Barack Obama annonce un plan de réduction du déficit américain ambitieux



Barack Obama a défini mercredi 13 avril un plan de réduction du déficit budgétaire des Etats-Unis ambitieux, censé réduire les dépenses de l'Etat de 4000 milliards de dollars sur une période de douze ans. Cette somme représente presque l'intégralité du budget américain prévu pour l'exercice 2011, estimé par la Maison blanche à 3 729 milliards de dollars.

Ce plan d'Obama doit également ramener le déficit américain à 2,5 % du PIB en 2015 et à 2 % vers la fin de la décennie, et combler le service de la dette d'au moins 1000 milliards de dollars.

"Pour lutter sérieusement contre le déficit, il nous faudra tout mettre sur la table et nous en prendre aux dépenses excessives, où qu'elles existent dans le budget", a martelé le président américain lors d'une prise de parole très attendue sur la stratégie budgétaire américaine, un sujet brûlant alors que débute la campagne présidentielle de 2012.

Tout en critiquant vertement les plans des républicains, neuf jours après sa déclaration de candidature à un second mandat, le président américain s'est dit décidé à atteindre ces objectifs d'économie "tout en protégeant la classe moyenne, nos engagements vis-à-vis des personnes âgées et nos investissements dans l'avenir", et souhaite utiliser "un scalpel plutôt qu'une machette" pour tailler dans les dépenses (voir le discours en lien source).

LA FIN DES CADEAUX FISCAUX POUR LES PLUS RICHES

Dans son discours, le président américain explique que ces économies budgétaires seraient réalisées en combinant une réduction des dépenses et une augmentation des recettes, par le biais d'une hausse des impôts. Barack Obama, qui avait accepté en décembre une prolongation temporaire des cadeaux fiscaux hérités de son prédécesseur républicain George W. Bush, y compris pour les contribuables les plus aisés, en a profité pour affirmer sa détermination à les supprimer lorsqu'ils expireront fin 2012.

"Nous ne pouvons pas nous permettre des réductions d'impôt de 1000 milliards de dollars pour chaque millionnaire et milliardaire dans notre pays. Et je refuse de les prolonger à nouveau", a-t-il prévenu, dans une attaque frontale contre la proposition de budget présentée la semaine dernière par les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants.

"PASSAGE EN REVUE FONDAMENTAL"

Alors que le déficit budgétaire des Etats-Unis est susceptible d'atteindre 1 650 milliards de dollars cette année, le président américain a notamment mis sur la table un dispositif par lequel des coupes budgétaires seraient automatiquement activées si les objectifs budgétaires fixés n'étaient pas atteints d'ici 2014. Il a ajouté que le budget du Pentagone sera revu dans le but d'éliminer l'inutile et de gagner en efficacité.

Côté dépenses militaires, Barack Obama veut lancer un "passage en revue fondamental" des "missions, capacités et rôle" des Etats-Unis, au delà des 400 milliards de dollars d'économie possible identifiée par le secrétaire à la défense, Robert Gates. Le président américain envisage également de réaliser 770 milliards de dollars d'économie sur des postes de dépense non liés à la sécurité et 480 milliards de dollars d'économie sur les programmes Medicaid et Medicare.

Barack Obama avait, avant son discours, informé les chefs de file démocrates et républicains au Congrès des détails de son projet. Le vice-président Joe Biden rencontrera début mai les leaders des deux partis pour mettre au point un programme définitif de réduction du déficit budgétaire d'ici la fin juin.


Source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/04/13/barack-obama-annonce-un-plan-de-reduction-du-deficit-americain-ambitieux_1507242_3234.html#ens_id=863164&xtor=RSS-3208


Lire aussi ceci : Pour le FMI, l'état des banques européennes menace la stabilité mondiale : http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/04/13/pour-le-fmi-l-etat-des-banques-europeennes-menace-la-stabilite-mondiale_1507183_3234.html#xtor=RSS-3208

Crise financière : le Sénat américain rend un rapport accablant pour Goldman


Le Sénat américain a rendu un verdict accablant sur le fonctionnement du système financier des Etats-Unis, épinglant notamment la banque d'affaires Goldman Sachs et sa consœur allemande Deutsche Bank pour leur rôle dans la crise de 2008, révèle la presse.

