeau empoisonné et une fois encore, le chaos est programmé et orchestré en haut lieu. Fawkes


A lire les médias internationaux en ce mois de février 2014, on pourrait croire que le Venezuela est –de nouveau- à feu et à sang. Le coupable désigné par les grandes entreprises de communication est toujours le même depuis maintenant 15 ans: le gouvernement bolivarien massacrerait –de nouveau- son peuple comme s´il s´agissait du passe temps favori des élites politiques révolutionnaires depuis l´accession d´Hugo Chavez à la présidence de la République. Oubliés les onze chavistes assassinés au lendemain de la victoire électorale de Nicolas Maduro en avril 2013, passée sous silence la large victoire du camps bolivarien aux municipales de décembre 2013, gommé le soutien populaire dont bénéficie la Révolution, les vénézuéliens seraient désormais face à un « régime » qu´ils réprouvent et qui n´hésite pas á faire feu contre ses compatriotes. Un retour sur les derniers événements qui ont secoué le Venezuela est donc nécessaire pour prendre la mesure de ce qui se déroule en ce moment au pays de Bolivar et de Chavez. Retour d´autant plus nécessaire pour capter, après la Libye, la Syrie ou les derniers événements ukrainiens à quel point l´Empire fait preuve d´un cynisme sanguinaire pour éliminer les gouvernements qui ne s´alignent pas sur ses intérêts.

Guerre interne dans l´opposition

L´opposition vénézuélienne n´est pas un bloc monolithique. Même si tous les partis partagent un programme commun (1) , les stratégies de prises de pouvoir et surtout les ambitions personnelles ne manquent jamais de raviver les tensions au sein de la contrerévolution, Or le leadership qu´Henrique Capriles s´était construit depuis sa victoire aux primaires de la plateforme unitaire de l´opposition (Mesa de Unidad Démocratica -MUD) en février 2012 s´est quelque peu érodé au fil des quatre défaites électorales (2) . Lors des élections municipales de décembre 2013, le parti de Leopoldo Lopez, Voluntad Popular a même remporté plus de mairies que Primero Justicia, le parti de Capriles.

Le questionnement interne suite aux défaites dans les urnes a ravivé les vieux démons d´une opposition prête à considérer légitime tous les chemins possibles pour conquérir le pouvoir.

Profitant d´un mécontentement compréhensible d´une partie de la population face à une guerre économique qui affecte quotidiennement les vénézuéliens (3) , le secteur le plus extrême de l´opposition a décidé de passer à l´attaque.

Dés les premiers jours de l´année 2014, Leopoldo Lopez, Maria Corina Machado ou Antonio Ledezma appelaient au "soulèvement" comme moyen "démocratique" pour chasser le gouvernement (4) . Les vrais démocrates apprécieront l´oxymore. Rappelons que l´unique moyen démocratique pour changer de gouvernement est la convocation d´un référendum révocatoire à mi-mandat, c´est à dire à partir d´avril 2016.

Leopoldo Lopez ne s´arrêtera pas là. Au cours d´un meeting, le 2 février 2014, il lance à ses partisans : "les problèmes dont souffre le peuple ont un coupable. Ce coupable est le pouvoir national (…) nous ne pouvons plus dire que le problème c´est seulement Nicolas Maduro. Le problème ce sont tous les pouvoirs publics nationaux"(5) . Coup d´Etat, vous avez dit coup d´Etat ?

Au cours du même meeting, Maria Corina Machado affirmera que "la seule réponse possible, c´est la rébellion (…). Certains disent qu´il faut attendre les élections dans je-ne-sais-trop combien d´années (…) Le Venezuela ne peut plus attendre" (6) . Le message de confrontation est lancé au gouvernement mais aussi à la MUD et à Capriles. La tentative de mainmise sur l´opposition par les secteurs les plus anti-démocratiques de l´antichavisme est confirmé par Leopoldo Lopez lorsqu´il convoque une manifestation pour le 12 février 2014 : "Notre lutte passe par la rue (…) je suis sûr que ce 12 février, nous verrons Henrique Capriles dans la rue. Je lance un appel [à tous les dirigeants de l´opposition] mais surtout à Henrique, qui a une très grande responsabilité, pour qu´il nous rejoigne dans cette clameur de changement" (7) . Les urnes ou le putsch. Les leaders de l´opposition ont les cartes en mains…

Ce qui fut annoncé arriva

Le 12 février la manifestation convoquée se dirigeât vers le siège du pouvoir judiciaire (Ministerio Publico) situé dans le centre populaire de la capitale. La plupart des dirigeants de l´opposition, dont Capriles Radonski, était aux abonnés absents. Le faible cortège était surtout composé d´étudiants des classes moyennes supérieures provenant des universités privées. Sur place, Leopoldo Lopez et Maria Corina Machado haranguaient la foule dans des termes similaires à ceux proférés quelques jours plus tôt, avant d´abandonner la manifestation sans prendre le soin de lancer le mot d´ordre de la dispersion de la manifestation. Alors que la majorité des étudiants quittait les lieux sans heurt, des groupes de choc prenaient le relais. Les pancartes pacifistes laissaient place aux jets de pierre et autres cocktails Molotov. Et tout bascula.

Au milieu des affrontements, des coups de feu furent tirés. Juan "Juancho" Montoya, un militant chaviste présent sur les lieux et Basil Da Costa un étudiant d´opposition mourraient tous deux assassinés d´une balle dans la tête. La police nationale réussit à repousser les fauteurs de trouble qui se replièrent à Chacao, arrondissement huppé de Caracas, dont le maire, Ramon Muchacho est membre du parti Primero Justicia. Quelques heures plus tard et alors que les affrontements s´étaient déplacés dans cette zone de la ville, Roberto Redman, un militant de l´opposition, qui avait porté le cadavre du jeune Basil, était à son tour assassiné. La machine médiatique internationale s´emballa. Le gouvernement fut accusé de sanglantes répressions alors que les forces de maintien de l´ordre n´utilisent aucune arme létale pour faire face aux groupuscules armés de l´opposition (8) .

Les entreprises de communication privées dénoncèrent la censure gouvernementale après qu´une chaîne câblée colombienne, NTN24, fut retirée de la programmation par les opérateurs de câble privés pour avoir enfreint la loi vénézuélienne de ne pas retransmettre en direct les images des violences de rue. Il ne s´agissait donc pas d´une censure opérée par le pouvoir, les media audiovisuels internationaux et nationaux ayant largement couvert la partie pacifique de la manifestation. En revanche, aucun média international ne s´est attardé à dénoncer les attaques à l´arme à feu contre le siège de la télévision publique VTV. Une employée de la chaîne ayant même reçu une balle dans les côtes. Liberté d´expression à deux vitesses ?

Au soir du 12 février, on dénombrait en plus des trois morts, de nombreux blessés y compris chez les forces de l´ordre et les travailleurs du Metro de Caracas, pris d´assaut par les groupes de choc de l´opposition, 6 voitures de police incendiées, des sièges d´institutions publiques détruits, sans compter les nombreux dommages collatéraux dont ont souffert les habitants de Caracas.

Des critiques se firent entendre au sein même de l´opposition. Une journaliste du journal antichaviste El Universal, dénonça l´irresponsabilité et le manque de leadership de Leopoldo Lopez qui abandonna les étudiants lorsque les affrontements eurent commencé (9) . Le maire de Chacao publia un tweet cinglant : "nous reconnaissons le manque de leadership de l´opposition. Seul l´anarchie règne. C´est ce que nous voulons ?" (10) . Dans un premier temps, Capriles Radonski se fit écho de "la mainmise de groupes violents sur une manifestation pacifique" (11) .

L´enquête démontrera, comme l´a indiqué le Ministre de l´intérieur et de la justice, Miguel Rodriguez Torres, que les deux personnes assassinées prés du Ministerio Publico le furent avec la même arme à feu, renforçant ainsi la thèse de l´infiltration de mercenaires paramilitaires d´opposition dans l´objectif de créer le chaos, et d´enflammer les tensions entre vénézuéliens. Un scénario similaire à celui vécu lors du coup d´Etat du 11 avril 2002 (12) . Les plus vulnérables à cette stratégie sont malheureusement les jeunes étudiants qui croient pouvoir renverser un gouvernement appuyé par la majorité du peuple et par l´armée.

Comme dans n´importe quel pays démocratique, la justice recherche désormais le principal responsable de ces violences, Leopoldo Lopez, pour le mettre en examen. Nous n´osons imaginer ce qu´il se serait passé si de tels événements avaient eu lieu dans n´importe quel pays occidental. Qu´aurait fait le pouvoir français si la manifestation Jour de Colère (qui comme la manifestation de Leopoldo Lopez n´avait de mot d´ordre commun que la chute d´un gouvernement élu) s´était soldé par trois assassinats et de nombreux blessés chez les forces de l´ordre. Il y a fort à parier que ses organisateurs seraient aujourd´hui sous les verrous sans que cela n´émeuve personne ni qu´aucun parti politique, pas même le Front National, n´en vienne à les défendre.

Mais s´il s´agit du Venezuela, les média y décèlent une persécution politique. Capriles Radonski, quand à lui s´est solidarisé avec Leopoldo Lopez, tout en insistant sur les différentes stratégies qui l´opposent á son ancien comparse (13) . L´ancien candidat à la présidentielle a même appelé à une manifestation contre la violence et le paramilitarisme (sic), espérant ainsi récupérer à son compte les manifestants de ces derniers jours. Comble de l´ironie pour celui qui devrait assumer la responsabilité intellectuelle de l´assassinat de 11 militants chavistes au lendemain de sa défaite électorale aux élections présidentielles d´avril 2013 (14) .


La main de l´Empire américain n´est pas une chimère


Alors que Nicolas Maduro a reçu des messages de solidarité et de condamnation des violences de l´opposition de la part de nombreux gouvernements et partis politiques de par le monde et de l´Union des Nations Sud-américaines (Unasur), le gouvernement des Etats-Unis prenait un ton menaçant. Lors d´une allocution télévisuelle, le président Maduro dénonçait que le sous-secrétaire d´Etat adjoint pour l’Amérique latine, Alex Lee, avait émis une série d´exigences (libération des responsables des violences, arrêt des poursuites contre Leopoldo Lopez, dialogue immédiat avec l´opposition) sous peine de "générer des conséquences négatives au niveau international" (15) .

Cette menace à peine voilée est en fait le résultat de la participation active des Etats Unis dans les récents événements qui secouent le Venezuela. Soulignons une fois, pour les éternels sceptiques, que la déstabilisation du gouvernement bolivarien n´aura de cesse que lorsque les Etats-Unis reprendront le contrôle du maniement de l´industrie pétrolière comme dans le passé.

En réponse, le président Maduro a décidé d´expulser du pays trois citoyens étasuniens pour leur récente participation active dans la formation et le financement d´étudiants aux techniques de coup d´Etat soft (16) .

Dans la nébuleuse d´informations sur la situation actuelle au Venezuela, de grossières manipulations médiatiques tentent de légitimer le discours de l´opposition qui dénonce la torture et la répression sanglante du gouvernement. Cette cyber-attaque est surtout un moyen de décrédibiliser le Venezuela au niveau international et de chauffer les esprits des partisans de l´opposition afin de générer une situation d´ingouvernabilité à l´instar des événements actuels en Ukraine.

Rappelons que le Venezuela est le cinquième pays au monde qui se sert le plus de Twitter (17) . Ce réseau social, abondamment utilisé dans les autoproclamées "Révolutions" arabes, est devenu une arme de premier choix dans la déstabilisation du gouvernement bolivarien. Ainsi, des photos de répressions et de tortures, reflétant des réalités étrangères, sont envoyées massivement aux jeunes vénézuéliens leur faisant croire que les scènes se déroulent dans leur pays (18) . De retweet en retweet en passant par de nombreux hastags, un nombre non négligeable de jeunes opposants à la Révolution est ainsi manipulé.

Sur la photo suivante nous pouvons voir comment une manifestation à Sao Paulo devient une manifestation à Caracas

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Brasil+vza

Sur la photo ci dessous une image aérienne d´un pèlerinage religieux se transforme en une manifestation massive de l´opposition qui n´a pourtant jamais eu lieu

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Divina+Pastora+VZA

Les étudiants chiliens doivent sauter au plafond en voyant leurs camarades utilisés par l´extrême droite vénézuélienne

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Chile+VZA


Un cas de torture dans le royaume d´Espagne devient un argument pour la droite vénézuélienne

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Espan%CC%83a+tortura+VZA

Qui se doutait que les policiers égyptiens réprimaient des citoyens vénézuéliens ?

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Egipto+VZA

Rien n´arrête le cynisme de l´opposition. Les morts du conflit syrien sont transférés au Venezuela dans la ville de Maracay

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Syria+VZA

Même le pauvre Loukanikos, icône animale de la révolte grecque, n´est pas épargné. Que fait la SPA ?

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Chien+Vza


Le camp bolivarien doit donc une fois de plus faire face aux tentatives de déstabilisation de la contrerévolution au moment précis où le gouvernement prend des mesures radicales pour lutter contre la guerre économique et contre l´insécurité.

Même si le Peuple, l´armée et la police défendent les institutions démocratiques, la vigilance est de mise. Face à la désinformation des entreprises privées de communication, la solidarité internationale est plus que jamais de vigueur afin de déjouer la propagande médiatique contre la Révolution Bolivarienne. A un an de la disparition physique du Comandante Chávez, son Peuple est bien décidé à perpétuer son héritage révolutionnaire.



Notes:

(1) Voir Romain Migus, El programa de la MUD, Caracas, ed. Barrio Alerta, 2012, disponible sur http://albaciudad.org/wp/wp-content/uploads/2012/09/libro_el_programa_de_la_mud.pdf

(2) Élections présidentielles du 7 octobre 2012 et du 13 avril 2013, élections régionales du 16 décembre 2012, élections municipales du 8 décembre 2013 (91% des états régionaux et 75% des mairies gagnés par le chavisme).

(3) La guerre économique et les réponses gouvernementales ne sont pas le sujet de cet article. Mais il est indéniable que la spéculation contre le bolívar, les ruptures de stock organisées, et la contrebande de produits de première nécessité vers la Colombie ont des conséquences immédiates sur la vie quotidienne. Pour un approfondissement de ce sujet, voir jacques Sapir, « La situation économique au Venezuela », Russeurope, 17/02/2014, http://russeurope.hypotheses.org/2001

(4) Voir “¡LaSalida es la calle! ¡#LaSalida es la calle!”, Youtube, 25/01/2014, https://www.youtube.com/watch?v=MZBiTc6Z4Os (traduction de l´auteur).

(5) Voir “Protestas en Venezuela, 2 de Feberero de 2014 #LaSalida“, Youtube, 03/02/2014, https://www.youtube.com/watch?v=hyh3AEf5JDA (traduction de l´auteur).

(6) Ibid.

(7) Voir “Leopoldo López El 12F vamos a la calle con la consigna justicia y cárcel para los corruptos“, Youtube, 09/02/2014,https://www.youtube.com/watch?v=f9X67Jvw5Lk (traduction de l´auteur).

(8) Pour être plus précis nous soulignons que les forces de police utilisent des bombes lacrymogènes et des cartouches de gros sel, et un usage très limité de la force si l´on compare avec la répression des manifestations dans les pays européens.

(9) Testimonio de una periodista de El Universal: "Leopoldo no tuvo bolas. Le agarró la mano a su esposa, se fue y dejó a los carajitos alborotados", Aporrea, 13/02/2014. http://www.aporrea.org/oposicion/n245131.html

(10) “Vandalismo en Chacao: Ramón Muchacho se pregunta ¿quién asume la responsabilidad?”, Noticias24, 12/02/2014

http://www.noticias24.com/venezuela/noticia/222431/vandalismo-en-chacao-ramon-muchacho-se-pregunta-quien-asume-la-responsabilidad/

(11) “Capriles condena violencia en marcha estudiantil, Prensa Primero Justicia, 12/02/2014,http://www.primerojusticia.org.ve/cms/index.php?option=com_flexicontent&view=item&cid=158:en-la-prensa&id=13853:capriles-condena-violencia-en-marcha-estudiantil&Itemid=500

(12) Voir “Fallecidos el 12F fueron con la misma arma de fuego”, YVKE Mondial, 14/02/2014,http://www.radiomundial.com.ve/article/fallecidos-el-12-f-fueron-asesinados-con-la-misma-arma . Sur les assassinats similaires pendant le coup d´Etat d´avril 2002, voir l´excellent documentaire de Angel Palacios, “Puente llaguno: clave de una massacre”, https://www.youtube.com/watch?v=fkrAI72ct-I

(13) “Capriles llama a movilizaciones contra la violencia y el paramilitarismo”, El Universal, 16/02/2014, http://www.eluniversal.com/nacional-y-politica/140216/capriles-llama-a-movilizacion-contra-la-violencia-y-el-paramilitarismo

(14) Voir Romain Migus, “Nuit de cristal au Venezuela”, Venezuela en Vivo, 17/04/2013, http://www.romainmigus.com/2013/06/nuit-de-cristal-au-venezuela.html

(15) “Venezuela rechaza declaraciones de secretario estadounidense John Kerry”, Telesur, 16/02/2014, http://www.telesurtv.net/articulos/2014/02/16/venezuela-rechaza-declaraciones-de-secretario-estadounidense-john-kerry-2982.html

(16) “Funcionarios norteamericanos tienen 48 horas para salir de Venezuela”, Noticias24, 16/02/2014, http://www.noticias24.com/venezuela/noticia/222622/elias-jaua-funcionarios-norteamericanos-tienen-48-horas-para-salir-de-venezuela/

(17) “Venezuela: quinto país del mundo que más usa el twitter”. Ciudad CCS, 29/05/11, http://www.ciudadccs.info/?p=176192

(18) Telesur a réalisé une compilation de ces montages médiatiques. Voir: https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10151869482281179.1073741986.186321186178&type=1


Source: Venezuela En Vivo

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akasha

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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeVen 22 Déc 2017 - 18:25

evol a écrit:
Je montre les choses telles qu'elles sont  cyclops
Qui diabolise ?
=> Ton interprétation

On s'en fiche de ça, l'important c'est la situation dans laquelle le peuple se trouve et de bien expliquer aux gens tout les tenants et aboutissants. Il est nécessaire de tenir compte de tout les éléments qui ont amener le Venezuela dans la situation actuelle.
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeVen 22 Déc 2017 - 18:28

Les propagandes sont a destination des peuples, en premier de leur peuple.
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeVen 22 Déc 2017 - 18:41

evol a écrit:
Les propagandes sont a destination des peuples, en premier de leur peuple.

Oui, et elle a aussi différentes formes, celle des médias à notre destination , n'est pas à négliger, c'est de celle-là dont je faisait allusion, ce n'est pas la panacée des seules russes ou ici le Venezuela, l'occident n'a rien à leur envier. D'où le fait de bien prendre en compte tout les éléments et pas seulement ceux qui nous réconfortent dans nos acquits !
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeVen 22 Déc 2017 - 18:44

Sauf que l'occident n'est pas dans leur situation de pénurie
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeVen 22 Déc 2017 - 19:04

evol a écrit:
Sauf que l'occident n'est pas dans leur situation de pénurie

Il en sont en partie responsable.
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeMar 2 Jan 2018 - 1:43

Salaire minimum au Venezuela augmenté de 40% (Reuters)

par Reuters 31 Décembre 2017, 23:58 Salaire minimum au Venezuela augmenté de 40%

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Ob_32f850_maduro-c-juan-baretto-afp

Le président du Venezuela a annoncé dimanche une hausse de 40% du salaire minimum, mesure qui aux yeux de nombreux économistes risque en fait d'alimenter l'hyper-inflation record dont souffre le pays.
Dans son message de voeux, Nicolas Maduro a estimé que cette augmentation, effective au 1er janvier, permettrait à la classe ouvrière de faire face à ce qu'il appelle "la guerre économique" menée par Washington contre le Venezuela...


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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeVen 5 Jan 2018 - 0:47

Les douze victoires du présidente Maduro en 2017

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Nicolasmaduro_consejocampesino031214_001

Commençons par rappeler que le président Nicolas Maduro est le mandataire le plus injustement harcelé, calomnié et agressé de l’Histoire du Venezuela. Plus encore que le commandant Hugo Chávez, fondateur de la Révolution Bolivarienne… Chasser à tout prix Nicolás Maduro du palais présidentiel de Miraflores a été et reste l’objectif maladif de la réaction politique interne et de des puissants alliés internationaux, à commencer par le gouvernement des États-Unis d’Amérique.

A peine l’année 2017 avait-elle débuté que les attaques contre le Président furent enclenchées. La première agression vint de l’Assemblée Nationale, contrôlée par la contre-révolution, qui décida, le 9 janvier, de « ne pas reconnaître » le Président. Et accusa Nicolás Maduro d’avoir « abandonné sa charge ». Ce qui était faux et absurde.


Face à cette tentative de coup d’État constitutionnel – inspiré du modèle de coup d’État parlementaire qui fit tomber Dilma Rousseff au Brésil en 2016 -, le Tribunal Suprême de Justice (TSJ) est intervenu pour signaler qu’en vertu de la Constitution, l’Assemblée Nationale ne peut destituer le chef de l’État, élu directement par le peuple.

