Le 30 juin 2008 nous fêtions les 100 ans de l'incident de Tunguska (ou Tounguska).Nos magazines scientifiques français en profite pour en reparler et faire le point.
Il s'agit par exemple du numéro 458
de Ciel et Espace
de Juillet 2008 avec une belle accroche "Collisions - Les derniers secrets
de la Tounguska".Ainsi que Science & Vie 1090 du 30 juin 2008 avec un article page 102 intitulé "Mystère
de la Tounguska - que s'est-il passé le 30 juin 1908?"
Y-a-t-il vraiment du neuf malgré ces accroches
de com'?
Science et Vie nous rappelle que un siècle après l'explosion, pas le moindre gramme
de météorite n'a été retrouvé sur le site.
Il nous présente les différentes hypothèses évoquées au fil du temps:
"Voguant sur les théories du moment, certains ont suspecté une météorite d'antimatière (1941), un mini trou noir (1973), ou une météorite
de matière miroir (2002).
Egalement mise à contribution la SF imagina une explosion nucléaire alors que le 1er essai date
de 1945, le crash d'une soucoupe volane, et même un tir malencontreux avec le rayon
de la mrt qu'aurait soit disant mis au point le célèbre inventeur serbe Nikola Tesla..."
Il est précisé que les spécialistes s'accordent sur le fait que l'explosion a eu lieu à une dizaine
de kilomètres d'altitude - ce qui explique que les arbres à la verticale
de l'explosion soient resté debout - , et à libérer une énergie estimée ente 10 et 20 mégatonnes
de TNT. Soit au moins mille fois la puissance
de la bombe d'Hiroshima.
Par contre ce qui fait encore doute: est-ce un astéroï
de (hypothèse des américains) ou une comète (hypothèse des russes)?
Tout tourne autour
de la dernière hypothèse, le lac Cheko situé à 8 kms
de l'épicentre pourraît être le vestige d'un cratère secondaire car celui-ci n'était pas mentionné dans les cartes antérieures à 1908 et il apparu pour la 1ère fois sur carte
de 1928, un an après la 1ère expédition scientifique organisée là-bas.
1883 pour la 1ère carte - en dessous agrandissement de la carte sur la zone concernée.Le tenant
de cette hypothèse est Luca Gasperini
de l'université
de Bologne. Ceux-ci souhaitent monter une nouvelle expédition là-bas depuis qu' "en cartographiant le lac à l'aide d'ondes acoustiques et radar, nous avons découvert à 10 mètres sous le fond une zone
de densité très différente".
On n'en saura pas plus dans l'article, vous noterez que S&V n'indique pas depuis quand Luca Gasperini a émis l'hypothèse!
Ciel et Espace est-il plus transparent?
Oui on apprend que la piste des italiens remonte à juillet 1999, lorsque cet été là lorsque ceux-ci entreprennent
de chercher dans les sédiments du lac Cheko la trace
de l'événement.
Le journal fait référence (et oui eux aussi) à un article publié par les italiens le 15 juin 2007 dans la revue Terra Nova:"Le lac Cheko pourrait avoir été formé par un impact secondaire dans un marais alluvial".
On apprend aussi que hélas, l'expédition, qui devait avoir lieu cet été pour effectuer un forage a dû être repoussée faute
de crédits sufisants et qu'ils devront ce contenter cet été d'effectuer une vidéo du fond du lac destinée à confirmer les relevés acoustiques
de 1999 et travailler à la datation du lac: "Nous sommes en train d'étudier par diverses méthodes radiométriques des carottes collectées au lac. Ces données, en voie d'être publiées, pointent toutes vers un âge
de 100 ans pour sa formation... Cependant le test ultime era un carottage
de 10 à 20 mètres au centre du lac".
Voici ce qu'on pouvait déjà lire le samedi 25 août 2007 sur le blog
de bouillons
de cultures sur la vision des italiens :
- Citation :
- Récemment, et pour la première fois, des chercheurs italiens auraient identifié l'éventuel cratère d'impact.
La formation a été découverte grâce à des moyens d'imagerie acoustique sous le lac Cheko, proche de la rivière Podkamennaya Tunguska (la Tunguska de pierre ou Tunguska supérieure), à 8 km de l' épicentre présumé.
