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 Comprendre Alain Soral

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MessageSujet: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeVen 10 Mai 2013 - 18:40

Rappel du premier message :

Citation :

Analyser la pensée d’Alain Bonnet de Soral, plus connu sous le nom d’Alain Soral, est important dans ce contexte de crise économique propice à la propagation de discours fascistes. Ce genre de discours a d’autant plus de risques de gagner en influence que ladite crise a révélé la lâcheté, la veulerie, la trahison des partis de gauche et d’extrême-gauche. En outre, Soral est suffisamment habile pour saupoudrer ses diatribes de réflexions apparemment progressistes et de critiques relativement pertinentes de divers groupements politiques (le NPA, Bertrand Delanoë et son équipe municipale…) ou phénomènes de société (le communautarisme, le « féminisme » de la bourgeoisie…). Ce faisant, il espère endormir la vigilance de son auditoire et, ainsi, faire passer « en fraude » sa camelote d’extrême-droite.

Nous avons divisé notre analyse visant à démont(r)er l’imposture soralienne en 7 thèmes :

1°) Doubles discours et contradictions ;

2°) Récupération au profit de l’extrême-droite d’auteurs, de pratiques et de combats qui ne sont pas les siens ;

3°) Fascisme et poujadisme ;

4°) Antisémitisme ;

5°) Stalinisme ;

6°) Apologie de régimes répressifs ;

7°) Arrivisme et haine de classe.

Cette division est en partie arbitraire puisque certaines déclarations d’Alain Soral peuvent avoir leur place dans plusieurs des thèmes ci-dessous développés.

1°) Doubles discours et contradictions

Soral a compris que, s’il veut « ratisser large », il doit avoir un discours flou et changeant, et savoir « s’adapter à son public ». Cette faculté d’adaptation lui permet, certes, d’espérer rencontrer du succès au-delà des seuls nostalgiques du IIIè Reich… mais c’est au prix de ridicules pirouettes théoriques et pratiques.

Soral, qui n’hésite pas à se dire « marxiste », considère pourtant qu’il existe un « intérêt général des citoyens du monde »… Une négation en paroles de l’existence de la lutte des classes… Mais aussi et surtout un propos bien dans l’air du temps qui, n’en doutons pas, plaira aussi bien aux citoyennistes d’ATTAC qu’aux fachos partisans de l’association Capital/Travail !

C’est sans doute en qualité de « marxiste » que Soral qualifie le FN de « mouvement qui évolue vers la vraie gauche, la gauche sérieuse, la gauche économique ». Dans la foulée de cette affirmation hasardeuse, Soral conseille de lire « le programme économique » du Front National. Merci du conseil, Alain ! Une petite visite sur le site du FN peut toujours servir, effectivement ! Même si – crise économique oblige – le FN passe désormais sous silence ses propositions les plus ouvertement pro-patronales (sur la Sécurité sociale, notamment), il reste encore largement assez de « matière » sur leur site pour voir que ce parti est à 100% au service de la bourgeoisie. En vrac : « libérer au maximum l’entreprise des contraintes de toute nature qu’elle subit », « libérer le travail et l’entreprise de l’étatisme, du fiscalisme et du réglementarisme », « renégociation de la durée hebdomadaire du temps de travail par branches d’activité. Permettre en particulier de ‘gagner plus à ceux qui travaillent plus’ », « simplification du Code du travail », « créer un cadre favorable à l’entreprise, notamment aux PME », « baisser la pression fiscale » et notamment l’impôt sur la fortune et l’impôt sur les sociétés, développer les « régimes de retraite complémentaire par capitalisation », « assurer un service minimum dans les services publics », « obtenir des économies budgétaires en réorganisant la Fonction publique, par l’introduction du principe de mobilité et le non-remplacement d’une partie des départs en retraite ». Ah ! c’est donc ça la « vraie gauche » ! ‘fallait y penser… Avec une telle conception de la « gauche économique », il n’est pas étonnant que Soral puisse dénoncer la « société d’assistanat » tout en continuant à se prétendre « marxiste »…

Soral affirme, à propos de la police et de l’armée : « il y a très longtemps que ces gens-là n’ont plus aucun pouvoir en France, on peut leur cracher à la gueule tant qu’on veut » et qualifie les flics de « pauvres fonctionnaires qu’ont le plus haut taux de suicide de France ». Mais il affirme par ailleurs « nous sommes dans un régime totalement policier et totalitaire […] on est dans une société intégralement policière et dégueulasse ». La France, « régime totalement policier et totalitaire »… où les flics « n’ont plus aucun pouvoir » depuis « très longtemps » ? La contradiction est évidente, mais Soral espère probablement séduire les jeunes de banlieue et une partie de l’extrême-gauche avec sa rhétorique pseudo-libertaire et anti-keuf, tout en rassurant ses soutiens (et souteneurs) d’extrême-droite avec un discours plus traditionnel sur le thème de l’autorité qui n’est plus respectée. (Au passage, nous ne saurions trop conseiller aux partisans d’Alain Soral de tester la validité des assertions de leur Grand Chef en « crachant à la gueule » de tous les flics qu’ils croisent. Avec un peu de chance, à force de coups de tonfa et de GAV, ils deviendront d’authentiques révolutionnaires.)

Il y a quelques années, Soral évoquait « l’inculte – et désormais pas drôle – Dieudonné » (Alain Soral, Abécédaire de la bêtise ambiante, Jusqu’où va-t-on descendre ?, Pocket, Paris, 2003, p. 112). Il lui reprochait notamment de ne pas oser montrer du doigt cette « ‘communauté invisible’ certes surreprésentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo » (Ibid., p. 114). « Communauté invisible », comprendre : les Juifs. Soral fait désormais liste commune avec « l’inculte » Dieudonné aux élections européennes de 2009… L’humoriste ( ?) est pourtant au moins aussi con aujourd’hui qu’en 2002, lorsque Soral écrivait ces lignes… en revanche, il est vrai qu’en matière d’antisémitisme, Dieudonné a accompli d’immenses « progrès » ces derniers temps !

Même type de revirement concernant les Arabes et/ou musulmans. Soral affirmait l’année dernière : « Aujourd’hui, on voit très bien que le Système diabolise les maghrébins. […] Vous Français arabo-musulmans et nous Français du Front National sommes diabolisés par le même système […] Toutes les saloperies qu’on raconte aujourd’hui sur les maghrébins de banlieue, sur les ‘kärchérisables’, c’est les mêmes qu’on a racontées sur Le Pen et les gens du Front National… et elles sont aussi fausses ! » … Soral souffre sans doute d’amnésie, il nous faut donc lui rappeler ses positions antérieures sur le sujet : « Leur seul espoir [aux Algériens], c’est qu’on y retourne [en Algérie]. » (Ibid., p. 15) ou « celui qui se comporte en colon, de plus en plus c’est le Beur » (Ibid., p. 99) ou : la France devient « un pays d’Anglo-Saxons névrosés envahis de Maghrébins hostiles » (Ibid., p. 124) ou encore, à propos de la situation en banlieue populaire dans les années 60 : « Les seuls qui posaient problème, déjà, c’étaient les Algériens qui se tenaient à l’écart dans la solitude, la peur, l’islam et la Sonacotra, et dont les jeunes, peu nombreux encore, foutaient déjà la merde » (Ibid., p. 40). Soral est démasqué par ses propres écrits : il fait partie de ce Système qui « diabolise les maghrébins », qui « raconte des saloperies sur eux » ! …Il est vrai qu’il a, depuis, changé radicalement de stratégie à leur égard : il espère même les incorporer à l’ « avant-garde » des bataillons d’extrême-droite : « Les premiers qui devraient se battre pour la préférence nationale, ça devrait être les Français d’origine immigrée, parce que c’est eux que [l’immigration] met le plus en danger. » Soral se plaît à répéter que le Système « divise pour mieux régner » : c’est indéniable… Tout aussi indéniable que le fait que lui-même divise pour mieux régner ! Après avoir fait des maghrébins des boucs-émissaires, il leur conseille de se retourner contre les nouveaux arrivants en France et, au passage, il se dédouane de ses propres responsabilités en accusant un « Système » (impersonnel) d’être à l’origine de leur stigmatisation.

Dans cette même optique, lors d’une conférence à Fréjus en 2008, Soral a affirmé à propos des exactions commises aux Invalides lors d’une manifestation le 23 mars 2006 : « Moi j’étais très content de voir, effectivement, le ‘bolossage’ des petits cons du CPE… Tout ça est quelque part bon signe. » Le plus amusant est que les fafs présents dans la salle ont applaudi ces propos d’Alain Soral ! Les mêmes qui, en d’autres circonstances, mettent en avant l’existence d’un racisme anti-blanc pour convaincre les électeurs d’accorder leurs suffrages à l’extrême-droite… Bonjour l’hypocrisie…

Ultime contradiction, à propos de ses opposants, Soral affirme : « ces gens-là ne vous sortent que des références des années 30 »… Or, lui-même ne se gêne pas pour « sortir des références des années 30 », en se réclamant notamment des pacifistes de cette période qui, se plaint-il, ont eu de gros problèmes après la guerre. De deux choses l’une. Ou bien les connaissances historiques de Soral sont très limitées (ce qui, après tout, n’est pas à exclure)… Ou bien il n’ose pas se réclamer trop explicitement de Jacques Doriot, Marcel Déat, Fernand de Brinon et autres « pacifistes des années 30 » qui ont été inquiétés à la Libération, non pas pour pacifisme mais… pour collaboration avec les nazis ! Soral fait parfois preuve d’un peu plus de discrétion et brouille les cartes en se faisant passer pour un « homme de progrès »…

2°) Récupération au profit de l’extrême-droite d’auteurs, de pratiques et de combats qui ne sont pas les siens

Les diatribes de Soral sont truffées de références, parfois explicites, à des auteurs qui ne sont pas d’extrême-droite. C’est bien connu : la culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale. Soral tient donc à nous faire savoir qu’il a lu Guy Debord (tout en affirmant par ailleurs qu’il est « la partie de l’œuvre de Marx accessible aux publicitaires », Ibid., p. 96 ), Jean-Claude Michéa, Michel Clouscard (référence à « l’idéologie du désir » ou dénonciation de la récupération de Nietzsche par des intellectuels de gauche), Pier Paolo Pasolini (« codes intégralement fascistes de la mode »), Pierre Clastres…

De là où ils sont, Debord, Pasolini et Clastres ne risquent pas de protester… Concernant Michéa : les thèses qu’il développe dans ses essais sont contestables, mais il n’en reste pas moins évident que c’est de manière abusive que Soral se sert d’elles comme caution à sa prose d’extrême-droite. Nous ne pouvons que vous inviter à vous faire votre propre opinion en lisant L’enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes, Impasse Adam Smith, L’empire du moindre mal, etcetera.

Quant à Michel Clouscard (dont les thèses sont, là aussi, contestables – mais, présentement, là n’est pas la question), dans une tribune libre dans L’Humanité (30 mars 2007), il a tenu à préciser qu’ « associer […] d’une manière quelconque nos deux noms [le sien et celui de Soral] s’apparente à un détournement de fonds. Il s’avère qu’Alain Soral croit bon de dériver vers l’extrême droite (campagne pour le FN). Il veut y associer ma personne, y compris en utilisant mes photos à ma totale stupéfaction. Je n’ai en aucun cas autorisé Alain Soral à se prévaloir de mon soutien dans ses menées prolepénistes. Le Pen est aux antipodes de ma pensée. » Clouscard étant décédé le 21 février 2009, gageons que le fossoyeur Soral va pouvoir reprendre tranquillement son « détournement de fonds »…

Soral se plaît également à affirmer que « Marx voterait aujourd’hui Le Pen. » Sans doute conscient que cet « argument » est trop visiblement spécieux, il prétend aussi que votent pour le FN « des branchés, des marginaux, […] des anciens d’Action Directe »… A défaut de correspondre à une quelconque réalité, cette façon de présenter l’électorat FN est bien plus sympatoche que celle qui dépeindrait les partisans de Le Pen sous les traits de bourges de la région PACA, de vieilles rentières, de boneheads alcooliques (ah ouais mais nan… eux, ‘faudrait déjà qu’ils trouvent le bureau de veaute) ou encore de petits patrons/commerçants/artisans (qui ont eu l’occasion de montrer, tout au long du XXe siècle, qu’ils constituaient le terreau de toutes les réactions).