Dans un rapport de 652 pages ( http://www.nytimes.com/interactive/2011/04/14/business/14crisis-docviewer.html ), que le New York Times a mis en ligne sur son site, une commission d'enquête bipartite du Sénat met en cause l'échec des régulateurs et des agences de notation, mais aussi tout un système qui s'est révélé incapable d'éviter la pire crise économique que les Etats-Unis aient connue depuis celle de 1929. "La crise n'était pas une catastrophe naturelle, mais le résultat de produits financiers complexes et à haut risque ; de conflits d'intérêts tenus secrets et de l'échec des régulateurs, des agences de notation et du marché lui-même à brider les excès de Wall Street", selon ce rapport, rendu public après deux ans d'enquêtes.

3,7 MILLIARDS DE DOLLARS DE PROFITS EN 2007

S'intéressant au cas de Goldman Sachs, la commission fustige son mode de fonctionnement et relève que la plus prestigieuse des banques d'affaires a souvent pris le parti de spéculer au détriment de ses propres clients. En 2007, Goldman Sachs a ainsi vendu des produits financiers complexes, des CDO, tout en dissimulant les positions qu'elle prenait en pariant sur la chute de ces produits qu'elle avait pourtant elle-même confectionnés.

Pour la seule année 2007, ces paris ont rapporté à la banque 3,7 milliards de dollars de profits. Goldman Sachs a dû verser l'an dernier 550 millions de dollars pour solder une plainte des autorités boursières (SEC) l'accusant de fraude. Deutsche Bank est également dans le collimateur de cette commission d'enquête pour des pratiques similaires, au détriment de ses propres clients.

"Les banques d'investissement qui ont conçu, vendu, échangé et tiré des profits de produits financiers adossés à des crédits immobiliers sont une des causes majeures de la crise financière." La commission a émis plusieurs recommandations, dont une interdiction "sérieuse" du trading pour compte propre, disposition prévue mais édulcorée dans la réforme de la régulation financière votée l'an dernier par le Congrès.

Une autre commission, nommée elle par le gouvernement américain, la commission d'enquête sur la crise financière (FCIC), avait déjà rendu ses conclusions en janvier, elles aussi accablantes pour le système financier américain et ses grands acteurs.

Source : http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/04/14/crise-financiere-le-senat-americain-rend-un-rapport-accablant-pour-goldman_1507715_3222.html#xtor=RSS-3208


Le rapport en pdf : http://www.ft.com/cms/fc7d55c8-661a-11e0-9d40-00144feab49a.pdf


Le même rapport mais de février 2010 et concernant la Chine : http://uvacrisis.com/Lectures_PDF/China-Collapse_of_the_Dragon.pdf


Anatomy of a Financial Crisis: A Real Estate Bubble, Runaway Credit Markets, and Regulatory Failure : http://www.filesonic.fr/file/31853147/Jarsulic%20-%20Anatomy%20of%20a%20Financial%20Crisis.pdf


The Financial Crisis Inquiry Commission


The Financial Crisis Inquiry Commission determined that the 2008 financial crisis was an "avoidable" disaster caused by widespread failures in government regulation, corporate mismanagement and heedless risk-taking by Wall Street, according to a story in the New York Times January 25, 2011 ‘Financial Crisis Was Avoidable, Inquiry Finds’. The Times wrote "[T]he report is harsh on regulators. It finds that the Securities and Exchange Commission failed to require big banks to hold more capital to cushion potential losses and halt risky practices, and that the Fed "neglected its mission."

PDF ici : http://yousue.org/app/download/2087452604/FCIC%2C+Final+Report+Conclusions.pdf