Pour sa part, le Président a répondu à cette tentative de coup d’État en organisant, le 14 janvier, des manœuvres civico-militaires massives baptisées « Exercice d’action intégrale anti-impérialiste Zamora 200 ». Quelques 600.000 effectifs se mobilisèrent : militaires, miliciens et militants des mouvements sociaux. Il a ainsi offert une imposante démonstration d’unité des forces armées, du Gouvernement, du Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV) et des masses populaires. Ce fut la première victoire de 2017.

Enhardie par l’élection, aux États-Unis, de Donald Trump – candidat de la droite suprématiste qui prit possession de sa charge à Washington le 20 janvier -, l’opposition vénézuélienne tenta d’intimider le gouvernement de Maduro par une grande marche le 23 janvier, date de la chute du dictateur Marcos Pérez Jiménez en 1958. Mais là aussi elle échoua pathétiquement. Entre autres raisons, parce que le Président Maduro répondit énergiquement en organisant, ce même jour, le transfert populaire des restes de Fabricio Ojeda, leader révolutionnaire du renversement de Pérez Jiménez, au Panthéon National. A l’appel du mandataire, des centaines de milliers d’habitants de Caracas remplirent les avenues de la capitale. Et on put voir clairement que le chavisme populaire dominait la rue, alors que l’opposition exhibait ses divisions et sa très faible capacité de mobiliser. Ce fut la seconde victoire du Président Maduro.

Peu après se produisit l’intervention du Tribunal Suprême, qui souligna que l’Assemblée Nationale se trouvait en situation de « désobéissance à la loi » depuis 2016. En effet, comme on s’en souviendra, lors des élections législatives de décembre 2015, des fraudes avaient été dénoncées dans l’état d’Amazonas. Des fraudes démontrées par des enregistrements dans lesquels la Secrétaire du gouvernement de cet état offrait des sommes d’argent à des groupes d’électeurs pour qu’ils votent en faveur des candidats d’opposition. En conséquence, le TSJ suspendit ces députés. Mais l’Assemblée Nationale persista à vouloir leur faire prêter serment. L’addition de ces trois députés aurait en effet conféré à l’opposition une majorité absolue qualifiée (deux tiers de l’assemblée) et le pouvoir de déroger des lois organiques ainsi que de limiter l’action du Président lui-même …

Les tensions entre un parlement et un Tribunal Suprême sont relativement fréquentes dans toutes les grandes démocraties. En Europe par exemple, quand surgit un conflit institutionnel entre pouvoirs, il est habituel que le Tribunal Suprême assume les compétences du Parlement. Et aux Etats-Unis, même un Président aussi ésotérique que Donald Trump a dû se conformer aux décisions récentes de la Cour Suprême…

Mais, à Caracas, la contre-révolution a utilisé ce débat pour relancer une campagne internationale sur la prétendue « absence de démocratie au Venezuela ». Avec la complicité de la nouvelle administration états-unienne, elle a monté une colossale opération de lynchage médiatique mondial contre Nicolás Maduro. En mobilisant les principaux médias dominants : depuis CNN et Fox News jusqu’à la BBC de Londres, en plus des principaux médias d’Amérique Latine et des Caraïbes, et les plus influents journaux globaux, piliers de l’hégémonie communicationnelle conservatrice, ainsi que les réseaux sociaux.

Dans le même temps, la droite vénézuélienne a manœuvré dans l’intention d’internationaliser le conflit en le transférant au sein de l’Organisation des États Américains (OEA), « ministère des colonies des États-Unis » selon Che Guevara. Obéissant aux consignes du nouveau gouvernement de Donald Trump et avec l’appui de régimes conservateurs d’Amérique Latine, Luis Almagro, secrétaire général de l’OEA, a alors assumé le rôle misérable de cette manœuvre en réclamant l’application de la Charte Démocratique contre le Venezuela.

Mais Caracas contre-attaqua sur le champ, et obtint la solidarité diplomatique de la majorité des États latino-américains et des Caraïbes. Malgré les ruses malhonnêtes et les faux arguments du Secrétaire Général de l’OEA, le Venezuela n’a jamais pu être mis en minorité. Il a vaincu de manière irréfutable. Et les ennemis de la Révolution Bolivarienne, parmi lesquels Washington, se sont cassé les dents contre la solide stratégie imaginée par le Président Maduro, basée sur la réalité des faits, l’honnêteté politique et l’éthique. Finalement, en avril, Caracas décida de se retirer de l’OEA, accusant cette organisation d’« actions intrusives contre la souveraineté du Venezuela». Avec imagination et audace, dans un contexte international complexe, Nicolás Maduro a ainsi obtenu sa troisième grande victoire.

Entretemps, les tensions augmentèrent à Caracas lorsque, le 29 mars, la Salle Constitutionnelle du TSJ déclara que “tant que persistera la situation de désobéissance à la loi et de non-validité des actes de l’Assemblée Nationale, la Salle Constitutionnelle garantira que les compétences parlementaires soient exercées directement par cette Salle ou par l’organe qu’elle désigne, afin de veiller à l’État de Droit”. Antérieurement, le TSJ avait déjà signalé « que l’immunité parlementaire n’est garantie que durant l’exercice de leurs fonctions », ce qui n’était pas le cas puisque l’Assemblée Nationale se trouvait dans cette situation de « désobéissance à la loi »

L’opposition antichaviste poussa des cris d’orfraie. Et avec l’aide – une fois de plus – des forces conservatrices internationales, se mit à propulser un plan séditieux contre-révolutionnaire. C’est ainsi que commença la longue et tragique « crise des guarimbas » (violences de rue menées par l’extrême droite, NdT). Durant quatre mois interminables – d’avril à juillet – la contre-révolution a lancé la plus désespérée, la plus brutale offensive de guerre contre le gouvernement bolivarien. Financées en dollars par la droite internationale, les forces antichavistes – avec à leur tête Primero Justicia et Voluntad Popular, deux organisations d’extrême droite – n’ont pas hésité à utiliser des paramilitaires, des agents terroristes et des mercenaires du crime organisé dans un déploiement de tactiques irrégulières simultanées, ainsi qu’une élite d’experts en guerre psychologique et en propagande « démocratique ». Avec la finalité pathologique de renverser Nicolás Maduro.

Ivres de violence, les hordes de ‘guarimberos’ se sont lancées à l’assaut de la démocratie vénézuélienne. Elles ont attaqué, incendié et détruit des hôpitaux, des centres de santé, des garderies, des écoles, des lycées, des maternités, des entrepôts d’aliments et de médicaments, des édifices gouvernementaux, des centaines de commerces privés, des stations de métro, des autobus, du mobilier public … tandis qu’elles multipliaient les barricades dans les quartiers bourgeois sous leur contrôle.

Les violents, lançant des dizaines de cocktails Molotov, s’acharnèrent particulièrement sur les effectifs des corps de sécurité. Cinq d’entre eux furent assassinés par balles. D’autre part, beaucoup de ‘guarimberos’ firent preuve d’une terrible sauvagerie en tendant de fins câbles d’acier en travers des voies publiques pour égorger des motards… Ou, débordant de haine et de racisme, en brûlant vifs de jeunes chavistes. Vingt-neuf au total, parmi lesquels neuf sont morts. Résultat: cent vingt et une personnes assassinées, des milliers de blessés et des pertes millionnaires.

Pendant ces quatre mois d’emportement contre-révolutionnaire, l’opposition appela également à attaquer des bases militaires, et tenta de pousser les forces armées à marcher contre le gouvernement légitime et à prendre d’assaut le palais présidentiel. L’extrême droite a tout tenté pour générer une guerre civile, fracturer l’union civico-militaire, et détruire la démocratie vénézuélienne.

Parallèlement, à l’échelle internationale, se poursuivait la frénétique campagne médiatique présentant à ceux qui incendiaient des hôpitaux, assassinaient des innocents, détruisaient des écoles et brûlaient des personnes vivantes, comme des « héros de la liberté ». C’était le monde à l’envers, celui de la ‘post-vérité’ et des ‘faits alternatifs’…

Ce ne fut pas facile de résister à tant de terreur, tant d’agression, et de contrôler l’ordre public avec une vision d’autorité démocratique, de proportionnalité et de respect des droits humains. Le président Nicolás Maduro, constitutionnel et légitime, a pu le faire. Et il a réussi à trouver ce qui semblait impossible : la sortie du labyrinthe de la violence. Avec une idée géniale, que personne n’attendait. Et qui a déstabilisé et déconcerté l’opposition: revenir au pouvoir constituant originaire.

Le prétexte du terrorisme ‘guarimbero’ résidait en effet dans le désaccord entre deux légitimités : celle du Tribunal Suprême de Justice et celle de l’Assemblée Nationale. Aucune des deux institutions ne voulait céder. Comment sortir de l’impasse ? En se basant sur les articles 347, 348 et 349 de la Constitution chaviste de 1999, et en s’appuyant sur son statut de chef de l’État et d’arbitre supérieur, le Président Maduro décida de réactiver un processus populaire constituant. C’était le seul moyen de trouver, par la voie du dialogue politique et de la parole, un accord avec l’opposition. Et de réguler le conflit historique, pour dégager des solutions aux problèmes du pays. Il mûrit ce plan en attendant le moment adéquat. Jusqu’à ce que le 1er mai, furent réunies toutes les conditions. Ce jour-là, le président annonça que l’élection des délégués à l’Assemblée Constituante s’effectuerait le 30 juillet. C’était la seule option pour la paix.

Mais, une fois de plus, confirmant sa désespérante maladresse politique, l’opposition rejeta la main tendue. Sous les vivats de la presse mondiale, comme partie de la campagne brutale et sans pitié contre la Révolution Bolivarienne, les partis d’opposition se mirent d’accord pour ne pas participer… Et se consacrèrent, au contraire, à saboter les élections, à empêcher l’accès au suffrage, à dresser des barricades, à brûler des urnes et à menacer ceux qui désiraient exercer leur droit de vote.

Ils échouèrent. Ils furent incapables d’empêcher que ce 30 juillet, les gens sortent massivement pour parier sur la démocratie contre la violence et la terreur. Plus de huit millions et demi de citoyens se rendirent à l’isoloir. En venant à bout de toutes sortes d’obstacles. En affrontant des paramilitaires et des ‘guarimberos’. En franchissant des rues bloquées. En traversant des rivières et des fleuves. En faisant l’impossible pour accomplir leur devoir civique, politique, éthique et moral… En surmontant les menaces du dedans et du dehors.

Peu de monde s’attendait à un niveau aussi élevé de mobilisation populaire, à une telle affluence de votants et au succès électoral éclatant. Le jour suivant, comme l’avait prédit le président, les ‘guarimbas’ se dispersaient. La violence s’évanouissait. La paix régnait de nouveau. Avec subtilité, patience, courage et décision, le président Maduro réussit de cette manière à faire échouer les ‘guarimbas’ et à faire avorter l’évidente tentative de coup d’État. Il se dressa avec fermeté face aux menaces et le fit sans altérer la substance de sa politique. Telle fut sa victoire la plus spectaculaire de l’année 2017.

« L’arrivée de la Constituante – expliqua Nicolás Maduro- signifia, sans aucun doute, l’arrivée d’un climat de paix qui permit l’offensive politique de la Révolution Bolivarienne. » Et cette offensive favorisa ce que beaucoup tenaient pour impossible : deux autres – sensationnelles et écrasantes – victoires électorales. Celle des gouverneurs des états, le 15 octobre, avec la conquête de 19 de ces gouvernements sur 23 possibles… Parmi lesquels, ceux de Miranda et de Lara, deux états dont la politique sociale se trouvait pratiquement en voie d’extinction aux mains de l’opposition. Et plus tard le triomphe au Zulia, un état stratégique, de grand poids démographique et possédant d’importants gisements de pétrole et de gaz…

De même, la Révolution Bolivarienne a gagné les élections municipales du 10 décembre, en obtenant 308 mairies sur 335, soit 93% des municipalités… Le chavisme s’est imposé dans 22 (des 24) capitales, dont Caracas. Tandis que la contre-révolution confirmait son impopularité avec une chute libre de ses électeurs. Perdant plus de 2 millions 100 mille votes…

En montrant au monde la vitalité de son système démocratique, le Venezuela fut le seul pays à organiser, en 2017, trois grandes élections nationales… Toutes trois gagnées par le chavisme. Alors que la droite, démoralisée par tant de désastres successifs, se retrouvait atomisée, désunie, groggy… Ses leaders se battant entre eux. Ses sympathisants sonnés. Même si elle conservait l’appui de ses protecteurs internationaux. En particulier celui du plus agressif d’entre eux : le nouveau Président des Etats-Unis, Donald Trump.

Tout au long de 2017 – dans la continuité de l’ordre exécutif du 8 mars 2015, signé par Barack Obama, qui déclare le Venezuela « menace inhabituelle et extraordinaire à la sécurité de États-Unis. »-, Donald Trump a émis une liste de sanctions contre la Révolution Bolivarienne.

Le 11 août en particulier, il brandit la menace d’une action militaire. Parlant aux journalistes sur son terrain de golf du New Jersey, Trump déclara: « Nous avons plusieurs options pour le Venezuela, parmi lesquelles une possible option militaire, si nécessaire. » Ensuite, le 25 août, dans le cadre du blocus financier contre Caracas, Trump interdit à « toute personne, entité, entreprise ou association, légalement sise ou réalisant des activités aux Etats-Unis, d’effectuer des négoces avec des titres de la dette émis par toute instance du gouvernement vénézuélien, à savoir des titres de la République émis par la Banque Centrale Vénézuélienne ou par l’entreprise d’état PDVSA« .

Ces sanctions cherchent à faire tomber le Venezuela dans un default (non-paiement de sa dette externe) en fermant à l’État et à PDVSA (la compagnie pétrolière de l’État, NdT) les portes des marchés financiers associés aux États-Unis. En l’empêchant d’y offrir des titres et de pouvoir obtenir des devises.

Déjà, Lawrence Eagleburger, ex-Secrétaire d’État du Président George W. Bush, avait ouvertement reconnu, dans un entretien accordé à Fox News, que la guerre économique contre le Venezuela avait été effectivement élaborée à Washington : « Nous devons user des outils économiques – affirma l’ex-Secrétaire d’État – pour faire en sorte que l’économie vénézuélienne empire, de telle sorte que l’influence du chavisme dans le pays et dans la région s’effondre (…) Tout ce que nous pouvons faire pour que l’économie vénézuélienne s’enfonce dans une situation difficile, est bon à prendre. » L’actuel secrétaire du Trésor, Steven Mnuchin, a confirmé officiellement que les nouvelles sanctions ont pour objectif d’« étrangler le Venezuela ».

Face à d’aussi insolentes agressions, Nicolás Maduro a déclaré que le default« n’arrivera jamais ». D’abord parce que le Venezuela est le pays sud-américain qui a le plus payé sa dette. Dans les quatre dernières années, Caracas a déboursé quelques 74 milliards de dollars… Et ce parce que le gouvernement bolivarien “aura toujours une stratégie claire” visant à renégocier et à restructurer la dette externe. Le mandataire a dénoncé que ce que cherchent les ennemis du chavisme est l’isolement financier de la Révolution Bolivarienne jusqu’à lui couper toute possibilité de crédit. Pour le noyer peu à peu. Ils veulent générer la crainte parmi les investisseurs privés, pour qu’ils n’achètent pas de titres, ne participent pas à la renégociation de la dette et qu’il n’y ait pas d’investissement. Nicolás Maduro a expliqué qu’au-delà d’un blocus, ce que le Venezuela affronte est une véritable « persécution » à laquelle participent des pays comme le Canada et ceux de l’Union Européenne. Une persécution active contre le commerce, les comptes bancaires et les mouvements financiers.

Mais le mandataire a su esquiver ces attaques. Et a surpris, une fois encore, ses adversaires, en annonçant, le 3 novembre, la création d’une Commission pour consolider le refinancement et la restructuration de la dette externe, avec pour objectif de surmonter les agressions financières. « Nous allons effectuer un reformatage complet des paiements externes pour atteindre l’équilibre – a-t-il déclaré – Nous allons briser les schémas internationaux. » Et il en fut ainsi. Quelques jours plus tard, défiant le blocus financier, et comme première étape d’un rapprochement pour la renégociation et la restructuration projetée par le président, débarquait à Caracas, pour se réunir avec le gouvernement bolivarien, un groupe de détenteurs de dette vénézuélienne provenant des Etats-Unis, du Panama, du Royaume-Uni, du Portugal, de Colombie, du Chili, d’Argentine, du Japon et d’Allemagne. Ce qui constitua une indéniable victoire pour le président Maduro.

Il faut préciser ici que le conflit de quatrième génération contre la Révolution Bolivarienne se joue sur plusieurs fronts et comprend de manière simultanée et constante quatre guerres : 1) une guerre insurrectionnelle élaborée par des experts en subversion, sabotage et psychologie de masses, avec emploi de mercenaires, explosion cyclique de ‘guarimbas’ criminelles et attaques terroristes contre des casernes, des objectifs militaires et des infrastructures globales (réseau électrique, raffineries, distribution de l’eau, etc.) ; 2) une guerre médiatique, avec la presse écrite, la radio, la télévision et les réseaux sociaux convertis en nouvelles armées de conquête par le biais de l’emploi planifié de la propagande destinée à domestiquer les esprits et à séduire les coeurs ; 3) une guerre diplomatique avec le harcèlement dans certains forums internationaux, en particulier à l’OEA, et les attaques des pays du groupe baptisé “groupe de Lima » auxquels se joignent régulièrement les Etats-Unis, le Canada et l’Union Européenne ; et 4) une guerre économique et financièreavec accaparement et création de pénuries alimentaires et de médicaments, manipulation du type de change de la monnaie par des bureaux illégaux, inflation induite, blocus bancaire et distorsion du risque pays.

A propos du risque pays, il ne faut pas oublier que, dans les quatre dernières années, comme nous l’avons mentionné, Caracas a honoré tous ses engagements de paiement de dette, sans exception, pour plus de 74 milliards de dollars. Ce qui devrait avoir fait baisser drastiquement le risque pays. On ne court en effet aucun risque à continuer à prêter au Venezuela puisqu’il paie religieusement toutes ses dettes. Cependant, le risque pays a continué à augmenter… Actuellement, selon la banque JP Morgan, ce risque pays se situe à 4.820 points, c.-à-d. trente-huit foisplus élevé que celui du Chili, pays qui a le même ratio dette/PIB que le Venezuela… On fait ainsi payer, très cher, à Caracas le fait d’avoir opté, démocratiquement, pour un système politique socialiste.

Quant au blocus bancaire, tout au long de 2017, et en particulier après les sanctions de Donald Trump, les ruptures unilatérales de contrats se sont multipliées. En juillet, par exemple, l’agent de paiement Delaware a informé que son correspondant bancaire, le PNC Bank des Etats-Unis, refusait de recevoir des fonds provenant de la compagnie pétrolière d’État Pdvsa. En août, le Novo Banco de Portugal a notifié à Caracas l’impossibilité de réaliser des opérations en dollars à la suite du blocus des banques états-uniennes intermédiaires. Plus tard, le Bank of China Frankfurt, allié de Caracas, n’a pu davantage payer 15 millions de dollars dus par le Venezuela à l’entreprise minière canadienne Gold Reserve… En novembre, plus de 39 millions de dollars – destinés au paiement de 23 opérations d’achats d’aliments pour les fêtes de Noël – furent renvoyés à Caracas parce que les banques intermédiaires des fournisseurs n’acceptaient pas d’argent du Venezuela…

D’autre part, au début de septembre, on a appris que l’entreprise financière Euroclear, filiale de la banque états-unienne JP Morgan, a bloqué un paiement de 1.200 millions de dollars effectué par le gouvernement bolivarien pour acquérir des médicaments et de l’insuline. Ce qui empêcha l’acquisition de 300.000 doses d’insuline… Dans le même temps, un laboratoire colombien, appartenant au groupe suédois BSN Medical, a refusé d’accepter le paiement par le Venezuela d’une cargaison de primaquine, médicament pour le traitement du paludisme et de la malaria.

L’objectif de tous ces blocus est d’empêcher que le gouvernement bolivarien puisse utiliser ses ressources pour acquérir les aliments et les médicaments dont sa population a besoin. Tout cela dans le but de pousser les gens à protester et de générer du chaos dans le système de santé, mettant en danger la vie de milliers de malades.

Dans ce cas, grâce à ses relations internationales, le président a concrétisé en novembre, l’importation urgente d’importantes cargaisons d’insuline en provenance de l’Inde. Des centaines de patients ont pu sauver leur vie. Ce qui, sans doute, a constitué une nouvelle victoire de Nicolas Maduro.

Pour briser le blocus financier, le président a annoncé, en novembre, une autre initiative: la création d’une monnaie numérique, le petro. Cette annonce a déclenché un grand enthousiasme dans la communauté d’investisseurs des crypto-monnaies, situant le Venezuela à l’avant-garde de la technologie et des finances globales, et a suscité d’énormes expectatives. D’autant plus que le prix du pétrole ne sera pas lié aux caprices et aux spéculations des marchés, mais sera associé à la valeur internationale d’actifs réels comme l’or, le gaz, le diamant et le pétrole. Le Venezuela a ainsi franchi un pas considérable pour disposer d’un mécanisme révolutionnaire de financement auquel aucune puissance étrangère ne pourra imposer de sanctions, ni boycotter l’arrivée de capitaux. En ce sens, le petro est une nouvelle et claire victoire du président Maduro.