"Lorsque notre expédition fut à Tunguska, nous n'avions aucun indice laissant supposer que le lac Cheko avait rempli un ancien cratère", a déclaré Luca Gasperini, géologue de l'Institut des Sciences Marines de l'Université de Bologne qui a conduit cette étude. "Nous recherchions au fond du lac des particules extraterrestres piégées dans la vase. Nous avons cartographié le bassin et prélevé des échantillons. Et lorsque nous avons analysé les données, nous ne pouvions pas croire ce qu'elles suggéraient. La forme en entonnoir du bassin et les échantillons des dépôts sédimentaires indiquent que le lac a comblé un cratère d'impact", explique Gasperini.
Un crash en douceur
Un cratère d’impact mesure théoriquement 24 fois la taille de la météorite qui lui donna naissance mais certains cratères peuvent atteindre une dimension supérieure à 30 fois le diamètre de la météorite.
La structure la plus simple, valable pour tous les cratères d'impact jusque 4 km de diamètre, est une dépression en forme de bol partiellement remplie de brèches entourée d'un rebord ou une zone d'éjecta composée de roches soulevées au moment de l'impact. Le rapport diamètre-profondeur est d'environ 5:1.
Le bassin du lac Cheko n'est pas circulaire, ni profond ni pentu comme un cratère d'impact typique. Celui-ci est allongé et peu profond, mesurant environ 500 mètres de long pour une profondeur maximale de 50 mètres seulement (10:1). Il ne présente pas non plus de zone d'éjecta comme on en trouve habituellement autour des cratères d'impacts, comme celui du "Meteor Crater" en Arizona.
Selon Gasperini et son équipe, la forme inhabituelle du bassin est le résultat d'un fragment éjecté par l'explosion de la Tunguska et qui s'enfonça dans le sol, laissant une dépression ressemblant à une longue tranchée. "Nous pensons qu'un fragment de 10 mètres de diamètre s'est séparé de l'objet au moment de l'explosion et conserva la même trajectoire. Il était relativement lent, se déplaçant à environ 1 km/s", explique Gasperini.
Le lac est situé le long de l'axe le plus probable de la trajectoire d'entrée de l'astre cosmique, explique l'auteur, l'objet ayant probablement fait un "crash en douceur" dans un terrain marécageux, typique de la taïga. "Il atterrit en douceur, dans un terrain marécageux, faisant fondre la couche inférieure de permafrost, libérant du gaz carbonique, de la vapeur d'eau et du méthane qui ont élargi le cratère, d'où la forme et la dimension du bassin, inhabituels pour un cratère d'impact. [...] Notre hypothèse est la seule qui tienne compte de la morphologie en entonnoir du bassin du lac Cheko", ajoute-t-il.
Au cours d'une précédente expédition dans la région, les chercheurs russes avaient étudié le lac Cheko et conclu qu'il s'était formé avant 1908, et donc antérieurement à l'événement de la Tunguska. L'équipe avait mesuré l'épaisseur des sédiments présents au fond du lac et avait déterminé que les dépôts s'étaient accumulés à raison d'environ 1 cm par an. Ceci suggérait que le lac Cheko était âgé de plusieurs siècles.
Mais l'équipe de Gasperini prétend que les vieux dépôts trouvés par les Russes existaient déjà lorsque l'explosion s'est produite. "Nous avons trouvé des indices selon lesquels la couche de débris la plus récente et donc la plus élevée, le dernier mètre, provenait des alluvions de la rivière", explique Gasperini. "Les sédiments plus profonds sont antérieurs à 1908. Ils ont été recouverts par ceux de l'impact, si bien que le lac Cheko n'est âgé que d'un siècle."
Récemment, et pour la première fois, des chercheurs italiens auraient identifié l'éventuel cratère d'impact.
La formation a été découverte grâce à des moyens d'imagerie acoustique sous le lac Cheko, proche de la rivière Podkamennaya Tunguska (la Tunguska de pierre ou Tunguska supérieure), à 8 km de l' épicentre présumé.
"Lorsque notre expédition fut à Tunguska, nous n'avions aucun indice laissant supposer que le lac Cheko avait rempli un ancien cratère", a déclaré Luca Gasperini, géologue de l'Institut des Sciences Marines de l'Université de Bologne qui a conduit cette étude. "Nous recherchions au fond du lac des particules extraterrestres piégées dans la vase. Nous avons cartographié le bassin et prélevé des échantillons. Et lorsque nous avons analysé les données, nous ne pouvions pas croire ce qu'elles suggéraient. La forme en entonnoir du bassin et les échantillons des dépôts sédimentaires indiquent que le lac a comblé un cratère d'impact", explique Gasperini.
