Messages : 4965 Date d'inscription : 12/10/2012 Age : 53
Sujet: Re: Les Theories de Complot Sam 15 Avr 2017 - 9:14
Le complotisme, ce nouvel asile de l’ignorance
La théorie du complot répond à l’intérêt que nous avons à connaître la vérité et, à la fois, à tout simplifier. Face à la complexité d'un monde qui nous échappe de plus en plus, il n’est pas étonnant qu’elle trouve tant d’amateurs bien qu’elle soit, malheureusement, le refuge de l’ignorance.
Un sondage qui date maintenant de quelques mois nous apprenait qu’un Français sur cinq croit dans l’existence des Illuminati (secte dissoute à la fin du XVIIIe siècle qui a été mise à l’honneur dans le roman Anges et démons de Dan Brown et dont le nom vient certainement des Lumières et se confond souvent avec la Franc-Maçonnerie qui représente, elle, un ensemble d’organisations réelles et plus ou moins discrètes). Les Illuminati sont, selon une croyance répandue, censés régir le monde à notre insu. Evidemment, rien ne le prouve, tout est toujours dans le décryptage – de multiples vidéos en témoignent sur internet. Mais ce qui réunit la plupart des multiples théories du complot (dont une des dernières porte sur les chemtrails) et qui flatte très souvent les déçus de tout (de la politique, des médias…), les méfiants, ceux qui ont le sentiment que le monde dans lequel ils vivent leur échappe, c’est qu’elles prétendent que LA vérité est ailleurs et que le discours officiel cache d’inavouables complots (un ou divers) qu’il faudrait décrypter.
La théorie du complot est, en réalité, une des manières de substituer à l’analyse des idées et des mécanismes socio-économiques, la dénonciation d’ennemis imaginaires (avec tout les dangers que cela comporte). C’est une manière de donner une mauvaise réponse à une bonne question. C’est une mystification autant qu’une erreur de catégorie.
Le complotiste préfère le simple au complexe
Les autres nous semblent lointains et étrangers, nous ignorons leurs pratiques et leurs attentes. Comment se mettra-t-on d’accord, peut-on vivre avec eux, peut-on leur faire confiance, n’essaient-ils pas de nous nuire ? La question du complot renvoie aux difficultés de la coordination des intérêts dans une société vaste où les points de vue et les situations individuelles sont multiples et très souvent hétérogènes ou incompatibles, où la plupart du temps, les uns ignorent les autres et les réseaux de relation sont divers. L’hypothèse d’un complot permet alors de rendre à l’ensemble social son unité et sa signification perdues. Elle remet de l’un au lieu du multiple, du simple au lieu du complexe. Elle satisfait l’intérêt de notre raison pour le sens. Mais elle relève du raccourci.
La société constitue pour qui lui appartient un ensemble de contraintes multiples et impersonnelles au sein desquelles il occupe des positions qui façonnent son point de vue, ses convictions et ses intérêts (un pauvre n’a pas les même intérêts qu’un riche ; un urbain qu’un rural ; un médecin qu’un agriculteur, mieux encore, cet éleveur breton n’a pas les mêmes préoccupations que ce viticulteur bordelais… sans pour autant que les intérêts et les convictions ne s’expliquent que par les déterminismes sociaux, comme en témoigne les "transclasses" récemment mis en évidence par Chantal Jaquet). De ce fait, la société est, comme l'a bien montré E. Morin, complexe, plurielle, elle n’est pas une, ni même totalisable. De ce fait, elle ne saurait jamais être le résultat d’une planification intentionnelle : une dose de conflit et d’hétérogénéité y demeure toujours (Rancière).
Pourtant, face à cela deux types de discours homogénéisant se dressent : le discours dominant et son opposé, celui qui le désigne comme un fausse-monnaie. Si le discours dominant et sa critique sont légitimes, la théorie du complot vient s’insérer entre les deux, car loin d’être un démontage du discours dominant, elle surfe sur l'angoisse d'un monde qui nous échappe. Elle prétend donner à voir l’envers des choses et montrer l’arrière-monde qui, telle l’arrière-boutique du commerçant, est le lieu où tout se décide selon d’inavouables intentions. Or, le complot élevé en théorie présuppose la capacité d’un petit nombre d’individus très souvent impossible à désigner autrement que par une étiquette vague (Illuminati, judéo-maçonnisme, sionisme…), de mener à bien un plan introuvable contre des personnes ou des institutions indéterminées.
Le complotisme est un refuge pour l’ignorance
Ceux qui mobilisent le conspirationnisme n’ont souvent aucune connaissance réelle des fonctionnements sociaux, politiques et économiques dont ils parlent. Comme l'a montré Taguieff, ils projettent des croyances familières sur des mondes inconnus. Ils n’ont aucune preuve tangible à apporter. Ils s’appuient sur des signes qu’ils décryptent d’une manière souvent pas très claire et qui viennent confirmer des présuppositions antérieures à tout savoir et à toute enquête rigoureuse : rien n’arrive par hasard. Ils jouent à se faire peur en essayant de corroborer l’existence d’êtres pervers fantasmés comme groupe homogène et animé d'un puissant désir de domination (les juifs, les Illuminati, les Francs-Maçons et tous les autres groupes réels ou supposés animés par un intérêt commun à dominer le monde) qui ne se montreraient que par signes : une sorte de nouvelle mantique adaptée aux temps modernes. Mais cette posture intellectuelle relève du délire d’interprétation.
Hypostasier le complot est une manière rhétorique de donner du sens à une société, en réalité, illisible. Elle nous échappe, on imagine donc des hommes qui en tireraient les ficelles. On crée des comploteurs, des plans maléfiques, des vérités cachées sous l’écume des vagues. C’est la logique heuristique de la méfiance et des passions tristes qui sert de règle à l’analyse complotiste. On ne connaît ni l’objet du complot, ni ses parties-prenantes. Mais on sait qu’il y a une méchante conspiration responsable de tous les maux qui nous accablent. Il s’agit là d’une illusion productive : grâce aux lunettes qu’elle offre, on voit enfin un monde structuré par des comploteurs. L’apparition inattendue de faits nouveaux, en tout point de l’actualité, constitue toujours de nouveaux effets du complot qui viennent le confirmer (comme en témoignent la récupération des chemtrails, du fait avéré de l'obsolescence programmée dans une perspective complotiste).
Ce qui caractérise les discours complotistes, c’est qu’ils fonctionnent dans l’ordre symbolique : repérage des bons et des mauvais ; recherche des formes ou des actions significatives ; mise en évidence des petits signes, des indices d’une intention cachée. On repère les comploteurs, on les étiquette. On cherche les traces du complot (le complot en lui-même n’étant jamais trouvé car c'est le grand Autre lacanien). Les délires complotistes ne sont pas des explications mais des interprétations qui relèvent du raccourci : expliquer les causes par les fins, les mécanismes par des intentions, c’est facile. Mais depuis Epicure et Spinoza, on sait que cela relève de la superstition, très éloignée des exigences propres à l’enquête rigoureuse pourtant nécessaire à l’établissement de la connaissance.