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Maduro0509-or630

Il faut ajouter qu’au milieu de toutes ces batailles, et malgré la faillite totale du modèle de dépendance pétrolière, le président s’est soucié tout particulièrement de maintenir la continuité du socialisme bolivarien et de ce que les plus pauvres ne soient pas dépourvus d’école, de travail, d’un toit, de soins médicaux, de revenus, d’aliments… Le gouvernement révolutionnaire n’a cessé de financer des grands travaux publics fondamentaux. Ni de construire des logements : en 2017, plus de 570 mille logements ont été remis à la population… La Mission Barrio Adentro(centres de santé publique, NdT) et toutes les missions sociales ont été maintenues. Le Plan « Semailles » a été renforcé. La Mission Approvisionnement Souverain a été étendue. Les Foires de Production Rurale Souveraine se sont multipliées. On a pris son courage à deux mains et, au milieu de tant de tempêtes, le président Maduro a réussi un miracle social de sauvetage du pays. La contre-révolution n’a pu arrêter l’avancée du socialisme.

Dans cette perspective, les Comités Locaux d’Approvisionnement et de Production(CLAP), modèle centralisé de distribution directe d’aliments, ont continué à se développer dans tout le pays. Quatre millions de vénézuéliens des secteurs populaires bénéficient de cette protection face aux pénuries causées par la guerre économique.

En outre, le président Maduro a pris, tout au long de 2017, de nouvelles initiatives sociales. La plus spectaculaire fut celle du Carnet de la Patrie, un nouveau document d’identification qui permet de connaître, à travers un système de codes QR, le statut socio-économique des citoyens. Il favorise de cette manière l’accès des familles qui en ont besoin aux aides sociales des missions socialistes. A la fin de décembre 2017, un total de 16 millions et demi de citoyens s’étaient inscrits au registre du Carnet de la Patrie.

Le président a également impulsé la création du mouvement ‘Somos Venezuela’ dont la finalité est d’accélérer le processus d’octroi des aides sociales. Les deux cents mille brigadistes de ‘Somos Venezuela’ ont pour tâche l’identification, maison par maison, des besoins des familles inscrites. Ensuite, les aides sont octroyées aux familles en fonction de leurs besoins réels. Un autre objectif important du mouvement ‘Somos Venezuela’ est de garantir 100% de pensionnés dans tout le pays, comme l’a promis Nicolás Maduro.

Le président a proposé aussi le plan ‘Chamba Juvenil’ destiné aux jeunes d’entre 15 et 35 ans, dans le but de les intégrer à l’emploi dans des secteurs visant à satisfaire les besoins humains identifiés à travers le Carnet de la Patrie, et dans le cadre du mouvement ‘Somos Venezuela’. Le plan concerne, en particulier, les jeunes universitaires sans emploi, les jeunes non scolarisés, les mères célibataires qui ont une charge familiale, et les jeunes sans domicile fixe. On estime que ce nouveau Plan génèrera 800 mille emplois.

Toutes ces avancées sociales ont constitué, sans aucun doute, quelques unes des plus précieuses victoires du Président Maduro en 2017.

Nous pourrions citer aussi les succès obtenus dans le domaine de la politique extérieure, en particulier l’extraordinaire tournée internationale du mandataire, en octobre, en Biélorussie, Algérie, Russie et Turquie, qui a débouché sur d’importants accords bilatéraux visant à gagner la bataille de la guerre économique et sociale. Ou les incessantes négociations maintenues par le président avec les pays producteurs de pétrole (OPEP et non-OPEP) qui ont permis, en 2017, une augmentation spectaculaire des prix du baril de plus de 23% !

Citons également la grande offensive contre la corruption initiée, enfin, en novembre, avec l’annonce de plusieurs dizaines d’arrestations spectaculaires parmi les hauts cadres de gestion et direction de Pdvsa et Citgo (filiale de Pdvsa aux Etats-Unis, NdT), parmi lesquelles des dirigeants de première ligne. Rien de tel ne s’était produit en cent ans d’industrie pétrolière vénézuélienne. Celle-ci fut sans doute la victoire du président Maduro dont on a le plus parlé, à la fin de 2017.

Pour finir, il faut rappeler que la destruction de l’image de Nicolás Maduro est la finalité principale des campagnes mondiales de propagande pilotées par les grandes corporations de la communication. Sans oublier la permanente guerre digitale depuis la sphère d’Internet à travers de multiples plates-formes du Web, et les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, WhatsApp, Youtube, Instagram, etc. Toutes ces armes de manipulation massive tentent de dégrader la figure du président et de manipuler la réalité vénézuélienne. Elles invisibilisent le niveau de soutien réel de larges secteurs de la population envers le mandataire, et occultent les violences de l’opposition. L’objectif est politique : faire plier le Venezuela bolivarien, acteur-clef du système-monde, non seulement par ses considérables richesses mais, surtout, par son modèle révolutionnaire et social. Et bien sûr de par son importance géopolitique en tant que puissance anti-impérialiste d’influence régionale.

Jusqu’ici, tous ces plans pour défenestrer Nicolás Maduro ont échoué. Comme lui-même l’a affirmé « l’impérialisme n’a pu nous asphyxier, et ne pourra rien contre la Révolution Bolivarienne, sur quelque terrain qu’il nous cherche. » Au contraire, le président s’est renforcé en 2017.

Cela lui a permis de reprendre l’initiative stratégique de la pacification du pays. Préoccupé par la défense des grands intérêts nationaux, et fidèle aux principes d’honnêteté et d’humilité majeure, Nicolás Maduro a proposé à l’opposition de s’asseoir à la table de négociations et de reprendre le dialogue. Cette fois dans le cadre neutre de Santo Domingo (capitale de la République Dominicaine, NdT). Sur la base du respect et de la reconnaissance mutuelle. Avec l’idée de rétablir une négociation nationale permanente comme méthode démocratique pour défendre l’intérêt supérieur de la nation et pour réguler le conflit qui surgit naturellement des divergences politiques au cours d’une révolution. Une telle avancée vers la paix a peut-être été la victoire la plus appréciée du président.

Dans cette année héroïque d’attaques brutales et d’agressions sans fin, le chavisme a démontré sa force et sa capacité de lutte. Et il a réussi à élargir sa base d’appui, en augmentant les forces politiques et sociales favorables à la révolution. Le voici plus solide que jamais. Ce qui signifie un soulagement et une espérance lumineuse pour toute l’Amérique Latine. N’en déplaise à ses ennemis, le président Nicolas Maduro a confirmé – avec ses douze brillantes victoires de 2017 – qu’il reste, comme disent ses admirateurs, « indestructible ».

Traduction : Thierry Deronne

Source :
VEnezuelainfo
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeVen 19 Jan 2018 - 20:08

Venezuela : Envoyé spécial ou manipulateur spécial ?

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Naissance-dic-640x360

Venezuela, naissance d’une dictature ? » est un chef d’œuvre de manipulation : manipulation des mots, manipulation des images, manipulation du son, etc…

La manipulation des mots :
un titre court censé résumer le contenu du « reportage », en fait, 2 mots essentiels dans ce titre, « Venezuela » et « dictature », le reste (le mot « naissance » et le point d’interrogation) ne sert qu’à instaurer l’idée que ce reportage va être objectif, poser une question, évaluer des arguments, et à atténuer ce que le mot « dictature » pourrait avoir de terrible et de définitif. Il ne s’agit en fait que de clauses de style. Ce que ce « reportage » se propose de nous montrer, c’est que le Venezuela est une dictature. Le mot « dictature », dès le titre, est donc choisi comme le maître mot du « reportage. » Il est répété plusieurs fois.

Le mot « milice » pour qualifier les groupes de citoyens destinés à faire le lien entre population et la police est également loin d’être innocent.

Nous connaissons tous la connotation du mot « milice » en français et ce qu’il traîne avec lui d’exactions, de honte et de trahison envers la Patrie. En espagnol, le mot « milicia » signifie simplement « police »…



La manipulation du son : Le doublage des déclarations des chavistes est fait de façon impersonnelle, leur expression est plate, sans relief. Ces déclarations ne sont suivies que de commentaires négatifs. Le doublage des déclarations anti-chavistes est fait de façon expressive, l’indignation se sent dans la façon de parler, les commentaires sont positifs… Le temps de parole des anti-chavistes, que je n’ai pas mesuré précisément, est bien plus important que le temps de parole accordé aux chavistes, toujours présentés comme des gens sans qualification (la journaliste Ester Quiaro d’Union Radio présentée comme « une mère de famille qui parle à la radio » !) Sa radio, dont on nous dit cependant qu’elle est l’une des plus écoutée, n’est même pas nommée.



Les sous-entendus : « le fils de Nicolas Maduro, lui aussi député. » Une expression apparemment neutre mais apparemment seulement parce que ce qui est dit, de façon subliminale, c’est que « le fils de Maduro » a eu son siège de député par protection alors qu’il a été démocratiquement élu au cours d’élections que tous les observateurs internationaux ont considérées comme parfaitement correctes…

Il n’est pas dit non plus que si l’ANC est totalement chaviste, c’est parce que l’opposition n’y a présenté aucun candidat. Un choix qu’elle doit maintenant assumer et qui est de sa seule responsabilité.



La manipulation des images : Le « reportage » débute par un bilan relativement positif de l’époque Chavez. En quelques images rapides. Mais les louanges d’Hugo Chavez ne sont destinées qu’à mieux démolir Nicolas Maduro, nous allons vite nous en apercevoir.

Les images et les déclarations de Vénézuéliens mécontents, dans les queues pour s’approvisionner par exemple, auront droit à un temps d’antenne beaucoup plus long ainsi que les manifestations anti-chavistes dont on n’ose tout de même pas prétendre qu’elles sont pacifiques mais dont on nous dit que la responsabilité de la violence est partagée.

Pas un mot des personnes brûlées vives parce que « suspectées d’être chavistes ! » ni des armes portées et utilisées par les manifestants contre des forces de l’ordre désarmées. Le nom des journaux pro-gouvernementaux brandis par le général Alcala n’est pas indiqué mais l’image s’arrête complaisamment sur le nom d’un seul journal d’opposition. D’après lui, il n’existe pratiquement plus que des médias pro-gouvernementaux. Or, en 1998 il y avait au Venezuela 304 radios privées FM. En 2017, il y en avait 481. En 1998, il y avait 36 télévisions privées émettant en clair et elles étaient 63 en 2017. Loin de baisser, leur nombre a donc augmenté et, sur les 49 médias prétendument fermés par Maduro, seuls 2 l’ont été réellement pour avoir appelé à une intervention militaire étrangère dans le pays, les autres ayant disparu pour des raisons qui n’ont rien à voir avec une fermeture décidée par le Gouvernement.



Le choix des personnes interviewées ou que le « reportage » présente complaisamment : quelques chavistes, interviewés rapidement et des opposants triés sur le volet : le général à la retraite Cliver Alcala, « un chaviste de la première heure que son amitié pour Chavez n’empêche pas de critiquer Maduro, » des proches d’Antonio Ledezma dont on nous présente l’arrestation comme un scandale alors qu’il est responsable d’un nombre certain de morts survenues dans des manifestations violentes organisées sous sa juridiction et avec son plein accord, Leopoldo Lopez, condamné lui aussi pour sa responsabilité dans les violences de l’opposition, Lilian Tintori qui passe son temps à parcourir le monde pour organiser des attaques contre son pays depuis l’étranger, Luisa Ortega Diaz, l’ex-procureure générale corrompue, etc…



La manipulation des faits : Les fais défavorables au Gouvernement Bolivarien sont toujours commentés complaisamment, avec force détails biaisés : par exemple, la conversion du salaire d’un Vénézuélien en euros n’a aucun sens car s’y ajoutent un certain nombre d’avantages en nature qui rendent le montant du salaire complètement détaché de la réalité. Bien évidemment, un Français ne vivrait pas avec ça car il n’aurait pas les droits sociaux gratuits, les tickets d’alimentation et l’accès à un certain nombre de services dont on se garde bien de nous parler même si les tickets d’alimentation ont été évoqués très rapidement. Alors que, justement, il aurait fallu s’y attarder…



La manipulation de l’interprétation des faits : Les membres des CLAP1 qui présentent avec fierté une réussite de la Révolution Bolivarienne sont présentés comme des propagandistes du Gouvernement et leurs explications à propos de ces distributions pratiquement gratuites d’aliments comme de la propagande.

On ne nous dit pas que le Venezuela a un indice de développement humain plus élevé que le Brésil, le Pérou et la Colombie, des pays qui ne sont pas souvent critiqués sur nos antennes…

Mais on nous dit, par contre, que le président Maduro est l’objet de « soupçons de tortures », on évoque des « soupçons de fraude » à propos des élections que le Parti Socialiste Uni a gagnées haut la main (et auxquelles l’opposition a participé). On ne nous dit surtout pas que Alfred de Zayas, l’expert indépendant de l’Organisation des Nations Unies pour la Promotion d’un Ordre International Démocratique et Equitable, a déclaré lors de son séjour au Venezuela que « ce terme de « crise humanitaire » devient facilement un prétexte pour provoquer une intervention destinée à renverser un Gouvernement élu. »

Les « journalistes » qui ont réalisé ce « reportage » sont d’une mauvaise foi évidente. Alors, la question que je me pose et que je vous pose est : « Ont-ils encore droit au nom de « journalistes » ?



Source : Bolivar Infos. Relecture par Investig'Action
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akasha

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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeJeu 8 Fév 2018 - 2:30

Les Etats-Unis reconnaissent publiquement que les sanctions cherchent l’effondrement du Venezuela

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 27544866_2006159586066391_1293303122997779101_n

Le Secrétaire d’État états-unien Rex
Tillerson a suggéré la possibilité d’un coup d’État au Venezuela pour
chasser le président élu Nicolas Maduro et l’exiler à Cuba : « parfois en Amérique Latine l’armée peut être un acteur de changement quand les choses vont trop mal«  a-t-il précisé le jeudi 1 février.


 


La thèse est assez souvent répétée mais elle ajoute plus de réalisme au scénario actuel : plus les partis d’opposition rendent visible leur incapacité à diriger le front intérieur de l’opération de changement de régime, plus les puissances occidentales se font les porte-paroles d’actions contre le Venezuela et agissent. De façon de plus en plus agressive et brutale.

La semaine dernière, le chef de la CIA, Mike Pompeo, a avoué lors d’un forum du think-tank néo-conservateur American Enterprises Institute que l’appareil de renseignement qu’il dirige a travaillé coude à coude avec Trump les éléments des sanctions contre le Venezuela.

Les médias internationaux qui ont rapporté ses déclarations en ont extrait la partie la plus rentable pour eux, oubliant les détails que, pendant presque une heure, Pompeo a donnés sur le parcours qui a abouti à la mise sur pied de institutionnalisation des sanctions financières par un Ordre Exécutif (13692) et la désignation de plus de 30 fonctionnaires de haut niveau du Gouvernement vénézuélien par l’OFAC/Département du Trésor.

Pour orchestrer les sanctions, la CIA, selon son chef, a préparé des rapports sur le statut actuel des Forces Armées Nationales Bolivariennes (FANB) et leur relation avec le pouvoir exécutif. Il a aussi été élaboré une mosaïque des points faibles de la dette extérieure concernant le délai et la capacité de paiement du pays destinée à obtenir une plus grande efficacité qui se permettrait non seulement de forcer la situation de défaut de paiement mais aussi de déformer le schéma du commerce international du Venezuela concernant des produits de base comme les aliments et les médicaments.

Peut-être à cause du flux énorme d’informations au Venezuela où des événements importants peuvent remonter dans un ensemble de nouvelles concernant le spectacle, les déclarations du chef de la CIA sont arrivées dans la plus grande indifférence, encouragée par les nouvelles technologies de l’information en ce qui concerne la politique parce que c’est leur intérêt. Et cela aussi fait partie du plan : l’individualisation en tant que processus systémique (le contraire de la politique) est la dernière touche de la grande œuvre du pouvoir mondial pour supprimer les vases communicants de la société.

Des déclarations de Pompeo se détachent, au moins, 3 signes qui vont marquer le conflit politique et sa internationalisation consciente pour des raisons géopolitiques impérieuses après l’installation de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) et le désastre de l’opposition interne:

1° La confession de la CIA est un reflet du fait que le pouvoir dur (qu’on appelle « Etat profond » dans les conclaves des grandes corporations qui décident de la politique étrangère des puissances) laisse derrière lui la diplomatie et, dans le meilleur des cas, lui impose ses rythmes et ses façons d’agir.

2° Que des organes de sécurité étasuniens entrent en jeu de façon frontale révèle que les sanctions et ce qui en découle sur le terrain sont une expérimentation pré-guerrière dans laquelle la vie de la population et l’Etat Nation doivent être détruits par des mécanismes de pouvoir réel (interruption de la fourniture d’aliments, de produits d’hygiène, d’argent) en poussant un scénario d’intervention préventive pour « raisons humanitaires » et « l’effondrement définitif » tellement annoncé.

3° Les agences du Gouvernement des Etats-Unis et le Congrès prennent un tournant dans lequel « l’issue » à la crise vénézuélienne est transnationale et se fait par la force, les élections et l’Etat en exercice (la Constitution vénézuélienne) en tant que pratique sociale et cadres symboliques de la nation, deviennent des obstacles au développement du plan de fond. Le Gouvernement Trump est, à la base, une Junte Militaire. C’est pourquoi il crie à la « fraude » dès que les élections présidentielles ont été annoncées.

La création par l’extrême droite de María Corina Machado de « Je suis le Venezuela » comme avant-garde idéologique de « l’intervention humanitaire » nommée ainsi sans aucun détour car ils savent qu’ils recevront les applaudissements du Congrès, doit être vue comme l’élargissement de ce front. Le vertige que donne l’élargissement des sanctions demande de simuler une certaine vénézolanisation.

Dans une vidéoconférence avec des journalistes, le haut fonctionnaire du Département d’Etat a évoqué sans plus de détails la façon dont « un officiel du Département de l’Etat-major » a donné certains détails sur la tournée qu’effectuera le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson en Amérique Latine à partir du 1° février. Dans son programme, il est prévu qu’il se rende au Mexique, en Argentine, en Colombie, au Pérou et en Jamaïque et qu’il rencontre les principales autorités et le corps diplomatique des pays qui composent le Groupe de Lima.

Un détail important : cette tournée se déroule à quelques jours de la présentation par la Chine, qualifiée comme l’une des principales menaces pour les Etats-Unis dans sa Stratégie de Sécurité Nationale et de Défense pour 2018, de son projet Initiative de la Bande et de la Route au II° Forum Chine-CELAC (Communauté des États Latino-américains et des Caraïbes). Un fait qui n’est pas sans importance étant donné que la Chine augmente son influence financière sur la région dont le Venezuela est un pivot dans les stratégies du géant asiatique qui prend la place des Etats-Unis comme principal partenaire commercial.

Les journalistes ont interrogé « l’officiel » sur les divers sujets que Tillerson devrait traiter pendant sa tournée. Les négociations complexes sur le TCLAN avec le Mexique, l’augmentation de la production de drogue en Colombie et d’autres négociations sur l’ouverture de marchés pour les exportations étasuniennes devraient tenir une bonne partie de l’ordre du jour bien que le sujet du Venezuela devrait être au premier plan pour la presse mondiale.

A une question de la journaliste María Molina de Radio Colombia sur l’efficacité des sanctions contre le Venezuela, il a répondu : « La campagne de pression fonctionne. Les sanctions financières que nous avons imposées au Gouvernement vénézuélien l’ont obligé à commencer à créer le défaut de paiement aussi bien en ce qui concerne la dette souveraine que la dette de PDVSA, leur compagnie pétrolière. Et ce que nous allons amener, (…) c’est un effondrement économique complet du Venezuela. Alors, notre politique fonctionne, notre stratégie fonctionne (…) » Cette déclaration est un message pour tenter d’affaiblir la table de dialogue en République Dominicaine.

Il souligne aussi (sur un ton assez euphorique) les sanctions coordonnées avec l’Union européenne et la création du Groupe de Lima pour mettre en place une coalition qui augmente la capacité de nuisance des sanctions des Etats-Unis.

De cette façon, les Etats-Unis reconnaissent une évidence mais qui résonne différemment quand elle est prononcée par le pouvoir : les sanctions imposées au Venezuela n’ont pas pour but de « rétablir la démocratie » ou d’inciter à des « négociations sérieuses » avec l’opposition mais de faire s’effondrer le pays économiquement et financièrement pour l’engager dans une situation de chaos perpétuel qui pourrait permettre une issue militaire. La privation d’aliments et de médicaments, le boycott du dollar parallèle et le blocus financier sont des étapes préalables et ceux qui les mettent en place reconnaissent qu’elles suivent la bonne voie. Le moment d’occulter les ordres du jour est passé.

Pendant ce temps, le Congrès des Etats-Unis a déjà approuvé dans sa chambre basse un projet de loi « d’assistance humanitaire » au Venezuela qui oblige la diplomatie étasunienne à chercher à obtenir du Conseil de Sécurité de l’ONU des mesures coercitives qui permettent de faire parvenir cette « aide » grâce à des mécanismes militaires et privés. Le Département d’Etat reconnaît que les politiques de sanctions représentent un ensemble d’agressions préalables pour que cette loi l’impose comme la seule solution pour le Venezuela.