Un crash en douceur
Un cratère d’impact mesure théoriquement 24 fois la taille de la météorite qui lui donna naissance mais certains cratères peuvent atteindre une dimension supérieure à 30 fois le diamètre de la météorite.
La structure la plus simple, valable pour tous les cratères d'impact jusque 4 km de diamètre, est une dépression en forme de bol partiellement remplie de brèches entourée d'un rebord ou une zone d'éjecta composée de roches soulevées au moment de l'impact. Le rapport diamètre-profondeur est d'environ 5:1.
Le bassin du lac Cheko n'est pas circulaire, ni profond ni pentu comme un cratère d'impact typique. Celui-ci est allongé et peu profond, mesurant environ 500 mètres de long pour une profondeur maximale de 50 mètres seulement (10:1). Il ne présente pas non plus de zone d'éjecta comme on en trouve habituellement autour des cratères d'impacts, comme celui du "Meteor Crater" en Arizona.
Selon Gasperini et son équipe, la forme inhabituelle du bassin est le résultat d'un fragment éjecté par l'explosion de la Tunguska et qui s'enfonça dans le sol, laissant une dépression ressemblant à une longue tranchée. "Nous pensons qu'un fragment de 10 mètres de diamètre s'est séparé de l'objet au moment de l'explosion et conserva la même trajectoire. Il était relativement lent, se déplaçant à environ 1 km/s", explique Gasperini.
Le lac est situé le long de l'axe le plus probable de la trajectoire d'entrée de l'astre cosmique, explique l'auteur, l'objet ayant probablement fait un "crash en douceur" dans un terrain marécageux, typique de la taïga. "Il atterrit en douceur, dans un terrain marécageux, faisant fondre la couche inférieure de permafrost, libérant du gaz carbonique, de la vapeur d'eau et du méthane qui ont élargi le cratère, d'où la forme et la dimension du bassin, inhabituels pour un cratère d'impact. [...] Notre hypothèse est la seule qui tienne compte de la morphologie en entonnoir du bassin du lac Cheko", ajoute-t-il.
Au cours d'une précédente expédition dans la région, les chercheurs russes avaient étudié le lac Cheko et conclu qu'il s'était formé avant 1908, et donc antérieurement à l'événement de la Tunguska. L'équipe avait mesuré l'épaisseur des sédiments présents au fond du lac et avait déterminé que les dépôts s'étaient accumulés à raison d'environ 1 cm par an. Ceci suggérait que le lac Cheko était âgé de plusieurs siècles.
Mais l'équipe de Gasperini prétend que les vieux dépôts trouvés par les Russes existaient déjà lorsque l'explosion s'est produite. "Nous avons trouvé des indices selon lesquels la couche de débris la plus récente et donc la plus élevée, le dernier mètre, provenait des alluvions de la rivière", explique Gasperini. "Les sédiments plus profonds sont antérieurs à 1908. Ils ont été recouverts par ceux de l'impact, si bien que le lac Cheko n'est âgé que d'un siècle."
A gauche, reconstruction du lac Cheko à partir des données topométriques et bathymétriques. Le niveau du lac a été abaissé
de 40 mètres pour mettre en évidence la forme en entonnoir atypique
de la formation. A droite, reconstruction 3D du lac Cheko à partir
de données topographiques et
de photos aériennes. Le catamaran est le bateau utilisé par les géologues italiens. Le cercle dans l'insert est une émission sous-marine
de gaz. Documents Gasperini et al., U.Bologne
Bien sûr, il a dans cet article, ceux qui doutent
de cette hypothèse comme Willian Hartmann :
- Citation :
- Récemment, et pour la première fois, des chercheurs italiens auraient identifié l'éventuel cratère d'impact.
La formation a été découverte grâce à des moyens d'imagerie acoustique sous le lac Cheko, proche de la rivière Podkamennaya Tunguska (la Tunguska de pierre ou Tunguska supérieure), à 8 km de l' épicentre présumé.