Raviver le discours critique contre le discours complotiste
Si l'approche complotiste relève de la superstitution, il ne faut pas renoncer à donner une réponse correcte aux questions qu'elle soulève. Contre le complotisme, il faut donc réactiver l'intelligence critique des phénomènes de masse en s'intéressant à la manière dont s’intériorisent progressivement des croyances et des pratiques potentiellement néfastes (pratiques de concurrence et de prédation, esprit mercantile intéressé, vaine gloire, spéculation, ambition destructrice, réification, exclusion, domination, pensée unique…). Il n’y a, dans tout cela, que les agents d’une même société qui s’accordent, sans le savoir, de manière presque spontanée, sur des grilles de lecture du monde qui finissent par les enfermer, qui acceptent de se soumettre à un ordre réputé impersonnel et nécessaire au nom de leur bonheur ou de la crainte du désordre (sur le mode d'une "servitude volontaire" dont La Boétie nous a offert, voici plusieurs siècles, une analyse magistrale), qui intériorisent la contrainte pour la reproduire et qui finissent par dire qu’il n’y a pas d’alternative.
S’il y a certainement des ententes entre des personnes puissantes dotées de profonds intérêts communs, il est impossible, sans abus, de parler de complot, car promouvoir un discours et des pratiques dépend d’une multiplicité de facteurs immaîtrisables qui dépassent y compris une poignée de puissants. Aucun phénomène social de masse ne peut, en effet, relever d’une intention délibérée, ce sont des effets des mécanismes socio-économiques complexes et toujours ambigus.
Aussi est-il intéressant d’étudier les opérations par lesquelles une idéologie devient peu à peu dominante. Les philosophes de l'école de Franfort, la sociologie critique d'un Bourdieu ou d'un Boltanski, Marx ou Foucault, par exemple, nous en donnent des clefs. Tous ces phénomènes de contagion idéologiques massifs relèvent des structures socio-économiques, ils doivent être traités à ce niveau : celui de la critique des idéologies et des mécanismes sociaux. Rechercher derrière cela l’intention délibérée d’une bande de conspirateurs est évidemment une erreur de catégorie, une simplification et une mystification qui empêche le progrès de l’intelligence et la fait sombrer dans la barbarie du phénomène du bouc-émissaire.
Face à la production d’un discours dominant, il faut éviter l’écueil de la facilité et raviver la pensée critique. La pensée critique nous montre, par l’intelligence du réel plutôt que par l’invention d’un monde caché et d'ennemis invisibles, que la machine à produire des discours tout faits est, en vérité, là sous nos yeux, qu’il n’y a que du visible (moyennant l’accès à l’information, l’effort pour s’informer et pour questionner). C’est pourquoi il semble aujourd’hui salutaire de rappeler à la fois que le complotisme est un asile de l’ignorance et que, moyennant une presse libre et plurielle, l’on ne satisfait jamais l’exigence critique nécessaire à la résistance et à l’amélioration sociale en cédant à des facilités.
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OSIRIS
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Sujet: Re: Les Theories de Complot Sam 15 Avr 2017 - 9:21
Théories du complot : notre société est-elle devenue parano
Attentat fomenté par les services secrets, coup monté des medias, manigance des «ennemis de l’islam»… Le 7 janvier 2015, les théories conspirationnistes censées élucider l’attentat contre Charlie Hebdo n’ont mis que quelques heures à se répandre sur internet. Comment reconnaître et lutter contre ces explications fantasques ?
Le 7 janvier 2015, deux hommes, Chérif et Saïd Kouachi, pénètrent dans les locaux parisiens du journal satirique Charlie Hebdo où ils assassinent froidement onze personnes, parmi lesquelles les dessinateurs Cabu, Charb, Wolinsky, Honoré et Tignous. Ils prennent ensuite la fuite à bord d’une Citroën C3 noire, rapidemment abandonnée rue de Meaux, dans le 19e arrondissement. Dans certaines vidéos prises juste après l’attaque, la voiture utilisée par les frères Kouachi semblent être dotée de rétroviseurs blancs. Or, sur les photos du véhicule retrouvé quelques minutes plus tard, les rétroviseurs sont de couleur noire. Une banale histoire de réverbération de la lumière. Mais il n’en faut pas plus à certains internautes pour affirmer que la voiture utilisée par les assaillant n’est pas la même que celle de la rue de Meaux. La découverte d’une carte d’identité à l’intérieur de cette dernière renforce alors cette idée d’un second véhicule, au sein duquel des preuves factices auraient été deposées par les services secrets pour faire accuser à tort les frères Kouachi.
D’autres théories du complot plus ou moins loufoques – par exemple le trajet emprunté par les frères Kouachi dans les rues de Paris reproduirait les frontières de l’État israélien : pour les conspirationnistes, l'authentique signature d’un complot juif – n’ont cessé de circuler dans les jours qui ont suivi. Certains politiques comme Jean-Marie Le Pen s'en sont d'ailleurs faits le relais.
Qu'est-ce qu'une théorie du complot ?
Ainsi va le monde : il ne se produit pas un événement violent, ou même dramatique, sans que des voix s’élèvent ici ou là pour dénoncer l’existence d’un improbable complot.
Ce genre de rumeur appartient au genre « théorie du complot ». L’expression, selon Pierre-André Taguieff (1), est malheureuse. Elle donne en effet à penser que les complots n’existent jamais, ce qui est évidemment faux. Aussi le sociologue préfère-t-il parler de « mentalité complotiste ». Ce qui la caractérise, c’est la tendance à attribuer tout événement dramatique à un complot ourdi en secret par un individu ou un groupe plus ou moins important.
Ce type de raisonnement s’appuie sur quatre principes fondamentaux, sur lesquels les chercheurs s’accordent (2):
• Rien n’arrive par hasard. Si une personne célèbre meurt dans un accident, cet accident a été provoqué ; si un tremblement de terre a dévasté Haïti en janvier 2010, c’est que les Américains l’ont fait déclencher par une de leurs organisations secrètes, la HAARP. • Tout ce qui arrive est le résultat de volontés cachées. Selon un message publié sur le Net, le 22 avril 2012, « Mohammed Merah était un agent secret qui a été sacrifié afin que Nicolas Sarkozy soit réélu ». • Rien n’est tel qu’il paraît être. Des chefs d’État annoncent ce qu’ils ont décidé ? Illusion : ils ont l’air de gouverner, mais les décisions sont prises par d’autres (les banquiers, les francs-maçons…) qui tirent les ficelles de ces marionnettes. • Tout est lié, mais de façon occulte. Au début des années 1950, le sénateur Joseph McCarthy a réussi à faire partager à un grand nombre d’Américains son obsession anticommuniste, qui le poussait à voir partout un complot communiste contre le peuple américain. Même la fluorisation de l’eau a été présentée comme faisant partie de ce complot pour affaiblir le peuple.
À ces quatre principes de base, on peut en ajouter un cinquième, d’apparition plus récente : « Tout doit être minutieusement passé au crible de la critique. » Une méthode qu’appliquent les conspirationnistes contemporains : dans leurs livres, sur leurs sites Internet, ils accumulent les preuves des complots qu’ils dénoncent. Mais leur démarche, qu’ils qualifient de scientifique, souffre d’un vice fondamental : le complot dénoncé est posé comme un fait certain que la collecte de preuves ne sert qu’à étayer. Les faits qui ne cadrent pas avec la thèse énoncée sont ignorés, ceux qui la contredisent sont niés, les autres sont interprétés dans le sens voulu.
Le sénateur Joseph McCarthy (debout à droite) interrogeant en 1954 Joseph N. Welch (à gauche), haut conseiller de l'armée américaine soupçonné d'activités communistes.
Les principales explications
Évidemment, il existe de vraies complots. Ce qu’il s’agit d’expliquer, c’est pourquoi les conspirationnistes n’envisagent l’histoire que sous cette forme, en déniant tout rôle au hasard, à l’erreur humaine et à l’évidence des faits.
