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 Thomas Sankara : « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! »

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Thomas Sankara : « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! » Empty
MessageSujet: Thomas Sankara : « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! »   Thomas Sankara : « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! » I_icon_minitimeDim 16 Oct 2011 - 17:38

Le 15 octobre 1987 à Ouagadougou, Thomas Sankara a été assassiné par Blaise Compaoré, celui qui a pris le pouvoir à sa place. Sankara avait redonné le nom local à son pays : le Burkina Faso, « le pays des hommes intègres », à la place du nom colonial de Haute-Volta. Il avait bouleversé la façon de faire la politique, donnant la parole au peuple et roulant en R5.



« Parce que de toutes les races humai­nes, nous appar­te­nons à celles qui ont le plus souf­fert, nous nous sommes jurés de ne plus jamais accep­ter sur la moin­dre par­celle de cette terre le moin­dre déni de jus­tice. » (Thomas Sankara) [1]







Combien d’assassinats par Compaoré
soutenu par les systèmes de la Françafrique et des Etats-Unis ?
Peu de temps après l’assas­si­nat, le 15 octo­bre 1987, de Thomas Sankara, « son ami », « son frère » tel qu’il le disait, et de douze de ses conseillers à la pré­si­dence, c’est une cen­taine d’habi­tants de Koudougou qui sont les nou­vel­les vic­ti­mes de Compaoré soi-disant pour une rébel­lion qui n’a jamais eu lieu. Puis il fait fusiller Henri Zongo et Jean-Baptiste Lingani, ses anciens com­pa­gnons et com­pa­gnons de Sankara dans la « révo­lu­tion » ; il fait assas­si­ner aussi ses oppo­sants Clément Oumarou Ouédraogo et Watamou Lamien, et éliminer Hyacinthe Kafando, un de ceux qui ont mitraillé Sankara. En 1990, Guillaume Sessouma, pro­fes­seur d’uni­ver­sité, et l’étudiant Dabo Boukary sont enle­vés, tor­tu­rés et assas­si­nés tout comme David Ouédraogo, chauf­feur du frère de Blaise Compaoré, les exac­tions étant faites dans le palais de la pré­si­dence. Le 13 décem­bre 1998, le jour­na­liste indé­pen­dant, Norbert Zongo et trois autres per­son­nes sont assas­si­nées sur la route, ce qui déclen­che une mani­fes­ta­tion contre le régime de plus de dix kilo­mè­tres de long à Ouagadougou le jour de l’enter­re­ment. En 2000 c’est un col­lé­gien, Flavien Nébié, qui est tué. Et com­bien d’autres assas­si­nats ? Pas loin d’une cen­taine encore, sont à mettre à l’actif de Compaoré...

Ce qui est grave, c’est que l’ensem­ble des diri­geants et notam­ment en France puisse accueillir l’assas­sin Compaoré, ce tra­fi­quant d’armes qui a amassé une for­tune colos­sale, comme quelqu’un de fré­quen­ta­ble,voire même avec tous les hon­neurs, comme l’a fait Gérard Collomb,le maire de Lyon, le 18 octo­bre 2001 et le 23 avril 2004.



Les premières années de Thomas Sankara
Thomas Sankara est né à Yako le 21 Décembre 1947 dans une famille chré­tienne de 14 enfants ; il était un « Peul-Mossi » qui n’a jamais oublié ses ori­gi­nes modes­tes. Son père, décédé le 4 août 2006, fut pri­son­nier comme tirailleur dans la seconde guerre mon­diale, puis après avoir été enrôlé en Indochine dans les sales guer­res colo­nia­les, aban­donné par la France à une retraite de misère d’ancien com­bat­tant, il est infir­mier dans la gen­dar­me­rie de Haute-Volta. Sa mère, Marguerite est décé­dée le 6 mars 2000.

Après des études secondai­res à Bobo-Dioulasso, la car­rière mili­taire de Thomas com­mence à 19 ans, avant qu’il ne soit envoyé pour­sui­vre sa for­ma­tion à Madagascar. Il aura donc l’occa­sion d’obser­ver de ses pro­pres yeux les sou­lè­ve­ments popu­lai­res mal­ga­ches contre le régime néo-colo­nial en 1971/1972. Ici, nais­sent ses idées d’une « révo­lu­tion démo­cra­ti­que et popu­laire ».

