Merci
pika Et je me suis permis d'éditer ton post pour y mettre la vidéo dont tu parles!
Les malheurs de la Banque centrale européenne"Stark wie die Mark" : fort comme le mark. C'est ainsi que se présentait Jürgen Stark dans les années 1990. Il était alors secrétaire d'Etat aux finances sous le chancelier Helmut Kohl. Il fut l'un des artisans allemands de la marche vers l'euro.
Vendredi 9 septembre, à la surprise générale, M. Stark a claqué la porte de la Banque centrale européenne (BCE), dont il était l'économiste en chef. Signe de désaccord au sein de la BCE sur la façon de gérer la crise de l'euro, ce départ a semé la tourmente sur les -marchés financiers, accentuant la défiance de ces derniers à l'égard de la monnaie unique -européenne.
M. Stark faisait partie de ces Allemands qui avaient accepté d'abandonner le deutsche mark à condition que l'euro soit une devise aussi forte. La recette passait par une lutte sans relâche contre l'inflation. Cela a été fait. Le bilan de la BCE, à ce chapitre, est admirable : treize ans de stabilité des prix.
Deux autres engagements avaient été pris auprès des Allemands. Chaque pays de la zone euro gérerait ses finances en bon père de famille, en contrôlant ses dettes ; aucun ne serait jamais sommé de participer au renflouement d'un autre des membres du club en difficulté.
M. Stark, dont le mandat courait jusqu'en 2014, a invoqué des raisons personnelles. Mais son départ intervient alors que les deux dernières promesses faites aux Allemands n'ont pas été tenues. Il intervient aussi après qu'Axel Weber, président de la Bundesbank, a refusé cet hiver de succéder à Jean-Claude Trichet, à la présidence de la BCE.
Autant de décisions individuelles qui témoignent des réticences de nombreux Allemands à accepter l'évolution qui a été celle de la BCE. Sous la pression de la réalité, face aux carences des gouvernants, M. Trichet a transformé l'institution en grand ordonnateur du sauvetage de l'euro - face aux chefs d'Etat et de gouvernement, aux parlements nationaux et aux marchés. Bref, un profil beaucoup trop politique, alors que l'universitaire Jürgen Stark considérait que la BCE devait uniquement veiller doctement à la stabilité de la monnaie.
M. Stark pourrait être rapidement remplacé par le secrétaire d'Etat allemand aux finances, Jörg Asmussen. Mais, sur le fond, l'Allemagne accepte mal que la BCE puisse acheter des milliards de dettes grecque, portugaise, italienne et espagnole, sans limite et sans contrepartie.
La BCE n'avait sans doute pas le choix. Elle vole au secours de ces Etats pour éviter un éclatement de la zone euro. Elle n'aura plus à le faire dès lors que les parlements des Dix-Sept auront voté l'extension des missions du Fonds européen de stabilité financière (FESF).
Mais le mal est fait. A tort ou à raison, les Allemands ont peur d'une BCE qui dépense des milliards sans compter. La faute en revient principalement non pas à l'institution de Francfort, mais aux Etats membres - à ceux qui ont laissé se creuser leurs dettes et aux autres, qui n'ont jamais pris la mesure de la gravité de la crise affectant l'euro.
Source : http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2011/09/10/les-malheurs-de-la-banque-centrale-europeenne_1570294_3208.html#ens_id=1198047&xtor=RSS-3208