L’une des premières explications consiste à dire que la vision complotiste est utile car elle protège de l’angoisse. Dans un monde soumis à un flux toujours croissant d’informations complexes soumis à l’incertitude, l’univers du complotiste a le mérite d’être simple : chacun des événements ou phénomènes fâcheux que l’on dénonce – la guerre, le chômage, la pauvreté, l’assassinat d’une personnalité, un attentat – a une cause unique : l’action volontaire d’un groupe, dénoncé comme l’incarnation du mal. C’est ainsi que, selon Norman Cohn, « la forme première de l’antisémitisme fut l’antisémitisme démonologique, c’est-à-dire l’idée que le judaïsme est une organisation conspirative, placée au service du mal, (…) complotant sans trêve la ruine du genre humain ». Une vision du monde simple, donc facile à expliquer et à comprendre – ce qui en fait l’attrait, non seulement pour les inventeurs de ces complots, mais pour leur public. Les masses modernes, selon Hannah Arendt, sont avides d’idéologie, d’une vision du monde qui explique tout, ou encore, comme l’observe le sociologue Gérald Bronner, elles aiment que la réalité leur soit contée comme une bonne histoire, où des faits, même disparates, sont unifiés par un récit aboutissant à une conclusion apparemment logique.
En se donnant le rôle de dénonciateur de complots, le conspirationniste se donne une vision flatteuse de lui-même : lui, il ne croit pas tout ce qu’on lui dit, il voit la vérité cachée derrière les apparences ; en révélant ce qu’il a découvert, il rend service à la collectivité.
Certains chercheurs, en psychologie sociale, se sont également interrogés sur la personnalité des adeptes des théories du complot : retrouve-t-on les mêmes traits de caractère chez tous ? La parenté entre les raisonnements des paranoïaques et ceux des conspirationnistes est fréquemment relevée : même caractère obsessionnel, même acharnement à trouver des preuves, même aveuglement aux failles de leur argumentaire. Richard Hofstadter, dans un livre très remarqué, a ainsi dénoncé, en 1964, le style paranoïde aux États-Unis. Il relève chez les conspirationnistes des exemples de ce mécanisme de projection auquel Sigmund Freud attribuait la paranoïa : ainsi, dit-il, la John Birch Society, farouche ennemie du communisme, en imite la structure en cellules et les méthodes de guerre idéologique.
Deux psychologues suisses ont quant à eux effectué une recherche sur 198 étudiants (3). Ils ont d’abord testé leur adhésion à huit théories du complot en vogue – l’assassinat de Kennedy, le 11 septembre, la fabrication en laboratoire du virus du sida… Puis ils ont évalué, à l’aide de questionnaires, une série de traits de personnalité et cherché lesquels étaient le plus en corrélation avec une forte adhésion aux thèses complotistes.
Deux traits sont présents dans tous les cas : la méfiance et l’anomie, c’est-à-dire le sentiment de ne pas pouvoir contrôler le monde environnant et sa propre vie. Ensuite, ils ont comparé deux sous-groupes : l’un formé de sujets qui croient surtout à des complots ourdis par des minorités (Al-Qaïda, Juifs…) ; l’autre, qu’ils ont appelé « système », dans lequel le complot est attribué à des gens en position de pouvoir (la CIA, les laboratoires…). Ils ont constaté que, si la méfiance et la peur du monde existent chez tous, le groupe « minorités » se distingue par son conservatisme social, et le groupe « système », par son irrationalité, c’est-à-dire son adhésion à des croyances ésotériques.
Y a-t-il des différences de motivation, de personnalité entre les conspirationnistes et les gens qui, sans imaginer de complots eux-mêmes, croient facilement à ceux qu’on leur dénonce ? De degré plutôt que de nature, semble-t-il. D’après plusieurs études récentes, celui qui croit à un complot croit souvent en plusieurs complots, et se dit disposé à dénoncer des complots lui-même. Ses principaux motifs d’adhésion à ces théories sont la séduction exercée par une vision du monde simple, cohérente, divisant le monde en bien et mal, identifiant clairement la source du mal et permettant ainsi de lutter contre lui. Viennent ensuite le sentiment valorisant d’être un initié, de ne pas être un idiot succombant à toutes les formes de lavage de cerveau.
New York le 11 septembre 2001, juste avant le crash du second avion sur l'une des tours jumuelles.
Pourquoi on y croit si facilement
Le progrès de l’instruction semble assez impuissant à lutter contre l’attrait des théories du complot les plus extravagantes. G. Bronner, auteur de La Démocratie des crédules (2013), cite diverses études montrant que ni les terroristes convaincus, ni les membres de groupes sectaires ou délirants ne sont dépourvus d’éducation supérieure. La sensibilité au paranormal, à l’homéopathie, à l’astrologie et aux légendes urbaines est plus forte chez les gens ayant un niveau d’études élevé que chez les moins instruits. L’attentat du 11 septembre 2001 a fait l’objet d’enquêtes d’opinion. Aux États-Unis, 49 % des habitants de New York, qui ne sont pas les moins diplômés du pays, affirment que le gouvernement américain savait ce qui allait arriver et s’est consciemment abstenu d’agir…Ces opinions pour le moins vaporeuses peuvent s’expliquer. L’instruction accroît la curiosité et l’ouverture d’esprit.
Prenons l’exemple de l’astronomie : après des siècles passés à penser que le Soleil tournait autour de la Terre, certaines astronomes ont découvert que c’était la Terre qui tournait autour du Soleil. Puis on a montré que le Soleil, la Terre et les autres planètes faisaient partie d’une galaxie, et que celle-ci était une parmi des millions pareillement structurées. Du coup, la possibilité qu’il y ait d’autres êtres intelligents dans l’Univers a été prise au sérieux. On peut comprendre que des gens en viennent à admettre que des extraterrestres débarquent chez nous en secret… Bref, plus on croit que tout est possible, plus on est prêt à l’admettre.
Quant au développement formidable des technologies de l’information, on pourrait penser qu’il allait aider à hiérarchiser les savoirs. Il n’en est rien car les médias se donnent de moins en moins de temps pour vérifier l’information, et se trouvent des raisons commerciales pour ne pas le faire. Internet figure au premier rang des accusés de désinformation. La matière y est abondante, mais très mal hiérarchisée. G. Bronner le montre par l’exemple. Il consulte Internet à propos de deux événements marquants : la mort de Lady Diana et le tremblement de terre de Haïti en 2010. La première fois, il interroge le Web sans mentionner le mot « complot ». La seconde fois en introduisant ce mot dans sa recherche. Résultat : sans la mention « complot », sur les 30 premiers sites proposés par son moteur de recherche, deux mentionnent un complot possible dans le cas de Lady Di, zéro pour Haïti. Avec le mot « complot », 20 sites sur 30 présentent une thèse complotiste dans le cas de Lady Di, 15 sur 30 dans le cas de Haïti. Tout dépend donc de la manière dont on formule la question…
G. Bronner montre aussi, chiffres à l’appui, que lorsque science et parascience sont en concurrence à propos d’un phénomène, les sites consacrés à la thèse paranormale sont les plus abondants. Cela tient, selon lui, à ce que les adeptes de révélations inattendues sont les plus motivés et multiplient les publications iconoclastes. Un scientifique, s’il a pris la peine de dénoncer une seule fois l’astrologie ou la mémoire de l’eau, juge en avoir déjà assez fait et retourne sobrement à ses études. Il a moins de temps à perdre…
Sont-elles nuisibles ?