Il retourne en Haute-Volta en 1972, et par­ti­ci­pera à la guerre contre le Mali de 1974. Il va ensuite en France, puis au Maroc où il ren­contre en 1976 Blaise Compaoré. Les deux hommes devien­dront rapi­de­ment très pro­ches, se consi­dé­rant comme des « frères ». Les deux hommes for­me­ront avec Henri Zongo et Jean-Baptiste Boukary Lingani le ROC ou Rassemblement d’Officiers Communistes qui sera un ras­sem­ble­ment de jeunes offi­ciers vou­lant chan­ger les choses.

Thomas Sankara est nommé Secrétaire d’Etat à l’Information en Septembre 1981 dans le gou­ver­ne­ment Saye Zerbo, et fera sen­sa­tion en se ren­dant à vélo à sa pre­mière réu­nion de cabi­net. Il démis­sion­nera avec fracas le 21 Avril 1982 pour mar­quer sa pro­tes­ta­tion, en s’écriant « Malheur à ceux qui veu­lent bâillon­ner le peuple ».

Le 7 novem­bre 1982, un coup d’état place Jean-Baptiste Ouedraogo au pou­voir. Thomas Sankara sera nommé Premier Ministre en jan­vier 1983. Dans son dis­cours d’inves­ti­ture, le mot « peuple » revient 59 fois. Thomas Sankara se fait immé­dia­te­ment remar­quer au sommet des « non-ali­gnés » de New Delhi par un dis­cours viru­lent contre le néo­co­lo­nia­lisme. Mais le sys­tème de la Françafrique fait la pluie et le beau temps ! Après une visite des conseillers fran­çais aux affai­res afri­cai­nes, Guy Penne et Jean-Christophe Mitterrand, le fils du pré­si­dent fran­çais, Thomas Sankara sera empri­sonné par Ouedraogo le 17 mai 1983.

Son ami d’alors Blaise Compaoré orga­nise un coup d’état le 4 Août 1983, et le libère. Puis on force Thomas Sankara à pren­dre le pou­voir.



Thomas Sankara président des pauvres
« Tom Sank » comme cer­tains l’appe­laient vou­lait être un pré­si­dent dif­fé­rent, et incar­nait un cer­tain enthou­siasme. Il a com­mencé par pren­dre quel­ques mesu­res spec­ta­cu­lai­res comme vendre les voi­tu­res de luxe des mem­bres du gou­ver­ne­ment, et se dépla­çait lui-même en Renault R5.

Au pre­mier anni­ver­saire de la « Révolution », le 4 Août 1984, il change le nom de son pays de Haute-Volta, hérité de la colo­ni­sa­tion, en « Burkina Faso », ce qui signi­fie « Le Pays des Hommes Intègres ».

Commencent ici ses œuvres pour redon­ner au Burkina Faso une dignité, une auto­no­mie et une indé­pen­dance économique (le fameux « consom­mons Burkinabé ») de par ses actes et ses dis­cours. Très tôt contre l’injus­tice, il se montre contre la domi­na­tion his­to­ri­que des gran­des puis­san­ces sur son pays et pour la par­ti­ci­pa­tion du peuple au pou­voir ; le mot d’ordre est que le pays doit vivre de ses pro­pres forces et au niveau de ses pro­pres moyens.

Il décrète la gra­tuité des loyers durant toute l’année 1985, et entame un pro­gramme impor­tant de cons­truc­tion de loge­ments.

Dans un pays où l’espé­rance de vie attei­gnait à peine 40 ans, et qui avait le record mon­dial de décès chez les enfants de moins de cinq ans, il a déve­loppé une vaste cam­pa­gne de vac­ci­na­tion des enfants qui fera chuter le taux de mor­ta­lité infan­tile, et de cons­truc­tion d’hôpi­taux. Il a fait cons­truire énormément d’écoles. Il a mis en place une grande réforme agraire de redis­tri­bu­tion des terres aux pay­sans, avec une élévation des prix et la sup­pres­sion des impôts agri­co­les.

Il a montré une concep­tion moderne de la condi­tion fémi­nine, en condam­nant la poly­ga­mie, en inter­di­sant l’exci­sion, et en per­met­tant aux femmes une meilleure par­ti­ci­pa­tion à la vie poli­ti­que. Il a nommé plu­sieurs femmes dans son gou­ver­ne­ment.

Il a engagé une lutte contre la cor­rup­tion, qui s’est tra­duite par des procès retrans­mis à la radio, mais sans condam­na­tion à mort. Il a également entre­pris une cam­pa­gne de reboi­se­ment du Sahel par des plan­ta­tions de mil­lions d’arbres pour stop­per l’avan­cée du désert.