Tillerson semble avoir bien prévu son ordre du jour et la façon de faire pression, ce n’est pas pour rien que Pompeo s’attribue les sanctions et « l’officiel » du Département d’Etat interviewé fabrique un modèle aux objectifs que poursuivent les sanctions. Une manœuvre qui rend transparents les acteurs de poids qui sont derrière et contrôlent.

A la lumière des composantes du front intérieur (dialogue, Assemblée Nationale aux mains de gens comme ceux du parti Un Nouveau Temps, décomposition de l’opposition de partis politiques et organisation d’élections présidentielles) tout suggère que la tournée de Tillerson non seulement annonce une ronde de sanctions plus agressives contre l’économie – le journal des Amériques envisage un éventuel embargo sur le pétrole – mais la construction de bases de soutien dans la région pour les rendre légitimes. Le Groupe de Lima a été créé pour cela. Au départ, il a été fondé en tant que garant du blocus politique, diplomatique et financier du pays. Il faudra voir combien de pays sont attirés par le fait de rompre les relations commerciales et diplomatiques avec le Venezuela car au-delà des communiqués, les Etats-Unis ont besoin d’envoyer un message fort et d’augmenter l’efficacité du blocus diplomatique et financier.

Une analyse minimale des éléments dont nous avons parlé permet d’envisager l’éventualité qu’à mesure que l’effondrement provoqué par les sanctions avance, cette coalition se transforme en front militaire pour faire pression pour une intervention « humanitaire. » La résistance provoquée par les paroles de Trump disant qu’il n’écartait pas « l’option militaire » au Venezuela a différentes acceptions, selon qu’il s’agit d’une intervention pour soi-disant protéger ou sauver un pays « effondré », ou de l’ouverture de « couloirs humanitaires » par des pays frontaliers pour balkaniser le pays. La CIA et le Congrès travaillent à ce changement de sens devant lequel le Département d’Etat et son « chef » baissent la tête.

The Washington Post et The New York Times, des médias qui ont d’importantes relations commerciales avec la CIA, accélèrent une intense campagne pour homologuer le Venezuela avec la Somalie ou le Congo, des pays également victimes de cette sorte de guerres. Les crimes ne sont pas seulement économiques mais se mènent aussi dans le domaine de l’information.

Les tournées de hauts fonctionnaires des Etats-Unis pour préparer un ordre du jour de siège ont un précédent dans la tournée de Mike Pence en août, quelques semaines après l’installation de l’Assemblée Nationale Constituante et avec une opposition dévastée, dans laquelle il s’agissait d’intégrer des soutiens régionaux pour augmenter les pressions sur le Venezuela.

Quelques semaines plus tard, un Ordre exécutif signé par Donald Trump institutionnalisait le blocus financier du Venezuela, une action qui aujourd’hui rend chaotiques tous les aspects de la vie sociale, économique et politique du pays. Un crime qui aujourd’hui dépasse toutes les lois internationales et « met contre le mur l’estomac de la population »…

Traduction: Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :
http://misionverdad.com/LA-GUERRA-EN-VENEZUELa/eeuu-reconoce-publicamente-que-busca-llevar-a-venezuela-al-colapso

URL de cet article :http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/02/venezuela-les-etats-unis-reconnaissent-publiquement-que-les-sanctions-cherchent-l-effondrement-du-pays.html
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeMer 23 Mai 2018 - 6:48

Bonjour,
Le Venezuela est un des rares pays au monde à avoir mis en place une assemblée constituante, qui représente donc le peuple au sain du gouvernement. Mais ne fait pas partie des amis de l'empire que les saoudiens, le Maroc ou l'Ukraine, car ils s'opposent avec énergie à l'hégémonie oligarchique et de ce fait s'attirent les foudres de ses derniers. Même si Maduro n'est pas à l'abris d'une gaffe, n'oublions pas qu'il doit composer avec des sanctions qui affaiblissent son économie ou des partis de l'oppositions aider par les américains.
Orné


Maduro réplique à Trump et expulse ses représentants au Venezuela

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Le président vénézuélien Nicolas Maduro, réélu dimanche au cours d'un scrutin très largement critiqué par la communauté internationale, a répliqué mardi aux nouvelles sanctions des Etats-Unis en expulsant ses deux plus hauts représentants diplomatiques à Caracas.

"J'ai déclaré persona non grata le chargé d'affaires des Etats-Unis (Todd Robinson, ndlr) et j'annonce son départ dans les 48 heures", a déclaré le président socialiste, accusant M. Robinson de fomenter un complot militaire, économique et politique contre lui.

Nicolas Maduro a également ordonné l'expulsion du numéro deux de la mission diplomatique (les deux pays n'ont plus d'ambassadeurs respectifs depuis 2010), Brian Naranjo, qu'il a accusé d'être le représentant local de la CIA.

Il réplique ainsi au décret signé lundi par son homologue américain Donald Trump, visant à réduire la capacité du Venezuela à vendre ses actifs.

"Je rejette toutes les sanctions contre la République bolivarienne du Venezuela, car elles font du mal, elles provoquent de la souffrance au peuple vénézuélien", a déclaré le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2013 et réélu jusqu'en 2025.

Washington pourrait d'ailleurs ne pas en rester là, un responsable du département d'Etat ayant dit mardi que les Etats-Unis pourraient prendre des "mesures réciproques appropriées" une fois reçue la "notification de la part du gouvernement vénézuélien à travers les canaux diplomatiques" de l'expulsion de leurs deux diplomates.

Ces nouvelles sanctions américaines s'inscrivent dans le concert de critiques internationales après la victoire de M. Maduro, 55 ans, avec 68% des voix contre 21,2% à son principal adversaire, Henri Falcon, 56 ans, dans le contexte d'une abstention record de 54% et d'un boycott par l'opposition qui dénonçait une "supercherie".

- "Irrégularités" selon l'UE -

Les résultats annoncés, qualifiés de "farce" par les Américains, ont été aussi rejetés par le Groupe de Lima, une alliance de 14 pays d'Amérique et des Caraïbes qui comprend l'Argentine, le Brésil, le Canada, la Colombie et le Mexique. Ils ont rappelé dès lundi leurs ambassadeurs au Venezuela.

Mardi, Bruxelles a également haussé le ton : "L'Union européenne envisage des sanctions", a fait savoir la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, dénonçant notamment de "nombreuses irrégularités signalées le jour du scrutin, y compris l'achat de votes".

Du côté de la France, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, a jugé que l'élection ne pouvait "pas être considérée comme représentative en raison des entraves posées à la participation de plusieurs partis et leaders d'opposition".

Face à ces critiques, Caracas reste inflexible et crie au complot.

"Nous n'avons jamais vu une attaque internationale aussi impitoyable que celle menée contre ce processus" électoral, a dénoncé mardi la présidente du Conseil national électoral (CNE), la chaviste Tibisay Lucena, à l'occasion de la cérémonie de proclamation officielle de l'élection de M. Maduro.

Le ministère des Affaires étrangères a quant à lui fustigé "le lynchage politique et financier" du Venezuela par les Etats-Unis, où gouverne un "régime suprématiste, raciste et interventionniste (...) inspiré par les postulats néfastes du Ku Klux Klan".

- Débâcle économique -

Malgré cette attitude frondeuse sur le plan diplomatique, le Venezuela ne peut cacher sa débâche économique : autrefois le pays le plus riche d'Amérique latine grâce à ses immenses réserves pétrolières, il n'est plus que l'ombre de lui-même, se débattant entre hyperinflation et graves pénuries d'aliments et de médicaments.

La crise a déjà fait fuir à l'étranger des centaines de milliers de Vénézuéliens, mais M. Maduro assure que la faute en revient à la "guerre économique de la droite", soutenue par Washington. Il promet une "révolution économique" porteuse de prospérité pendant son second mandat.

"Ce qui se profile à l'horizon, c'est un plus grand isolement diplomatique et commercial et plus de difficultés pour accéder au crédit et au financement", estime l'analyste Diego Moya-Ocampos, du cabinet britannique IHS Markit.

Les Etats-Unis agitent déjà la menace d'un embargo pétrolier, dont les conséquences seraient redoutables pour le Venezuela, qui leur vend un tiers de son brut et est classé en défaut de paiement partiel par les agences de notation.

"Le Venezuela commence déjà à subir un boycott économique de la part des Etats-Unis et de leurs alliés et cela va être fatal au maintien du régime", assure à l'AFP l'expert en relations internationales Carlos Romero.

Après le vote, le président Maduro a appelé à un "dialogue" mais l'opposition, bien que divisée, le refuse et appelle à de "vraies élections".



(©️AFP / 22 mai 2018 21h56)>>>Source<<<
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeJeu 19 Juil 2018 - 22:45

La situation au Venezuela en 10 minutes - Vincent Lapierre vous parle



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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeDim 22 Juil 2018 - 23:48

Au Venezuela, on sème dans le “hors-champ” médiatique

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Terratv1-640x327

Au Venezuela, les habitants des quartiers populaires répondent à la guerre économique en auto-gérant des écoles de semences et en nettoyant des parcelles de terre pour développer l’agriculture urbaine. Dans les années qui viennent Terra Tv ira à la rencontre de cette majorité sociale rejetée dans le “hors-champ” médiatique…



[Venezuela] 5 mythes sur la crise (et ce qui se passe réellement), par la BBC

>>>Lire l'article sur Les Crises
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeMar 14 Aoû 2018 - 23:40

Venezuela: ce qu’on ne verra pas à la télévision

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Simon de Beer revient d’un voyage de trois semaines au Venezuela. Un séjour surtout touristique qui l’aura notamment poussé à gravir la terrible montage Roraima. Mais, même en vacances, difficile de ne pas ouvrir grand les yeux et les oreilles pour partir à la rencontre de la population dans un pays en pleine mutation, décrié par les médias et menacé de guerre par Trump. Simon nous livre donc un petit compte-rendu “qui ne colle pas tout à fait à ce qu’on voit en général à la télévision”.


Premier constat : les réalisations de la révolution bolivarienne sont impressionnantes

On en parle très peu et c’est bien dommage. Dans le plus petit village reculé, on trouve une école publique entièrement gratuite (matériel et repas compris pour les enfants). L’analphabétisme a été éradiqué et le Venezuela est actuellement le 5e pays au monde avec le plus haut taux d’universitaires. Partout, la population arbore fièrement son cartable aux couleurs du Venezuela, reçu lors de l’inscription à l’école ou à l’université.

Un système de soin de santé – entièrement gratuit lui aussi – couvre tout le pays. Sur une petite île de 2000 habitants où nous avons passé quelques jours, il y a avait carrément un mini-hôpital, avec dentiste, gynécologue et même un petit laboratoire. « Tous les soins sont gratuits » lisait-on en six langues à l’entrée. Ayant tous les deux attrapé un sale virus, nous avons été reçus un dimanche sans rendez-vous et sans attente, et sans débourser le moindre centime, malgré que nous soyons étrangers. « Au Venezuela, la santé est un droit garanti par la constitution » expliquait fièrement l’infirmière qui nous a pris en charge.

Caracas, la capitale, a un métro moderne et… gratuit (une bonne leçon pour ceux qui prétendent que rendre les transports en commun moins chers à Bruxelles est impossible). Des centaines de milliers de logements sociaux y ont été construits. Des bidons-villes entiers ont littéralement été transformés en logements. Nous avons pu visiter un quartier totalement nouveau inauguré l’année dernière. A l’échelle du pays, on parle de 2 millions de nouveaux logements depuis 2012.

Au niveau démocratique, de grandes avancées ont aussi été réalisées. Le peuple s’est littéralement ré-approprié la politique. Des comités de quartiers ont été mis en place partout pour traiter des questions locales. Les gens sont toujours ravis de discuter politique. « Avant Chavez nous vivions dans une démocratie de façade », m’a expliqué un chauffeur de taxi. Avant d’ajouter : « Mais il faut aussi que tu parles à d’autres personnes, pour te faire ta propre opinion.»

Les indigènes ne sont plus considérés comme des citoyens de seconde zone. « Chavez nous a apportés le droit au travail et le droit à l’éducation », nous a ainsi raconté un membre d’une communauté indigène de la région de Canaima. « Avant, nous n’avions tout simplement aucun droit. »



Le peuple vit actuellement une crise très dure

Grâce à la politique sociale du gouvernement, aux magasins sociaux, aux cantines populaires, à la médecine gratuite, etc., le peuple ne vit pas dans la misère et ne meurt pas de faim, comme on lit régulièrement dans nos médias (et comme c’est le cas dans d’autres pays d’Amérique latine). Néanmoins, on ne peut nier que les temps sont durs. Le pouvoir d’achat est considérablement limité. Les prix augmentent sans cesse et la monnaie perd de sa valeur, malgré les augmentations régulières des salaires. Ce qui est un vrai casse-tête au quotidien.

L’origine de ce problème vient des grands groupes privés, qui contrôlent encore l’essentiel de l’économie, et qui mènent une guerre économique très dure contre le Venezuela depuis quatre ans. Un peu comme ce fut le cas en 1973 contre le Chili d’Allende.

C’est aussi dû au fait que l’économie du Venezuela reste trop dépendante du pétrole et peine à développer un secteur productif national et indépendant. C’est évidemment l’un des grands défis du gouvernement.

Résultat, même si l’actuel président Maduro reste très populaire – comme en témoignent encore les dernières élections – une partie du peuple se laisse séduire par le discours de l’opposition de droite, qui surfe sur un certain mécontentement ambiant et espère ainsi revenir au pouvoir.


Et l’opposition alors ?

On entend souvent dans nos médias que le Venezuela est une dictature, où l’opposition serait bâillonnée. Quelques heures sur place vous prouvent directement le contraire. 90% des chaînes de télé sont aux mains de l’opposition. On y entend toute la journée des critiques sur le gouvernement. Les gens s’expriment librement (ils adorent d’ailleurs discuter, quelles que soient leurs opinions). Les routes touristiques sont largement dominées par l’opposition. Et ils ne se privent pas de vous dire tout le mal qu’ils pensent de Chavez et Maduro, avec une mauvaise foi parfois déconcertante.

Quelques petits extraits choisis de nos conversations :

« Avant nous vivions dans un quartier avec uniquement des gens convenables, bien éduqués. Mais le gouvernement a construit des logements sociaux et maintenant il y a des pauvres dans le quartier. On n’est plus en sécurité. Si le gouvernement le demande, ils nous attaqueront avec des pierres. Regardez comme ils pendent leur linge aux fenêtres ! Ils ne sont pas civilisés. »

« Avant nous vivions dans un pays avec des valeurs. Il y avait de la méritocratie. Aujourd’hui tout le monde peut aller à l’université et avoir un travail. Résultat ? C’est le nivellement par le bas. »

« Avant Chavez, on vivait bien. On trouvait tout ce que l’on voulait dans les magasins. On pouvait choisir entre 10 marques pour chaque produit. Le pays ne connaissait pas la crise. »

NB : avant Chavez, il y avait une taux de pauvreté de 80%… Ce taux est descendu à 26% en 2014 (avant la crise actuelle).



Bref, ce qui se joue au Venezuela, ce n’est pas question de « démocratie », comme on lit dans nos médias. L’immense majorité des gens n’a en fait jamais joui d’autant de liberté qu’aujourd’hui (sur les plans politiques, éducatifs, sociaux-économiques, culturels et autres).

Ce qui se joue au Venezuela, c’est un conflit entre deux catégories sociales opposées : le peuple d’un côté, les riches privilégiés de l’autre côté.

Le peuple qui essaie de redresser la tête après des décennies de misère, en cherchant sa propre voie vers le progrès social. Les riches, soutenus par les multinationales étrangères et les Etats-Unis, qui refusent de voir leurs anciens privilèges s’envoler. Ils ne supportent pas de voir les richesses colossales du Venezuela aller dans des programmes sociaux plutôt que dans leur poche. Et ils sont prêts à tout pour renverser le gouvernement en place.

Pour ma part, sans idéalisation, le Venezuela reste quand même une source d’inspiration face à ceux qui répètent inlassablement qu’on ne peut pas investir dans le logement social, développer les transports en commun ou faire baisser les coûts de l’enseignement et de la médecine. Certes, tout n’est pas parfait, mais le Venezuela nous montre à sa façon que d’autres choix sont possibles. Et rien que pour ça, ce pays mérite le détour.

Source :Investig'Action

Comprendre les défis économiques du Venezuela

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La crise économique que traverse le Venezuela est-elle bien la preuve de la faillite de la révolution bolivarienne? Dans Les 7 péchés d’Hugo Chavez, Michel Collon analysait le défi qui se posait: rééquilibrer une économie basée sur la rente pétrolière et disposant de maigres secteurs agricole et industriel. Contrairement à certaines idées reçues, Chavez ne s’est pas contenté de distribuer l’argent du pétrole aux pauvres à travers des programmes sociaux. L’ancien président avait entrepris de jeter les bases nécessaires au développement d’une véritable économie nationale. Un processus toujours en cours, mais dont le chemin est semé d’embûches. Mieux que les dépêches d’agences basées sur les médias d’opposition, cet extrait des 7 Péchés d’Hugo Chavez vous aidera à comprendre ce qui est en jeu au Venezuela.


Une économie bloquée et peu productive

Telle est donc la situation des diverses classes sociales du Venezuela. Une bourgeoisie nationale écrasée et atrophiée, une paysannerie chassée de la campagne, un prolétariat chassé des usines et un secteur informel hypertrophié mais improductif. Toutes les classes subissent les effets de la dépendance envers l’étranger.

Le nœud du problème ? J’ai demandé à José Rivas, directeur à la Banque centrale du Venezuela, quelle était selon lui la cause fondamentale des problèmes actuels de l’économie vénézuélienne. Il m’a répondu sans hésiter : « C’est encore toujours le caractère rentier, non productif, de l’économie de ce pays. Nos grands bourgeois ont toujours vécu en gagnant assez, sans avoir à se préoccuper du fait que les gens n’avaient pas de quoi acheter. »

La ‘malédiction du pétrole’ alors ? « Non, le fond du problème, c’est : que fait-on avec ce qu’il rapporte ? La rente pétrolière, comme on dit. Si elle part dans les comptes en banque à l’étranger, par ‘les veines ouvertes de l’Amérique Latine’, selon l’expression d’Eduardo Galeano, cela bloque le développement du pays. La répartition de cette rente pétrolière a favorisé la concentration du capital et des revenus. Du coup, la consommation dépendait surtout des hauts revenus. Même si elle a également permis le développement d’une certaine industrie, et même si, à certaines époques, les travailleurs en ont également touché une petite part, en gros l’argent du pétrole n’a pas été bien utilisé. De plus, le développement du pays a été très inégal, ne créant aucune industrie dans le Sud, abandonné. »

Chavez a donc hérité d’une économie complètement déséquilibrée. D’un côté, un poids exagéré du pétrole mais aussi des services : commerce, finances, spéculation immobilière. De l’autre, l’industrie et l’agriculture sont rachitiques. Ce n’est pas que les gens ne veulent pas travailler, comme on entend parfois. Non, à cinq heures du matin, vous voyez des foules de gens descendre des barrios de Caracas. Ils ne restent pas au lit, ils vont bosser. La question, c’est : quel travail s’offre à eux ? Ca se limite au commerce, la construction, quelques petites industries… Il n’y a pas un tissu économique valable.


Faire le bon diagnostic

Faire le bon diagnostic est donc vital pour toute alternative en Amérique latine : c’est la dépendance qui envoie au Nord toute la plus-value produite dans ces pays et empêche qu’elle serve au développement.


Désigner la vraie cause de la pauvreté est donc fondamental, comme l’indique le sociologue James Petras : « Les niveaux de vie en recul et la pauvreté massive sont à la fois la cause et la conséquence de la centralisation de la richesse et du capital entre les mains d’un petit nombre de banques étrangères et nationales. Les inégalités ont atteint des niveaux sans précédent tandis que le capital et les produits étrangers dominent les marchés et les économies locales. »[1]

C’est en décidant de se spécialiser dans l’exportation des produits agricoles et miniers au service des pays impériaux que l’élite latino-américaine a provoqué un chômage massif. Jamais, dans ses innombrables études et rapports sur la pauvreté, la Banque mondiale ne signale que ce sont les grandes puissances, les multinationales et la Banque mondiale elle-même qui ont provoqué cette pauvreté.

Comme toutes les grandes agences internationales, comme tous les médias dominants, la Banque mondiale veut bien parler des pauvres mais sans jamais expliquer pourquoi ils le sont. Sans jamais faire le lien avec les riches. Comme si ces deux phénomènes étaient séparés, comme si la fortune des uns ne venait pas de l’exploitation et de la misère des autres.

A cause de cette dépendance envers les multinationales, tous les régimes qui ont précédé Chavez se sont montrés incapables de développer au Venezuela une économie moderne, équilibrée et satisfaisant les besoins de la population. Mais y a-t-il un remède pour sortir de cette impasse ?


La solution ? Un développement ‘endogène’.