Dans la même veine, Soral reprend à son compte le concept de décroissance, se dit « assez proche de certains écologistes ». Il évoque aussi « un processus de domination par l’intégration du flic ». Ce qui est juste, seulement voilà : ça sonne très « Mai 68 » (cf. les slogans du style « Tue le flic qui est dans ta tête. ») dont Soral est, comme chacun sait, un contempteur ! Plus fort encore, il s’imagine même rejoindre un jour « les anti-système radicaux qui vivent uniquement de récup’ dans les poubelles, et dans des endroits squattés » et il n’hésite pas à prendre la défense de Julien Coupat. Et puis quoi, ensuite ? Une apologie des black-block ? A un tel stade d’opportunisme et de démagogie, tout est possible…

Démagogie toujours, lorsque Soral justifie son soutien aux PME en disant que des « économistes marxistes » prônaient un tel soutien dès les années 90. « Économistes marxistes » que, bien sûr, il ne cite pas… Et pour cause puisque soit ils n’existent pas, soit ils ne sont pas marxistes !

Alain Soral se réclame abusivement de la « dialectique. » En fait, il ne s’agit que d’un artifice rhétorique bien commode dont il use à chaque fois que son arrivisme ou sa médiocrité intellectuelle menacent d’éclater au grand jour. Ainsi, à ceux qui s’étonnent de sa trajectoire politique, Soral répond qu’elle est « dialectique ». Et sa fâcheuse tendance à faire de Karl Marx un apôtre de l’extrême-droite est – devinez quoi ? – « dialectique » !

Notons que cette tendance à la récupération de tout et n’importe quoi va au-delà du seul Alain Soral : c’est une véritable mode à l’extrême-droite depuis quelques temps. Presque tous se disent maintenant « révolutionnaires » (en période de crise économique, ça passe mieux que « contre-révolutionnaires » ou « royalistes »… mais il s’agit de « révolutionnaires » bien particuliers : des « révolutionnaires » qui sont anticommunistes primaires, qui soutiennent les contre-réformes du gouvernement et qui agressent les grévistes). Et pendant que certains fachos se réclament de Che Guevara, d’autres découvrent les situationnistes… Des identitaires se prétendent même « enfants de la Commune et du 6 février 1934 ». Comme s’il était possible d’établir une filiation entre le premier gouvernement prolétarien de l’Histoire et une tentative de coup d’Etat fasciste ! Cela étant dit, le 6 février 34, on leur le laisse et on confirme : ils en sont bien les héritiers !

3°) Fascisme et poujadisme

Dans sa préface à Jusqu’où va-t-on descendre ?, Soral supposait que le « libéral libertaire bourgeois bohème » trouverait ses écrits « poujadistes » ou encore « fascistes » (Ibid., p.12). Eh bien, si tel a vraiment été le cas en 2002 lorsque cet essai est sorti, force est de constater que le « li-li bo-bo » – que pourtant nous n’apprécions pas – aura cette fois-là eu raison. Puisque, quelques années plus tard, Soral se vantera d’avoir écrit certains discours de Jean-Marie Le Pen. Rien d’étonnant quand on voit à quel point les thématiques fascistes et poujadistes sont au cœur de la « pensée » soralienne.

Dans une conférence de mars 2009, entre une référence à la propagandiste du IIIe Reich Leni Riefenstahl et une dénonciation de l’ « idéologie maçonnique », Soral trouve quand même le temps de se montrer choqué par le tribunal de Nuremberg (« On tue tous les nazis, parce que c’était le Mal donc on les raye de la planète terre. ») et par l’épuration à la Libération… Cette conférence se déroulait pourtant à l’initiative du Parti Populiste (extrême-droite), dont le programme mentionne le rétablissement de la peine de mort pour les auteurs de « crimes de guerre, […] assassinats, actes de barbarie, tortures d’innocents », donc on ne voit pas trop pourquoi Soral s’indigne des exécutions de nazis et de collabos (à moins qu’il ne considère pas les Juifs, les Tsiganes et autres communistes qui ont été massacrés comme de « vrais » innocents ?). Soral estime aussi que « de toute façon, le métissage c’est la violence » … Assertion guère compatible avec celle-ci, également de son « cru » : « On [le peuple français ?] est un métissage réussi puisque cohérent, lent, accepté, etcetera. » Alors, le métissage c’est la violence, oui ou non ? Comme nous l’avons vu précédemment, Soral se fiche pas mal de s’empêtrer dans ses contradictions puisqu’elles sont « dialectiques ».

Soral nous offre encore un magnifique exemple de « dialectique » quand il déclare : « quand on est marxiste, on doit fonctionner sur des concepts marxistes, quand on abandonne tout ces concepts pour se fonder sur des concepts petits-bourgeois, on se casse la gueule » avant d’affirmer que « pour faire quoi que ce soit de subversif en politique », il a plus confiance dans les « patrons de bistrot, les chauffeurs de taxi et ce qu’on appelle la petite-bourgeoisie » que dans les profs et les étudiants. Karl Marx voyait-il dans ces catégories de population une force révolutionnaire ? A-t-il prôné la dictature des patrons de bistrot ? Ou bien écrit « petits-bourgeois de tous les pays, unissez-vous » ? Soit Alain Soral a accès à des textes cachés de Marx, soit – c’est plus probable – il se sert, pour appuyer ses théories bancales, de ces mêmes « concepts petits-bourgeois » qu’il reproche à d’autres d’utiliser.

Typiquement poujadiste est la défense soralienne du « petit patron », prétendue victime de la « persécution fiscale » et de la « méchanceté des prudhommes ». Soral se livre à cet exercice en se réclamant notamment de « Michéa »… On le comprend : pour réussir la prouesse de défendre ouvertement une fraction du patronat tout en restant « marxiste-compatible », il fallait au moins la caution d’un intellectuel qui se réclame du Socialisme (et pas de la « gauche » : dans l’esprit de Michéa, ce n’est pas la même chose… c’est même antinomique)… Au passage, Soral se livre à des reproches (malheureusement !!) infondés concernant Arlette Laguiller : selon lui, dans ses discours, elle ne ferait pas de différence entre petit patronat et grand patronat… En réalité, dans ses interventions, cette réformiste patentée de Laguiller flétrit presque uniquement le « grand patronat »… comme si les autres patrons étaient plus respectables !

Soral ressort également une ruse habituelle du fascisme pour servir de « paratonnerre » à la bourgeoisie en temps de crise économique : il dénonce régulièrement et avec insistance le « capitalisme financier spéculatif » et la « finance mondiale spéculative », espérant que les exploités ne s’apercevront pas que le problème est plus global et que c’est toute la société de classe (Alain Soral compris) dont ils doivent se débarrasser. Dans « Qu’est-ce que le national-socialisme ? », texte daté de juin 1933, Trotsky remarquait déjà que « tout en se prosternant devant le capitalisme dans son entier, le petit bourgeois déclare la guerre à l’esprit mauvais de lucre. »

Cette autre sentence soralienne participe de la même logique du « paratonnerre » : « Ce monde [du marché] est porté par les élites blanches occidentales judéo-protestantes » Il s’agit ici, en réduisant le capitalisme à ses seuls partisans juifs ou protestants, d’épargner le catholicisme (dont Soral se réclame – entre mille autres « étiquettes », il est vrai !) ainsi que les Arabes et/ou musulmans dont Soral veut se faire de nouveaux alliés, convaincu qu’il est que « dans l’imaginaire politique africain ou maghrébin, c’est un type de gauche Le Pen, hein… et même d’extrême-gauche parce que c’est pas des régimes très cools là-bas. »

Au cas où vous en auriez douté, Soral manie fort bien la théorie du complot et a des talents certains en matière de réécriture de l’Histoire : « [Les Noirs] étaient issus de l’empire colonial qu’ils ne détestaient pas particulièrement d’ailleurs, en dehors de certaines élites financées souvent on sait pas trop par qui… » Comme dirait un chanteur sarkozyste : « Ah ! Le temps béni des colonies… » Eh oui, Soral, c’est bien connu : les colonisés ne détestaient pas particulièrement la puissance coloniale, cette dernière a décidé d’elle-même, spontanément et sans pression d’aucune sorte, de quitter le continent africain et, d’ailleurs, depuis la décolonisation, la France a totalement cessé de s’immiscer dans les affaires intérieures du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Tchad ou du Togo…

Enfin, dans la rubrique « comment, par la calomnie, l’extrême-droite assassine Jaurès une seconde fois », cette citation : « La position de Le Pen est très respectable et très cohérente, même sur le plan de l’immigration, du racisme, etcetera, elle est très saine, c’est une position de patriote français de gauche du début du siècle, c’est la position… il serait même à la gauche de Jaurès aujourd’hui ! » … Sûrement, oui !! Le Pen est à peu près autant à la gauche de Jaurès que l’était l’homme qui l’a abattu, Raoul Villain, qui fut membre du mouvement catholique du Sillon et du groupe d’étudiants « nationalistes » de la « Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine »…

4°) Antisémitisme

L’antisémitisme, ce socialisme des imbéciles, est très apprécié d’Alain Soral. Il s’agit, là encore, de détourner la colère populaire vers des boucs-émissaires. Mais ce brave Soral, décidemment très prévoyant, n’a pas attendu la crise économique pour distiller son poison. En 2004, déjà, il déclarait : « Quand avec un Français, Juif sioniste, tu commences à dire ‘y a peut être des problèmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-être fait quelques erreurs. Ce n’est pas systématiquement la faute de l’autre, totalement, si personne ne peut vous blairer partout où vous mettez les pieds.’ Parce qu’en gros c’est à peu près ça leur histoire, tu vois. Ça fait quand même 2500 ans, où chaque fois où ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans ils se font dérouiller. Il faut se dire, c’est bizarre ! C’est que tout le monde a toujours tort, sauf eux. Le mec, il se met à aboyer, à hurler, à devenir dingue, tu vois. Tu ne peux pas dialoguer. C’est à dire, je pense, c’est qu’il y a une psychopathologie, tu vois, du judaïsme sionisme (sic !) qui confine à la maladie mentale. » …Puis, cette année : « Il y a quand même un milliard de chrétiens qui s’excusent face à 15 millions de Juifs… C’est quand même bizarre, il a dû se passer quelque chose pour qu’on soit obligés de s’humilier à ce point là, que notre pape soit obligé de demander pardon parce qu’il y a un évêque ultra-marginal qui a dit trois conneries » Les « conneries » de Richard Williamson étant « juste », pour rappel, ses déclarations selon lesquelles « 200 000 à 300 000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz. »

Intéressante également, cette déclaration de Soral qui reprend le stéréotype, popularisé par le Protocole des Sages de Sion, du Juif fauteur de guerre : « M. Finkielkraut était pro-croate, M. Bernard Kouchner… euh… M. Cohn-Bendit… euh nan pas Cohn-Bendit… C’était Bernard-Henri Lévy, il était pro-bosniaque, ils ont chacun choisi leur camp afin d’attiser la haine et la violence. On ne sait pas trop pourquoi, ils ont dû tirer ça à pile ou face… » Au risque de décevoir Soral et ses groupies, il est important de souligner que l’anéantissement de la République fédérale socialiste de Yougoslavie a des causes multiples et complexes, n’ayant rien à voir ni avec Finkielkraut ni avec BHL. Pire encore : Finkielkraut et BHL n’auraient jamais existé que cela n’aurait strictement rien changé au sort des peuples des Balkans.

Courageux mais pas téméraire, Soral, peut-être lassé des agressions physiques et des décisions de justice défavorables, se replie la plupart du temps sur des propos plus allusifs visant « l’autre d’une telle communauté que je ne nommerai pas », stigmatisant Daniel Cohn-Bendit en tant que « parasite de la société française… qu’il insulte ! » ou affirmant : « La France [que les mecs de banlieue] n’aiment pas, je ne l’aime pas non plus… C’est la France de Bernard-Henri Lévy, je ne l’aime pas non plus. » Que l’on soit bien clairs : les personnalités auxquelles Soral s’en prend sont souvent méprisables. Seulement, bien d’autres le sont tout autant et dont Soral ne pipe pourtant pas un mot. Et il n’est pas compliqué de comprendre quel est sans doute le but – et quel sera assurément le résultat – des envolées soraliennes visant Bernard Kouchner, Alexandre Adler, BHL, Jacques Attali, Laurent Fabius, Alain Finkielkraut, Élisabeth Lévy, etcetera. Ces diatribes permettent à Soral de passer pour un type qui ose s’en prendre aux « puissants » alors qu’elles ont pour fonction objective, en ne visant que des personnalités à l’origine ethnico-religieuse (supposée !) commune, d’épargner la bourgeoisie dans son ensemble en détournant le prolétariat des approches strictement classistes.