Les propos complotistes peuvent être inoffensifs. Vous assistez à un dîner. La conversation est languissante. Quelqu’un évoque l’horreur du 11 septembre, tout le monde opine, et c’est tout. Vous prenez alors un air mystérieux et vous dites : « Les choses ne sont pas ce qu’il paraît : on a de bonnes raisons de croire que ce sont la CIA et le Mossad qui ont détruit les tours. » Certains acquiescent et fournissent des détails supplémentaires, d’autres protestent, d’autres encore évoquent de précédents complots qui sont sûrement l’œuvre de la CIA. Tous rentrent chez eux contents de l’intelligence dont ils ont fait preuve, et la CIA ne s’en portera pas plus mal.
S’il ne s’agissait que de cela, on pourrait, en effet, laisser courir les rumeurs. Mais elles sont loin d’être inoffensives. Tout d’abord, elles peuvent tuer : au Moyen Âge, on ne s’est pas contenté d’imputer des complots aux lépreux et aux Juifs, on en a tué des milliers. De nos jours, la croyance dans le « complot des Juifs » a sûrement servi d’autojustification à des auxiliaires d’Adolf Hitler. Plus généralement, taxer de complot telle ou telle minorité conduit à sa stigmatisation et contrarie ses efforts pour s’intégrer à la communauté nationale. Les rumeurs dénonçant le danger de tel ou tel vaccin suite à un complot entre laboratoires et gouvernements ont eu pour conséquence une couverture vaccinale insuffisante, à cause de laquelle des maladies comme la rougeole ou la polio ressurgissent.
Le conspirationniste, lui-même, est victime de ses croyances. Intellectuellement, elles altèrent ses facultés de jugement ; socialement, sa méfiance généralisée lui vaut d’avoir peu d’amis. Le complotisme est nuisible à la santé : aux États-Unis, des études ont montré une corrélation entre mortalité et niveau d’hostilité.
Comment lutter ?
De l’avis général, il est difficile de lutter contre les rumeurs de complots. Ainsi P.‑A. Taguieff écrit en conclusion : « Comment des individus dont les jugements sont prédéterminés par des schémas mentaux rigides peuvent-ils acquérir la capacité (…) de changer d’opinion ? La réponse pessimiste est qu’il est souvent trop tard. » Surtout lorsque le conspirationniste s’est exprimé publiquement, que ses idées l’ont rendu célèbre, comme c’est le cas pour nombre de négationnistes. Il est cependant possible de s’attaquer à une rumeur, avec l’espoir que les auditeurs de cette réfutation seront impressionnés. Selon un groupe de chercheurs australiens et américains, les meilleures méthodes sont les suivantes (4).
• Éviter de répéter les arguments que l’on veut combattre : on les fixe en mémoire.
• N’énoncer que les arguments que l’on veut faire valoir, et les répéter.
• Utiliser peu d’arguments, les énoncer avec force, mais dans un langage simple.
• Essayer de discréditer les sources de la fausse croyance.
• Essayer d’identifier la vision du monde dans laquelle se situe la croyance de vos interlocuteurs, et de s’y situer ; si on l’attaque de front, on n’a aucune chance. Par exemple, si des partisans de l’écologie sont convaincus de la nocivité des nanotechnologies, on insistera sur leurs utilisations dans la protection de l’environnement.
• Préserver l’estime de soi des auditeurs. S’ils ont l’impression qu’on les considère comme des imbéciles crédules, ils n’écouteront plus rien ! Les faire parler de leurs valeurs, dialoguer avec eux à ce sujet.
Il est une stratégie préventive qui recueille l’assentiment général : développer l’esprit critique. Malheureusement, tous s’accordent pour dire qu’il faut le faire dès l’enfance pour avoir des chances de succès… Il ne s’agit pas seulement, en effet, d’apprendre à distinguer le vrai du faux, mais aussi d’acquérir assez de flexibilité d’esprit pour arriver à changer d’opinion sans problème, pour reconnaître ses erreurs sans en faire un drame. Vaste programme…
Plus le mensonge est gros, plus il marche
En 2002, l’activiste Thierry Meyssan publie un ouvrage dans lequel il prétend démontrer qu’aucun avion n’est tombé sur le Pentagone le 11 septembre 2001. Argument principal : sur la photo de la façade du Pentagone, on voit bien un trou, mais trop petit pour qu’un avion s’y engouffre, et pas de carcasse sur la pelouse. Conclusion de T. Meyssan : il n’y a pas eu d’avion, mais un missile balistique tiré sur l’ordre du gouvernement américain.
La même année paraît un petit livre écrit par deux journalistes, Jean Guisnel et Guillaume Dasquié, intitulé L'Effroyable Mensonge, qui réfute point par point les allégations de T. Meyssan. Voici ce qu’ils répondent : l’avion n’est pas tombé comme une pierre, mais a percuté le mur de plein fouet. En pareil cas, il s’enfonce et poursuit sa course sur une certaine distance. Les ailes se rompent et se plaquent contre la paroi, pénétrant avec la carcasse. C’est pourquoi le trou est relativement petit.
T. Meyssan ne cite que deux témoins qui disent avoir vu l’avion… Et les récuse aussitôt : ils sont au service du gouvernement, donc ils disent ce qu’on leur a demandé de dire.
J. Guisnel et G. Dasquié, eux, ont retrouvé 18 témoins parmi les centaines de passants, automobilistes, habitants des immeubles voisins qui ont tout vu. Ils en citent un, à titre d’exemple, qui est formel : il a vu cet avion, il a même reconnu le logo de la compagnie. Il ne travaille pas pour le gouvernement et, chose curieuse, pas un seul témoin n’a vu de prétendu missile.
Toutes les preuves fournies par T. Meyssan sont de cette espèce bizarre. Pourtant, son livre connaîtra un succès planétaire, tandis que celui de J. Guisnel et G. Dasquié restera confidentiel… Claudie Bert
Brève histoire du complotisme
Si les bases de la pensée conspirationniste ne changent guère, il en va différemment pour la nature des complots et des comploteurs dénoncés : ceux-ci ont varié au fil des siècles.
Les premières accusations visant un groupe datent du Moyen Âge : dans les années 1300, les lépreux et les Juifs ont été accusés, d’abord d’empoisonner les puits, puis de propager la peste noire pour faire mourir des chrétiens. Il s’agit là de « microcomplots », pour reprendre l’expression de Pierre-André Taguieff – des complots prétendument élaborés par de petites communautés locales. À partir de la Révolution, on verra apparaître des « mégacomplots », dans lesquels des instances puissantes (les francs-maçons, des ploutocrates, les communistes) complotent contre les pauvres, les élites dirigeantes ou les musulmans.
Les conspirations imaginaires sont liées à l’histoire politique, économique et sociale. La montée en puissance du capitalisme conduit à une vision complotiste de la finance internationale. La guerre froide motive la dénonciation de machinations ourdies par ou contre les pays communistes. Le sociologue Luc Boltanski souligne le lien entre l’apparition des romans d’espionnage et la diversification des rôles attribués à l’État. Dans ces romans, l’État apparaît comme fragilisé par des complots ourdis par deux sortes d’ennemis. Les uns sont extérieurs, mais si bien dissimulés qu’il faut le concours du héros pour les découvrir, comme dans Les 39 marches (5). D’autres sont intérieurs, fomentés par des membres de l’élite intellectuelle qui trahissent ou manipulent l’État, comme dans les romans de John Le Carré. Avec le XXe siècle est née la plus durable des légendes complotistes : celle des Protocoles des sages de Sion. Cet ouvrage décrit un « complot » de sages juifs pour dominer le monde, mais on découvre en 1921 que la police du tsar l’a commandé à un faussaire.