Au lendemain du coup d’Etat économique de janvier 2003, Hugo Chavez lance un appel solennel à tous les secteurs du pays : « Indépendamment de notre idéologie, indépendamment de nos concepts politiques et philosophiques, nous avons tous un but commun : faire progresser le pays et l’économie afin de les développer. Pour créer de l’emploi, il est nécessaire de réactiver l’ensemble de l’économie : les petites et moyennes entreprises, les grandes entreprises, l’agro-industrie et l’agriculture. J’adresse un appel à tous, patrons d’entreprises et travailleurs, travaillons ensemble pour l’avenir du pays. Le Venezuela ne doit pas se contenter d’exporter du pétrole. Il doit également devenir un pays industrialisé, un pays agricole, un pays touristique. Et dans tout ceci l’industrie doit jouer un rôle fondamental. »[2]

Et comment développer le pays ? En créant une économie qui échappe à la dépendance envers les multinationales : « Avant tout, la production pour le marché national afin de satisfaire les besoins internes du pays. Exporter n’est pas la priorité pour notre pays. ». C’est ce que Chavez appelle le développement ‘endogène’ : « Etre en mesure de produire nous-mêmes les graines dont nous avons besoin pour ensemencer, la nourriture que nous consommons, les vêtements que nous portons, les produits et services dont nous avons besoin. Nous devons briser le carcan de la dépendance économique, culturelle et technologique. »[3]

‘Endogène’ signifie, selon le petit Robert : « Qui prend naissance à l’intérieur d’un corps, d’un organisme. » L’idée est que le salut ne viendra pas des exportations, mais de la croissance interne. L’idée, c’est de développer l’industrie et la production alimentaire nationale tout en augmentant la collaboration avec les autres pays latino-américains (qui d’ailleurs font partie du même ‘corps’ dans la vision de Chavez). Objectif : réduire fortement la dépendance à l’égard des investissements et des importations provenant des États-Unis. La priorité, c’est de soutenir les initiatives locales. Par exemple, le décret présidentiel 3898 oblige toutes les industries de bases – publiques ou privées – à fournir d’abord les entreprises de transformation nationales et à exporter seulement l’excédent.


Une économie mixte où coexistent diverses formes de propriété

Pour développer cette production nationale, deux éléments sont indispensables : 1. Une intervention forte de l’Etat pour remédier aux faiblesses de cette économie. Et la défendre contre les multinationales qui ne voient pas d’un bon œil ce pays leur échapper. 2. Une économie mixte combinant différentes formes de propriété.

« La révolution n’est pas là pour détruire la propriété privée, affirme Chavez. Au contraire, nous devons la stimuler et la soutenir afin de développer le pays en compagnie du secteur public. » Vu l’arriération et la faiblesse de l’économie vénézuélienne, il faut absolument mobiliser et soutenir toutes les formes de propriété et d’organisation économiques qui pourront s’avérer utiles. L’économie vénézuélienne sera donc, et pour longtemps, mixte : un secteur privé, un secteur public, un secteur coopératif. Tous les trois. Il s’agit de libérer les initiatives et la créativité des classes populaires tout en maintenant les formes de propriété capitaliste dont on ne peut se passer.

Ceci implique des politiques positives envers les capitalistes petits et moyens, envers la classe ouvrière, envers les paysans et aussi pour réintégrer les informels dans la production. Ces quatre axes sont tous indispensables…

D’abord, le gouvernement entend protéger les entreprises des petits et moyens capitalistes, car elles ont un rôle important à jouer. « Nous devons, dit Chavez, les protéger contre les monopoles, contre les taux d’intérêt élevés des banques, contre n’importe quelle menace susceptible de déstabiliser les petits et moyens projets que tant de Vénézuéliens voudraient lancer ou ont déjà lancés. »[4]

Une loi pour la promotion des investissements donne la possibilité à l’État de soutenir les entrepreneurs partout dans le pays. De même, l’instauration de la chaîne de magasins publics Mercal, décrite au début de ce livre, a permis aux pouvoirs publics de passer des contrats avec des coopératives, mais aussi avec les petites et moyennes industries. Néanmoins, la faiblesse générale de l’industrie ne permet pas d’offrir rapidement des emplois à ces millions de gens perdus dans le secteur informel. Que faire alors ? La création de coopératives semble une bonne réponse au problème…


Les coopératives : un beau projet…

A l’arrivée de Chavez, le Venezuela comptait seulement 762 coopératives légalement enregistrées. Depuis, leur nombre a explosé. Il y en aurait entre cinquante et septante mille. Il s’agit soit de petits commerces, restaurants ou hôtels, soit de petites entreprises de transports comme les moto – taxis de Caracas, soit de coopératives agricoles, soit encore de petits groupes qui s’occupent d’entretenir et d’embellir les quartiers. La plupart de ces coopératives comptent à peine cinq ou six membres, souvent d’une même famille.

8% des coopératives réalisent une production industrielle, et dans ce secteur, la taille est plus importante. Par exemple, lors de notre visite, près de trois cents ouvrières étaient employées dans les deux usines du noyau endogène Fabricio Ojeda, dans la banlieue de Caracas. L’une fabrique des chaussures. L’autre des T-shirts, des bleus de travail, des pantalons…

La création de ces coopératives a constitué une véritable petite révolution : « J’étais une mère qui restait à la maison », nous explique Maria, ouvrière de 35 ans qui parle avec un enthousiasme communicatif au milieu du bruit des machines : « Je me consacrais seulement à mon foyer. Quand la Mission est arrivée, je me suis motivée. J’ai terminé mon baccalauréat (je n’étais pas allée jusqu’au bout), je me suis formée, et aujourd’hui, je travaille ! »[5]

Même enthousiasme chez Alida Bastida, superviseuse élue par les travailleuses de l’usine de T-shirts. La quarantaine rayonnante, un sourire lumineux éclairant son visage, elle nous fait visiter les divers postes de travail : « Ici, nous avons des femmes qui étaient complètement enfermées dans leurs maisons. Quand le président a parlé de former une coopérative qui nous donnerait une formation et du travail, et qu’alors nous serions nos propres propriétaires, eh bien, tout cela a été une merveille pour nous. Nous étions remplies de fierté ! »

Est-ce ici la préfiguration d’un nouveau type de société ? Alida en est convaincue : « Ici, nous sommes toutes associées, pas de patron, nous sommes toutes propriétaires. » En parlant avec ces femmes, on sent que leur vie a changé du tout au tout. D’autant que leurs enfants sont pris en charge par une garderie, à côté de l’atelier, et ne sont plus un souci. L’émancipation grâce au travail.


…pour développer une économie populaire

Comment fonctionne la coopérative ? Les grandes décisions se prennent en assemblée générale, chaque mercredi : au milieu de la grande cour, entre les ateliers et le dispensaire de soins qui fait aussi partie du complexe Fabricio Ojeda, on a construit deux gradins de bancs qui se font face. Sous un large auvent, et sans murs car il faut que l’air circule. Ici, la nouvelle démocratie économique fonctionne à ciel ouvert.

Ce projet a été financé par PDVSA, la société publique du pétrole. Mais la décision de fonder une coopératives ne peut être parachutée d’en haut, les gens doivent d’abord s’organiser en collectif. L’initiative est venue des gens du quartier, nous explique Briteira Perez: « Nous avons commencé avec des assemblées, les gens se sont mis à discuter. Nous avons demandé aux enfants, aux adolescents, aux adultes, aux personnes du troisième âge : ‘Que devons-nous faire sur ce terrain là-bas qui appartient à PDVSA ?’ Ils nous ont répondu : ‘Nous n’avons pas de terrain de jeu, pas de clinique, ni magasin, ni centre de récréation’. Alors, nous avons rédigé un document et l’avons apporté à la société PDVSA, qui nous a bien soutenus. Aujourd’hui, notre rêve s’est réalisé. Nous avons une clinique, un magasin, un terrain de jeux, un centre de production, et de loisirs en même temps. Donc, une bonne qualité de vie. » [6]

Ce qui est en train de naître ici, c’est peut-être une nouvelle forme d’économie, liée à la vie des gens du quartier. Plus démocratique au fond. Comme le dit Wilmar, un des rares hommes membres de la coopérative : « Il s’agissait de partir des gens qui sont ici pour réaliser la transformation économique. On forme à un travail afin de réaliser une nouvelle manière de produire. Au lieu de produire pour quelques-uns, on produit de tous pour tous. »

Pour démarrer, ces coopératives ont fortement besoin des mesures d’encouragement de l’Etat : crédits généreux, longs délais de remboursement et exemption de toutes taxes. Les premières machines de Fabricio Ojeda ont été financées par de telles aides. Mais le but est qu’une coopérative devienne indépendante, rembourse les emprunts initiaux et soit capable d’acquérir elle-même ses équipements. En 2006, Fabricio Ojeda a pu acheter sur ses fonds propres huit nouvelles machines à coudre. Avec quelle fierté !


« Maintenant, nous pouvons prendre l’initiative. »

A Mango de Ocoita, sur la côte à 130 kilomètres à l’est de Caracas, les paysans de la coopérative Cafecao sont heureux que les sept millions de dollars versés par PDVSA aient permis de construire une usine qui traite leur cacao. Ainsi, ils peuvent produire du beurre de cacao, de la poudre et de la liqueur et les exporter eux-mêmes. Pedro Venegas, se réjouit : « Nous étions forcés de vendre nos fèves brutes à n’importe quel acheteur qui se présentait. Maintenant nous pourrons prendre l’initiative. »[7]. Pour cela, trois mille paysans se sont organisés en coopérative.

Même le tourisme peut devenir plus social. Par exemple, sur la célèbre et paradisiaque Isla Margarita, l’hôtel Residencia Guaiqueri, menacé de faillite, a réussi à se reconvertir. A présent, il est géré en coopérative. L’ancien patron dirige toujours le travail, mais dorénavant chaque travailleur a son mot à dire et est traité en égal. L’hôtel accueille à présent des centaines de fonctionnaires qui reçoivent des bons de vacances et paient seulement dix dollars la nuit. Les douze emplois ont pu être sauvés, et l’hôtel a même engagé seize nouveaux employés parmi la population pauvre et non qualifiée.[8]

Dans le secteur des petits services, j’ai senti le même enthousiasme. Sur un grand parking du quartier 23 janvier dans la banlieue de Caracas, Alfonso s’arrête un instant de balayer pour nous expliquer comment fonctionne cette petite société de nettoyage et d’embellissement : « Nous nous sommes associés à quarante. Cette société nous appartient maintenant, et nous surveillons nous-mêmes notre travail. »[9]

Les mentalités changent-elles facilement ? Alida explique comment son atelier gère l’absentéisme : « Si une travailleuse souffre d’un problème de santé légitime, elle peut bénéficier d’un congé tout en recevant le même salaire que n’importe qui d’autre. Par contre, à la fin de l’année, le bénéfice de la coopérative est redistribué à chaque travailleur sur la base du nombre de jours travaillés. » Et ça marche. L’an dernier, les ouvrières ont gagné presque autant en bénéfices qu’avec leur salaire.[10]

Tout comme les entreprises autogérées, les coopératives sont donc très utiles dans le contexte actuel du Venezuela. D’abord, elles élargissent le secteur productif et diminuent le chômage. Ensuite, elles apprennent aux gens à s’auto – organiser, à rompre avec la passivité et le fatalisme. Enfin, elles introduisent des comportements économiques nouveaux, qui ne sont pas tournés vers le seul profit, mais prennent aussi en compte la valorisation des membres et la satisfaction des besoins de la société.

Dans un pays peu développé, le système coopératif apparaît donc comme un facteur indispensable pour mettre en place une économie populaire. Par exemple, les coopératives de pêcheurs ont obtenu de bons résultats, parvenant à battre en brèche le monopole des grosses compagnies.

Actuellement, les coopératives occuperaient environ 7% de la main d’œuvre du pays. Ce pourcentage semble appelé à augmenter. Seulement, sans un appui solide de l’Etat, soit elles resteront limitées à des secteurs tout à fait marginaux, soit elles se feront éliminer par les grosses sociétés qui dominent le marché. Comme ce fut le cas en Europe au début du vingtième siècle.

L’économiste José Rivas nous confirme ce danger : « Prenez une coopérative de poulets. Elle travaille bien. Seulement, ce sont les multinationales qui contrôlent les couveuses, les aliments et la distribution. Comment voulez-vous qu’elles ne se fassent pas étrangler ? La pression est telle qu’en fait, ces coopératives risquent juste de servir de couverture pour une main d’œuvre purement capitaliste, mais non taxée ! » Aussi, un nouveau ministère de l’Economie populaire a été chargé de les protéger et les aider à se développer. L’Etat leur fournit des crédits intéressants et passe des contrats avec elles. De plus, la mission Vuelvan Caras distribue des bourses et organise des formations en gestion, comptabilité et autres techniques.


Changer les mentalités prendra du temps

Car il faut admettre que tout n’est pas rose. D’après l’organisme de contrôle, la moitié des coopératives seraient en situation irrégulière, ne fournissant pas leurs comptes de façon régulière et satisfaisante.


D’une part, de nombreuses coopératives sont en réalité des entreprises capitalistes classiques qui se sont déguisées pour bénéficier des avantages des nouvelles lois et ne pas payer certaines taxes. D’autre part, beaucoup fonctionnent de façon inefficace, car les coopérateurs manquent soit de conscience, soit d’expérience. N’ayant pas appris, par exemple, comment organiser une chaîne de travail. Il y a bien eu une formation au départ, mais elle n’est pas permanente. Autre problème : l’égalitarisme. Beaucoup de membres entendent appliquer d’emblée l’égalité dans les salaires. Mais ce n’est pas très réaliste, et des cadres ou travailleurs qualifiés vont donc chercher ailleurs.

Finalement, il semble que l’idée des coopératives soit excellente, mais bien difficile à réaliser. Quelques-unes ont atteint un réel niveau d’efficacité économique, mais la plupart sont encore incapables de soutenir la concurrence du secteur privé pour l’efficacité, les prix, la qualité. A cause de l’improvisation et d’une mauvaise utilisation des fonds publics, l’Etat a perdu des dizaines de millions de dollars.

Piloter une expérience aussi nouvelle n’est pas simple, indique Steve Ellner professeur à l’université d’Oriente – Anzoategui (Venezuela) : « Le ministère a tenté d’exercer davantage de contrôle, mais il se peut qu’il ait versé dans l’excès inverse. Les coopératives sont désormais tenues de demander tous les trois mois au bureau principal du ministère, à Caracas, un certificat attestant qu’elles ont bien assumé leurs responsabilités. Les démarches, qui incluent la présentation d’un bilan signé par un expert-comptable, demandent énormément de temps. Par ailleurs, la coopérative doit prouver sa solvabilité en matière d’obligations financières envers des agences gouvernementales telles que la sécurité sociale ou encore l’institut de formation professionnelle. »[11]

Face à ce bilan très mitigé, faut-il tout jeter ? Non, répond José Rivas : « C’est vrai qu’il n’y en a peut-être que 5% de valables jusqu’à présent. Beaucoup se sont formées pour voler l’Etat ou précariser la main d’œuvre. En fait, on manque de statistiques précises ; bientôt, seront réalisées les premières statistiques économiques depuis vingt ans. Même si une minorité seulement peut être qualifiée de succès, même si les former est difficile, il faut leur laisser du temps pour acquérir cette formation, pour développer une culture du travail productif. » Il faut ajouter une condition, estime l’économiste Rafael Enciso : « Une planification économique sérieuse doit absolument préciser quels types de coopératives sont nécessaires, pour remplir quelles tâches, et avec quelle formation idéologique. »

Pour le journaliste argentin Guillermo Almeyra, c’est dans ce défi que se joue l’avenir du Venezuela : « Chavez veut ‘semer le pétrole’, c’est-à-dire développer avec la richesse pétrolière la production d’aliments et de produits agroindustriels. Mais pour que cette intention louable devienne réalité, il ne suffit pas de verser des subsides aux paysans pour qu’ils ne quittent pas la campagne pour la ville : il faut leur donner des terres, du soutien technique et, surtout, des conditions politiques pour leur permettre de surmonter de la bureaucratie durant une première phase pendant laquelle ils devront apprendre, en trébuchant, comment produire en autogestion et comment répondre à un marché intérieur imprécis et en formation. »[12]

Les coopératives ont donc besoin de temps pour se former et élever leur niveau de conscience. C’est tout un processus. Mais celles qui ont résisté à l’épreuve du temps ont réussi à réintégrer de nombreux exclus dans l’économie productive. Elles ont permis à leurs membres d’acquérir des compétences de gestion et de changer leur attitude dans le sens de la coopération et de la solidarité. Ainsi, les membres des coopératives sont légalement tenus de travailler pour leur communauté, par exemple en assurant un service de maintenance dans les écoles ou en distribuant des cadeaux de Noël aux enfants. De plus, partager les bénéfices de l’entreprise permet de rompre avec la tradition du travail salarié.


Les usines récupérées

Aux coopératives, il faut ajouter ce qu’on appelle les ‘usines récupérées’. Il s’agit d’usines que leurs patrons ont fermées, et dont les ouvriers tentent de continuer la production avec le soutien de l’Etat.


Comment ça se passe ? Soit l’Etat négocie la reprise avec les propriétaires, soit il les exproprie moyennant une indemnité raisonnable. Il remet alors l’entreprise aux travailleurs qui devront lui verser une redevance. La gestion est confiée conjointement aux élus des travailleurs et aux représentants de l’Etat.

Exemple : l’entreprise Sanitarios Maracay. Lorsque ses 800 travailleurs ont fait grève pour exiger le paiement effectif des salaires et le respect des conditions légales de travail, le patron Alvaro Pocaterra a fini par mettre la clé sous le paillasson, préférant investir ses capitaux dans des affaires lui rapportant plus. Pourtant, l’usine disposait de bonnes machines et sa production s’écoulait. Avec les besoins du pays en nouveaux logements, c’était certainement une production utile. L’Etat a donc aidé les travailleurs à la continuer. Sauver des entreprises que la bourgeoise vénézuélienne laisse tomber, c’est empêcher la désindustrialisation, c’est préserver le pouvoir d’achat et l’emploi. Egalement dans les entreprises sous-traitantes.

Mais, après un an, l’expérience de Sanitarios Maracay a pris fin. Ce n’est pas le seul échec d’une usine récupérée. En cause, notamment : les divisions qui marquent le mouvement syndical. Comment continuer une usine autogérée sans que les travailleurs se transforment en patrons ? Au sein du mouvement ouvrier, ce débat ne fait que commencer.

C’est qu’il s’agit d’introduire peu à peu une autre logique économique. Haïman El Troudi, un proche conseiller de Chavez, propose d’appeler « entreprises de production sociale » ces usines récupérées ainsi que les coopératives : « Les Entreprises de Production Sociale produisent pour satisfaire les besoins sociaux, et non pas dans l’objectif de vendre pour vendre et d’augmenter leurs revenus. Elles ne cherchent pas à stimuler la consommation de biens superflus ou luxueux, elles se concentrent sur la fabrication de produits fondamentaux pour la subsistance des humains. Elles accomplissent des prestations sociales au bénéfice de leurs communautés, elles se lient aux conseils communaux, elles tissent des relations de commerce équitable, rompent les chaînes de la distribution et de la spéculation, construisent des relations de démocratie directe à l’intérieur des unités de travail, donnent une rémunération digne aux travailleurs : à chacun selon ses besoins et selon son travail, elles prennent un engagement écologique envers les générations futures… » [13]

Transformer la société implique de transformer l’homme. Comme Che Guevara, mais avec d’autres méthodes, Chavez ambitionne de préparer « l’homme nouveau ». Une tâche de longue haleine.


Pourquoi la réforme agraire n’avance pas très vite

Pour qu’une réforme agraire réussisse, il faut que les petits paysans – qui partent avec un handicap face aux grosses exploitations et aux importations des multinationales étrangères – obtiennent des terres, mais aussi des crédits à bon marché, des machines modernes, des formations techniques.

Mais ça ne suffit pas. Face aux multinationales qui dominent les marchés internationaux, l’Etat devra également jouer un rôle important. Notamment en aidant à relancer les productions locales traditionnelles qui ont été délaissées ou carrément abandonnées lorsque le Venezuela est devenu un Etat accro au pétrole.

Par exemple, le chocolat. Le cacao vénézuélien est de grande qualité. Actuellement, il s’exporte en Suisse, en Italie, en Belgique. Et revient au Venezuela sous forme de… bâtons bien plus chers. La matière première vient du Sud, le profit se réalise dans le Nord. Pareil pour la canne à sucre et le café. Dans les Andes et à l’est du pays, on cultive un café qui pousse à l’ombre et donne des grains de grande qualité, aux arômes doux et puissants. Il exige davantage de main d’œuvre, mais pourrait développer les exportations.

Comment développer des productions locales plus élaborées qui créent de la valeur dans le pays même ? L’Etat devra aider les coopératives paysannes à acquérir le savoir-faire nécessaire et à récupérer le contrôle des produits.[14]

Toutes les réformes agraires qui ont eu lieu en Amérique Latine ont échoué faute d’avoir assuré ces diverses tâches. Avec Chavez, c’est différent. D’abord, de nombreux paysans ont participé à la rédaction de la nouvelle loi générale sur les terres et le développement agraire du 9 novembre 2001. Ensuite, un Institut National des Terres a été créé pour mettre en oeuvre la réforme agraire. Tandis qu’un Institut National du Développement Rural s’occupe des crédits, des technologies, de la formation technique et de la construction des routes. Enfin, la Corporation Agricole Vénézuélienne (CVA) est chargée de commercialiser les produits des paysans.