5°) Stalinisme

Soral a gardé de graves séquelles de son passage par le Parti dit « Communiste ». Il n’hésite pas à qualifier la CGT de « réseau de résistance ou d’opposition traditionnelle » alors que cela fait au moins sept bonnes décennies que la Confédération Générale de la Trahison est un obstacle aux tentatives d’émancipation des prolétaires. Pour Soral, « tout ce qui est de l’ordre de la violence […] et de la guerre civile, c’est forcément un truc qui affaiblit la France. » Ce Soral qui s’oppose à la violence et à la guerre civile au nom du salut de la France n’a, contrairement à ses prétentions, rien d’un marxiste… mais c’est un parfait stalinien ! C’est avec ce même type d’arguments, avec cette même dévotion envers l’unité nationale que le P « C » F a, à trois reprises, saboté des situations révolutionnaires : en 1936 (Maurice Thorez, secrétaire général du P « C » F : « il faut savoir terminer une grève »), à la Libération (Thorez, toujours : « produire, produire, encore produire, faire du charbon c’est aujourd’hui la forme la plus élevée de votre devoir de classe, de votre devoir de Français » et « La grève, c’est l’arme des trusts. »), en Mai 68 (Georges Séguy, secrétaire général de la CGT : « …ce mouvement lancé à grand renfort de publicité qui, à nos yeux, n’a pas d’autre objectif que d’entraîner la classe ouvrière dans des aventures en s’appuyant sur le mouvement des étudiants. »).

Il arrive aussi à Soral de s’attaquer au « Capital apatride » et au « Capital nomade ». C’est cette même idée qu’il développe lorsqu’il affirme dans une interview que « tous les internationalistes aujourd’hui sont des gens de droite, par essence, tu vois… » Notons en passant que, trois minutes plus tôt, dans cette même interview, il affirmait : « Je ne crois pas à l’essentialisme, les gauchistes essentialistes m’emmerdent, ce sont des crétins et des petits cons ». Pour en venir à ce que révèle, sur le fond, cette citation, Soral – ce « crétin » et ce « petit con » d’essentialiste (ce sont ses termes) – reprend à son compte la vieille antienne stalinienne qui affirme que, par opposition au Capital qui n’a pas de frontières, qui est « cosmopolite », les travailleurs se doivent d’être nationalistes. C’est ballot : Soral le stal’ a oublié que le Manifeste du parti communiste se termine par un appel à l’union des prolétaires de tous les pays…

6°) Apologie de régimes répressifs

Il n’y a pas besoin de creuser bien longtemps pour s’apercevoir que Soral est contre-révolutionnaire : il suffit de regarder quels régimes et quels chefs d’Etat il admire ! Saddam Hussein (entre autres) est rangé par ses soins dans la catégorie des « chefs d’Etat locaux de puissances alternatives ». Alternatives à quoi ? Sûrement pas au capitalisme, en tout cas ! Le premier fait d’armes de Saddam Hussein est la participation à une tentative d’assassinat, en 1959, du général et Premier ministre marxisant Abdul Karim Qasim qui, l’année précédente, avec d’autres militaires, avait renversé la monarchie iraquienne. Une fois arrivé au pouvoir (avec le soutien des Etats-Unis), à la tête du parti Baas, Saddam Hussein a réprimé férocement ses opposants, notamment les membres du Parti Communiste Irakien (ce qui n’a pas empêché Moscou de continuer à soutenir le régime baasiste… ça en dit long sur la teneur en socialisme de la bureaucratie stalinienne).

Soral fait également l’apologie de Poutine, ex-membre du KGB et bourreau du peuple tchétchène qui, en fait d’« alternative », a surtout parachevé le rétablissement du capitalisme privé en Russie (ouverture à la concurrence du fret ferroviaire, baisse du taux d’imposition sur les sociétés…) et restreint les déjà peu nombreuses libertés démocratiques dont bénéficiaient les Russes ( journalistes assassinés, opposants emprisonnés, désignation par le Président et non plus élection des gouverneurs des sujets de la Fédération de Russie, grande impunité accordée aux membres des groupes fascistes/néonazis qui commettent de nombreuses exactions).

Autre objet d’admiration de Soral : la République islamique d’Iran, régime théocratique où les militants des organisations de gauche ont été exécutés par milliers suite à la contre-révolution islamique et où les minorités (kurdes, arabes) sont soumises à de multiples brimades. Ce régime qui tente de fédérer sa population autour de discours hostiles à l’Occident, aux Etats-Unis, à Israël, sait pourtant miser sur plusieurs lièvres à la fois : dans les années 80, il n’a pas hésité à acheter des armes aux Etats-Unis (qui se sont servis de l’argent récolté grâce à ces ventes pour financer une guérilla d’extrême-droite au Nicaragua : c’est la fameuse affaire Iran-Contra) et à Israël. Les dirigeants iraniens sont également ravis de la décision des Etats-Unis et de la dictature européiste de classer comme organisation terroriste l’Organisation des Moudjahiddines du Peuple Iranien (OMPI), et ils ont sûrement vu d’un bon œil les perquisitions visant l’OMPI opérées en France en 2003. La « lutte contre le terrorisme » (c’est-à-dire, en réalité : le terrorisme d’État) est décidemment sans frontières…

7°) Arrivisme et haine de classe

Soral qui reproche à BHL, Finkielkraut, Cohn-Bendit, etcetera (voir 4°)) leur capacité à retourner leur veste n’a peut-être pas tort sur le fond… Mais il est très mal placé pour parler, sa propre trajectoire politique étant marquée par de nombreux retournements de veste. Après avoir adhéré au mouvement punk, il rejoint le P « C » F. Il finit par quitter ce parti dans les années 90, une fois que l’Union Soviétique s’est cassé la gueule et qu’il s’est rendu compte – soixante ans après tout le monde, mais mieux vaut tard que jamais – que le P « C » F n’est pas révolutionnaire. Il qualifie son Abécédaire de la bêtise ambiante, paru en 2002, de « national-républicain » et paraît alors proche de Jean-Pierre Chevènement. Passade de courte durée puisqu’il se rapproche ensuite à grandes enjambées de l’extrême-droite, jusqu’à rejoindre l’équipe de campagne de Jean-Marie Le Pen en vue des présidentielles de 2007. Mais il est vrai que, dans l’interview où il annonçait son rapprochement avec le FN, Soral affirmait que, faisant cela, il rejoignait un parti « qui pèsera demain 25% minimum » (forcément, puisque « Le Pen, c’est le plus grand résistant au Système de France » !!). Quelle déception au soir du premier tour des présidentielles quand Le Pen, doublé sur sa droite (extrême) par un Sarkozy vraiment très décomplexé, n’obtient « que » 10,44% des voix. Pas grave, Soral a l’explication : « Le Pen mérite la France, mais je ne suis pas sûr que la France et les Français tels qu’ils sont aujourd’hui méritent Le Pen. » Dit plus clairement : les Français sont des cons. Venant de quelqu’un qui passe son temps à glorifier démagogiquement le « Peuple » et la « Nation », c’est plutôt cocasse… A l’échec du FN aux présidentielles vient s’ajouter l’échec, plus net encore, des municipales en 2008, ce qui fait que Soral doit commencer à se demander s’il a misé sur le bon cheval (blanc).

Soral annonce finalement son départ du FN le 1er février 2009, le parti n’ayant daigné lui proposer, en vue des élections européennes, qu’une place d’honneur sur la liste en Ile-de-France. Une simple place d’honneur à lui, Alain Soral, lui qui est « rebelle depuis l’âge de seize ans », vous vous rendez compte ?!? Comme l’aurait dit une de ses défuntes icônes staliniennes : c’est un scandÂÂÂÂle ! Mais puisqu’il ne veut surtout pas sombrer dans l’oubli et qu’il tient à faire parler de lui à tout prix, Soral se contente finalement d’une place de numéro 5 sur la liste antisém… pardon… « antisioniste » de Dieudonné. On ne sait jamais, dès fois que… Après tout, « les gens sont tellement cons, ils en redemandent… » et puis « un salarié, c’est comme un enfant ». Alors, qui sait ? Ces ânes-là iront peut-être voter…

Le grandissime Soral qui, lui, n’est ni un con ni un salarié, chie sur la Star Academy, les émissions d’Arthur, celles de Stéphane Bern… Le hic c’est que Soral n’a jamais hésité à aller faire la promo de ses bouquins de merde chez Thierry Ardisson ou Evelyne Thomas ! Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais… Soral semble paniqué à l’idée de retomber dans l’anonymat : « Si vous ne faites pas ce qui faut, vous êtes progressivement marginalisés, c’est-à-dire vous ne passez plus dans les grands médias, vous êtes un peu mal vus […] On voit bien ceux qui peuvent se maintenir et ceux qui sont marginalisés, et pourquoi […] Et cette marginalisation elle est bon… au niveau des médias évidemment, c’est-à-dire on est disqualifiés, on n’est plus invités, etcetera… Moi on voit très bien que j’passais beaucoup dans les émissions mais à un moment donné on n’m’a plus vu […] d’ailleurs les gens ne se posent même pas la question ‘tiens, on ne vous voit plus !’ » C’est qu’il doit également se demander comment il va faire pour écouler ses daubes fascistoïdes si, par malheur, il se voit privé de l’accès aux principaux médias et de la notoriété qui va de pair… Aiguillé par son ambition sans scrupules, Soral saura, s’il le faut, changer une énième fois son fusil d’épaule, trouver de nouveaux compagnons de route et de nouvelles tribunes d’où il pourra dégueuler sa prose pseudo contestataire qui, en fait, nuit exclusivement au prolétariat. A moins que ce dernier ne lui en laisse pas l’occasion…

sour­ces :

- Alain Soral, Abécédaire de la bêtise ambiante, Jusqu’où va-t-on des­cen­dre ?, Pocket, Paris, 2003

- inter­view d’Alain Soral après qu’il ait annoncé qu’il rejoi­gnait l’équipe de cam­pa­gne de Jean-Marie Le Pen, fin 2006 (http://www.dai­ly­mo­tion.com/search/a… )

- inter­view d’Alain Soral suite au pre­mier tour des der­nières pré­sid­enti­elles, 22 avril 2007 (http://www.dai­ly­mo­tion.com/rela­ted/… )

- Alain Soral, confér­ence à Fréjus, 23 mai 2008 (http://www.dai­ly­mo­tion.com/rele­vanc… et http://www.dai­ly­mo­tion.com/rele­vanc… )

- Alain Soral, confér­ence « Vers la gou­ver­nance glo­bale » à l’invi­ta­tion du Parti Populiste, 9 mars 2009 (http://www.dai­ly­mo­tion.com/rele­vanc… )



Source : http://forum.anarchiste-revolutionnaire.org/viewtopic.php?f=76&t=4319&start=0
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Aegis



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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeMer 18 Déc 2013 - 16:59

Luctix tu confonds libéral et libertaire.
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Sunshia

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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeJeu 19 Déc 2013 - 10:57

J'ai tendance à mettre Soral et Dieudonné dans le même sac. Soral a plein de défauts, il suffit de l'écouter pour s'en apercevoir.

Mais pour la petite histoire, j'ai commencé à apprécier cet homme le jour où il me choqua et me dérangea dans l'une de ses vidéos. Puis en prenant un peu de recul et en y réfléchissant, je compris qu'il me déragea parce qu'il avait raison sur ce point et que cela remettait en question ce que j'avais toujours "cru" (car il s'agit bien de croyance).

Soral et Dieudonné sont des hommes courageux, car malgré toutes les menaces et attaquent qu'ils peuvent subir, ils continuent leur combat contre l'impérialisme.
Ils ont fait quelque chose de "merveilleux" à mon sens, c'est donner du patriotisme aux jeunes de banlieues.

Le point de vue de cette homme est plutôt intéressant :
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeJeu 19 Déc 2013 - 14:44

Oui, plutôt intéressant, SUNSHIA, merci pour ce partage.