"Lorsque notre expédition fut à Tunguska, nous n'avions aucun indice laissant supposer que le lac Cheko avait rempli un ancien cratère", a déclaré Luca Gasperini, géologue de l'Institut des Sciences Marines de l'Université de Bologne qui a conduit cette étude. "Nous recherchions au fond du lac des particules extraterrestres piégées dans la vase. Nous avons cartographié le bassin et prélevé des échantillons. Et lorsque nous avons analysé les données, nous ne pouvions pas croire ce qu'elles suggéraient. La forme en entonnoir du bassin et les échantillons des dépôts sédimentaires indiquent que le lac a comblé un cratère d'impact", explique Gasperini.
Un crash en douceur
Un cratère d’impact mesure théoriquement 24 fois la taille de la météorite qui lui donna naissance mais certains cratères peuvent atteindre une dimension supérieure à 30 fois le diamètre de la météorite.
La structure la plus simple, valable pour tous les cratères d'impact jusque 4 km de diamètre, est une dépression en forme de bol partiellement remplie de brèches entourée d'un rebord ou une zone d'éjecta composée de roches soulevées au moment de l'impact. Le rapport diamètre-profondeur est d'environ 5:1.
Le bassin du lac Cheko n'est pas circulaire, ni profond ni pentu comme un cratère d'impact typique. Celui-ci est allongé et peu profond, mesurant environ 500 mètres de long pour une profondeur maximale de 50 mètres seulement (10:1). Il ne présente pas non plus de zone d'éjecta comme on en trouve habituellement autour des cratères d'impacts, comme celui du "Meteor Crater" en Arizona.
Selon Gasperini et son équipe, la forme inhabituelle du bassin est le résultat d'un fragment éjecté par l'explosion de la Tunguska et qui s'enfonça dans le sol, laissant une dépression ressemblant à une longue tranchée. "Nous pensons qu'un fragment de 10 mètres de diamètre s'est séparé de l'objet au moment de l'explosion et conserva la même trajectoire. Il était relativement lent, se déplaçant à environ 1 km/s", explique Gasperini.
Le lac est situé le long de l'axe le plus probable de la trajectoire d'entrée de l'astre cosmique, explique l'auteur, l'objet ayant probablement fait un "crash en douceur" dans un terrain marécageux, typique de la taïga. "Il atterrit en douceur, dans un terrain marécageux, faisant fondre la couche inférieure de permafrost, libérant du gaz carbonique, de la vapeur d'eau et du méthane qui ont élargi le cratère, d'où la forme et la dimension du bassin, inhabituels pour un cratère d'impact. [...] Notre hypothèse est la seule qui tienne compte de la morphologie en entonnoir du bassin du lac Cheko", ajoute-t-il.
Au cours d'une précédente expédition dans la région, les chercheurs russes avaient étudié le lac Cheko et conclu qu'il s'était formé avant 1908, et donc antérieurement à l'événement de la Tunguska. L'équipe avait mesuré l'épaisseur des sédiments présents au fond du lac et avait déterminé que les dépôts s'étaient accumulés à raison d'environ 1 cm par an. Ceci suggérait que le lac Cheko était âgé de plusieurs siècles.
Mais l'équipe de Gasperini prétend que les vieux dépôts trouvés par les Russes existaient déjà lorsque l'explosion s'est produite. "Nous avons trouvé des indices selon lesquels la couche de débris la plus récente et donc la plus élevée, le dernier mètre, provenait des alluvions de la rivière", explique Gasperini. "Les sédiments plus profonds sont antérieurs à 1908. Ils ont été recouverts par ceux de l'impact, si bien que le lac Cheko n'est âgé que d'un siècle."
Conclusion provisoire : il y a toujours débat tant qu'un carottage n'aura pas été effectué là-bas mais surtout vous pouvez juger
de l'honnêté journalistique des deux revues et
de leurs scoops réchauffés.
Ciel et Espace sauve la profession en datant bien les événements (1999, 2007) et proposant les dernières infos sur l'expédition (pas assez
de budget).
Dans tous les cas, l'information existait sur le web antérieurement à ces articles.
Pour aller plus loin :Le site des italiens avec toutes les expéditions : http://www-th.bo.infn.it/tunguska/
http://www.astrosurf.com/luxorion/impacts-tunguska.htm
http://www.nature.com/news/2007/070625/full/news070625-8.html
Sources : http://bouillondecultures.blogspot.com/2007/08/decouverte-du-possible-cratere-
de-la.html et http://icietmaintenant.fr/SMF/index.php/topic,1914.msg25706.html?PHPSESSID=4f6870602f3b85ce9ac509d6a19812a3#msg25706