Voici un extrait du célèbre ouvrage "L’Utopie" de Sir Thomas More, chancelier d’Angleterre au XVIe siècle, célèbre humaniste et homme politique anglais.
Il fait bon méditer ces quelques lignes qui viennent confirmer que malheureusement la nature humaine ne s’est pas améliorée depuis les 500 dernières années et que l’humanité est toujours aussi mal foutue.
"Mais l’ouvrier, quelle est sa destinée? Un travail infructueux, stérile, l’écrase présentement, et l’attente d’une vieillesse misérable le tue ; car son salaire journalier ne suffit pas à tous ses besoins du jour ; comment donc pourrait-il augmenter sa fortune et mettre chaque jour de côté un peu de superflu pour les besoins de la vieillesse?
Ce n’est pas tout. Les riches diminuent, chaque jour, de quelque chose le salaire des pauvres, non seulement par des menées frauduleuses, mais encore en publiant des lois à cet effet. Récompenser si mal ceux qui méritent le mieux de la république semble d’abord une injustice évidente ; mais les riches ont fait une justice de cette monstruosité en la sanctionnant par des lois.
C’est pourquoi, lorsque j’envisage et j’observe les républiques aujourd’hui les plus florissantes, je n’y vois, Dieu me pardonne ! qu’une certaine conspiration des riches faisant au mieux leurs affaires sous le nom et le titre fastueux de république. Les conjurés cherchent par toutes les ruses et par tous les moyens possibles à atteindre ce double but :
Premièrement, s’assurer la possession certaine et indéfinie d’une fortune plus ou moins mal acquise ; secondement, abuser de la misère des pauvres, abuser de leurs personnes, et acheter au plus bas prix possible leur industrie et leurs labeurs.
Et ces machinations décrétées par les riches au nom de l’État, et par conséquent au nom même des pauvres, sont devenues des lois.
Cependant quoique ces hommes détestables aient partagé entre eux, avec une insatiable convoitise, tous les biens qui suffiraient à un peuple entier, ils sont encore loin de la félicité dont jouissent les habitants de l’Utopie".
Thomas More a vu juste dans son analyse de la politique et des buts poursuivis par les milieux politiques. Par exemple, cette guerre que les riches mènent contre les pauvres depuis des siècles continue toujours. De fait, certains commentateurs mentionnent, probablement avec raison, que la présente "guerre au terrorisme" est en fin de compte une guerre détournée contre les pauvres car l’argent dont les pays occidentaux pourraient se servir pour améliorer le niveau de vie des pauvres est détourné vers le militaire et l’armement. Ainsi, les plus démunis à travers le monde continuent à pâtir.
Au Québec, un parti politique semble vouloir changer les choses ; il s’agit du parti Québec solidaire dont le premier objectif est l’amélioration du niveau de vie des plus défavorisés. Ce parti vaut la peine qu’on s’y intéresse.