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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeJeu 20 Fév 2014 - 20:52

Citation :
L'imposture soralienne

Soral, le petit soldat de l’« empire »

Publié le 18 février 2014 par Malik Tahar-Chaouch, Membre du PIR




Le titre de l’ouvrage Comprendre l’empire d’Alain Soral confine à la publicité mensongère : présenté comme un réquisitoire contre l’« empire », dont il éclairerait les rouages secrets, il constitue plutôt une défense acharnée du nationalisme français et donc de l’impérialisme occidental, laquelle multiplie – à ses fins – les confusions, les mystifications et les fausses pistes. En fait, son discours est surtout inspiré par la sauvegarde du pouvoir blanc, pilier de l’impérialisme, à partir d’une représentation chimérique de la « nation » qui s’opposerait à la mondialisation et, concrètement, aux effets sociologiques de l’immigration sur la France. En prétendant unir les français de toutes origines contre les complots ourdis dans l’ombre des réseaux de l’oligarchie mondiale, il cherche surtout à les soumettre à son idéologie national-raciste.





Et un tel projet implique forcément de dresser les descendants de l’immigration postcoloniale[1], convertis en patriotes, face aux militants impliqués dans les luttes décoloniales et sociales, ce à quoi Soral ne manque pas d’œuvrer. Sous ses apparences rebelles et contre-hégémoniques, l’homme nous apparaît donc, au contraire, profondément cramponné à l’ordre social dominant. C’est pourquoi nous ne débattrons pas ici des thèses trompeuses de ce livre, ainsi que de tout ce que Soral a pu dire ou écrire ailleurs[2]. Nous chercherons plutôt à démonter ses motivations idéologiques et à explorer leurs ressorts politiques et sociaux.



Empire, impérialisme et Etat-nation                                          

Soral n’est pas le seul à recourir à la notion d’empire, puisqu’elle est notamment au centre du retentissant ouvrage de Negri et Hardt[3]. La première supercherie consiste à croire que Soral aurait inventé la notion ou même qu’il en serait un des principaux « théoriciens » (très entre guillemets). Or, si elle s’adapte mieux aux motivations idéologiques de Soral que le concept d’impérialisme, il la détourne allègrement et la réduit à l’état de faire-valoir de ses fables.

Tandis que le concept d’impérialisme, lui, met l’accent sur le rôle primordial des États-nations dans l’expansion du capitalisme, la notion d’« empire » – telle que la définissent Negri et Hardt – déplace la perspective vers le pouvoir des multinationales et l’existence d’une gouvernance mondiale qui ne serait reliée à aucun État-nation en particulier, même si certains d’entre eux y occupent une position privilégiée. Toutefois, la façon dont ceux-ci envisagent  l’empire s’inscrit dans la trajectoire marxiste de la critique de l’impérialisme. Face au vieil impérialisme, qui était un prolongement de l’État-nation, l’Empire s’imposerait comme un mode supranational de gouvernance de la société capitaliste mondialisée, au travers de régulations et coercitions monétaires, financières, commerciales et militaires, ainsi que des instruments de circulation, communication et langage qui débordent l’autonomie des États-nations comme centres de décision politique.

Soral, lui, affirme défendre la souveraineté de l’État-nation contre la gouvernance mondiale, mais en renvoyant à une tradition nationale au passé mythifié qui servirait l’intérêt commun contre les dérives oligarchistes des élites financières et politiques, nationales et mondiales, fortement liées au « lobby juif ». Or, Negri et Hardt ne perdent pas de vue la généalogie de la nouvelle gouvernance dans le vieil impérialisme, ni n’en réduisent l’analyse historique et sociale à de vagues considérations sur le pouvoir d’influence de « réseaux maléfiques ». Pour eux, si le glissement du vieil impérialisme vers l’empire implique une reformulation des résistances politiques et des luttes sociales[4], celles-ci ne sauraient consister en une actualisation des vieux mythes nationalistes contre l’idéologie libérale des Droits de l’homme, puisque ceux-ci se situent dans une même matrice bourgeoise et occidentale (et on sait, en ce sens, le mépris de Negri pour l’Etat-nation). En contrepartie, les élucubrations idéologiques de Soral agencent à sa guise les éléments qu’il projette dans la notion : simplification extrême des problèmes sociologiques, digressions historiques baroques et délires complotistes qui n’ont d’autre motivation que de justifier son fétichisme de la nation et le romantisme halluciné de son idéal civilisationnel « helléno-chrétien ».

Au-delà de l’usage abusif qu’en fait Soral, les limites de la notion et du rôle secondaire qu’elle assigne aux États-nations et à la classe ouvrière dans la phase actuelle de l’expansionnisme capitaliste ont d’ailleurs été soulignées par maintes critiques à l’ouvrage de Negri et Hardt[5]. Néanmoins, Comprendre l’empire ne saurait être pris en compte dans ce débat (« empire ou impérialisme »), tant il est éloigné des exigences analytiques et critiques qu’il suppose.

L’ouvrage s’apparente davantage à une vulgate « théologique » (quoique le terme soit aussi trop flatteur), où les forces du mal et du bien s’affrontent dans une arène imaginaire qu’à une réflexion historique et sociologique sur la domination et ses implications réelles. Tout n’y est qu’affaire de morale. Dans la préface de Comprendre l’empire, Soral n’hésite d’ailleurs pas à évoquer  la « bonne volonté » qui motive ses écrits, non sans son habituelle, naïve et impudique égolâtrie : « Quant à la motivation de l’auteur, le pourquoi d’une telle prise de risques pour si peu d’adhésion — domination impériale oblige —peut-être son envie d’entrer dans la légende plus forte que celle d’entrer dans la carrière ? L’ivresse de la vérité qui finit par s’imposer comme une religion ? Cet ennui mortel aussi qu’on ressent à force de ne côtoyer dans l’Olympe que des salauds, des soumis et des cons. En résumé, une tournure d’esprit qui me dépasse, mais qui fait que je ne parviens pas, malgré les leçons de la vie et les déceptions, à me résoudre comme tant d’autres laissés sur le bord de la route, à ce cynisme d’élite qui conduit au mépris du peuple et du bien commun. » (Comprendre l’empire, p. 7) Il récidive dans un dialogue avec Naulleau, récemment publié : « On  est tout simplement dans la volonté d’exactitude et de sérieux,  la volonté du bien. » (Dialogues désaccordés, p. 57). Cela en dit déjà long sur la mégalomanie bouffonne du personnage, qui a donc claqué la porte de l’Olympe pour faire don de sa charmante personne au peuple implorant…

On sourira aussi bien sûr à l’évocation de son sérieux, de son honnêteté et de son désintéressement. La « droite des valeurs » et la « gauche du travail » nous dit-il. Pourtant, la critique qu’il développe n’a rien de véritablement « sociale » puisque elle s’opère à travers le prisme de sa pure morale subjective. Il ne s’agit, finalement, que de braves travailleurs et honnêtes citoyens (toutes classes confondues) spoliés par la machinerie infernale d’élites sans scrupules, dominées par le pouvoir de l’argent, l’américanisation infernale et la  « juiverie » transnationale (trotskystes et autres gauchistes cosmopolites inclus), en attente d’un homme providentiel qui viendrait les unir dans un vaste élan de solidarité nationale. On est à des années-lumière de Marx et plutôt dans un registre néofasciste. La critique du capitalisme y est vidée de toute substance sociale. Les catégories « haut/bas », « système/antisystème », « élites/peuple » sont dociles à toutes les mystifications, en réduisant les contradictions sociales et en écartant les agents des luttes, au profit de mirages populistes, en réalité solidaires des structures de domination, en ce cas capitalistes, impérialistes et racistes.

Bien que Soral s’emporte contre le « moralisme en carton-pâte » de la gauche des élites – de cette gauche « bien-pensante » qui a troqué les luttes ouvrières pour ses comédies sociétales – il se situe, en fin de compte, dans le même ordre moral du discours, au détriment des véritables enjeux sociaux des luttes. Si son racisme (mal dissimulé[6] sous le verni des appels à l’unité de tous les « patriotes de bonne volonté ») est le miroir du racisme non-assumé de cette gauche, lequel a triomphé dans toute l’étendue du champ politique blanc (ce qui revient donc à soigner le mal par le mal), les dérives oligarchiques des partis de pouvoir ne doivent pas faire oublier que le Front National, dont Soral est un rabatteur, s’inscrit pleinement dans les logiques « systémiques » qu’il feint de dénoncer. On a d’ailleurs l’exemple de la Hongrie, où ultranationalisme et mondialisation néolibérale font bon ménage.

Pour Soral, ce serait l’antiracisme de la gauche qui aurait empêché « l’intégration des immigrés » (et « diviser le peuple de France ») et non le racisme qui sévit en France, puisqu’il serait fictif ou périphérique. Pourtant, l’antiracisme moral de la gauche a justement réduit le racisme à une commode affaire de préjugés individuels et périphériques (de « bêtise humaine »), en lui déniant tout caractère structurel. Il a surtout consisté à neutraliser l’émergence d’un antiracisme politique, à vocation populaire, qui aurait pu combattre le racisme institutionnel, sur lequel « bien pensants » et extrême droite se rejoignent. En ce sens, cet antiracisme s’est surtout distingué par son idéologie intégrationniste. Si l’ordre républicain a été discriminant, hiérarchisant et excluant (donc racialisant), c’est dans ce cadre paternaliste. S’il s’est accompagné d’une dérive néolibérale, celle-ci a aussitôt imposé la division entre nationaux et immigrés au cœur du champ politique français, contribuant ainsi à la montée du Front National. Cela a non seulement contribué à exclure des pans entiers de l’immigration de la citoyenneté, mais a créé des citoyens de seconde classe parmi ses descendants. La stratégie n’a pas été une « diversion antiraciste », comme le soutient Soral, mais une offensive libérale et républicaine, à caractère antipopulaire et raciste, dans la trajectoire de l’histoire coloniale de la France.

Le patriotisme soralien est un sous-produit radical de cette évolution et s’inscrit également dans une perspective intégrationniste, d’où son empressement à présenter l’antiracisme de gauche sous l’angle du « différentialisme » et à le définir comme l’imposture de l’antiracisme plutôt que comme un antiracisme d’imposture. L’intégrationnisme repose sur le rôle classificateur des populations par l’État-nation, en même temps excluant et digestif, hégémonique et dispensateur des privilèges. En cela, même s’ils se concurrencent par ailleurs, l’universalisme chauvin des Droits de l’homme (ou plutôt de l’homme blanc) et le discours de légitimité autochtone de la prétendue « tradition française » (quand elle se découvre une vocation universelle) ne divergent pas. En réalité, la racialisation et les dispositifs intégrationnistes (ou assimilationnistes) ne constituent pas deux alternatives ; ils sont les deux faces complémentaires d’un même processus postcolonial, aux expressions idéologiques variées qui en combinent diversement les éléments.



L’empire flottant et le problème (pas trop) caché de l’immigration

Dans cette perspective, Soral a pris très au sérieux l’idée selon laquelle l’empire – autonomisé des États-nations – serait « sans lieu ». Il est tellement sans lieu qu’il flotte, au grès des fantaisies de l’affabulateur, pour se vider de toute matière politique, sociale et idéologique. L’empire que Soral envisage, c’est son empire à lui, l’empire façonné à la mesure de ses désirs et de ses chimères. Certes, il renvoie bien à des éléments de réalité : le pouvoir financier, les oligarchies mondialisées et tout ce que le sens commun n’a pas de mal à identifier. Cependant, il ne confronte ses superficielles observations à aucune conceptualisation historique et sociologique qui permette de dire quoi que ce soit de véritablement critique et contre-hégémonique sur cet « empire ». La raison en est simple : il en défend les piliers, et tout particulièrement l’hégémonie blanche, indissociable de l’expansion du capitalisme.

C’est bien dans cette logique qu’il se débarrasse du fardeau du colonialisme qu’il réduit à une trahison périphérique (un détail de l’histoire, entendons-nous). Mais une trahison marginale aussitôt compensée par ce qui est pour lui un plus grand leurre encore : les luttes de libération nationale qui bien entendu ne menaçaient pas ou plus le pouvoir. Rien ne le fait davantage jouir que de minimiser la lutte algérienne pour l’indépendance, non pour déconstruire le « roman national » algérien (et ses confiscations), comme il s’empresse de l’affirmer, mais pour délégitimer tout approfondissement des luttes anticoloniales (avec le désir à peine dissimulé d’une recolonisation). En revanche, sa pseudo-déconstruction du « roman national » français consiste à glorifier les symboles éternels d’une France totalement fantasmée. Finalement, en soulignant exclusivement les implications paradoxales de l’idéologie des Droits de l’homme dans le processus colonisateur, il ment par omission. Il y occulte le rôle central du nationalisme (et de ses agents « civilisateurs », autant issus du catholicisme militant que de la mouvance républicaine) et, pour cause, il en est un zélé continuateur. Comme toujours, il réécrit l’histoire à sa guise, en la falsifiant avec des affirmations partielles et inexactes, voire complètement invraisemblables.