De l’État aux laboratoires
Pour les historiens, il est devenu une figure emblématique de la falsification, mais il continue d’être présenté comme le récit d’un vrai complot, notamment dans certains pays musulmans.
Cette vogue, toujours actuelle, de livres et films d’espionnage a eu pour effet de contribuer à saper la confiance des citoyens dans les gouvernements. On verra donc les dirigeants américains accusés d’avoir organisé l’attentat du 11 septembre 2001, puis celui du marathon de Boston le 15 avril 2013.
La vogue du fantastique moderne alimente la croyance en une autre sorte de complot : des extraterrestres auraient pris forme humaine et vivraient parmi nous, avec la complicité d’humains influents ; tout paraît normal, mais « la vérité est ailleurs », selon le slogan de la série télévisée X-Files. Selon un fantasme encore plus ancien, le monde serait dominé par des sectes assez puissantes pour ourdir leurs complots dans l’ombre, tels les Illuminati et les membres du Prieuré de Sion, dénoncés par Dan Brown (6).
Enfin, le culte du naturel a suscité la méfiance envers tout ce qui est chimique, et mis sur la sellette une autre sorte de comploteurs : les laboratoires pharmaceutiques, qui auraient fabriqué le sida à la demande de puissances occultes cherchant à dépeupler le tiers-monde. Claudie Bert
Théories du complot : tous paranos ?- Bibliographie
Les Origines du totalitarisme Hannah Arendt, 1951, rééd. Gallimard, 2002.
Énigmes et complots Une enquête à propos d’enquêtes Luc Boltanski, Gallimard, 2012.
La Démocratie des crédules Gérald Bronner, Puf, 2013.
Histoire d’un mythe La « conspiration » juive et les protocoles des sages de Sion Norman Cohn, 1967, rééd. Gallimard, coll. « Folio », 1992.
Le bêtisier du sociologue Nathalie Heinich, Klincksieck, 2009.
Le style paranoïaque Théories du complot et droite radicale en Amérique Richard Hofstadter, trad. fr. François Bourin, 2012.
La société ouverte et ses ennemis Karl Popper, 1945, trad. fr. Seuil, 1979.
Court traité de complotologie Pierre-André Taguieff, Mille et une nuits, 2013.
« Hannah Arendt est née à Hanovre en 1906. Son père était ingénieur de formation et sa mère pratiquait le français et la musique. Des deux côtés, les grands-parents étaient des Juifs laïcs [...] »
« Depuis quelque temps, on compte un nouveau venu dans la galaxie grandissante des chasseurs de « complotistes » (1). C’est un certain Gérald Bronner, qui fustige à longueur d’articles et d’interventions le « complotisme » et le principe de précaution (qu’il tente d’assimiler à du complotisme). Bronner s’en prend notamment à ceux qu’il appelle avec dédain les « précautionnistes », qui refusent notamment les OGMs ou l’énergie nucléaire. S’il se présente généralement comme un sociologue, Bronner néglige de préciser qu’il travaille également pour le conseil scientifique d'Areva, l’un des leaders mondiaux du secteur… nucléaire ! (2) Difficile de ne pas faire de lien avec sa virulente hostilité au principe de précaution.
[...]
Parmi ces fameux « crédules » que Gérald Bronner fustige, il peut donc ajouter un nouveau nom : celui de Gérald Bronner lui-même ! »
« Gérald Bronner, Rudy Reichstadt et Pierre-André Taguieff: les experts du chantage à la « théorie du complot » [...] Régulièrement sollicités par les médias de masse et les organes institutionnels qu’ils ménagent assez complaisamment dans leurs analyses, Gérald Bronner [Ndlr : à gauche], Rudy Reichstatd [Ndlr : au centre] et Pierre-André Taguieff [Ndlr : à droite] ont pris la fâcheuse manie d’assimiler toute critique sociale et politique d’envergure à une ténébreuse « théorie du complot ». »
« "Le Bêtisier du sociologue", de Nathalie Heinich : vertigineuse bêtise ! Un catalogue d'idioties savoureuses, de bêtises "même pas fausses" et de sottes ignorances. [...] »
Qui n'est plus à présenter (à droite de l'image plus haut en 3. sujet à Gérald Bronner) avec son grand ami Rudy Reichstatd.
Serait-ce certains de ces juifs ultra-sionistes qui voient des « complotistes » de partout ? Souffrent-ils d'un trouble mental de parano-complotite chronique (persécutés par les méchants goyim) ?
Une réponse peut-être avec la vidéo ci-dessous :
ADBK : Chronique d'une propagande anti-complot !
Dernière édition par Iceman le Sam 15 Avr 2017 - 17:04, édité 1 fois
OSIRIS
Messages : 4965 Date d'inscription : 12/10/2012 Age : 53
Sujet: Re: Les Theories de Complot Sam 15 Avr 2017 - 17:01
Iceman a écrit:
Blablabla...
[...]
JUIF !!!
[...]
Blablabla...
JUIF !!!
[...]
Blablabla...
copain avec des JUIF !!!
[...]
Blablabla...
JUIF !!!
Blablabla...
Blablabla...
[...]
JUIF !!!
Blablabla...
[...]
JUIF !!!
Blablabla...
[...]
JUIF !!!
en voir bien le source de votre haine.
rien a dire a propos de ce qu'ils dise , QUE des attaques basée sur leur religion , origines, et ancêtres.
L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message
Iceman
Messages : 84 Date d'inscription : 13/04/2017 Age : 35
Sujet: Re: Les Theories de Complot Sam 15 Avr 2017 - 17:21
OSIRIS a écrit:
en voir bien le source de votre haine.
rien a dire a propos de ce qu'ils dise , QUE des attaques basée sur leur religion , origines, et ancêtres.
Et vous que faites-vous ?
Vous postez des messages en sous-entendant que la plupart des membres de ce forum sont des malades mentaux paranoïaques, parce qu'ils ont le malheur de ne pas partager votre point de vue idéologique, en croyant en des thèses impliquant les gouvernements atlantistes anglo-saxons néoconservateurs, et les extrémistes sionistes racistes et xénophobes !
Je vous ai dit que votre propagande ne marchera pas ! Allez vomir ailleurs la vôtre de vraie haine !
OSIRIS
Messages : 4965 Date d'inscription : 12/10/2012 Age : 53
Sujet: Re: Les Theories de Complot Sam 15 Avr 2017 - 17:43
Iceman a écrit:
Vous postez des messages en sous-entendant que la plupart des membres de ce forum sont des malades mentaux paranoïaques, parce qu'ils ont le malheur de ne pas partager votre point de vue idéologique, en croyant en des thèses...
non , pas les plupart des membres , que ceux qui se remettre pas en question face a des arguments valable et vérifiable...
et mème PAS tous ces gens , parce que il y a aussi ceux qui gagne de l'argent avec des complots déjà démontrée comme faux depuis des décennies , voir Massimo qui va faire une ^^documentaire^^ pour nous explique que c'est ""pas normale qu'il y a des ombres dans les directions différent sur des photos de la lune"" alors qu'il prétendre être photographe professionnel et qui s'autoproclame ""étudier le sujet depuis des années, mais ,,, il veut que les gens lui donne 65 000€ avant mème de faire son film ,,, donc non lui il n'est pas malade mentale ,,, il est MALHONNETE.
et parce que Jai le malheure de ne pas partager VOTRE pointe de vue tu me traite de sale Juif et me menace de mort ,,, c'est EXACTEMENT le comportement d'une malade mentaux paranoïaque.