En 2004, le gouvernement installe cent trente mille familles sur environ deux millions d’hectares. En 2005, il concède deux cent mille hectares à des coopératives dont la priorité sera de produire pour le Venezuela. Dans un pays où d’importantes surfaces servent à l’industrie agro-alimentaire (sucre, farine, boissons fermentées), ceci représente un changement de modèle agricole : « Nous devons produire de la nourriture pour la nation », explique le paysan José Hernandez lors d’une occupation de terre, dans l’Etat de Yaracuy.

Indispensable donc, la réforme agraire s’est pourtant opérée de façon très prudente. Ne touchant que les propriétés de plus de cinq mille hectares, considérées comme improductives. Et encore, ces terres ne peuvent être expropriées que partiellement et moyennant compensation financière au prix du marché.

Chavez avait pris une position claire dès 2001 : « Certains secteurs s’opposent à la réforme agraire. Nous comprenons qu’ils s’y opposent, mais nous comprenons davantage l’intérêt de l’immense majorité des paysans, des petits producteurs, des producteurs moyens, des familles vénézuéliennes qui n’ont jamais obtenu le droit à la terre, un facteur vital pour le développement du pays, pour le développement intégral du Venezuela. »[15]

Mais la réforme agraire est combattue très violemment par les grands propriétaires de terres alliés à la bourgeoisie compradore. En quatre années à peine, cent trente paysans ont été assassinés par leurs milices. Malheureusement, la plupart de ces meurtres restent impunis. Dans certaines régions du pays encore contrôlées par l’opposition, des groupes paramilitaires liées aux forces colombiennes maintiennent une activité importante en toute impunité, grâce à l’appui d’éléments corrompus de la police et de la Justice vénézuéliennes.

Face à cette violence, Chavez a radicalisé son orientation. En 2005, parlant dans l’exploitation récupérée Hato La Marquesana (dont 80% des terres étaient inutilisées), il a prononcé ces paroles fortes : « Le latifundio doit disparaître du pays, car il affecte gravement la production nationale. »

Mais on doit à la vérité de dire que si la réforme agraire avance très lentement, ce n’est pas seulement à cause de la violence des milices, mais aussi à cause de la bureaucratie. Ce mal qui atteint tout l’appareil d’Etat, contamine également les instances chargées d’aider les paysans. En conséquence, la productivité des petites entreprises agricoles reste beaucoup trop basse. Elles ne peuvent concurrencer les importations qui ont fortement augmenté ces dernières années avec la hausse du pouvoir d’achat. De plus, tant qu’il est possible d’importer des aliments étrangers meilleur marché, les gens des villes sans travail ou à bas revenus ne seront pas motivés pour aller travailler à la campagne. Bref, la souveraineté alimentaire est un beau projet, mais encore loin d’être réalisé.


Beurre français contre beurre vénézuélien

Ce ne sont pas seulement les grands propriétaires que les paysans affrontent, ce sont aussi les intérêts de l’industrie et du commerce alimentaires.


Voici les données du problème : 1. La fédération patronale des entreprises alimentaires contrôlerait actuellement 86% de la distribution des aliments du pays; le réseau alternatif Mercal n’en contrôlerait que 14%. 2. Aujourd’hui encore, le Venezuela importe 85% de ses aliments. Même la chaîne Mercal, aussi surprenant que cela paraisse, distribue encore une majorité de produits importés.

Si vous entrez dans un supermarché de Caracas, vous serez frappé de le voir envahi, aujourd’hui encore, par les produits étrangers. Au Venezuela, on fabrique du beurre Maracay, mais c’est le beurre français Elle & Vire qui est moins cher et qui trône partout dans les étals.

Romain Migus, qui vit à Caracas, a son explication sur cette frénésie d’importations : « En France, on considère normal un retour sur investissement de 30 ou 40%. Les capitalistes d’ici, il leur faut du 400% ! Si tu considères l’agriculture, c’est un investissement à long terme. Les premières années, tu ne gagnes pas. Mais, ici, les capitalistes se sont habitués au pétrole et ont toujours exigé des profits rapides. Donc, à l’agriculture et à ses bénéfices limités et lents, ils préfèrent le commerce, la spéculation.

Quand j’ai dû acheter un petit camion pour mon association, j’ai découvert les entreprises « attaché case plus téléphone portable ». Mon revendeur n’avait que ça et il se bornait à placer des camions importés. Les revendant 30%, 40% plus cher. Prenant de fortes commissions sur le prix, mais aussi sur l’assurance et les accessoires. Tout ça, c’est du parasitisme ! Ca se passe avec tous les produits du Nord qu’on se contente de revendre en touchant une grosse commission. On importe des camions, des ordinateurs, de la nourriture, des casseroles, du cuivre, du caoutchouc, du talc (toutes choses qui se produisent ici aussi) et on s’enrichit juste comme intermédiaire. Evidemment, ça détruit la production locale. »


L’Etat doit jouer un rôle important dans la nouvelle économie

Qu’il s’agisse de la réforme agraire, des coopératives ou des usines récupérées, on voit que l’Etat vénézuélien joue un rôle important. Il protège des forces sociales qui risquent d’être écrasées. Il organise une coopération entre des classes qui ont certes des contradictions entre elles, mais qui ont aussi un commun intérêt à échapper aux multinationales. Ce rôle de l’Etat peut étonner. Ne dit-on pas en Europe que l’Etat doit se désengager de l’économie et en faire le moins possible ?

En fait, il s’agit de deux types d’Etat bien différents. Au Nord, l’Etat sert les multinationales même s’il fait tout pour que ça ne se voie pas trop. Avec Chavez, il s’agit de construire un Etat totalement différent, défendant vraiment l’intérêt général. La tâche de cet Etat sera de protéger les faibles, mais aussi d’assurer un développement ‘intégral’ du pays. C’est-à-dire : coordonnant tous les secteurs et ne se limitant pas aux secteurs qui profitent à l’élite.

Pourquoi revient-il à l’Etat de diriger le développement du pays ? Parce que la bourgeoisie nationale, comme nous l’avons vu, n’a pas la force de tenir tête aux multinationales. Dans le tiers monde, il est donc indispensable que l’Etat joue un rôle central dans l’économie. Relancer la production, récupérer des entreprises détournées ou sacrifiées, redistribuer les revenus, mettre fin à l’évasion des capitaux, placer le secteur financier au service des autres, contrôler les échanges avec l’étranger, utiliser les revenus du pétrole, du gaz et des matières premières afin de créer d’autres industries, investir dans les travaux d’infrastructure nécessaires : ports, autoroutes, train, métro…

Tout ceci exige un Etat puissant et actif. Ce fut une condition nécessaire au développement des Etats-Unis, de l’Allemagne et du Japon au 19ème siècle. Et de la Chine au 20ème. De même, tout pays du tiers-monde qui entend se développer aura besoin d’un Etat fort.


Les 49 Lois fondamentales : rupture avec le passé

Pour donner du pouvoir à l’Etat sur l’économie, Chavez commence par faire adopter, en novembre 2001, les 49 Leyes habilitantes, sorte de lois fondatrices fixant les principes de base des divers secteurs économiques. L’idée générale, c’est de démocratiser la propriété et la production.

Bien entendu, tout doit commencer par le pétrole qui ne peut rester un ‘excrément du diable’. Dorénavant, il doit faire le bonheur de la nation, et non son malheur. Donc, la nouvelle Loi des hydrocarbures met fin à la privatisation rampante des vingt dernières années.

En récupérant la maîtrise sur l’or noir, l’Etat vénézuélien pourra le mettre au service d’un développement équilibré de l’économie dans son ensemble. A condition de « semer le pétrole », comme dit Chavez, c’est-à-dire de redistribuer intelligemment cette manne financière… Les autres ressources du sous-sol (or, diamant, cuivre, nickel, uranium…) devront aussi être utilisées de façon rationnelle et socialement utile.

Parmi ces 49 lois, il faut signaler : 1. La loi des terres qui permet à l’Etat de saisir et redistribuer des terres privées. 2. La loi de la pêche qui agrandit la zone de mer territoriale à six milles marins et surtout favorise la pêche artisanale au chalut afin de préserver l’équilibre écologique. 3. La loi de micro – financement qui soutient l’économie sociale et notamment l’incorporation des femmes au marché du travail au travers de petites entreprises.

Avec ces 49 lois, la porte s’ouvre pour une nouvelle conception de l’économie et de la société…


Empêcher l’argent de partir

Pour jouer son rôle, le nouvel Etat doit maîtriser deux problèmes clés : 1. Empêcher l’argent de partir. 2. Contrôler les secteurs stratégiques.


Comme les impôts n’étaient guère perçus, le gouvernement a repris en main les services fiscaux. Seulement, pour que l’argent rentre dans les caisses, il faut d’abord l’empêcher de quitter le pays. Début 2003, lorsque la droite vénézuélienne a organisé sa deuxième tentative de coup d’Etat en sabotant le pétrole et l’économie, elle a aussi organisé une fuite massive de capitaux, estimée à un milliard de dollars en un mois ! Or, à l’époque, les réserves de la Banque centrale s’élevaient à peine à douze milliards.

Le pouvoir a riposté en instaurant immédiatement un contrôle total sur les changes. Il fallait absolument empêcher cette fuite massive des capitaux et la mise en faillite de toute l’économie vénézuélienne. Depuis, la Banque centrale vénézuélienne est responsable de la totalité des changes avec l’extérieur. Dorénavant, la monnaie nationale s’échange à un taux fixe et stable : 2,15 bolivars pour un dollar. D’autre part, les réserves de change de la dite Banque centrale ont été portées à trente milliards de dollars.

Bien sûr, les Vénézuéliens riches hurlent que tout ceci viole les libertés les plus sacrées et qu’ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent avec leurs capitaux. Fort bien, mais cette affirmation mérite peut-être un débat. Sont-ce bien ‘leurs’ capitaux ? Si ces fortunes ont été construites en détournant les richesses de l’Etat, en faisant main basse sur les richesses naturelles de la nation, en exploitant et réduisant à la misère des paysans qu’on a dépouillés de leurs terres, à qui appartient au fond cet argent ?

Et si on invoque les droits de l’homme, on peut aussi poser le problème d’une autre manière. Les propriétaires de ces capitaux réclament le droit de les faire circuler en totale liberté, de quitter massivement un pays pour gagner un peu plus dans un autre, et puis de quitter rapidement celui-là pour un troisième, et ainsi de suite. Cette ‘liberté’ aura pour effet qu’aucun gouvernement dans le monde ne pourra jamais réaliser un programme social car il sera soumis en permanence au chantage de ces capitalistes.

La droite prétend que ce contrôle des changes aurait des effets néfastes sur les échanges commerciaux. En réalité, après ces mesures, les importations ont carrément augmenté de 40% dès l’année 2005. Et la reprise de l’économie a permis d’affecter 5,5 milliards d’euros à des programmes sociaux. Comme l’explique la chercheuse française Yannick de la Fuente : « Loin de provoquer un isolement et une paupérisation du pays, le contrôle des changes a permis à un gouvernement régulièrement élu par ses citoyens de mettre en place une politique macroéconomique de développement social. »[16]

Source : Investig'Action
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeMer 15 Aoû 2018 - 12:41

facebook a supprimé sans raison la page facebook de la chaine de tele venezuelienne telesur, connue pour etre tres a gauche politiquement...

https://www.commondreams.org/news/2018/08/14/deeply-disturbing-second-time-year-facebook-suspends-left-leaning-telesur-english
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akasha

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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeMar 2 Oct 2018 - 22:45

L’administration Trump a discuté de projets de Coup d’État avec des officiers rebelles vénézuéliens

Citation :
Mais tout va bien, il ne semble pas y avoir eu d’ingérence américaine dans le processus électoral vénézuelien via des messages Facebook…

Source : The New York Times, Ernesto Londoño & Nicholas Casey, 08-09-2018



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Une cérémonie militaire à Caracas, Venezuela, ce mois-ci. La Maison-Blanche a refusé de répondre à des questions précises sur les pourparlers avec des officiers rebelles. Crédits Juan Barreto/Agence France-Presse – Getty Images

Par Ernesto Londoño et Nicholas Casey

L’administration Trump a tenu des réunions secrètes avec des officiers militaires rebelles du Venezuela au cours de l’année dernière pour discuter de leurs plans visant à renverser le président Nicolás Maduro, selon des responsables américains et un ancien commandant militaire vénézuélien qui ont participé aux pourparlers.

L’établissement d’un canal clandestin avec des putschistes au Venezuela a été un gros pari pour Washington, compte tenu de sa longue histoire d’intervention secrète à travers l’Amérique latine. Nombreux sont ceux qui, dans la région, continuent d’en vouloir profondément aux États-Unis d’avoir soutenu les rébellions, les coups d’État et les complots antérieurs dans des pays comme Cuba, le Nicaragua, le Brésil et le Chili, et d’avoir fermé les yeux sur les abus commis par les régimes militaires pendant la Guerre froide.



La Maison-Blanche, qui a refusé de répondre à des questions précises sur les discussions, a déclaré dans un communiqué qu’il était important d’engager « un dialogue avec tous les Vénézuéliens qui démontrent un désir de démocratie » afin d’apporter « un changement positif à un pays qui a tant souffert sous Maduro ».

Mais l’un des commandants militaires vénézuéliens impliqués dans les pourparlers secrets n’était pas une figure idéale pour aider à restaurer la démocratie : il figure sur la liste des sanctions du gouvernement américain contre les fonctionnaires corrompus dans ce pays.

Lui et d’autres membres de l’appareil de sécurité vénézuélien ont été accusés par Washington d’un large éventail de crimes graves, dont la torture d’opposants, l’emprisonnement de centaines de détenus politiques, les brutalités contre des milliers de civils et la collaboration avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie ou FARC, qui sont considérées par les États-Unis d’Amérique comme une organisation terroriste.

Les autorités américaines ont finalement décidé de ne pas aider les conspirateurs, et les plans du coup d’État ont échoué. Mais l’empressement de l’administration Trump pour rencontrer à plusieurs reprises des officiers mutins désireux de renverser un président de l’hémisphère pourrait avoir des répercussions politiques.

La plupart des dirigeants latino-américains s’accordent à dire que le
président du Venezuela, M. Maduro, est un dirigeant de plus en plus
autoritaire qui a effectivement ruiné l’économie de son pays, entraînant d’extrêmes pénuries de nourriture et de médicaments. L’effondrement a déclenché un exode de Vénézuéliens désespérés qui débordent les frontières, submergeant leurs voisins.



Malgré cela, M. Maduro justifie depuis longtemps son emprise sur le Venezuela en soutenant que les impérialistes de Washington tentent activement de le faire déposer et les pourparlers secrets pourraient lui fournir des munitions pour anéantir la position presque unie de la région contre lui.



« Cela va faire l’effet d’une bombe » dans la région, a déclaré Mari Carmen Aponte, qui a été la plus haute diplomate chargée des affaires latino-américaines pendant les derniers mois de l’administration Obama.

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M. Maduro lors d’une réunion avec ses ministres à Caracas ce mois-ci. La plupart des dirigeants latino-américains s’accordent à dire que c’est un dirigeant de plus en plus autoritaire qui a effectivement ruiné l’économie de son pays. Crédit Miraflores Palace

Au-delà du complot de coup d’État, le gouvernement de M. Maduro a déjà repoussé plusieurs attaques à petite échelle, y compris des salves tirées d’un hélicoptère l’an dernier et des drones qui explosaient lors de son discours prononcé en août. Les attaques ont renforcé le sentiment que le président est vulnérable.



Des responsables militaires vénézuéliens ont cherché à avoir un accès direct au gouvernement américain pendant la présidence de Barack Obama, mais ils ont été refoulés, ont déclaré des fonctionnaires.

Puis, en août de l’année dernière, le président Trump a déclaré que les États-Unis avaient une « option militaire » pour le Venezuela – une déclaration qui a suscité la condamnation des alliés américains dans la région, mais a encouragé les officiers militaires vénézuéliens rebelles à se rendre à nouveau à Washington.



« Bon, c’est le commandant en chef qui l’a dit », a déclaré l’ancien commandant vénézuélien figurant sur la liste des sanctions lors d’une interview, s’exprimant sous couvert de l’anonymat par crainte de représailles de la part du gouvernement vénézuélien. « Je ne vais pas en douter alors que c’était lui le messager. »

Lors d’une série de réunions secrètes à l’étranger, qui ont commencé l’automne dernier et se sont poursuivies cette année, les officiers ont dit au gouvernement américain qu’ils représentaient quelques centaines de membres des forces armées qui étaient devenus mécontents de l’autoritarisme de M. Maduro.

Les officiers ont demandé aux États-Unis de leur fournir des radios cryptées, en invoquant la nécessité de communiquer en toute sécurité, alors qu’ils élaboraient un plan afin mettre en place un gouvernement provisoire pour diriger le pays jusqu’à la tenue d’élections.

Les autorités américaines n’ont pas fourni de soutien matériel, et les plans ont été démantelés après une récente opération de répression qui a conduit à l’arrestation de dizaines de conspirateurs.

Les relations entre les États-Unis et le Venezuela sont tendues depuis des années. Les deux pays n’ont pas échangé d’ambassadeurs depuis 2010. Après l’entrée en fonction de M. Trump, son administration a renforcé les sanctions contre les hauts responsables vénézuéliens, dont M. Maduro lui-même, son vice-président et d’autres hauts fonctionnaires du gouvernement.

Les révélations sur les réunions clandestines et les débats politiques qui les ont précédées sont tirées d’entretiens avec 11 responsables américains actuels et anciens, ainsi qu’avec l’ancien commandant vénézuélien. Il a indiqué qu’au moins trois groupes distincts au sein de l’armée vénézuélienne avaient comploté contre le gouvernement Maduro.

L’un d’eux a pris contact avec le gouvernement américain en s’adressant à l’ambassade des États-Unis dans une capitale européenne. Lorsque cela a été notifié à Washington, les responsables de la Maison-Blanche étaient intrigués mais perplexes. Les responsables craignaient que la demande de rencontre ne soit un stratagème pour enregistrer subrepticement un fonctionnaire américain semblant conspirer contre le gouvernement vénézuélien .

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Des Vénézuéliens attendant d’acheter de la nourriture subventionnée par le gouvernement à Caracas en mai. Le pays connaît de graves pénuries de nourriture et de médicaments. Crédit Meridith Kohut pour The New York Times.

Mais alors que la crise humanitaire au Venezuela s’est aggravée l’année dernière, les responsables américains ont estimé que cela valait la peine de prendre le risque d’avoir une image plus claire des plans et des hommes qui aspiraient à chasser M. Maduro.

« Après de nombreuses discussions, nous avons convenu que nous devions écouter ce qu’ils avaient à dire », a déclaré un haut fonctionnaire de l’administration qui n’était pas autorisé à parler des pourparlers secrets.

L’administration a d’abord envisagé de dépêcher Juan Cruz, un vétéran de la CIA qui a récemment démissionné de ses fonctions de principal stratège pour la politique de la Maison Blanche en Amérique latine. Mais les avocats de la Maison-Blanche ont dit qu’il serait plus prudent d’envoyer un diplomate de carrière à la place.

L’envoyé américain a reçu l’ordre d’assister aux réunions « purement en mode écoute » et n’était pas autorisé à négocier quoi que ce soit de substantiel sur le terrain, selon le haut fonctionnaire.

Après la première rencontre, qui a eu lieu à l’automne 2017, le diplomate a indiqué que les Vénézuéliens ne semblaient pas avoir de plan détaillé et qu’ils s’étaient présentés au rendez-vous dans l’espoir que les Américains leur donneraient des conseils ou des idées, ont indiqué les responsables.

L’ancien commandant vénézuélien a dit que les officiers rebelles n’avaient jamais demandé une intervention militaire américaine. « Je n’ai jamais accepté, et ils ne m’ont d’ailleurs jamais proposé, de mener une opération conjointe », a-t-il dit.

Il a prétendu que lui et ses camarades avaient envisagé de frapper l’été dernier, lorsque le gouvernement a suspendu les pouvoirs de l’assemblée législative et a installé une nouvelle assemblée nationale fidèle à M. Maduro. Mais il a dit qu’ils avaient annulé le plan, craignant qu’il n’en résulte un bain de sang.



Ils ont ensuite prévu de prendre le pouvoir en mars, a dit l’ancien
officier, mais ce plan a été éventé. Enfin, les dissidents ont considéré les élections du 20 mai, au cours desquelles M. Maduro a été réélu, comme une nouvelle date cible. Mais encore une fois, la rumeur s’est répandue et les conspirateurs ont suspendu leur action.



On ne sait pas exactement combien de ces détails les organisateurs du coup d’État ont partagé avec les Américains. Mais rien n’indique que M. Maduro savait que les officiers mutins parlaient aux Américains.