Et de tout cela, il parvient à extraire – sur des bases forcément biaisées - l’impératif d’unité nationale afin de construire un sens commun – foncièrement néocolonial – autour duquel il s’agirait d’unir tous les patriotes, fussent-ils Noirs, Arabes ou Musulmans (En somme, des issus de l’immigration bien oublieux et on ne peut plus aliénés).

Au départ, il assume les mêmes postulats que ceux qui, à l’intérieur de l’extrême droite, envisagent l’immigration comme une menace démographique: il s’insurge contre le mélange des cultures et des races (puisque cela produirait de l’acculturation et nuirait aux solidarités sociales) ; il définit l’immigration comme une intrusion planifiée contre la population française, qui menacerait jusqu’à son existence[7]. Dans le même ordre d’idées, il reprend la distinction entre les « français issus de l’immigration » (exogènes, intrus) et les « français de souche » (autochtones, légitimes). Néanmoins, il diverge sur la méthode : tandis que certains courants de l’extrême-droite sont engagés dans une croisade frontale contre l’immigration et ses descendants, Soral plaide généreusement pour la « rédemption patriotique » des « échappés des couilles de leurs pères » (on peut y voir une appropriation très soralienne du thème de la « chute » ou du « péché originel ») [8]. En ce sens, aux « islamoracailles », horriblement hybrides, il oppose les « musulmans patriotes », c’est-à-dire les bons français et bons musulmans, dont il s’adjuge le monopole de la définition (comme d’autres ont leurs « bons arabes »).

Il prétend ainsi faire face au complot des réseaux de l’oligarchie mondiale qui, après avoir fomenté l’immigration contre la France, alimenteraient maintenant le « choc de civilisations » et les divisions interethniques à l’échelle mondiale et française pour mieux asseoir leur pouvoir. S’il s’insurge donc autant contre les « communautarismes » et le « racialisme » (dont celui de la mouvance identitaire de l’extrême droite), ce serait pour éviter les polarisations induites par ce complot. Il n’en considère pas moins que le communautarisme blanc est légitimement maître chez lui. Pour cette raison, il n’existerait aucune problématique postcoloniale en France, puisque celle-ci renvoie à l’autochtonie et les autochtones, en France, sont les « français de souche ». La catégorie d’indigène deviendrait automatiquement impertinente, en même temps qu’elle constituerait une impasse victimaire. Pour les populations d’origine immigrée, la voie patriotique serait, au contraire, la seule issue du ghetto où elles auraient été enfermées par l’imposture antiraciste. Jolie inversion : la racialisation serait le fait des racialisés et non celui du racisme ! Et afin de boucler la boucle, il les exhorte à se démarquer de l’immigration et même à la combattre, en embrassant la cause du « peuple de France ».

Or, son idéal de « solidarité nationale » est subordonné à la légitimité autochtone qui désarme, à son profit, toute considération critique sur la domination raciale et entrave les solidarités entre les populations racialisées. S’il se déclare horrifié par la perspective d’une « troisième guerre mondiale » instrumentalisée par la « juiverie transnationale » (il connaît ses classiques), il semble aussi surtout habité par une sorte de panique démographique, face aux velléités (à domestiquer) des « barbares » pour bousculer l’ordre social. En ce sens, il soustrait le caractère égalitaire de libération du combat anticolonial, en le définissant principalement comme un combat autochtone. Il peut ainsi construire une équivalence entre les luttes anticoloniales et l’injonction frontiste – « la France aux Français », alors que celle-ci se fonde sur le principe exactement inverse de domination et de hiérarchisation des populations, à partir des critères essentialisés d’autochtonie, d’identité, etc. Cela lui permet, non seulement de nier la réalité postcoloniale de la société française, mais aussi de brouiller les rapports entre cette réalité et le néocolonialisme externe. En effet, le discours de légitimation citoyenne par la francité en appelle, sur son propre territoire, au même principe hégémoniste que a justifié la colonisation et perpétué l’impérialisme. De la sorte, il légitime TOUT le colonialisme et TOUT l’impérialisme (et indirectement le sionisme). Il n’y proclame pas seulement le communautarisme blanc « maître chez lui », mais « maître » tout court. Il opère une inversion hautement perverse : ceux qui défendent la légitimité des populations postcoloniales pour transformer la France seraient des « esclaves » ; et ceux qui se soumettent aux injonctions patriotiques, avec tout ce qu’elles ont de dévalorisant pour eux, seraient des hommes libres. Soral offre ainsi une égalité illusoire, dont le caractère rédempteur contient la négation, et une fausse réconciliation, en échange de reniement.

Cela explique en partie pourquoi sa critique superficielle, opportuniste et peu convaincante du colonialisme porte principalement sur ses effets migratoires, et qu’elle s’accommode si bien de son alliance avec les mouvances d’extrême droite, nostalgiques de l’Algérie française – en commençant par l’ex-tortionnaire, Jean-Marie Le Pen, lequel constitue pour lui une sorte de figure paternelle. Il attribue à ce dernier une générosité fantaisiste, durant la guerre d’Algérie, qui aurait consister à proposer de faire des « musulmans » (terme, rappelons-le, à connotation raciale) des citoyens  français, mais sur une base incontestablement raciste et uniquement pour sauver l’Algérie française. Sa trajectoire postérieure témoigne suffisamment de la nature exacte de cette « générosité ». Soral fait aujourd’hui une proposition équivalente, tout aussi piégée, qui consiste à enrôler les populations postcoloniales dans l’entreprise nationaliste de l’extrême-droite, tandis qu’elle en sont objectivement et très concrètement la cible.

En effet, il va sans dire que l’issue de l’illusoire bataille idéologique entre les tendances identitaires et la tradition antisémite de l’extrême-droite est jouée d’avance. Quoique celle-ci ne soit pas homogène et qu’elle soit traversée par des fortes tensions, les postulats partagés par ses différents courants sur l’immigration et ses descendants, certes sous des modalités diverses, font clairement pencher la balance contre eux. Sans aucun doute hantée par des pulsions génocidaires et des désirs d’expulsion massive, pas  forcément assouvissables, l’extrême droite est de toute façon porteuse de régressions profondes pour les populations postcoloniales. On y décèle facilement un projet larvé d’apartheid qui radicalise largement les effets d’exclusion du pacte républicain. De fait, pendant que Soral joue son rôle de rabatteur vers le FN et de diviseur des populations postcoloniales autour de l’antisionisme, le rapprochement de membres du FN et de l’extrême droite avec le sionisme est palpable[9]. Bien entendu « Égalité et Réconciliation » ne garantit pas le service après-vente auprès des « musulmans patriotes » engagés dans sa démarche.

Et fait, le problème de Soral ne réside pas dans les effets supposés que l’immigration aurait eus contre les solidarités populaires (où, au passage, il inverse complètement les responsabilités) et sur l’économie nationale, mais dans le fait-même de l’immigration qui, selon lui, « pourrit l’ambiance ». Une critique véritable du capitalisme et de ses effets migratoires et sociaux devrait se solidariser avec elle, et notamment s’opposer à la fonction des États dans la classification, régulation et répression des populations réduites à l’état de marchandises[10]. Plutôt que de défendre une identité nationale fictive, menacée par les effets prétendument combinés du capitalisme et de l’immigration, et d’opposer entre elles les populations paupérisées, elle s’attacherait, au contraire, à établir l’étroite solidarité entre l’expansionnisme capitaliste et les intérêts nationaux, entre l’impérialisme (notamment sous ses formes coloniale et néocoloniale) et le racisme, dont la matrice mondiale et étatique, libérale et nationaliste a été, à l’intérieur de la France même, le véritable vecteur de la dégradation des cultures et solidarités populaires, ainsi que de la violence sociale.

En ce sens, il ne fait aucun doute que la solidarité très faussement exprimée avec la souveraineté des peuples d’ailleurs – du Venezuela aux pays arabes (où le statu quo semble lui convenir) – contre le capitalisme mondialisé ne répond qu’à un intérêt domestique. Déjà affligé par la déstabilisation économique de la France, Soral ne pourrait que déplorer les coûts d’un effondrement de l’hégémonie occidentale et de recul du néocolonialisme, dont la France, son système actuel et ironiquement les propres fables soraliennes dépendent. L’évidente contradiction est là : on ne peut se déclarer contre l’« empire » et même contre ses effets en France, sans lier ses propres combats et intérêts au destin des peuples et agents qui luttent contre l’impérialisme. Et cela implique inévitablement une inversion de perspectives sur la position de la France dans le monde et sur les enjeux véritables des luttes intérieures. Le « soulèvement des nations », tel que Soral l’oppose à la thèse néoconservatrice du « choc de civilisations » (dont il partage de nombreux présupposés), vient, par une voie détournée, à la rescousse de l’hégémonie blanche au sein de la société française. Pour cela, tout ce qui contrarie son idéologie national-raciste est abusivement classé dans le rayon « racialiste » du « choc de civilisations ». C’est certes une trahison des luttes populaires, internes et externes. Mais ce n’est pas le souci de Soral. Son véritable souci, c’est LA France.



Le complot « judéo-maçonnique » et le leurre de l’antisionisme

Dès lors qu’il n’existe plus d’« empire », sinon des vagues notions de « puissances de l’argent » et de « réseaux oligarchiques », il faut bien remplir l’espace vide. Soral prévient Naulleau : il ne s’attaque pas à des abstractions conceptuelles, mais à des personnalités, groupes et réseaux tout-à-fait concrets. En réalité, il substitue un pouvoir occulte élucubré à la conceptualisation concrète de la domination qui l’obligerait à renoncer à tous ses délires. Et pour cela, il a su trouver une figure qui puisse fédérer tous les supplétifs qu’il espère clientéliser, en reprenant un thème classique de l’extrême-droite : le complot judéo-maçonnique, abominablement cosmopolite et traître aux nations. Certes l’« empire » a aussi un goût américain, mais le « juif » y tient de toute façon une place de choix, vers laquelle tout semble converger.

Partant, Soral a donc fait une découverte merveilleuse qui marquera sans aucun doute l’histoire de la « pensée » française : « le juif existe ». Pourtant, dans le contexte français actuel et à différence du vieil antisémitisme européen, l’antisémitisme doctrinaire de Soral n’a pas véritablement de conséquences pratiques. Le « juif » y est un objet flottant, comme il l’est dans les discours philosémites qui dénoncent l’« antisémitisme des banlieues ». Son actualisation du vieux fonds antisémite de l’extrême droite française consiste plutôt à canaliser les populations postcoloniales vers l’extrême-droite, au travers d’un pseudo-antisionisme, tout en dissociant soigneusement le sionisme de l’hégémonisme blanc et de l’impérialisme occidental, c’est-à-dire en le réduisant à un « communautarisme juif » infiltré dans les instances dirigeantes françaises.

Or, s’il existe une « religion de la shoah », il faudrait se demander ce qu’on y défend vraiment : le « judéocentrisme » ou l’Occident ? De ce point de vue, le sionisme doit être avant tout défini comme un projet colonialiste qui a été le vecteur du « blanchissement » des « juifs » (notamment en Europe), devenus alliés de leurs ex-bourreaux. Dans la lignée de l’antisémitisme européen, le sionisme a transfiguré l’identité juive. Theodor Herzl, son précurseur, en avait d’ailleurs fait la promesse, comme dans cette citation célèbre: « Pour l’Europe, nous formerons là-bas un élément du mur contre l’Asie ainsi que l’avant-poste de la civilisation contre la barbarie. » En l’ignorant, on se permet de nouveau d’absoudre la France et l’impérialisme occidental de leurs responsabilités fondamentales dans la colonisation israélienne et leurs autres entreprises impérialistes. Pourtant, la colonisation de la Palestine a autant été une entreprise sioniste qu’elle a servi les desseins impérialistes (ce qui aide à comprendre leur « docilité » face au lobby sioniste). Mais pour Soral le stratagème est autre : il s’agit de piloter les populations postcoloniales (elles, bien calées dans le viseur de l’extrême-droite) contre un ennemi soi-disant omniscient, responsable de tous les maux de la terre, afin de ne pas contrarier ses rêves d’unité patriotique et le salut de sa France. Cet ennemi n’est pas tant le sionisme (vidé de contenu historique) mais la figure fantasmagorique du « juif » qu’il leur jette en pâture[11].