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OSIRIS
Messages : 4965 Date d'inscription : 12/10/2012 Age : 53
Sujet: Re: Les Theories de Complot Sam 15 Avr 2017 - 18:08
5 raisons pour lesquelles les théories du complot sont en train de détruire le monde
On connait tous un théoricien du complot. Peut-être que c’est ce lycéen qui n’arrête pas de mettre des photos de « chemtrails » sur son mur Facebook, ou un oncle qui écoute les radios alternatives et qui pense qu’Obama est un Reptilien dissimulé sous une peau d'humain. Il est facile de rire de ces gens et de se flatter d'être intellectuellement supérieur à eux, mais en faisant cela, on passe à côté de quelque chose d’important :
Ils sont en train de remporter la bataille.
Hé oui, il est temps de prendre les théoriciens du complot au sérieux, mais pas pour les raisons qu’ils voudraient.
#5 Plus les gens ont accès à un grand nombre d’informations, pire c’est
Juste après l’assassinat de Kennedy, environ 52% des gens pensaient qu’il y avait une sorte de conspiration à l’œuvre, d’après les sondages de l’époque. Évidemment, c’était les années 60, une époque arriérée où l'on ne pouvait pas encore tapoter son iPhone et trouver aussitôt un démontage en règle des théories du complot, ni trouver d'explications élémentaires pour des phénomènes comme celui de la « balle magique ». Depuis, en cinq décennies, le nombre de diplômés de l’université a grimpé en flèche et l’intégralité du savoir humain a été rendu disponible instantanément, à presque tout le monde et à tout moment. Résultat : ces 52% de gens qui croient au complot… sont passés à 61% !
Désolé, mais le fait que les gens deviennent de plus en plus cons est la seule conspiration qui n'est pas sortie de votre tête.
Oh putain ! Mais ça veut dire que certains d’entre vous croient presque à coup sûr à la conspiration contre JFK. Mais nous ne sommes pas là pour vous insulter, juste pour dire qu’à un certain moment, vous avez entendu parler des théories du complot, mais aussi que vous n’avez pas écouté les experts qui les ont réfutées il y a déjà longtemps. Voilà où nous voulons en venir – toute l’information est là, à portée de main, mais la part minuscule que retient votre esprit est celle qui ne repose sur aucune preuve.
Et ça se voit partout : 37% des Américains pensent que le réchauffement climatique est un mensonge véhiculé par une conspiration d’au moins 30000 climatologues agissant en coulisses dans un but tenu secret. Et il y a ensuite un noyau dur d’environ 20% qui croient à peu près à n’importe quoi – depuis le gouvernement américain qui aurait mis en scène les attentats du 11-Septembre, jusqu’aux preuves que des extraterrestres sont venus nous rendre visite. Et il y a encore 28% de gens qui croient en une conspiration unique chapeautant le tout, impliquant une classe d’élites contrôlant secrètement, en gros, tous les évènements dans le monde. Des guerres au Moyen-Orient jusqu’à la rédaction de cet article, nous ne sommes tous que des marionnettes. Regardez cette vidéo qui vous explique pourquoi Beyoncé est au coeur de tout ça.
L’ironie dans cette affaire, c’est que la vidéo ci-dessus révèle une vérité bien plus effrayante qu’une sombre conspiration allant des banquiers sionistes à la maison de disques de Jay-Z : c'est le fait qu'accéder aux infos ne nous rend pas effectivement plus intelligents.
En fait, les obsédés du complot ont une méthode bien à eux : ils fouilleront en détail toutes les données disponibles, jusqu'à ce qu'ils trouvent de quoi confirmer leur croyance, comme une ombre bizarre sur une seule photo de l'alunissage qui prouverait en quelque sorte que tout cela n'était que l'intox la plus chère et la plus inutile de l'Histoire (franchement, tant qu'à bidonner ça, ils n'auraient pas pu rajouter des aliens ou un truc un peu intéressant ?). Ils ne tiendront aucun compte des autres preuves, de sorte que leur travail se trouve facilité, du seul fait du volume de données disponibles.
Ou bien ils prétenderont que c'était techniquement impossible en avançant une théorie qui, elle, est techniquement impossible.
Pendant les attentats du 11-Septembre, par exemple, la BBC se fit l'écho de rumeurs selon lesquelles le bâtiment 7 du World Trade Center s'était effondré, alors que le bâtiment était encore bien visible en arrière-plan (il ne devait s'effondrer qu'une demi-heure plus tard). C'était juste une dépêche mal lue, mais pour les obsédés du complot, c'était la preuve que la BBC était complice de la mise en scène des attentats (avec toutes les autres agences d'information, tous les services d'Etat, tous les scientifiques et à peu près tous les gens que vous connaissez).
Une théorie encore plus bête selon laquelle la fusillade de Sandy Hook n’a jamais eu lieu a reçu l’attention des médias mainstream à cause de complotistes qui avaient scruté en détail les photos et les reportages – n’importe quel pixel mal placé est une preuve que Photoshop est passé par là, n’importe quel mot mal prononcé dans un reportage est la preuve d’une manipulation.
Les conspirationnistes peuvent alors ouvrir un forum de discussion pour partager leurs théories et bannir/supprimer toute opinion contraire – créant un îlot dans lequel il est ridicule de ne pas croire au fait que les victimes du meurtre qu’on voit aux infos sont des robots et/ou des hologrammes. Allez voir les commentaires en bas de page et préparez-vous à entrer dans la quatrième dimension ( http://www.veteranstoday.com/2014/01/07/top-ten-reasons-sandy-hook-was-an-elaborate-hoax/ ) : un des types a mis un message comme quoi le massacre de Sandy Hook a été perpétré par le même escadron qui « a commencé sa carrière au service du mal en ayant bidonné la mort d’Elvis et en faisant disparaître les témoins dans un programme de protection », et le plus beau c’est que personne ne vient le contredire !
Attendez, il y a un escadron de la mort à l'endroit où l'on peut rencontrer Elvis ? Où est-ce qu'on signe ?
Bon et alors, direz-vous, qu’est-ce que ça peut bien faire que des gens croient de temps en temps à des théories délirantes ? Hé bien, il y a le fait que…
#4 Des gens en meurent
Nous pouvons donc déjà voir qu'il y a une faille pernicieuse dans le cerveau humain qui nous conduit à prêter bien plus attention aux opinions minoritaires. Après tout, ce qu’on dit a plus d’intérêt du seul fait que cela se distingue de l’ordinaire, comme quand on remarque la seule rose rouge qui pousse au beau milieu du gazon, ou, en l'occurrence, la seule crotte de chien sur un carrelage blanc. Ainsi, quand 99% des scientifiques sont d'accord que, par exemple, les bénéfices des vaccins l'emportent largement sur les risques, cela devient un bruit de fond ennuyeux. Mais quand, en 1998, le journal médical The Lancet publia une seule étude isolée qui montrait un lien possible entre le vaccin ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole) et l'autisme, cela créa une panique mondiale qui fait toujours rage 16 ans plus tard.
Non mais franchement, qu'est-ce qu'un docteur y connaît en médecine ? Écoutons plutôt ce qu'en dit le mannequin de Playboy.