Il n’a pas hésité à repren­dre à son compte cer­tai­nes thèses pana­fri­ca­nis­tes de Patrice Lumumba ou Nkwame Nkrumah. Il prend posi­tion pour le Front Polisario. Il sou­tient le Nicaragua san­di­niste. Il cri­ti­que le FMI et les ins­ti­tu­tions moné­tai­res inter­na­tio­na­les.

Sa vision ne le limi­tera pas au seul Burkina-Faso puisqu’il sera très actif à dénon­cer la néo-colo­ni­sa­tion, sera un vif pour­fen­deur de l’apar­theid, et fera sen­sa­tion en s’oppo­sant au paie­ment de la dette par les Africains. Lors d’un sommet de l’OUA à Addis-Abeba, il s’écriera « Je dis que les Africains ne doi­vent pas payer la dette. Celui qui n’est pas d’accord peut sortir tout de suite, pren­dre son avion et aller à la Banque mon­diale pour payer ».



Une énorme popularité malgré des erreurs
Sankara a certes fait des erreurs. Mais on a aussi mal com­pris les bou­le­ver­se­ments qu’il entre­pre­nait. Il vou­lait impo­ser aux fonc­tion­nai­res de par­ti­ci­per à des chan­tiers, et ça ne plai­sait pas à tout le monde. Il s’est heurté aux partis poli­ti­ques et aux syn­di­cats qui pré­fé­raient garder leurs habi­tu­des, leurs pré­ro­ga­ti­ves. Dans l’enthou­siasme de la « révo­lu­tion », il rem­place par exem­ple 2.600 ins­ti­tu­teurs par des « révo­lu­tion­nai­res » peu qua­li­fiés. Mais peut-on parler véri­ta­ble­ment de révo­lu­tion popu­laire ? Alors qu’en fait cela a com­mencé par un putsch de mili­tai­res... Et pour faire contre-poids à l’armée, il encou­ra­gera la créa­tion de sortes de mili­ces qui fini­ront par créer de l’insé­cu­rité. Il contrô­lera la presse, et cer­tains de ses oppo­sants qu’il fait enfer­mer. Quels para­doxes ! Il a une for­ma­tion de mili­taire, et malgré sa grande ouver­ture, un esprit mili­taire demeure en lui. Un conflit fron­ta­lier conduira à des affron­te­ments avec le Mali, durant les­quels près de 100 per­son­nes per­dront la vie.

Lors du 4e anni­ver­saire de la révo­lu­tion, Sankara reconnaî­tra quel­ques erreurs, et déci­dera d’inflé­chir cer­tains aspects de la révo­lu­tion. On lui prête notam­ment la phrase : « Je pré­fère faire un pas avec le peuple, que cent sans le peuple ».

Des rumeurs de com­plot bruis­sent au Burkina-Faso ce pays qui, comme on l’a vu, a sou­vent été agité par des coups d’état. Sankara, comme tous, les entend, et on lui prête les propos sui­vants, dif­fi­ci­les à véri­fier, mais qui auront contri­bué à aug­men­ter sa légende après sa mort : « On peut tuer un homme, mais on ne peut pas tuer ses idées », ou com­men­tant l’atti­tude de Blaise Compaoré « Le jour que vous enten­drez que Blaise Compaoré pré­pare un coup d’État contre moi, ce n’est pas la peine de me pré­ve­nir. Car, ce serait trop tard ».

Ce qui est cer­tain, c’est que Compaoré, alors minis­tre de la jus­tice dans son gou­ver­ne­ment, ignore les recom­man­da­tions de Sankara, et vit dans le luxe. Il a également épousé un membre de la famille d’Houphoüet-Boigny, le pré­si­dent de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire voit Sankara d’un mau­vais oeil, et est très proche de la France, qui digère mal les dis­cours de Sankara et craint qu’il fasse tache d’huile en Afrique.

L’atti­tude de Sankara, et la grande popu­la­rité dont il jouira au sein de la jeu­nesse afri­caine fini­ront par lui atti­rer la méfiance de ses voi­sins, et de cer­tains pays occi­den­taux, dont sur­tout la France, qui, coha­bi­ta­tion aidant, res­serre les liens de la Françafrique et décide d’en finir d’avec ce tru­blion, en jouant la carte Compaoré.