En clair : l’« empire », tel que Soral le radote, a pour vocation de rabattre les descendants de l’immigration et « musulmans patriotes » dans les rangs de l’impérialisme réel, dans les rangs de la France immaculée, innocente victime entraînée malgré elle dans le soutien au sionisme. Que l’impérialisme français ait précédé l’invention du sionisme, que les britanniques – autre puissance coloniale – aient créé les conditions de la colonisation israélienne, que les États-Unis lui aient apportée un soutien inconditionnel, cela ne peut être dû qu’aux « réseaux sataniques » du complot « judéo-maçonnique », certainement pas à l’affinité objective entre l’impérialisme occidental (où la France est bien davantage qu’un sous-traitant des États-Unis) – aux racines chrétiennes et bourgeoises – et le sionisme. Le fait que des tendances de l’extrême droite française se rapprochent du sionisme serait-il aussi le signe de leur soumission au sur-influent « communautarisme juif » ou ne serait-ce pas, plutôt, la conséquence d’une même affinité, face à une « menace » démographique considérée plus pressante ? Bref, il semblerait bien que les populations postcoloniales soient autant l’enjeu que la cible de cette opération, comme elles le sont de la « sionisation » de la France.



La trinité Nation-Peuple-Tradition contre le « luttisme »

De ce point de vue, Soral ne déteste rien autant que ce qui pourrait s’opposer dialectiquement à ses désirs d’unité autour du mirage de la cause patriotique : ce qu’il appelle le « luttisme »[12], forcément manipulé et dupe. Il opère, en ce sens, une inversion qui est la clé de tout son discours. Tandis que la « lutte des classes », dans sa version radicale, est une invention messianique de la « juiverie marxiste » et autres intellectuels trotskystes et cosmopolites, tandis que les indigènes décoloniaux sont les « aliénés », les « diviseurs du peuple de France » et les « alliés objectifs » de la mondialisation, il n’existerait d’alternative populaire à la mondialisation et d’émancipation pour les descendants de l’immigration que dans l’entreprise patriotique qui  perpétue précisément la domination. La technique de Soral, afin d’égarer ses lecteurs et ses écoutants, est tout-à-fait simple et prévisible, une fois qu’on l’a saisie : toute lutte qui pourrait démystifier ses supercheries et contrarier ses aspirations est immédiatement renvoyée au statut d’« idiot utile » de la mondialisation. Et avec la plus caractéristique des malhonnêtetés intellectuelles, puisque toute (non-)« pensée » rudimentaire n’a pas à s’embarrasser d’examens sérieux, on en monte en épingle n’importe quel aspect qui serait supposé le démontrer…

Sa vulgate « théologique » identifie donc une sorte de nouvelle trinité – le Père, le Fils et le Saint Esprit – dans le triptyque magique qui doit faire triompher les forces du bien sur celles du mal : la nation, le peuple et la tradition française. Comprendre l’empire est moins un texte écrit contre l’« empire » – objet flottant qui sert à neutraliser les luttes réelles – que contre les agents dialectiques qui pourraient bousculer les hiérarchies de la France éternelle. Dès le début du texte, on apprend d’ailleurs que toutes les luttes du passé (et du présent) – qui n’entrent pas dans les catégories soraliennes – n’ont servi qu’à diviser la solidarité nationale des « petites gens » et des « honnêtes citoyens » contre l’ennemi réel : celui qui a inventé et imposé le « luttisme ». Il retrouve néanmoins des vertus certaines à la « lutte des classes » (ou plutôt à une version dégradée et paradoxale de celle-ci), redevenue une menace pour les élites mondialisées et la bourgeoisie française qui redoute les soulèvements de son « peuple » (« comme en 1793, 1848, 1871 et avec… le pétainisme », dit-il sans rire), quand il s’agit de l’opposer à la « tiers-mondialisation » de la France :

« Car on ne dira jamais assez à quel point la magrhrébisation, l’africanisation, la tiers-mondialisation de la France ont fait baisser vertigineusement le niveau de civisme et de civilité de la population française. A quel point ce recul du niveau de conscience démocratique fut voulu par le patronat et le pouvoir : des voyous et des abrutis plutôt que des ouvriers conscients de leurs droits… et de leurs devoirs. »[13]

Il ne se prive d’ailleurs pas pour exprimer ses véritables sentiments racistes sur les populations postcoloniales de France, affreusement devenues françaises, et qui ne peuvent être acceptées, finalement, que par leur transfiguration patriotique :

« Dorénavant ces travailleurs solitaires, maintenus jusque-là isolés de la population française, auraient le droit de faire venir leurs femmes, et tous les fils qui naîtraient de ces esclaves humiliés et de leurs épouses brutalement déportées deviendraient français ! Bombe à retardement, quand on songe que tous ces z’y va qui pourrissent aujourd’hui l’ambiance seraient encore dans les couilles de leurs père ! Décision étrange, prétendument humaniste, qui a changé pour toujours le visage de la France et qui est peut-être en train de la foutre en l’air. »[14]

Comme pour de nombreux gauchistes, la lutte des classes qui ne tient plus qu’un rôle accessoire dans la critique du capitalisme (tant elle est devenue un gros mot qu’on prononce du bout des lèvres) retrouve toutes ses vertus quand il s’agit d’en défendre la prédominance sur les luttes décoloniales : c’est-à-dire quand il s’agit de défendre les privilèges de l’hégémonie blanche au sein des classes populaires contre les populations postcoloniales. Car ce sont elles qui divisent les classes populaires et non le racisme lié à la défense de ces privilèges (bien sûr !). On le voit : dans le cas de Soral, tant le « luttisme de classes » que toute autre considération dialectique doivent être soigneusement subordonnés à l’unité mystificatrice d’un « peuple de France » qui ne saurait être contrarié par aucune contradiction. Et l’indigène dans ce schéma ? Il doit « patriotiquement » se contenter de rester au bas de l’échelle sociale et symbolique et tenter d’exister discrètement.

Ce qui ressort également, c’est que Soral idéalise un certain passé ouvrier, mais qui n’a de valeur que par sa supposée cohérence ethnique contre l’immigration, c’est-à-dire par son ethos national[15]. D’ailleurs, il ne se prive pas pour manifester des signes de mépris typiquement petit-bourgeois envers la classe ouvrière, par exemple quand il célèbre l’humour gaulois de la banderole parisienne du stade de France contre les « consanguins ch’tis » (qui n’auraient quand même pas l’outrecuidance de se considérer le « nouveau peuple élu »). Pour lui, le « peuple » n’est bon que quand il entre dans la « catégorie nationale » et respecte ses hiérarchies ; les droits sociaux et l’égalité – contre les « profiteurs » – doivent être maintenus dans les limites de la « collaboration » entre les classes compatibles avec la cause nationale.

Et bien sûr, le « peuple » et la « nation » trouvent leur essence dans « tradition française », pure et antique. Ainsi, à la nation « bourgeoise » qui annonçait la mondialisation, il oppose la « nation profonde », anticapitaliste par nature et qui existerait, elle, indépendamment de l’avènement de l’ère bourgeoise et de l’expansionnisme capitaliste. Qu’importe que cela ne tienne pas debout, que ce soit même tout-à-fait contraire à la plus élémentaire véracité historique ! Ses sources remonteraient à une tradition millénaire, « helléno-chrétienne », peuplée de héros intermédiaires : de Georges Sorel, le précurseur du national-socialisme, en passant par De Gaulle, incarnation de la « bourgeoisie catholique » et du bon vieux paternalisme patronal (l’exploitation patriotique), jusqu’à Le Pen, sauveur désigné de la France… On ne s’y embarrasse pas de cohérences : tout y est bon à prendre qui respire le lustre génie national de la France éternelle.



Le cortège funèbre des supplétifs de l’« empire »

En bref, la seule rationalité tangible du discours de Soral réside dans son souci de « sauver la France » (non de l’« empire » qu’il invente et sert, mais de l’anti-impérialisme réel qu’il récupère et combat) : une France petite-bourgeoise, catholique et blanche, à son image. Elle est la projection mythifiée d’un égo ampoulé, où il se voit en continuateur des « grands esprits » du monde! Il n’hésite d’ailleurs pas à soutenir, avec un ridicule indicible, que sa vision du monde est partagée par le Christ jusqu’à Bobby Fischer, en passant par Voltaire (qu’il avait honni, quelques pages plus haut) et Karl Marx (Dialogues désaccordés, p. 78) ; et il se voit en héritier « ringard » de Louis-Ferdinand Céline, Marcel Jouhandeau, Salvador Allende, Simone Veil, Ezra Pound, Knut Hamsun et Alexandre Soljenitsyne (p. 81), tout cela pêle-mêle ! Soral serait donc un génie omniscient, dans lequel s’incarneraient tous les esprits brillants et divers qui l’ont précédé. Il ne lui manquerait plus qu’à se proclamer le « mahdi », afin de convaincre définitivement les musulmans de le suivre.

Ce qui est criant pour le lecteur un tant soit peu lucide, c’est le narcissisme sociologique et personnel qui inspire son propos, sans aucun souci de rigueur, ni de cohérence. L’attraction qu’exerce Soral sur la petite bourgeoise déclassée (à prétention intellectuelle), surtout soucieuse de conserver son rang, est tout-à-fait compréhensible. Son succès relatif chez certains descendants de l’immigration s’explique en partie par les duperies de la gauche, dont ils ont été longtemps captifs, et l’érosion du mythe républicain (« Liberté, Égalité, Fraternité »). Il est aussi motivé par des attrape-mouches, comme l’antisionisme et l’antilibéralisme d’apparat. Néanmoins, il répond à un mobile bien plus profond : la difficulté à rompre avec l’illusion intégrationniste (qui n’en finit pas de les travailler au corps et à l’esprit, jour à après jour, malgré leurs résistances), la croyance fatale qu’il est possible de trouver sa place, en France, sans une profonde transformation politique et sociale impulsée par la lutte décoloniale, véritablement autonome et capable de discerner ses éventuels alliés. Ils glissent donc vers l’intégrationnisme « patriotique ».

L’attraction sur eux des thèses soraliennes a aussi une explication sociologique : de la même façon que la classe ouvrière s’est en partie soumise au pacte républicain et à l’idéologie nationaliste, parce qu’elle y défendait aussi des privilèges sociaux et symboliques contre les immigrés (même à son détriment), les populations postcoloniales sont divisées par la distribution pyramidale de ces privilèges au sein de la société française. Pour cela elles peuvent reprendre à leur compte la division entre nationaux et immigrés, entre les intérêts de la France et ceux du Tiers-monde au sein de la matrice impérialiste. On préfère souvent s’inventer un ennemi vague et se soumettre totalement qu’affronter la domination. Néanmoins, les miettes reçues ne doivent pas faire oublier que ces supplétifs sont et resteront – en dépit des dénégations de Soral – des indigènes sociologiques (indissolubles dans le racisme), à plus forte raison dans la France de Soral et du FN, irrémédiablement raciste. L’emprise idéologique, les intérêts personnels, les promotions trompeuses, les confusions identitaires, les ressentiments paradoxaux et les fourvoiements stratégiques les mènent au bout de cette logique intégrationniste, dans les bras de leurs plus implacables ennemis. C’est certes une défaite morale, mais c’est avant tout une défaite politique.

En effet, loin de rompre avec la droite et la gauche (comme voudrait le faire croire Soral), ils passent d’une captivité à une autre et restent pris dans le « jeu » des principaux partis du champ politique blanc, où il n’y a rien à gagner et tout à perdre. Le FN ne saurait y constituer une alternative, étant une version plus radicale du racisme structurel qui sévit déjà. Chaque positionnement dans ce jeu, pour quelque motif que ce soit (conviction, stratégie, protestation, etc.), n’a que des effets paradoxaux. Que ce soit dans la perspective plus qu’hypothétique de la participation ou accession du FN au pouvoir ou au travers des glissements successifs du champ politique par le jeu de ses rapports de force, l’absence d’une alternative décoloniale contribue à des lendemains encore plus difficiles que ce qu’on a déjà connu.