L'article fut presque immédiatement dénoncé en tant que fraude, retiré après des excuses et son auteur interdit de pratiquer la médecine, ce qui est à peu près la façon la plus directe dont on puisse dire à un scientifique d'aller se faire foutre en sautant dans un puits. Mais le génie de la conspiration était déjà sorti de la lampe à conneries, et toute la « science authentique » du monde était insuffisante pour l'y faire retourner ; la rétractation de l'article était vue comme une couverture, amenant un essor des théories du complot autour des grands labos pharmaceutiques qui essaient de nous tuer avec des vaccins. C'est un parfait exemple d'un dysfonctionnement dans la psychologie humaine qui rend cela possible ; le simple fait que l'affirmation est outrageuse et rejetée par les experts rend les gens plus enclins à y croire.
Ainsi, du fait que des parents ne font plus vacciner les enfants, nous assistons à un nombre croissant de maladies telles que la coqueluche et la rougeole. En 2012, les USA ont souffert de la pire épidémie de coqueluche depuis 70 ans ; dans l'état de Washington, li y avait plus de 2520 cas, soit une augmentation de 1300 % par rapport à l'année précédente, tout ça parce que l'état a le plus fort taux de parents refusant la vaccination. Et ne parlons pas de l'horrible message envoyé aux enfants atteints d'autisme (« On pense littéralement que ça serait mieux pour toi si tu crevais de rougeole, connard ! »)
Morts dues aux anti-vaccins
Nombre de morts qu'il aurait été possible d'empêcher : 134786 (du 3 juin 2007 au 14 juin 2014)
Nombre de morts qu'il aurait été possible d'empêcher : 1393 (du 3 juin 2007 au 14 juin 2014)
Nombre de cas d'autismes scientifiquement liés à la vaccination : 0
Succès déverrouillé : La conjuration des imbéciles (20G)
Et voilà où l'aspect « théorie du complot » rend tout cela bien plus mortel. Comme ils redoutent que les scientifiques et les entreprises pharmaceutiques soient tous complices dans l'affaire, les gens ont tendance à croire seulement les paroles de gens extérieurs à ces milieux, qui n'ont donc aucune idée de ce dont ils parlent (par exemple, des célébrités comme Éric Cantona). Il est avéré que quand des gens célèbres parlent des « dangers » de la vaccination, ils causent une chute des taux de vaccinations, qui n'est rattrapée qu'au bout de trois ans.
Et ce n'est pas seulement les vaccins, la même année que l'étude des vaccins ROR, The Lancet publia aussi une étude tout aussi bancale liant les pommes de terre génétiquement modifiées aux troubles intestinaux. Dans ce cas, le journal savait que c'était probablement des conneries, mais avait publié quand même l'étude pour éviter des suspicions de complot contre leurs auteurs.
Pourquoi ? Parce qu'il y a une défiance contre la nourriture OGM fondée sur une opinion minoritaire qui panique et qui prouve qu'elle est aussi dommageable que le mouvement anti-vaccins. Au début des années 2000, la Zambie était touchée par une famine dévastatrice, et les USA envoyèrent des aides humanitaires sous la forme de graines génétiquement modifiées. Le président du pays refusa l'aide en disant que c'était du « poison », et les 500 tonnes furent toutes mises sous verrou, ceci sur le seul conseil d'organisations comme Greenpeace qui avait briefé le gouvernement sur les dangers posés par l'ingestion du grain. Peu importe qu'il n'y ait jamais eu un seul cas documenté de maladie causée par la nourriture génétiquement modifiée, ce qui le met au niveau des risques posés par les loups-garous, alors que les risques médicaux de ne rien manger du tout sont, eux, plutôt bien connus.
#3 C'est une industrie à but lucratif
Bien sûr, la plupart de l'hystérie ci-dessus est mue par la méfiance envers les grands groupes, ce qui est en lui-même quelque chose de sain. Les grandes entreprises se foutent absolument de vous (General Motors avait apparemment laissé passer un défaut mortel de sécurité pendant une décennie avant de s'embêter d'un rappel). Mais ce que les amateurs de complots ne comprennent pas est qu'ils sont victimes d'une industrie de masse à but lucratif. Zappez juste sur History Channel : après être passée d'une programmation fondée sur l'Histoire à de la télé-« réalité » (ce sont des guillemets sarcastiques !), leur audimat a explosé grâce à une grille de qualité qui inclut des émissions telles que « Conspiration », « Les anciens extra-terrestres », « Chasseurs d'OVNI ». À l'époque où elle était dédiée aux documentaires factuels, elle était la 20ème chaîne la plus regardée du câble, mais en passant d'Hitler aux petits hommes verts, elle est montée dans le top 5. La connerie fait vendre.
Cependant, personne n'est de taille face à l'argent généré par des escrocs radiophoniques comme Alex Jones et Glenn Beck. À travers leurs empires médiatiques respectifs (qui couvrent la presse, la radio, la télé, l'Internet, et les sérums pour agrandir le pénis), Jones et Beck à eux seuls encaissent respectivement 10 et 45 millions de dollars par an. Bordel, ils devraient plutôtremercier les Illuminati de leur rapporter autant !
Comment se fait-il que ces gens deviennent si riches ? Eh bien, si vous écoutez l'émission de Beck,
vous serez d'abord informés de l'existence de forces invisibles prêtes à provoquer l'effondrement total de la société, et ensuite à la pause publicitaire vous apprendrez qu'il vend des kits de nourriture d'urgence pour le moment où les bombes atomiques commenceront inévitablement à atterrir sur le sol américain (Seulement 9.500 $ et vous avez de quoi faire vivre votre famille sur des rations lyophilisées pendant la guerre qui vient ! Vous aimez votre famille, hein ?). Les autres grands annonceurs sont les vendeurs d'or, parce que c'est ce que vous utiliserez comme monnaie une fois que le gouvernement s'effondrera (mais ne vous demandez pas pourquoi les vendeurs veulent se décharger de leur or en échange de vos dollars bientôt inutiles).
Dans le genre encore plus psychotique, Jones met en avant sa propre marque de compléments santé pour réparer les dommages faits à votre corps par le fluorure que le gouvernement déverse dans votre réservoir d'eau pour vous assassiner, et par les agents chimiques qu'on vous vaporise par avion, ce que le gouvernement ose appeler des traînées de vapeur.
Bien sûr, ce sont juste deux exemples parmi ceux qui ont le mieux réussi ― c'est un marché en plein essor avec pléthore de concurrents. Prenez juste le Britannique David Icke, cet hurluberu qui s'est rendu célèbre pour avoir affirmé que la Lune n'existe pas et que le monde est dirigé par des extra-terrestres reptiliens capable de changer de formes. Riez tant que vous voudrez, ce mec a un revenu net de 10 millions de livres, accumulées à travers des ventes de livres et de conférences hors de prix à guichet fermé. Que les gens soient intéressés par les reptiliens de la Lune ou qu'ils payent juste un prix aberrant pour mater un taré s'humilier pendant quelques heures, le pognon s'accumule.
Le point-clé est qu'il y a une industrie entière qui vit de complots et doit donc fabriquer des complots pour survivre. Ainsi, quand les tueries de l'Arsenal de la Marine ont eu lieu en Septembre 2013, Jones a immédiatement déclaré que c'était une opération sous faux drapeau orchestrée pour cimenter un soutien à la législation de contrôle des armes. Ce vol de la Maylasia Airlines qui a disparu, qui s'est juste abîmé en mer ? Quelques moments seulement après l'annonce de cette nouvelle, Jones avait un scoop indiquant que l'avion pouvait avoir été converti en arme nucléaire. Le voici en train d'avertir qu'Obamacare est le prélude à un génocide.