Le 15 Octobre 1987
Thomas Sankara est en réu­nion avec des conseillers quand des bruits d’armes auto­ma­ti­ques réson­nent. Il aurait dit à ses conseillers « Restez, c’est à moi qu’ils en veu­lent ». Il sort du palais, en short, les mains en l’air, mais visi­ble­ment les mutins n’avaient pas pour consi­gne de l’arrê­ter, mais de le tuer, et quel­ques rafa­les met­tent fin à sa vie, ainsi qu’à celle de douze de ses conseillers.

Comme pour tuer le sym­bole une seconde fois, il sera enterré à la va-vite, et de façon quasi-ano­nyme.

L’onde de choc pro­vo­quée par son assas­si­nat parmi la jeu­nesse afri­caine, et notam­ment bur­ki­nabé, a poussé le régime à lui donner une sépul­ture plus conve­na­ble par la suite. Toute la popu­la­tion bur­ki­nabé défile en effet dans les rues pour pleu­rer l’enfant chéri qui n’avait que 37 ans, et les jours sui­vants, des mil­liers de per­son­nes se ren­dent sur sa tombe en condam­nant ainsi ce crime.

Son bras droit Blaise Compaoré prend le pou­voir aus­si­tôt après sa mort, et pré­ten­dra avoir agi ainsi parce que Sankara pro­jet­tait de l’assas­si­ner, mais ses propos n’ont pas convaincu grand monde. Et 20 ans après, l’assas­sin est tou­jours au pou­voir.

Extraits de ses grands discours
« Tant qu’il y aura l’oppres­sion et l’exploi­ta­tion, il y aura tou­jours deux jus­ti­ces et deux démo­cra­ties : celle des oppres­seurs et celle des oppri­més, celle des exploi­teurs et celle des exploi­tés. La jus­tice sous la révo­lu­tion démo­cra­ti­que et popu­laire sera tou­jours celle des oppri­més et des exploi­tés contre la jus­tice néo-colo­niale d’hier, qui était celle des oppres­seurs et des exploi­teurs. »

« Il n’y a pas de révo­lu­tion sociale véri­ta­ble que lors­que la femme est libé­rée. Que jamais mes yeux ne voient une société où la moitié du peuple est main­te­nue dans le silence. J’entends le vacarme de ce silence des femmes, je pres­sens le gron­de­ment de leur bour­ras­que, je sens la furie de leur révolte. J’attends et espère l’irrup­tion féconde de la révo­lu­tion dont elles tra­dui­ront la force et la rigou­reuse jus­tesse sor­ties de leurs entrailles d’oppri­mées. » [3]

« Le pillage colo­nial a décimé nos forêts sans la moin­dre pensée répa­ra­trice pour nos len­de­mains » [4]

« Il faut pro­cla­mer qu’il ne peut y avoir de salut pour nos peu­ples que si nous tour­nons radi­ca­le­ment le dos à tous les modè­les que tous les char­la­tans de même acabit ont essayé de nous vendre 20 années durant. Il ne sau­rait y avoir pour nous de salut en dehors de ce refus là. Pas de déve­lop­pe­ment en dehors de cette rup­ture là. Il faut rani­mer la confiance du peuple en lui-même en lui rap­pe­lant qu’il a été grand hier et donc, peut-être aujourd’hui et demain. Fonder l’espoir. » [5]

« La plus grande dif­fi­culté ren­contrée est cons­ti­tuée par l’esprit de néo-colo­nisé qu’il y a dans ce pays. Nous avons été colo­ni­sés par un pays, la France, qui nous a donné cer­tai­nes habi­tu­des. Et pour nous, réus­sir dans la vie, avoir le bon­heur, c’est essayer de vivre comme en France, comme le plus riche des Français. Si bien que les trans­for­ma­tions que nous vou­lons opérer ren­contrent des obs­ta­cles, des freins. »

« L’esprit de liberté, de dignité, de comp­ter sur ses pro­pres forces, d’indé­pen­dance et de lutte anti-impé­ria­liste doit souf­fler du Nord au Sud, du Sud au Nord et fran­chir allè­gre­ment les fron­tiè­res. D’autant plus que les peu­ples afri­cains pâtis­sent des mêmes misè­res, nour­ris­sent les mêmes sen­ti­ments, rêvent des mêmes len­de­mains meilleurs. »



Quelques paroles sur Sankara
Boukari Kaboré qui a joué un rôle déter­mi­nant au gou­ver­ne­ment aux côtés de Thomas Sankara nous parle de lui :

« Thomas Sankara aimait beau­coup le débat. Si vous aviez une dis­cus­sion, un débat avec lui, il allait jusqu’au bout. Ou bien vous le convain­quiez, ou bien c’est lui qui vous convain­quait. Si entre-temps le som­meil vous pre­nait, il vous lais­sait dormir et dès le len­de­main il rame­nait le même sujet et vous repre­niez le débat de plus bel. Il aimait débat­tre et vou­lait être convaincu par la démons­tra­tion.