En ce sens, les manipulations de Soral ne sont aucunement l’œuvre souveraine d’un habile tacticien mais un épiphénomène du champ politique, où il navigue au grès de ses hallucinations et opportunismes, entraînant ainsi ses supplétifs dans un naufrage certain, celui du nationalisme populiste ou plus exactement du national-racisme. Ce dernier, loin de rompre avec l’ordre social qu’il prétend contester, en est l’une des plus funestes expressions. Son pouvoir d’attraction déborde largement la personne de Soral (promis à un destin minable) qui en bénéficie. En d’autres termes, il est un symptôme (certes néfaste), non le problème. S’il se rêve en empereur gaulois, il n’est qu’un petit soldat de l’« empire », ainsi que ses suiveurs à sa suite. En somme, il faut choisir : le baiser de Judas et la souillure de la soumission, avec la certitude de la défaite, ou le combat fraternel pour la dignité dans la perspective d’un changement décolonial.



Malik Tahar-Chaouch, Membre du PIR



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[1] La problématique « postcoloniale » a suscité d’innombrables travaux. Dans le contexte français, Sadri Khiari a fait des contributions importantes, notamment dans ces textes : «  Pour une politique de la racaille. Indigènes, immigré-e-s, jeunes de banlieues. »,  « La Contre-révolution coloniale en France. De de Gaulle à Sarkozy. », « Le peuple et le tiers-peuple ». Ses enjeux sont bien synthétisés sur le site « Les indigènes du Royaume » : « Si le préfixe « post » ne renvoie pas à une lecture linéaire de l’histoire, pas plus qu’à une postérité par rapport à l’époque coloniale, la condition postcoloniale ne peut pas être pensée en dehors de cette expérience particulière. Ce préfixe, plutôt que d’indiquer une fracture ou une rupture entre le passé et le présent, signifie l’exact contraire, à savoir, l’impossibilité de son dépassement, étant donné les dynamiques néocoloniales qui ont caractérisé la plupart des processus historiques de décolonisation formelle. Il est donc le symbole de la persistance de la condition coloniale dans le monde global contemporain. » http://bougnoulosophe.blogspot.mx Les descendants de l’immigration, issus d’ex-colonies, sont confrontés à ces continuités au sein même de la société française.


[2] Notamment dans ses longs monologues filmés, dans les textes qu’il publie sur son site, dans ses ouvrages précédents ou encore dans son « dialogue » (pas toujours si désaccordé) avec Naulleau, récemment publié.


[3] Negri, A., Hardt. M., Empire, Paris, Ed. Exils, 2000.


[4] Il développe, à ce propos, le concept de « multitude ».


[5] Parmi les nombreuses critiques que l’ouvrage a suscitées, notamment chez les intellectuels marxistes, on peut consulter ces deux textes (le second en ligne): Turchetto, M., « The Empire Strikes Back: On Hardt and Negri » in Historical Materialism, volume 11 (1), 2003, pp. 23–36. http://www.marxist.com/toni-negri-empire-critique150103.htm


[6] Au détour de ses pseudo-analyses, Soral se laisse souvent aller à des digressions qui démontrent tout le mépris qu’il porte aux populations postcoloniales qu’il prétend séduire et mobiliser à ses fins politiques. Entre insultes et paternalisme, il n’a de cesse de présenter ces populations comme des « inférieurs » congénitaux, des « colonisables » de nature (voir la vidéo ci-jointe) qui ne peuvent accéder à la dignité que par la voie du patriotisme français. Il n’hésite d’ailleurs pas à abuser des termes « islamoracailles » et « beurettes », avec une délectation significative. https://www.youtube.com/watch?v=OcacWcKOj5c


[7] Cette panique démographique est d’ailleurs aussi vive en Israël qu’en Europe, ce qui favorise déjà des affinités évidentes entre l’extrême-droite française et le sionisme.


[8] Nous reviendrons sur la citation qui permet de lui attribuer ce quolibet, plus bas.


[9] Marine Le Pen, la première, a montré des signes clairs de rapprochement avec le lobby sioniste. Cela répond partiellement à une stratégie de respectabilité, mais on aurait tort de n’y voir que cela. Si, sur le plan idéologique, l’antisémitisme d’extrême-droite persiste, le virage « réaliste » constitue une adaptation pratique à un contexte sociopolitique où la lutte contre l’immigration et l’islamisation supposée de la France fait davantage sens que l’antisémitisme.


[10] Observons, néanmoins, que les postulats anticapitalistes de la « gauche de la gauche », notamment dans sa version national-chauviniste, sont insuffisants à la compréhension des enjeux sociaux de l’immigration et, à plus forte raison, de leur dimension postcoloniale, ce qui ne nuit pas uniquement à la solidarité mais aussi à la plus élémentaire compréhension anthropologique de la catégorie « populaire ».


[11] Pour une critique plus réelle, conséquente et réfléchie du sionisme, voir les textes suivants : « Une géographie déplacée de l’antisémitisme : une réflexion politique sur le sionisme à partir de Joseph A. Massad. » et « Sionisme et « antisémitisme postcolonial » : une analyse essentielle inspirée d’Edward Saïd. »


[12] Le « luttisme » renvoie aux luttes qui s’établissent à partir d’antagonismes sociaux dans le sens d’une transformation historique ; Soral lui préfère le « collaborationnisme » qui dépasse les antagonismes (ce qui rattache certes à une certaine « tradition française »). Le collaborationnisme serait révolutionnaire, parce qu’il unit les « patriotes » contre un ennemi supérieur; le « luttisme » serait l’idiot utile de la mondialisation, parce qu’il les divise.


[13] « Des banlieues rouges aux banlieues beurs » dans Abécédaire de la bêtise ambiante. Jusqu’où va-t-on descendre ?, 2002, Paris, Editions Blanches, p. 39-42.


[14] Idem.


[15] Il faut d’ailleurs préciser que si pour des raisons tactiques Soral aime faire étalage de son nébuleux passage par le PCF, il est plus sûrement passé par le (pas foncièrement antimondialiste) show bizz médiatique, passage dont il est intéressant de voir la forme qu’il a prise et dont il serait aussi intéressant de connaître l’issue qu’il a eue (la thèse du « claquement de porte » semblant assez peu crédible). Voir ces quelques vidéos instructives à ce propos : https://www.dailymotion.com/video/xxg1u4_alain-soral-formation-modeuse-periode-gaysioniste_news https://www.dailymotion.com/video/xil5ib_alain-soral-periode-homo-new-wave_news


Source:   http://indigenes-republique.fr/soral-le-petit-soldat-de-l-empire/
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeJeu 20 Fév 2014 - 21:28

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édit Ofsen : HS
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeJeu 20 Fév 2014 - 22:47

C'est encore pire que ça Luctix, c'est un membre des Indigènes de la République, il reproche à Soral d'avoir substituer l'hégémonie mondiale occidental BLANCHE à celle de L'Empire comme une expression de domination non plus racialiste mais mondialisante dirigé par une oligarchie, ce qu'il considère comme du complotisme issue d'un cerveau malade. Mais comme Soral est un nationaliste, l'idée qu'il réunisse des individus issue de l'immigration en leur faisant oublier les rapports conflictuelles et racialistes qu'ils sont censés entretenir avec la république française pour laver l'honneur de leur parent immigré de la première génération et issue des colonies, est inacceptable pour le P.I.R.

Soral leur propose d'oublier tout cela et de viser encore plus haut au sommet de la pyramide du pouvoir, ce n'est pas les blancs et le racisme qui sont à l'origine de leurs malheurs mais plutôt une succession de rapports de forces avec des élites dont la malfaisance et l'imperialisme atteint tout le monde sans distinction de race, ainsi pour le parti des Indigènes de la république, c'est presque tout l'inverse, Alain Soral nuit terriblement à leurs objectif politique. même si j'apprécie à Houria Bouteldja et d'ailleurs elle rejoint Soral sur certains points, il l'avait même précisé plusieurs fois notamment sur le Décret Crémieux, d'où le fait qu'elle soit fait attaqué aussi par le même Lobby.


Dernière édition par RedStard le Ven 21 Fév 2014 - 9:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeJeu 20 Fév 2014 - 23:03

ofsen, tu n'as pas l'air de trouver ça trop long...

au bout de 4 lignes, on arrive à lire que soral aurait pour véritable objectif la "sauvegarde du pouvoir blanc"

le texte prétend donc nous expliquer cela de manière intelligente dans les 2000 lignes qui suivent?

cette idée est une absurdité selon moi, je ne suis pas du tout d'accord...  soral est bien trop raffiné pour avoir un objectif aussi basique!

un jour on veut nous faire croire qu'il est antisémite, un jour qu'il est white power... etc etc
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeVen 21 Fév 2014 - 18:18

A propos d'un des potes d'Alain SORAL, moi qui suis de très très près les commentaires et les données chiffrées...

EXCLUSIF. Dieudonné: comment Youtube manipule désormais le compteur de ses vidéos

http://allainjules.com/2014/02/21/exclusif-dieudonne-comment-youtube-manipule-desormais-le-compteur-de-ses-videos/


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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeVen 21 Fév 2014 - 18:38

Est-ce que le gars qui a fait ça a vérifié avant que ce n'était propre qu'à Dieudonné ? Parce que en soi, ça paraît tellement logique de ne pouvoir à partir d'un seul compte ne voter qu'une seule fois... C'est un peu la base de tout système démocratique... En théorie du moins.
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeVen 21 Fév 2014 - 18:46

EFFAB a surtout pu constater des "vices de procédures" dans l'affichage des données chiffrées, à la fois sur une seule vidéo, qui plus est, en comparant les trois dernières vidéos de DIEUDONNE, choses suffisamment comparables pour qui suit d'assez près l'affaire et peut constater par soi-même ces évidences et cette manipulation qu'il y a.
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeVen 21 Fév 2014 - 18:52

Le compteur de YouTube bloque régulièrement à 301 vues, par exemple, quand une vidéo vient d'être postée. Tu trouves également le même genre de paliers pour la fonction "aimer"/"ne pas aimer".

Après, je veux bien que ce soit truqué, mais auquel cas, pourrais-tu nous détailler précisément l'étendue de la supercherie.
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeVen 21 Fév 2014 - 18:54

Le compteur de vues youtube fonctionne de façon très étrange, expériences à l'appui je peux affirmer que sur certaines videos une vue s'ajoute si l'on visionne la video intégralement, pour d'autres le simple fait de rafraichir la page incrémente le compteur de vues, et pour d'autres il reste bloqué quoi que l'on fasse.
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeVen 21 Fév 2014 - 18:58

Le calcul des vues n'est pas systématiquement en temps réel. Et je ne sais pas comment ça marche... mais c'est valable pour tout visionnage YouTube, et pas uniquement le cas particulier de Dieudonné.

Il suffit d'essayer avec d'autres vidéos, sur des sujets divers pour le constater. Ne tirons pas de conclusions hâtives à partir d'un seul exemple.
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeSam 22 Fév 2014 - 12:02

je suis ok avec toi aegis  tchin 
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 12:46

Chaud devant!

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akasha

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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 13:20

Soral "charoniste" j'ai beaucoup ris, tu en as encore beaucoup de vidéos comme celle-si. Heureusement que les gens sont pas con.... No 
Après Soral nazi, voici Soral sioniste !! Vous cous rendez-compte que vous vous discréditez tout seule comme des grands ?  Rolling Eyes 



Edit; Je viens de revisionner la vidéo; Regardez à 10sec ou Soral est censé être à la manif. Faite arrêt sur image juste avant l'agrandissement sur son visage (celui avec le béret) il s'avère sans aucune erreurs possible que se n'est pas la même personne.... No  Ça devient un peu lourd se genre de vidéos... Suspect Je continue, je suis sûr de trouver d'autres manipulations du même ordre.  cheers 

Alors présentation de Piero San Diego. Car sur la vidéo, ses propos sont coupé et sorti hors de leurs contexte réel, qui est une manipulation bien connue, et dont Aegis ne me contredira pas (c'est lui qui me l'a apprit Wink )




Au vue de ses deux vidéos, il va être dur de démontrer se qu'il y a de sioniste chez lui... Rolling Eyes 



Jugez par vous même Wink

Bref encore une vidéo vide de sens réel....
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Aegis



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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 14:54

J'ai bien envie de voir ce que ça donnerait le mouvement de Soral arrivé au pouvoir (bien que Soral ne dise pas le vouloir), juste, pour voir, mais vraiment je veux dire.

