Bactérie mortelle : 14 morts recensés en Allemagne
Info rédaction, publiée le 31 mai 2011Alors que l'épidémie bactérienne d'E.coli enterohémorragique continue de se propager en Allemagne,
l'inquiétude touche à présent l'Europe où des cas de contaminations ont été déclarés dans d'autres pays dont la France.
La Commission européenne quant à elle se démène pour trouver l'origine de l'infection suspectée de toucher des légumes provenant d'Espagne.
Les autorités allemandes ont alerté hier les consommateurs contre la
contamination bactérienne qui touche de plus en plus de personnes sur leur territoire.
"
Jusqu'à ce que les experts en Allemagne et en Espagne aient pu identifier avec certitude la source de l'agent pathogène, les mises en garde contre la consommation des primeurs restent valides",
a déclaré Ilse Aigner, ministre de l'Agriculture et de la Protection des consommateurs.
Des symptômes redoutables
Selon le Centre européen de contrôle des maladies (ECDC), la souche de bactérie en question n'avait été identifiée qu'une seule fois en Corée sur un cas déclaré en 2005. Baptisé E.coli enterohémorragique, le micro-organisme peut provoquer divers symptômes allant de simples diarrhées à des diarrhées hémorragiques ou de graves troubles rénaux parfois mortels,
connus sous le nom de syndrome hémolytique et urémique
http://www.maxisciences.comLes autorités allemandes ont dressé hier un nouveau bilan s'élevant à 14 morts imputables à la bactérie E.coli entero-hémorragique (Eceh). Le nombre de cas de contaminations ne cesse quant à lui d'augmenter submergeant les hôpitaux du nord du pays.
La redoutable bactérie E.coli entero-hémorragique (
Eceh) continue de contaminer la population allemande. Un dernier bilan établi lundi faisait état de 14 morts sur l'ensemble du territoire, dont deux nouveaux décès ont été déclarés dans l'après-midi. D'après les autorités régionales, une femme de moins de 50 ans de Rhénanie-du-Nord/Westphalie (ouest) et un homme de 75 ans du Schleswig-Holstein (nord) auraient succombé à la contamination suite à de graves hémorragies.
Reinhard Burger directeur de Institut Robert Koch, en charge de la veille sanitaire, a fait savoir qu'ils n'avaient officiellement pu identifier que trois décès directement imputables à l'Eceh. Un nombre qui toutefois peut être supplémenté d'autre cas déclarés par les professionnels médicaux. "
Au total une dizaine de personnes environ sont mortes selon les informations des Länder", a-t-il déclaré. Il s'agit d'une redoutable épidémie qu'il appréhende avec inquiétude : "
De nouveaux décès (futurs) sont probables
Au total les autorités ont recensé 352 cas de patients infectés ayant contracté les troubles rénaux sévères, potentiellement mortels connus sous le nom de syndrome hémolytique et urémique (SHU). Reinhard Burger précise toutefois que "[i]le nombre réel est probablement nettement plus élevé
Les hôpitaux allemand submergés
Le nord de l'Allemagne principalement touché par l'infection voit ses structures hospitalières submergées. Un porte-parole de la clinique universitaire d'Eppendorf à Hambourg explique à l'[i]AFP : "
Nous avons 61 adultes hospitalisés dont 21 en soins intensifs, et 18 enfants dont 4 en soins intensifs". En outre, les soins prodigués aux patients pour tenter de les préserver des symptômes de l'infection requièrent d'énormes quantités de sang.
"Nous utilisons entre 500 et 700 poches de plasma par jour en ce moment, contre 60 en temps normal. Nous épuisons nos réserves", s'inquiète le porte-parole. Il ajoute : "
Le nombre de cas nouveaux semble baisser doucement. Mais les cas d'infections les plus graves avec SHU et complications augmentent encore". Les cliniques ont donc lancé un appel urgent aux citoyens pour les inciter à donner leur sang.
Analyses en cours sur les concombres espagnolsLes soupçons quant à l'origine de la contamination continuent à se porter sur des exploitations de concombres sous serres en Andalousie dans le Sud de l'Espagne. Toutefois l'hypothèse d'une infection au cours de la chaîne de distribution n'est toujours pas exclue. Pour mettre fin aux doutes subsistants, des procédures d'analyses ont été entamées sur des lots suspects issus de cultures situées près d'Almeria et de Malaga. Les autorités espagnoles ont indiqué que les conclusions ne seraient pas connues avant mercredi. Celles-ci ont par ailleurs fait savoir que dans le cas de résultats négatifs, elles demanderaient à l'UE "
une réponse" pour "
les dommages irréparables" causés sur leur agriculture.
La psychose se propage actuellement sur le reste du continent. La Belgique a interdit lundi les importations de concombres espagnols tandis que la Russie a totalement coupé le commerce de tous légumes provenant d'Espagne ou d'Allemagne, mesure qu'elle compte potentiellement étendre à l'ensemble des pays de l'UE.
Quelques gestes à adopterToutefois au delà de ces initiatives drastiques, le Centre européen de contrôle des maladies recommande d'adopter des mesures simples de prévention pour éviter la transmission de la bactérie. Il est ainsi recommandé d'éviter de consommer tomates crues, concombres et salade, "
en particulier dans le nord de l'Allemagne", et de cuire tous ses légumes pendant deux minutes à 70°C. Les plats et surfaces de travail doivent être par ailleurs soigneusement nettoyés après chaque utilisation et une "
stricte hygiène des mains" doit être adoptée en particulier après avoir manipulé de la viande ou des légumes crus.