Pour que l’un ou l’autre des complots puisse fonctionner, a dit l’ancien commandant, lui et ses camarades estimaient qu’ils devaient appréhender simultanément M. Maduro et les autres personnalités gouvernementales de haut rang. Pour ce faire, a-t-il ajouté, les officiers rebelles avaient besoin d’un moyen de communiquer en toute sécurité. Ils en ont fait la demande lors de leur deuxième rencontre avec le diplomate américain, qui a eu lieu l’année dernière.

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Les législateurs à Caracas le mois dernier. Les conspirateurs ont envisagé de frapper l’été dernier, lorsque le gouvernement a suspendu les pouvoirs de la Chambre et installé une nouvelle assemblée fidèle à M. Maduro. Crédit Cristian Hernandez/EPA, via Shutterstock

Le diplomate américain a relayé la demande à Washington, où de hauts responsables l’ont rejetée, ont indiqué les responsables américains.

« Nous étions contrariés », a déclaré l’ancien commandant vénézuélien. « Il y a eu un manque de suivi. Ils m’ont laissé attendre. »

Le diplomate américain a ensuite rencontré les putschistes une troisième fois au début de l’année, mais les discussions n’ont pas abouti à une promesse d’aide matérielle ni même à un signal clair que Washington soutenait les plans des rebelles, selon le commandant vénézuélien et plusieurs responsables américains.

Pourtant, les conspirateurs vénézuéliens pouvaient considérer ces réunions comme une approbation tacite de leurs plans, a fait valoir Peter Kornbluh, historien aux Archives de la sécurité nationale de l’Université George Washington.

« Les États-Unis ont toujours intérêt à recueillir des renseignements sur les changements potentiels de leadership au sein des gouvernements », a dit M. Kornbluh. « Mais la simple présence d’un fonctionnaire américain à une telle réunion serait probablement perçue comme un encouragement. »

Dans sa déclaration, la Maison-Blanche a qualifié la situation au Venezuela de « menace pour la sécurité et la démocratie régionales » et a déclaré que l’administration Trump continuerait à renforcer une coalition de « partenaires animés du même esprit et de la même détermination, de l’Europe à l’Asie et aux Amériques, pour faire pression sur le régime Maduro afin de rétablir la démocratie au Venezuela ».

Les responsables américains ont ouvertement discuté de la possibilité que l’armée vénézuélienne puisse entreprendre une action.

Le 1er février, Rex W. Tillerson, alors secrétaire d’État, a prononcé un discours dans lequel il a déclaré que les États-Unis n’avaient pas « prôné un changement de régime ou la destitution du président Maduro ». Pourtant, en réponse à une question posée par la suite, M. Tillerson a évoqué la possibilité d’un coup d’État militaire.



« Quand les choses vont si mal que les chefs militaires se rendent compte qu’ils ne peuvent plus rien faire pour les citoyens, ils assureront une transition pacifique », a-t-il dit.

Quelques jours plus tard, le sénateur Marco Rubio, de Floride, qui a cherché à façonner l’approche de l’administration Trump à l’égard de l’Amérique latine, a écrit une série de messages sur Twitter encourageant les membres dissidents des forces armées vénézuéliennes à renverser leur commandant en chef.

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Des Vénézuéliens attendant pour s’inscrire auprès des autorités brésiliennes de l’immigration en avril. L’effondrement économique a provoqué l’exode de Vénézuéliens désespérés. Crédit Meridith Kohut pour The New York Times.

« Les soldats mangent dans les poubelles et leurs familles souffrent de
la faim au Venezuela tandis que Maduro et ses amis vivent comme des rois et bloquent l’aide humanitaire », a écrit M. Rubio. Il a ensuite ajouté : « Le monde soutiendrait les Forces armées du Venezuela si elles décidaient de protéger le peuple et de restaurer la démocratie en révoquant un dictateur. »



Dans un discours prononcé en avril, alors qu’il était encore responsable
de la politique de la Maison-Blanche pour l’Amérique latine, M. Cruz a
adressé un message aux militaires vénézuéliens. Qualifiant M. Maduro de « fou », M. Cruz a déclaré que tous les Vénézuéliens devraient « exhorter les militaires à respecter le serment qu’ils ont prêté de faire leur devoir. Respectez votre serment. »



Alors que la crise au Venezuela s’aggravait ces dernières années, les responsables américains ont débattu des pour et des contre concernant l’ouverture de discussions avec les factions rebelles de l’armée.

« Il y avait des divergences d’opinion », a déclaré Mme Aponte, l’ancienne diplomate latino-américaine de haut rang sous M. Obama. « Il y avait des gens qui croyaient beaucoup en l’idée qu’elles pouvaient apporter la stabilité, aider à distribuer de la nourriture, travailler sur des choses pratiques. »

Mais d’autres – dont Mme Aponte – ont vu un risque considérable à établir des ponts avec les dirigeants d’une armée qui, selon l’évaluation de Washington, est devenue un pilier du commerce de la cocaïne et des violations des droits humains.

Roberta Jacobson, ancienne ambassadrice au Mexique qui a précédé Mme Aponte en tant que haute responsable du département d’État pour la politique d’Amérique latine, a déclaré que si Washington considérait depuis longtemps l’armée vénézuélienne comme « largement corrompue, profondément impliquée dans le trafic de stupéfiants et très peu recommandable », elle a vu l’intérêt de créer un canal de communication informel avec certains de ses membres.

« Compte tenu de l’effondrement plus général des institutions au Venezuela, on avait le sentiment que – même si cela n’était pas nécessairement la solution – toute solution démocratique aurait dû faire appel aux militaires », a déclaré Mme Jacobson, qui a quitté le département d’État cette année. « L’idée d’écouter les acteurs de ces endroits, aussi peu recommandables soient-ils, fait partie intégrante de la diplomatie. »

Mais quelle qu’en soit la justification, des discussions avec les putschistes pourraient déclencher des inquiétudes dans une région dotée d’une liste d’interventions tristement célèbre : l’invasion ratée de la Baie des Cochons par la CIA pour renverser Fidel Castro en 1961, au pouvoir à Cuba ; le coup d’État soutenu par les États-Unis au Chili en 1973, qui a conduit à la dictature militaire prolongée de Augusto Pinochet ; le soutien secret de l’administration Reagan à la droite rebelle, dite « contras » au Nicaragua, dans les années 80.



Au Venezuela, un coup d’État en 2002 a brièvement déposé le prédécesseur de M. Maduro, Hugo Chávez. Les États-Unis savaient qu’un complot était en train d’éclore, mais ils l’ont mis en garde, d’après un document classifié qui a été rendu public par la suite. Le coup d’État a quand même eu lieu et l’administration de George W. Bush a ouvert un canal de communication avec le nouveau dirigeant. Les fonctionnaires se sont ensuite retirés du nouveau gouvernement après que la colère populaire se fut déchaînée contre le coup d’État et que les pays de la région l’eurent vigoureusement dénoncé. M. Chávez a été rétabli dans ses fonctions de président.

Dans le dernier complot de coup d’État, le nombre de militaires liés au projet est passé d’environ 300 à 400 l’an dernier à environ la moitié de ce chiffre après la répression menée cette année par le gouvernement de M. Maduro.

L’ancien officier de l’armée vénézuélienne craint que les quelque 150 camarades qui ont été incarcérés ne soient probablement torturés. Il a déploré que les États-Unis n’aient pas fourni de radios aux mutins, ce qui, selon lui, aurait pu changer l’histoire du pays.

« Je suis déçu », a-t-il dit. « Mais je suis le moins touché. Je ne suis pas en prison. »

Rectificatif : Le 7 septembre 2018

En raison d’une erreur de traitement, une version antérieure d’une légende d’image illustrant cet article a mal identifié une personne sur la photo. Il s’agit d’un officier militaire non identifié, et non du président Nicolás Maduro.

Source : The New York Times, Ernesto Londoño & Nicholas Casey, 08-09-2018


Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.



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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeJeu 24 Jan 2019 - 21:57

[COUP D’ÉTAT] Comprendre la nouvelle offensive contre le Venezuela, par Romain Migus

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Citation :
Nous y sommes, un coup d’État est donc en cours au Venezuela. Pour comprendre la situation, nous vous proposons un autre regard, bien informé, sur ce pays. Il a été publié le 9 janvier dernier par le journaliste Romain Migus.

Rappelons enfin une chose importante : sur ce site, nous ne “soutenons” aucun gouvernement à l’étranger par principe. En effet, nous voyons mal comment il pourrait en être autrement. Nous n’avons pas la prétention de connaitre l’intégralité de l’Histoire, la situation contemporaine, et de la culture d’un autre pays – ce qui est pourtant nécessaires à un tel positionnement politique. Comme très souvent, la situation est très complexe, et les opinions de tous les Venezueliens ont la même valeur, comme toujours en Démocratie.

Nous ne sommes ni “pour” ou “contre” Maduro ; nous soutenons simplement le Droit des Venezueliens (et des Chinois, et des Saoudiens…) à choisir leur gouvernement dans des conditions démocratiques, et à voir leurs Droits humains élémentaires respectés. Et nous condamnons bien sûr toutes les violences ; le meilleur moyen de les limiter et d’encourager la stabilité et le dialogue.

Nous sommes aussi particulièrement attachés au principe de non ingérence dans les affaires des autres pays – vu que nous n’apprécions pas quand d’autres pays s’ingèrent dans les nôtres…

Enfin, soulignons que ce genre d’ingérence (= le fait que des dirigeants politiques étrangers reconnaissent le résultat d’un coup d’État) entraîne généralement des déstabilisations importantes dans les pays concernés (Libye, Syrie, Ukraine…) et nuisent gravement à la qualité des relations diplomatiques sur la Planète.

Source : Romainmigus.info, 9 janvier 2019



L’investiture de Nicolas Maduro, ce 10 janvier, provoque déjà des remous politiques et médiatiques. Élu le 20 mai 2018, le président vénézuélien doit faire face à une opération concertée et planifiée des États-Unis et de leurs alliés. Prenant pour prétexte initial les conditions électorales qui ont permis la victoire de Maduro, une poignée de gouvernements, repeinte pour l’occasion en «communauté internationale» par le truchement des transnationales de la communication, a décidé d’augmenter d’un cran la pression sur le Venezuela bolivarien.


Comme c’est devenu l’habitude dans le cas du Venezuela, la plupart des médias dominants se vautrent dans les fausses informations et oublient jusqu’au sens même de la déontologie journalistique.

Il convient, pour le lecteur scrupuleux et avide de démêler le vrai du faux, d’exposer les faits, de revenir sur les conditions de l’élection de Maduro, et d’analyser la stratégie de Washington pour punir un peuple jugé, depuis maintenant 20 ans, trop rebelle et encombrant.

Des prétextes fallacieux pour une nouvelle offensive politique

Dans ce nouveau scénario de déstabilisation du Venezuela, les justifications principales invoquées par les gouvernements opposés à Caracas tournent toutes autour des conditions de l’élection de Nicolas Maduro en mai dernier.

Afin de comprendre ces prétextes fallacieux, il nous faut revenir un peu en arrière.


En mai 2016, quelques mois après la victoire de l’opposition aux élections législatives, un processus de dialogue entre le chavisme et ses opposants a débuté en République Dominicaine. Une série de 150 réunions, sous l’égide de l’ancien président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, de l’ancien président de la République Dominicaine, Leonel Fernandez et l’ancien président du Panama, Martin Torrijos, a abouti en janvier 2018, à la rédaction d’un accord portant sur la convocation à une élection présidentielle anticipée ainsi que sur ses garanties électorales.

Or comme l’a souligné Jorge Rodriguez, chef de la commission de dialogue pour le gouvernement : «Tout était prêt [pour la signature de l’accord] jusqu’au pupitre où nous devions faire nos déclarations officielles. Et puis, dans l’après-midi, Julio Borges, l’ancien président de droite de l’Assemblée nationale, a reçu un appel téléphonique de la Colombie de l’ancien secrétaire d’État américain, Rex Tillerson […] L’opposition nous a alors annoncé qu’elle ne signerait pas l’accord. De retour à Caracas, José Luis Rodriguez Zapatero a envoyé une lettre à l’opposition pour lui demander quelle était son alternative dès lors qu’elle refusait de participer à une élection présentant les garanties sur lesquelles elle avait elle-même travaillé.»1 .

L’opposition vénézuélienne se scinde sur la stratégie à adopter. Alors que sa frange la plus radicale décide de ne pas participer, la partie de l’opposition qui n’a pas renoncé à reconquérir le pouvoir par la voie démocratique présentera un candidat, Henri Falcón. Deux autres prétendants participeront à cette élection2

Notons ici que le score de Bertucci s’explique plus par la nouveauté de cette offre électorale dans un climat de méfiance face aux partis politique que par une percée de l’évangélisme politique au Venezuela. En effet, le vote des évangélistes est lui-même divisé. Le parti évangéliste Organisación Renovadora Auténtica (ORA) soutenait Nicolas Maduro. . Il est donc tout simplement faux de prétendre que l’opposition a boycotté ce scrutin ou que Nicolas Maduro s’est présenté tout seul.3 Il s’agit là d’un story-telling obéissant à des desseins politiques bien peu démocratiques.

Un système électoral transparent et démocratique

Une des rengaines de Washington et de ses satellites latino-américains ou européens est d’affirmer que les élections au Venezuela ne s’alignent pas sur les standards internationaux en la matière. Ce qui est évidemment faux, mais nécessaire dans ce processus politico-médiatique visant à ne pas reconnaître la légalité de l’élection du 20 mai 2018, et la légitimité du résultat. Pour saisir l’hypocrisie de ces gouvernements sur le pied de guerre, attardons-nous un instant sur les conditions électorales offertes au peuple vénézuélien depuis l’approbation par référendum de la Constitution bolivarienne, le 15 décembre 1999. Notre lecteur pourra aisément se faire une idée de la transparence des élections au Venezuela en comparant ces mécanismes électoraux avec ceux à l’oeuvre dans son propre pays.
Au Venezuela, pour éviter les fraudes, les élections ne sont pas organisées par l’exécutif via le ministère de l’Intérieur. La Constitution de 1999, qui reconnaît l’existence de cinq pouvoirs indépendants – l’exécutif, le législatif, le judiciaire, le moral et le pouvoir électoral- laisse à ce dernier la tâche d’organiser les processus électoraux, en fonction de la Loi organique des processus électoraux.

Ce cadre légal, adopté en 2009, n’a pas été modifié depuis4. Il a notamment permis l’élection de multiples représentants de l’opposition à des pouvoirs publics. Aucun d’entre eux n’a d’ailleurs jamais émis de doute sur le bon déroulement du suffrage qui l’a donné vainqueur, et l’opposition n’a elle-même jamais remis en cause le cadre légal des processus électoraux. Ce qu’elle aurait pourtant pu faire au moyen d’un référendum d’initiative citoyenne, prévu pour abroger des lois par l’article 74 de la Constitution. Elle s’est toujours contentée de dénoncer les résultats des élections lorsqu’elle perdait, ou préventivement lorsqu’elle savait qu’elle allait perdre.

En ce qui concerne le vote des citoyens5, le Venezuela utilise un double système électronique et manuel. Lorsqu’on entre dans le bureau de vote, on s’identifie aux assesseurs avec sa carte d’identité et l’on active la machine à voter au moyen d’une reconnaissance biométrique. Il est donc impossible de voter deux fois. Après avoir choisi le candidat de son choix, la machine à voter émet un ticket avec le nom du candidat, que l’électeur place dans une enveloppe et dépose dans une urne. Pour finir, après avoir signé le registre électoral, il trempe son petit doigt dans de l’encre indélébile pour s’assurer une deuxième fois qu’il ne répètera pas son vote.

Dans les jours précédant l’élection, Le Centre National Électoral (CNE), organe recteur du pouvoir électoral, convoque tous les partis politiques participants à l’élection à une série de 14 audits préalables. Ainsi, sont mis à l’épreuve les listes d’électeurs, le logiciel utilisé pour la collecte des données électorales, les machines à voter ainsi que leur mode d’assemblage, le système biométrique de reconnaissance des électeurs, l’encre indélébile, le réseau de transmission des données électorales ainsi que le système de totalisation des données.6

Des observateurs de chaque parti politique participent à ces différents audits précédant le vote des citoyens. Chaque étape doit être approuvée préalablement par tous les participants pour assurer la plus grande transparence de l’élection. Et de fait, elles ont toujours été acceptées jusqu’à maintenant. Ajoutons à cela que tous les partis politiques en présence ont le droit de postuler leurs partisans comme assesseurs, ainsi que de faire participer les observateurs nationaux et internationaux de leurs choix à la surveillance des bureaux de vote.

Le soir des résultats, le CNE procédera à un nouvel audit où seront tirés au sort, devant les responsables des différents partis, 54,4% (au minimum selon la loi) des bureaux de vote ou l’on vérifiera le résultat électronique. Il s’agira alors de comparer les résultats obtenus dans l’urne après dépouillement avec le résultat électronique. Jamais une erreur n’a été détectée au cours des multiples processus électoraux.

Ces garanties pour garantir le résultat ont conduit l’ancien président étasunien Jimmy Carter à définir le système électoral vénézuélien comme étant «le meilleur du monde».7

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[Ce sont les mêmes procédures qui ont assuré la transparence de toutes les élections au Venezuela, que se soit par exemple, pour les élections législatives du 5 décembre 2015 (gagnées par l’opposition) ou pour l’élection présidentielle du 20 mai 2018 (gagné par le chavisme).

Comme on peut le voir, le Venezuela apporte plus de garanties électorales que dans de nombreux pays occidentaux, pour ne pas parler des pays du groupe de Lima. La transparence de l’élection de Nicolas Maduro a d’ailleurs été validée par plus de 2000 observateurs internationaux provenant notamment de la Communauté Caribéenne (Caricom), de l’Union Africaine et du Conseil des Experts Électoraux Latino-Américains (Ceela).

Au vu de ce système, on comprend aussi pourquoi une partie de l’opposition a refusé de se présenter à une élection qu’elle aurait perdue. Accepter de participer aux élections revient à s’associer aux audits et à valider la transparence du système électoral vénézuélien. Ce refus de prendre part au processus démocratique a ouvert la voie à la tentative de déstabilisation que nous voyons aujourd’hui.

Au soir de l’élection présidentielle

Au-delà des garanties électorales, les pays qui contestent la légitimité du président vénézuélien s’emploient à critiquer les résultats de l’élection présidentielle. Une fois encore, il ne s’agit que d’un prétexte pour légitimer la déstabilisation du Venezuela. Attardons-nous un instant sur ces résultats.
L’élection présidentielle au Venezuela est une élection au suffrage universel direct à un tour. Le président est élu non pas en fonction d’accords parlementaires ou par le choix de « grands électeurs » mais directement par le peuple.

Le 20 mai 2018, 9 389 056 électeurs se sont exprimés dans les urnes, soit 46,07% des citoyens inscrits sur les listes électorales. Le taux d’abstention élevé est encore aujourd’hui utilisé par les adversaires de la Révolution Bolivarienne pour disqualifier la victoire de Nicolas Maduro. Bien évidemment aucun de ces critiques ne mentionnera les dizaines de sanctions financières et de rétorsions à l’économie du pays depuis 2014.8 Une persécution qui a fortement découragé nombre de Vénézuéliens, et a augmenté leur défiance face à une solution électorale de sortie de crise. De plus, l’appel au boycott des urnes par plusieurs partis de l’opposition a eu aussi une conséquence sur le taux de participation.

Malgré cela, 30,45% des électeurs inscrits ont voté pour Nicolas Maduro au premier tour. Soit un résultat supérieur à ceux du président chilien Sebastián Piñera (26,5%), du président argentin Mauricio Macri (26,8%) ou du président Donald Trump (27,20%). Sans parler des scores réalisés au premier tour par le président colombien (21%) ou par le président Emmanuel Macron (18,19%). Personne évidemment ne conteste la légitimité de leurs élections malgré la faible proportion d’électeurs qui les a choisis.

Une stratégie coordonnée et planifiée depuis Washington

Dès l’élection de Nicolas Maduro, les États-Unis vont renforcer la coalition contre le Venezuela dans la région. Le 27 juin 2018, le vice-président américain, Mike Pence, annonçait déjà la couleur depuis le Brésil : «La liberté et la démocratie seront restaurés au Venezuela. Les États-Unis demandent au Brésil d’adopter une attitude ferme contre le régime de Nicolas Maduro.»9 Lui faisant écho, le secrétaire d’État, Mike Pompeo, affirmera, le 21 septembre 2018, que les États-Unis «continueront d’accroître le niveau de pression» contre le pays bolivarien. Ce même Pompeo réalisera plusieurs rencontres avec les responsables des gouvernements brésiliens, péruviens et colombiens afin de préparer l’opération du 10 janvier.