Il permettrait de répondre aux questions suivantes :
- au bout de combien de temps y aura-t-il le retour de la peine de mort ?
- au bout de combien de temps arrivera-t-on au retrait des progrès de la société civile française ?
- au bout de combien de temps sera-t-il jugé d'être un délit/crime d'être homosexuel ?
- au bout de combien de temps reverra-t-on les meurtres à caractère racistes, xénophobes laissés impunis ?
- au bout de combien de temps l'obscurantisme pourra-t-il avoir pignon sur rue ?

Et ce ne sont là que quelques question élémentaires.

Les autres points qui suscitent ma curiosité sont : à quand verra-t-on surgir la vérité sur toute cette farce, et cette supercherie mensongère ? (et c'est peut-être bien autant une farce que la farce des puissants actuels)

Mais je reconnais volontiers que par scrupule que la leçon sur le totalitarisme soit bien acquise par le peuple français, j'ai bien envie que Soral et sa mouvance arrivent au pouvoir. Il semblerait que le bon peuple de France ait besoin d'une piqûre de rappel sur ce qu'est la souffrance, la perversité et les tréfonds de la noirceur humaine.

Il y a un passage d'un célèbre livre qui dit à peu près : tant que la leçon n'est pas apprise, tu auras droit à subir la leçon.

Les peuples, parce qu'ils intervertissent liberté et concupiscence, autant que les puissants intervertissent pouvoir et concupiscence, ont leur leçon à apprendre, de même que les puissants la leur. Et ce qu'il y a de bien avec les lois, c'est qu'elles sont intransigeantes. Ce que je souhaite aux partisans de Soral, c'est que la leçon à subir soit suffisamment dure et désagréable pour qu'ils en changent de voie, et qu'ils adoptent plutôt celle de la raison, et du savoir véritable, et non, les simulacres de vérité que l'on peut trouver ça et là dans les profondeurs de l'âme de ce type.

Ce qu'il y a à comprendre sur Soral c'est simplement cela : il est un symptôme d'une maladie, celle du peuple français, qui est la conséquence de tout ce foutoir social et économique, parce qu'une poignée de crétins ont jugé bon de faire de l'argent une fin, alors que celui-ci n'a jamais été qu'un moyen. Quand on intervertit l'ordre des raisons, il ne faut pas s'étonner que la situation n'empire.
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 16:18

ne dite pas n importe quoi soral ne serais jamais élu , mais sont combat d une certaine manières n est pas a exclure .
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 16:38

Je me demande bien se que ton poste (Aegis) a avoir avec se que je viens d'écrire  scratch 
ici il est question d'une vidéo qui tente à démontrer quil serait sioniste cette foi, donc plus rien avoir avec le nazisme...Donc mettez vous d'accord, parce-que vous vous emmêler les pinceaux dans toute votre propagandes... No 

De plus se poste tu l'a déjà écrit sous d'autres formes au moins 150 fois, ça commence à peser...Qu'as-tu fais de nos arguments pour continuer à écrire ta propagande anti Soral, ou anti théorie du genre ou anti...

Toujours la même technique de long poste de digression pour du vide....Tes questions sont vide de sens, vu qu'il n’ambitionne rien de se genre, et ne le fera jamais...de plus c'est chiant de toujours à avoir à intervenir ici, j'ai autre chose à faire qu'à vous courrir après (toi et Yosseph), à chaque foi que vous postez vos propagandes anti chic anti chac...C'est lassant... No 
Et sache bien que je le ferai pour n'importe qui d'autres, que se soit Pierre Pole ou Jacques, c'est le même tarif. Se qui m'importe est la vérité. Donc si vous avez raison, expliquez-moi pourquoi vous avez systématiquement recourt aux mensonges, à la manipulation d'images, et de citations sortie de leurs contextes ? J'avais cru comprendre que seul t'importait la vérité. Alors pourquoi tu couvre les mensonges quand ils vont dans ton sens .

Enfin je ne suis partisan de personne, et pour le savoir, je n'ai nul besoin d'un Soral ou n'importe qui d'autres, cela n'a rien avoir !! Il s'agit de tout autre chose ici... Rolling Eyes 

Quand au points que tu reprends, il y a déjà répondu, il n'est pas pour la peine de mort déjà. Ni homophobe. Quand à tes insinuations dégueulasse de laissé impuni crimes racistes et xénophobes, on touche le fond. C'est de la diffamation, je me demande avec vos conneries à tout les deux dans combien de temps le forum va avoir des ennuis... No 
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 16:54

akasha a écrit:
Je me demande bien se que ton poste (Aegis) a avoir avec se que je viens d'écrire  scratch 
ici il est question d'une vidéo qui tente à démontrer quil serait sioniste cette foi, donc plus rien avoir avec le nazisme...Donc mettez vous d'accord, parce-que vous vous emmêler les pinceaux dans toute votre propagandes... No 

De plus se poste tu l'a déjà écrit sous d'autres formes au moins 150 fois, ça commence à peser...Qu'as-tu fais de nos arguments pour continuer à écrire ta propagande anti Soral, ou anti théorie du genre ou anti...

Toujours la même technique de long poste de digression pour du vide....Tes questions sont vide de sens, vu qu'il n’ambitionne rien de se genre, et ne le fera jamais...de plus c'est chiant de toujours à avoir à intervenir ici, j'ai autre chose à faire qu'à vous courrir après (toi et Yosseph), à chaque foi que vous postez vos propagandes anti chic anti chac...C'est lassant... No 
Et sache bien que je le ferai pour n'importe qui d'autres, que se soit Pierre Pole ou Jacques, c'est le même tarif. Se qui m'importe est la vérité. Donc si vous avez raison, expliquez-moi pourquoi vous avez systématiquement recourt aux mensonges, à la manipulation d'images, et de citations sortie de leurs contextes ? J'avais cru comprendre que seul t'importait la vérité. Alors pourquoi tu couvre les mensonges quand ils vont dans ton sens .

Enfin je ne suis partisan de personne, et pour le savoir, je n'ai nul besoin d'un Soral ou n'importe qui d'autres, cela n'a rien avoir !! Il s'agit de tout autre chose ici... Rolling Eyes 

Quand au points que tu reprends, il y a déjà répondu, il n'est pas pour la peine de mort déjà. Ni homophobe. Quand à tes insinuations dégueulasse de laissé impuni crimes racistes et xénophobes, on touche le fond. C'est de la diffamation, je me demande avec vos conneries à tout les deux dans combien de temps le forum va avoir des ennuis... No 


akasha !!!tes top!!!! je t aime!!!!!, oups orné !!va ma faire la gueule hihihih c est juste amicale cheers 

mais j adore ta façons de dire ceux que tu pense  tchin 
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 19:44

Aegis, tu as passé le stade de l'obsession malsaine pour arriver à celui du délire paranoïaque, je pense sérieusement que tu devrais consulter.

Ceci dit je trouve étrange que tu ne sois pas allé au bout de ton "raisonnement" en demandant : "au bout de combien de temps on enverrait des gens dans des camps d'extermination ?". Je me demande ce qui t'as arrêté, étant donné que ce ne sont pas les limites du ridicule qui avaient déjà été allègrement franchies.
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Aegis



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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 19:50

C'est que je n'ai besoin ni de rien ni de personne pour juger de ma santé mentale.

@ Akasha : c'est bien là le problème, on reproduit sur Soral le même type de raisonnement que celui que l'on reproduit sur Hitler... Ce n'est pas anodin. Et cela ne sort pas de nulle part.

Mais comme je l'ai dit : j'attends de voir, et j'espère que lui et sa mouvance parviendront au pouvoir, cela donnera lieu à un spectacle qui ne décevra personne, à part les innocents, et les victimes.

Il n'est pas ce qu'il dit, mais pourtant, il agit contrairement à ce qu'il dit. Vive la cohérence.
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 19:57

Tu sais que le propre des fous c'est de ne pas savoir qu'ils le sont ?

Tu divagues sur le fait que Soral voudrait prendre le pouvoir puis sur ce qu'il ferait d'après toi si il le prenait en nous sortant un programme que même le FN n'oserait pas, tu appelles ça comment si ce n'est un délire ?

Qu'est ce que tu entends pas "il agit contrairement à ce qu'il dit" ? Quelles sont ses actions ?
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Aegis



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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 20:23

Crois-tu que je vais encore tomber dans le "piège" de devoir illustrer pourquoi Soral est un "nazi" ?

J'en ai un peu marre de vous tenir sans arrêt le même discours.

Passé un certain point, si vous n'avez ni le recul nécessaire, ni l'intelligence requise : je ne vois pas pourquoi je devrais perdre mon temps à rabâcher sans arrêt le même discours fastidieux.

Ensuite, je n'ai pas dit que je n'étais pas fou, j'ai dit que je n'avais besoin ni de rien ni de personne pour juger de ma santé mentale. En d'autres termes : reste à la place qui est la tienne, car moi, je ne juge pas de ta santé mentale, ni de tes facultés intellectuelles. Je pointe seulement parfois, il est vrai, l'ignorance des uns et des autres sur certains points précis, preuve à l'appui.

Et je conclurai donc sur ce point : si tu n'es pas capable de voir quand quelqu'un se contredit, au moment où il se contredit. Je ne vois pas comment moi, je pourrais t'expliquer pourquoi il se contredit, sans que tu me sortes l'excuse de ma santé mentale.

Je suis certain que tu auras à cœur de comprendre que parfois, mieux vaut prendre le temps de réfléchir longuement par soi-même, point par point, étape après étape, pour prendre conscience des pièges du discours, surtout quand ce discours est un discours qui par sa nature même est sujette à la révocation en doute. Mais cela, il faut déjà le comprendre.

Cela explique pourquoi j’ai hâte de voir la suite des événements.
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MessageSujet: Re: Comprendre Alain Soral   Comprendre Alain Soral - Page 4 I_icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 20:38

Aegis a écrit:
Crois-tu que je vais encore tomber dans le "piège" de devoir illustrer pourquoi Soral est un "nazi" ?

J'en ai un peu marre de vous tenir sans arrêt le même discours.

Passé un certain point, si vous n'avez ni le recul nécessaire, ni l'intelligence requise : je ne vois pas pourquoi je devrais perdre mon temps à rabâcher sans arrêt le même discours fastidieux.

Ça veut dire que tu vas enfin arrêter tes diffamations ? En voilà une bonne nouvelle !

Aegis a écrit:
Ensuite, je n'ai pas dit que je n'étais pas fou, j'ai dit que je n'avais besoin ni de rien ni de personne pour juger de ma santé mentale. En d'autres termes : reste à la place qui est la tienne, car moi, je ne juge pas de ta santé mentale, ni de tes facultés intellectuelles.

Dit le mec qui quelques lignes plus haut écrit qu'on a pas l'intelligence requise...incroyable !
Si quelqu'un avait encore besoin d'une preuve irréfutable de ta malhonnêteté intellectuelle, je crois qu'elle est là.

Aegis a écrit:
Et je conclurai donc sur ce point : si tu n'es pas capable de voir quand quelqu'un se contredit, au moment où il se contredit. Je ne vois pas comment moi, je pourrais t'expliquer pourquoi il se contredit, sans que tu me sortes l'excuse de ma santé mentale.

Je ne parle pas de ta santé mentale car tu dis qu'il se contredit, mais bien parce que tu délires sur son envie de prendre le pouvoir et sur ce qu'il ferait selon toi.
Ceci dit tu parlais de ses actions...vu que je ne connais pas de quelles actions tu parles, je te réitère ma question

Aegis a écrit:
Je suis certain que tu auras à cœur de comprendre que parfois, mieux vaut prendre le temps de réfléchir longuement par soi-même, point par point, étape après étape, pour prendre conscience des pièges du discours, surtout quand ce discours est un discours qui par sa nature même est sujette à la révocation en doute. Mais cela, il faut déjà le comprendre.

Cela explique pourquoi j’ai hâte de voir la suite des événements.

La suite des évènements elle est simple, il va continuer à faire des vidéos sur son canapé Ikea et à être diffamé et diabolisé par des fous, des jaloux et des hypocrites.
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