Il disait sèche­ment la vérité et était à l’aise. Les plus beaux sou­ve­nirs que je garde de Thomas Sankara, c’est lorsqu’il devait repré­sen­ter notre pays à des ren­contres inter­na­tio­na­les. On était alors très fier d’être Burkinabè. Thomas était disert. Il n’avait jamais de dis­cours écrit, mais cela ne l’empê­chait pas d’être métho­di­que et très cohé­rent dans ses propos. Il était par­ti­cu­liè­re­ment per­sua­sif.

Pour faire une Révolution, il faut une bonne dose de cou­rage. Il y a des choses qui peu­vent être bien, mais qui ne sont pas popu­lai­res. Pour un révo­lu­tion­naire, ça se réa­lise. Ce n’est qu’après que le peuple se reconnaît en ce qui a été réa­lisé. C’est ce qui est arrivé avec le peuple bur­ki­nabè. Aujourd’hui, tout le monde pleure le pré­si­dent Thomas Sankara. Pourquoi ? Parce que les gens se sont rendu compte qu’il s’est donné corps et âme pour le bien-être du Burkina tout entier. »

Le coor­don­na­teur de la Campagne Internationale Justice pour Sankara, le Sénégalais Aziz Fall a affirmé le 5 octo­bre 2007 que Thomas Sankara avait vrai­sem­bla­ble­ment été « vic­time d’un com­plot inter­na­tio­nal et local » qui a abouti à sa mort, le 15 octo­bre 1987, à Ouagadougou. Faisant le paral­lèle avec Che Guevara, tué lui aussi à l’âge de 37 ans, comme Thomas Sankara, Aziz Fall voit dans la car­rière poli­ti­que de l’ancien chef de l’Etat bur­ki­nabé, « la der­nière révo­lu­tion afri­caine, inter­rom­pue dans le sang, alors qu’elle com­men­çait à engran­ger des fruits pro­mo­teurs ».

Pour Katemawo Sanou, Thomas Sankara fut un modèle et un vision­naire. Sa mort injuste et cruelle n’a jamais été élucidée offi­ciel­le­ment et il n’y a pas eu beau­coup d’échos, y com­pris à l’étranger, sur toutes les exac­tions du régime de Blaise Compaoré. Le deuil de SANKARA n’est pas encore fait au Burkina sur­tout dans la tête des jeunes. A sa mort cet homme avait conquis plus que les coeurs, l’esprit et l’âme des Burkinabés et des Africains. Il était une modèle de volonté, de déter­mi­na­tion, d’hon­nê­teté. Ces paro­les gui­daient ses actes et vice versa. Il avait réussi à res­pon­sa­bi­li­ser les Burkinabés : comp­ter d’abord sur soi-même avant de faire appel aux autres. Il avait com­pris les res­sorts iné­qui­ta­bles de la dépen­dance de l’Afrique envers l’Occident. Et cela il vou­lait le chan­ger. C’est pour cela qu’il est mort. Il a rêvé d’une Afrique en phase avec ses pro­pres valeurs ouver­tes sur le monde, une Afrique qui lève enfin la tête, une Afrique fière et reconnue à sa juste valeur.

Thomas Sankara a légué aux géné­ra­tions futu­res la verve et l’énergie de l’espoir, l’emblème de la pro­bité et la cons­cience his­to­ri­que de l’ina­lié­na­bi­lité de la lutte contre toutes oppres­sions.

P.-S.
Site à sa mémoire : http://www.thomassankara.net/
Sur le site ci-dessous un aperçu du symposium Thomas Sankara « Nous voulons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide ! » le 15 octobre 2007 à Ouagadougou, avec Mariam Sankara, qui n’était pas revenue au Burkina Faso depuis 20 ans, et les photos de la foule qui est allée sur la tombe de Thomas Sankara au cimetière de Dagnoen :
http://www.zoulstory.com/blog/?2007/10/15/331-enorme-succes-





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