Mais c’est la réunion du Groupe de Lima, tenue le 4 janvier 2019, qui va véritablement définir le scénario. Au cours de ce cénacle, les gouvernements membres de cette internationale anti-bolivarienne10, se sont accordés sur une série d’actions à mener contre Caracas. Notons que le gouvernement mexicain, désormais dirigé par le président progressiste Andrés Manuel López Obrador, n’a pas souscrit à ce document et a réaffirmé la volonté de son pays de ne pas s’immiscer dans les affaires internes d’une autre nation, tranchant avec les positions bellicistes du gouvernement précédent et du groupe de Lima.
Le document approuvé à Lima est une véritable déclaration de guerre.11 En présence du secrétaire d’État des États-Unis (par visioconférence), les gouvernements opposés à la révolution bolivarienne se sont entendus pour augmenter la pression diplomatique contre le Venezuela, et persévérer dans leur intention de faire ouvrir une enquête à la Cour Pénale Internationale contre l’État vénézuélien. Une demande soutenue, d’ailleurs, par la France.12

Les membres du groupe de Lima condamnent la crise économique au Venezuela, mais adoptent une résolution pour renforcer le blocus financier contre ce pays. Le texte adopté prévoit d’établir des listes de personnalités juridiques avec lesquels ces pays «ne devront pas travailler, devront empêcher l’accès à leur système financier, et si nécessaire congeler leurs actifs et ressources économiques». De même, la résolution oblige les pays membres du groupe de Lima à faire pression sur les organismes financiers internationaux auxquels ils appartiennent pour empêcher l’octroi de nouveaux crédits à la République bolivarienne du Venezuela.

Plus surprenant encore, cette déclaration commune exige que le gouvernement «de Nicolas Maduro et les Forces armées du Venezuela renoncent à tous types d’actions qui violeraient la souveraineté de ses voisins». Cette accusation se base sur une réaction récente du Venezuela à une exploration pétrolière autorisée par le Guyana dans une zone territoriale réclamée par les deux nations voisines.13 Il s’agit là encore d’un prétexte qui fait écho à des fait dénoncés par le président du Venezuela, le 12 décembre 2018.

Lors d’une allocution télévisée, Nicolas Maduro avait parlé de la présence de 734 mercenaires sur les bases militaires d’Eglin en Floride et de Tolemaida en Colombie. Selon lui, leur but supposé aurait été d’agresser le Venezuela ou de préparer une attaque dans le but de justifier une intervention militaire contre la nation bolivarienne. Maduro a aussi déclaré que le conseiller national à la sécurité des États-Unis, John Bolton aurait incité le nouveau vice-président brésilien, Hamilton Mourao, à organiser des provocations militaires à la frontière avec le Venezuela.14 La déclaration du Groupe de Lima semble donc renforcer les suspicions d’agression émises par l’État vénézuélien.

Après avoir rappelé que l’élection de Nicolas Maduro était illégitime, le groupe de Lima exhorte le président vénézuélien à ne pas assumer la présidence et à « transférer le pouvoir exécutif, de manière provisoire, à l’Assemblée nationale ». Peu importe que Nicolas Maduro ait été élu grâce au même système électoral qui a permis l’élection du pouvoir législatif. Le but recherché par Washington et ses alliés n’est pas d’ordre démocratique, il est politique : remettre l’opposition à la tête du pays pétrolier.

Cette tentative de coup d’État institutionnel, déjà mise en œuvre dans d’autres pays de la région15, s’inscrit dans une stratégie de substitution des pouvoirs politiques légitimes. Dès juillet 2017, en toute illégalité, l’opposition a créé un Tribunal Suprême de Justice «en exil» basé au Panama, ainsi qu’un poste de Procureur Général de la Nation «en exil» depuis Bogota. Ces instances fantoches essaient depuis de se substituer aux pouvoirs légitimes vénézuéliens.

En lien avec une Assemblée nationale, elle-même déclarée en outrage judiciaire en mars 201716, ces parodies de pouvoirs publics réaliseront un simulacre de procès depuis le siège du Parlement colombien (sic), et condamneront le président vénézuélien Nicolas Maduro à une peine de 18 ans et 3 mois de prison.17

Pour illustrer cette situation saugrenue, imaginons un instant qu’un groupe de Gilets jaunes français désigne un Garde des Sceaux et une Cour de Cassation «en exil» et que celles-ci organisent un simulacre de procès pour condamner Emmanuel Macron à 18 ans de prison depuis la Douma russe. Cela prêterait à sourire, mais que se passerait-il si plusieurs états de par le monde reconnaissaient comme légitimes ces pouvoirs judiciaires «en exil» ? Il y a fort à parier que l’on entendrait un grand nombre de voix crier, à juste titre, à l’ingérence étrangère voire à la tentative de coup d’État. L’exemple que nous venons de mentionner peut paraître ridicule, mais c’est bien ce qui est en train de se dérouler au Venezuela.


Suite et fin sur Les Crises

>>> Lire aussi :

Venezuela: en 2002 déjà, Washington était derrière la tentative de putsch

Vérifiez ici si vous ne devez pas vous ré-inscrire. Trump a un objectif : en finir avec le chavisme

Tout comprendre à la nouvelle offensive contre le Venezuela
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeVen 25 Jan 2019 - 11:40


Excellente nouvelle...  cheers
Vraiment géniale comme idée de faire un président autoproclamé face a la dictature de Maduro qui mène le pays a la Ruine  What a Face
Maduro est totalement incompétent  clown

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 838_venezuela_sous_maduro



Si s'est soutenue par les USA, s'est encore plus drole, Juan Guedo fait le meme coup que les Russes  Twisted Evil  avec le gouvernement autoproclamé en Crimée, et l'ancien président fantoche en Ukraine, qui s'est réfugié en Russie depuis.

Enfin les gentils deviennent intelligents... cheers
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeVen 25 Jan 2019 - 18:49

Bonsoir,

On a décidément pas la même vision du monde, qu'est ce qui a de génial dans l'ingérence américaine à fomenter un coup d'état pour placer leur pions comme au Brésil ou en Argentine ?

C'est au peuple de choisir et il se trouve que le peuple et l'armée reste fidèle à Maduro, ce n'est sans doute pas pour rien.

Mais c'est plus facile et commode de rapporter la propagande de la presse subventionnée.
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeVen 25 Jan 2019 - 20:18

evol a écrit:

Excellente nouvelle...  cheers
Vraiment géniale comme idée de faire un président autoproclamé face a la dictature de Maduro qui mène le pays a la Ruine  What a Face
Maduro est totalement incompétent  clown

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Si s'est soutenue par les USA, s'est encore plus drole, Juan Guedo fait le meme coup que les Russes  Twisted Evil  avec le gouvernement autoproclamé en Crimée, et l'ancien président fantoche en Ukraine, qui s'est réfugié en Russie depuis.

Enfin les gentils deviennent intelligents... cheers



@ evol,


Incompétent ou pas Maduro ne s'est pas auto-proclamé Président. Celui qui s'auto-proclame président est un dictateur, et ceux qui soutiennent ce autoproclamé président sont des dictateurs. C'est un coup d'État par les USA, qui ont financé Guaido en lui donnant la maudite somme de 20 millions pour ce coup d'État.



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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeSam 26 Jan 2019 - 21:35

Venezuela : «changement de régime»

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 EODE-REVOL-trump-venezuela-putsch-2018-09-09-FR-1

Hier, les États-Unis ont reconnu le “chef de l’opposition” de droite au Venezuela, Juan Guaidó, en tant que président du pays. Un certain nombre de pays d’Amérique du Sud dirigés par la droite ont adhéré à cette initiative. Cuba, la Bolivie et le Mexique l’ont rejeté. La Russie, la Chine, l’Iran et la Turquie continuent d’appuyer le gouvernement du président élu Nicolas Maduro et se sont prononcés contre la tentative de coup d’État. L’Union européenne n’a pas d’opinion commune, la France dirigée par un néo-libéral est en faveur du coup d’État, l’Espagne s’y oppose.

Le Venezuela doit se préparer à un conflit pluriannuel tout en faisant le maximum pour le maintenir le plus court possible.


Ce mouvement américain prévu depuis longtemps contre le gouvernement légitime du Venezuela n’est que le début. Il est conçu pour mener à l’escalade et très bientôt à la mission sous-jacente : “Il faut arrêter ça !”. Plus de 300 milliards de barils de pétrole, les plus grandes réserves de pétrole au monde, sont en jeu. Guaidó, le larbin américain, promet de modifier la loi sur le pétrole du Venezuela à l’avantage des États-Unis, alors que le gouvernement bolivarien actuel utilise le pétrole pour soutenir les pauvres.

Le sénateur Marco Rubio a rédigé la feuille de match du changement de régime mené par les États-Unis contre le gouvernement du Venezuela, avec l’appui du vice-président Pence :

La reconnaissance américaine de M. Guaidó en tant que président légitime du Venezuela est bien plus qu’une mesure symbolique et présente de nouvelles complications pour M. Maduro.

Le sénateur Marco Rubio, un républicain de Floride qui a poussé le gouvernement Trump à prendre une telle mesure, a vivement encouragé cette idée. Dans un discours prononcé devant le Sénat le 15 janvier, M. Rubio a déclaré que la désignation de M. Guaidó comme président permettrait à des législateurs de l’opposition de disposer de millions de dollars d’actifs du gouvernement vénézuélien bloqués aux États-Unis, qui pourraient en profiter pour financer de nouvelles élections ou une aide humanitaire.

Le montant réel que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont gelé, ou pratiquement volé, du Venezuela s’élève à plusieurs milliards de dollars, pas seulement à quelques millions. Un tel gel de l’argent détenu par des gouvernements que les États-Unis n’aiment pas est devenu très courant. La guerre économique que les États-Unis mènent depuis longtemps contre le pays, conjuguée à de nombreuses autres sanctions, a rendu la reprise de l’économie vénézuélienne presque impossible.

Alors que les États-Unis risquent maintenant de confisquer tout l’argent qui est censé être versé au Venezuela, le pays doit cesser ses exportations de pétrole vers les États-Unis. Un certain nombre de raffineries américaines, dont certaines appartiennent au Venezuela, dépendent de la qualité spéciale du pétrole vénézuélien et seraient bientôt en difficulté. Cela pourrait aider à changer l’ambiance à Washington. La Chine pourrait être intéressée à acheter plus de pétrole vénézuélien.

L’opposition au Venezuela utilisera probablement l’accès à cet argent gelé pour acheter des armes et créer une armée de mercenaires afin de mener une guerre civile contre le gouvernement et ses partisans. Comme en Syrie, les forces spéciales américaines ou certains sous-traitants de la CIA seront prêts à aider. La ligne d’approvisionnement pour une telle guerre passerait très probablement par la Colombie. Si, comme en Syrie en 2011, une guerre sur le terrain est prévue, elle commencera probablement dans les villes proches de cette frontière.

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Venezuelaoilmap-s

Mais avant qu’un conflit militaire ne soit déclenché, les États-Unis et l’opposition au Venezuela vont emprunter d’autres voies.

Après l’annonce américaine, le président du Venezuela, Maduro, a ordonné à tous les diplomates américains à Caracas de quitter le pays dans les 72 heures. Comme les États-Unis ne reconnaissent plus Maduro, ils l’ont rejeté. Le secrétaire d’État américain Pompeo a annoncé “mener nos relations avec le Venezuela par l’intermédiaire du gouvernement du président par intérim Guaidó”. Le rejet était très probablement planifié et est censé provoquer une réaction très dure, comme une prise d’assaut de l’ambassade.

Dans le cadre d’un processus normal, le gouvernement vénézuélien arrêterait les diplomates américains dès qu’ils quitteraient l’enceinte de l’ambassade légalement protégée. Ils seraient mis dans un avion et expulsés du pays. Mais il semble probable que les États-Unis ont planifié ce conflit et que les diplomates sont prêts à rester longtemps dans l’ambassade.

Le mieux que le Venezuela puisse faire maintenant consiste simplement à isoler l’ambassade. Elle doit être bien gardée pour empêcher les attaques par faux drapeau. Aucun visiteur ne devrait être autorisé. Toutes les lignes de communication de l’ambassade devraient être coupées (il y aurait toujours une communication par satellite) et l’électricité et l’eau devraient être rationnés. L’aide humanitaire ne devrait être accordée qu’après des demandes spécifiques. Il est important de jouer ceci dans les règles pour que les États-Unis ne puissent pas utiliser de prétexte pour une escalade.

Le «chef de l’opposition» Juan Guaidó a commis une trahison. Lui, son personnel et les personnes qui le suivent doivent être retrouvés et emprisonnés. Ils devraient être détenus dans des conditions raisonnables, mais sous une stricte surveillance militaire.

Avant de déclencher une guerre plus vaste, l’opposition tentera de créer un chaos insupportable dans les rues. Comme lors des manifestations violentes manquées en 2016, les émeutiers de l’opposition seront armés. La police sera attaquée et des personnes des deux côtés vont mourir. De toute évidence, le meilleur moyen de maintenir les émeutes à un niveau tolérable est de désarmer ceux qui sont violents. La police aura besoin de bons renseignements au sol pour y parvenir.

Les États-Unis semblent prêts à superviser le coup d’État à moins que cela n’entraîne des conséquences négatives pour leur propre position. Sur le plan intérieur, la tentative illégale de changement de régime bénéficie du soutien de démocrates soi-disant socialistes. L’appareil de propagande américain, les principaux médias et diverses campagnes de propagande sont pleinement engagés. Les sociétés de médias sociaux aux États-Unis, supposément privées – Facebook, Instagram et Twitter – ont déjà annulé les comptes officiels de Maduro. Ils n’ont plus le label «vérifié». Voice of America montre (vidéo) Guaidó se proclamant président parmi une foule de quelques centaines de partisans. Il a ensuite (1:05 min) rejoint une foule beaucoup plus nombreuse à un endroit différent, suggérant faussement qu’il a un public nombreux. Il y a des camions avec des publicités anti-Maduro circulant dans des villes américaines et divers récits de propagande postent de fausses images ou font de fausses déclarations. Ce changement de lieu, de Paris au Venezuela, est mignon dans sa naïveté :

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Babysun1-s

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Babysun2-s

Le gouvernement vénézuélien devrait consulter la Syrie et la Russie sur la manière de gagner un tel conflit. L’étape la plus importante que Maduro doit franchir est de renforcer son appui au sol. Alors que le mouvement bolivarien sous Chavez et maintenant Maduro bénéficie toujours d’un soutien important, il a perdu un peu de soutien des pauvres en raison du malaise économique après la chute des prix du pétrole. La situation est dans une certaine mesure causée par les sanctions américaines, mais une partie importante est également due à des politiques économiques peu judicieuses et à la corruption. Les milliards de crédits et d’investissements apportés par la Russie et la Chine n’ont pas été utilisés à bon escient.

Une campagne anti-corruption bien concertée contribuera à accroître l’appui du public et donnera à la Chine et à la Russie davantage de confiance en elles-mêmes pour s’en tenir au gouvernement légitime.

Une autre étape doit être un dialogue rapide avec des éléments raisonnables de l’opposition. Bien que beaucoup de gens n’apprécient peut-être pas le gouvernement Maduro, beaucoup d’entre eux seront en désaccord avec l’intervention manifestement dirigée par les États-Unis. Ces gens peuvent être conquis. L’église catholique pourrait être invitée à négocier des pourparlers avec eux.

L’armée vénézuélienne a promis de soutenir son président élu. Il devrait l’utiliser pour réagir rapidement contre toute tentative d’escalade violente. La leçon à tirer du conflit en Syrie, c’est qu’un conflit prolongé fera plus de victimes et de dégâts qu’une réaction précoce, forte et donc décisive contre une guerre en devenir.

Je suis convaincu que le Venezuela et son peuple peuvent résister à cette attaque. Mais le gouvernement doit réagir de manière rationnelle et décisive. Il doit consulter étroitement ses principaux alliés et planifier un conflit prolongé.

Moon of Alabama Source
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeSam 26 Jan 2019 - 21:37

les russes vont encore devoir faire les gendarmes et humilier les américains...
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeSam 26 Jan 2019 - 23:14

Je pense que ce coup d'état américain est un non-événement dés lors que l'armée, les forces de l'ordre et tout l'appareil administratif des pouvoirs publiques soutiennent le président Maduro. Légalement élue, car Il ne faut pas oublier que l'opposition d'extrême droite libérale a refusé de participer à la dernière élections présidentiel malgré les pourparlers du groupe de Lima, de fait ils se sont mis hors jeu de la constitution pour exiger quoique se soit au sein de parlement. Je pense que le vrai problème ne sont pas les États-Unis mais le Brésil, je constate quelque chose de très inquiétant, il y a une compagne de communication massive anti-vénézuelienne et anti-Maduro des plus obscures qui inondent les réseaux vénézueliens et elle provient non pas de Colombie ou du Guyana par exemple, non elle vient massivement du Brésil. Suspect

Le vrai danger viendra surement de là, pas seulement pour le Venezuela mais pour toute l'Amérique Latine. Les conséquences risquent d'être catastrophique.
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeDim 27 Jan 2019 - 13:45

l'armée n'est pas à 100% derrière maduro

Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Unthit10

http://www.rfi.fr/ameriques/20190127-attache-militaire-venezuela-etats-unis-rallie-guaido

par ailleurs, il faut bien noter que la russie a dit qu'elle s'opposera à toute ingérence au venezuela, et la chine et l'iran ont apporté leur soutien aussi

mais effectivement, le nouveau président brésilien est très motivé pour virer maduro... ainsi que la colombie notamment
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeDim 27 Jan 2019 - 21:26

L'armée au Venezuela a un haut dégrée d'aspiration pour la révolution Bolivarienne, donc ils soutiennent fermement le président Maduro ainsi que les forces de l'ordre, le reste est anecdotique surtout si cela vient d'un haut gradé vivant confortablement au États-Unis comme beaucoup de l'opposition. Les différents attentats contre la cours suprême, le ministre de l'intérieur ou l'attaque de Drône contre le président Maduro n'ont pas entaché leurs soutiens au pouvoir en place. Actuellement l'impulsion du nouveau gouvernement Brésilien assure un soutien de poids à la Colombie, allié des États-Unis et de fait permet la neutralisation du BRICS en Amérique Latine. Pour les Etats-Unis, c'est une opportunité de faire tomber le président Maduro et ainsi faire un effet domino à l'encontre des gouvernements socialistes d'Amerique latine comme la Bolivie, Cuba ... Un peu comme l'operation CONDOR initié par les dictatures militaires d'Amerique Latine et la complicité des Etats-Unis dans les années 70, qui consistait l'assassinat de touts leaders politiquer socialiste du continent et en dehors. 
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MessageSujet: Re: Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques   Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 I_icon_minitimeMar 5 Fév 2019 - 19:53

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Le Journal Notre Amérique : L’Ultimatum de la Honte


Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 JNA-41-UNE-e1549285483141-640x488

« Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde ». Adaptons au contexte du Venezuela cette phrase attribuée à Albert Camus. Cela donne quelque chose comme : « reconnaître un président parallèle pour servir les intérêts des autres puissances » . Il semblerait qu’il n’y ait pas eu assez de guerres et de réfugiés. En effet, qui a autorisé la France à désigner Guaidó comme président du Venezuela si ce n’est le président contesté des États-Unis, Donald Trump ?

En reconnaissant Guaidó comme le président du Venezuela par intérim, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, poursuit la même politique étrangère d’ingérence qui a déjà donné d’excellents résultats en Libye ou en Syrie, comme tout le monde peut le constater. N’y a-t-il pas déjà eu assez de guerres et de réfugiés ? Prenons l’exemple du Honduras. Edwin Espinal, cela vous dit quelque chose ? Ce jeune militant hondurien a passé un an en prison dans les conditions inhumaines du régime de Juan Orlando Hernández. Son crime est d’avoir dénoncé la fraude électorale fin 2018. Les États-Unis ont joué un rôle décisif lors du coup d’État contre Mel Zelaya il y a dix ans, et depuis ce temps-là, la situation dans ce pays n’a cessé d’empirer. Depuis des mois, des milliers de Honduriens fuient ce pays, mais comme il abrite une importante base militaire étasunienne, cela s’appelle une démocratie…/… Lire la suite

Vérifiez ici si vous ne devez pas vous ré-inscrire.
Macron reconnaît comme président du Venezuela, un usurpateur ! Mais Macron n’est pas la France !


Venezuela: coup de projecteur sur les zones d´ombre médiatiques - Page 3 Mad-onu-640x359

L’ONU rappelle à Guaido qu’elle ne reconnait comme Président du Venezuela que Nicolas Maduro. Macron, lui, soutient les putschistes ! Dans quelle aventure funeste mène-t-il la France ?

M. Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres, a confirmé que l’Assemblée Générale des Nations Unies et le Conseil de Sécurité reconnaissent Nicolás Maduro comme seul Président constitutionnel du Venezuela.

Par conséquent, le fonctionnaire a refusé de défendre les intérêts de Juan Guaidó autoproclamé président.

Le chef de l’opposition a écrit à A. Guterres samedi dernier, 26 janvier, pour demander la mise en place de “mécanismes de soutien” afin de faire face à ce qu’il appelle une “crise humanitaire”.

Dans sa réponse, S. Dujarric a dit que l’ONU “est prête à augmenter ses actions humanitaires et de développement au Venezuela”, mais cela “exige le consensus et la collaboration du gouvernement”, en se référant à Maduro, le seul que l’ONU reconnaisse.

Le porte-parole a souligné que la reconnaissance des gouvernements n’est pas une fonction du secrétaire général, mais des états membres, et que lui, dans sa relation avec les États, respecte les votes de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité.

Rappelons qu’il y a quelques jours, le Venezuela a remporté une victoire très importante à l’ONU, où les États-Unis avaient convoqué une séance extraordinaire du Conseil de Sécurité et avaient été battus lors du vote élargi à 20 pays de l’Assemblée Générale…/… Lire la suite
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