Et bien sûr, les anti-vaccins ont réussi grâce à leur campagne à entrer dans la liste des meilleures ventes et ont eu droit à une couverture qui va bien à la télévision. Ce que nous essayons de dire est que tout cela vient en partie de ce que ces gens ne veulent pas se trouver un vrai boulot.
#2 Ces théories font ressortir le pire côté des gens
Voici là où ça commence à devenir flippant.
Nous avons longuement souligné le fait que les gens ont tendance à graviter autour de ces théories malgré le manque de preuves… On serait donc tentés de dire qu'ils veulent y croire, comme le dit le poster de l'OVNI dans le bureau de Fox Mulder.
Mais en même temps, les théories du complot nous rendent malheureux. Des études ont montré que les gens qui croyaient dans les théories du complot avaient tendance à être plus cyniques envers la vie, se sentaient de plus en plus impuissants, et n'avaient aucune estime d'eux-mêmes. Tout ceci fait que les gens sont encore plus inquiets, et les théoriciens du complot n'hésitent pas à déverser leur colère sur ceux qui ne partagent pas leurs points de vue. Ces tarés du complot de Sandy Hook ne se cantonnent pas à leurs forums, ils ont dégradé les mémoriaux des victimes et harassé les parents d'enfants morts (vous savez, pour ne pas avoir eu l'honnêteté d'admettre qu'ils étaient seulement des acteurs recrutés par les Illuminati).
Ou demandez à Charlie Veitch, un ancien théoricien du complot du 11-Septembre qui a ensuite changé d'avis. Après avoir admis sur Youtube qu'il ne pensait plus que le 11-Septembre était un coup monté, il avait dû se cacher des théoriciens du complot du monde entier qui le menaçaient de mort. Quelqu'un avait contacté sa mère pour lui dire que Veitch était un pédophile et Alex Jones en avait remis une couche pour le traiter de sociopathe.
Hé bien, si ça, ce n'est pas la paille qui dit à la poutre qu'elle délire complètement...
Traitez-nous de dingues, mais c'est comme si les théories du complot faisaient de vous des connards. La science semble être d'accord. Une expérience de 2011 impliqua des étudiants britanniques de l'université :après leur avoir donné un aperçu sur des théories du complot populaires telles que le 11-Septembre et l'assassinat de JFK, on leur demanda s'ils aideraient à les réaliser si on leur en donnait la chance. Ceux qui croyaient aux théories du complot étaient aussi ceux qui étaient les plus susceptibles de dire oui. Et ce groupe était le plus enclin à faire chier les gens juste pour le plaisir. Après tout, pourquoi respecter les règles de la société si tout ça n'est qu'une comédie ?
Et maintenant, nous commençons à voir ce qui pourrait être le véritable effet cancérigène de tout cela…
#1 Ces théories nous empêchent de résoudre les vrais problèmes
Il y a quelques temps, une autre étude a réuni un groupe de participants à qui on montra le film d’Oliver Stone, JFK, une fiction qui défendait l’idée que l’assassinat de Kennedy était dû à une conspiration au sein du gouvernement américain. Ce film n’est pas un documentaire et ne contient aucune image d’archives ni aucun témoignage – il démontre l’existence d’une conspiration derrière l’assassinat de Kennedy au même titre que le troisième film Transformers démontre que la mission Apollo a découvert des Decepticons sur la face cachée de la lune.
Néanmoins, les comptes-rendus des émotions ressenties par les participants après avoir vu le film montrèrent que la plupart partirent en proie à la colère et au désespoir, accompagnées d'un refus généralisé d’accepter l’histoire officielle. Ils rapportèrent après coup que qu’ils avaient perdu leurs illusions sur la politique et qu’ils n’avaient plus envie d’aller voter (après tout, à quoi bon voter si c’est dans tous les cas pour les francs-maçons sionistes illuminatis du nouvel ordre mondial ?) Dans une autre étude, des gens qui avaient entendu parler des théories du complot sur le réchauffement climatique n’avaient plus envie de réduire leur empreinte carbone. Dans les deux cas, les théories leur donnaient l’excuse pour faire ce qu’ils voulaient depuis le début : baisser les bras. Les théories du complot s’avèrent donc être un leurre, un mirage : la version fictive du problème absorbe toute l’énergie qui pourrait être dépensée pour améliorer réellement les choses.
Les compagnies pharmaceutiques font trop de bénéfices sur les médicaments, c'est pour ça qu'il n'y a pas de remède au SIDA.
- Mais est-ce qu'ils ne se feraient pas bien plus d'argent en vendant des vaccins aux gens qui n'ont pas le SIDA ?
- OOOOOUUUUHHH LE MOUTON !!!"
Pendant ce temps, tout le monde fait de son mieux pour réfuter ces théories, comme si mieux informer les gens changeait quoi que ce soit. Pour essayer d’endiguer la vague d’enfants atteints de rougeole parce que leurs parents ont reculé devant le spectre de l’autisme, la science a dû investir de l’argent dans des recherches sur le problème, encore et encore et encore, en publiant étude après étude qui montrent qu'il n'y a pas de lien entre les deux. Autant d’argent qui aurait pu être investi dans la recherche contre le cancer ou pour développer de meilleurs vaccins ou même dans un sérum à injecter dans le cerveau de Jenny McCarthy pour y éliminer directement la connerie. Mais à la place, on finance des études pour réfuter les mêmes vieilles histoires sur le vaccin qui rend autiste qui ont déjà été réfutées cent fois. Et tout ça pour rien, parce que pour les théoriciens du complot toutes ces nouvelles « preuves » sont juste le signe supplémentaire que le Système est contre eux. « S’il n’y a rien derrière tout ça, pourquoi est-ce que les scientifiques font autant d’études dessus ? »
Pendant ce temps, alors que s’accumulent les études sur le réchauffement climatique et ses effets toujours plus néfastes, on essaie toujours (mais sans résultats) de convaincre les gens que c’est quelque chose de bien réel, dont les hommes sont responsables. Merde, même le président Obama a dû prendre sur son temps pour produire son certificat de naissance, au lieu d’être à s’occuper du pays ! Tout cela à cause de cet inquiétant travers propre à l’esprit humain, qui fait que nous allons vers les explications les plus invraisemblables des événements, et qu’ensuite nous sommes fiers d’avoir le « courage » de nous opposer à ces maudits « experts » qui nous disent que nous avons tort.
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akasha
Messages : 6818 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 38
Sujet: Re: Les Theories de Complot Dim 16 Avr 2017 - 1:37
Modération Akasha: Mais qu'est ce que c'est que ce sujet ? ? Et ses articles orienté partiale et diffamatoire ? On est pas ici pour diffuser de la propagande eet de la désinformation, de plus quel est le but d'un tel sujet sinon poursuivre ta vendetta envers Iceman ? et continuer vos passe d'armes ? Vous allez encore continuer comme ça combien de temps ?
Osiris pour une personne qui se dit chercheur de vérité et combattre la désinformation il est assez étrange de te voir poster d'aussi piètre articles qui n'apporte absolument rien à notre cause de la recherche de vérité, sinon poursuivre tes intérêts personnels
Ceci est mon dernier avertissement pour tout les deux, ou vous passez à autre chose ou vous serez sanctionner tout les deux cette fois-si. Quand à ce sujet, je le ferme définitivement, on a pas besoin de ça ici.