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 Octobre lyonnais en 1942 : « Pas un homme en Allemagne ! »

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MessageSujet: Octobre lyonnais en 1942 : « Pas un homme en Allemagne ! »   Octobre lyonnais en 1942 : « Pas un homme en Allemagne ! » I_icon_minitimeVen 14 Oct 2011 - 11:52

Octobre lyonnais en 1942 : « Pas un homme en Allemagne ! »
Publié le 13 octobre
Maj le 5 juillet 2009

C’est le cri des cheminots lyonnais des ateliers d’Oullins qui ont eu le courage le 13 octobre 1942 d’arrêter le travail pour s’opposer aux réquisitions de leurs collègues dans les entreprises de guerre allemandes. Le mouvement s’étend dans la région. L’unification de la résistance ouvrière et de la résistance militaire prend corps à partir de cet octobre lyonnais qui fut déterminant dans la lutte contre l’Allemagne nazie.
Oui, c’est un grand cou­rage pour ces ouvriers che­mi­nots des ate­liers d’Oullins que d’avoir osé faire le tric en temps de guerre, d’avoir osé s’oppo­ser aux lois sévè­res du régime de Vichy, qui de plus l’inter­di­sait, en stop­pant le tra­vail et en mani­fes­tant. [1]

Cette grève d’Oullins de 1942, on ne peut en trou­ver nulle trace dans les jour­naux de l’époque, même le Progrès, qui tous s’auto­cen­su­raient, res­tant aux ordres du régime de Vichy. Pourtant cela s’est su par­tout, y com­pris en Angleterre où se trou­vait De Gaulle, par ce qui se pas­sait sous le man­teau au sein des réseaux de résis­tance. Il se trouve que jus­te­ment aux ate­liers fer­ro­viai­res d’Oullins, des ouvriers fai­saient partie mas­si­ve­ment de nom­breu­ses struc­tu­res clan­des­ti­nes de résis­tance : Combat, Libération, Franc-Tireurs, Coq Enchaîné, tandis que d’autres étaient à la CGT clan­des­tine, ceux de ce syn­di­cat qui avait refusé la col­la­bo­ra­tion, et 90 d’entre eux étaient au parti com­mu­niste.

C’est dire si tous ces ouvriers avaient du mal à accep­ter dans cette année 1942 toutes les nou­vel­les lois et règle­men­ta­tions du gou­ver­ne­ment de Pétain, aux ordres d’Hitler. Dès le 4 mai, les trains convoyant du maté­riel pour « l’effort de guerre » alle­mand devien­nent prio­ri­tai­res aux trains de voya­geurs. Le 15 mai, l’expres­sion dépor­ta­tion est inter­dite, on doit dire « envoi en tra­vail forcé » (Verschickung zur Zwangsarbeit). Le 16 juin, accord Laval-Sauckel sur le (faux) prin­cipe de la « Relève » : en échange de volon­tai­res fran­çais venant tra­vailler en Allemagne dans les indus­tries de guerre, « des « culti­va­teurs » seraient libé­rés » !! Le 14 juillet, des mani­fes­ta­tions anti-nazies, pour­tant inter­di­tes, ont lieu à Lyon et St-Etienne, alors que de gran­des rafles de juifs sont aidées par la police fran­çaise, et que sont embar­qués aussi des résis­tants, des tsi­ga­nes et des homo­sexuels.

Le 4 sep­tem­bre 1942, c’en est trop aux ate­liers d’Oullins, c’est la loi sur « l’orien­ta­tion de la main-d’oeuvre » qui exige la réqui­si­tion forcée de tra­vailleurs fran­çais en Allemagne, notam­ment dans les indus­tries d’arme­ments.



Aux ateliers ferroviaires d’Oullins
« Le 13 octo­bre, vers 8 heures, une liste de 30 noms de che­mi­nots choi­sis pour être envoyés Outre-Rhin est affi­chée au bureau du per­son­nel [2]. Des conci­lia­bu­les réu­nis­sent fur­ti­ve­ment les tra­vailleurs et, parmi eux, les res­pon­sa­bles de l’action illé­gale. Deux posi­tions s’oppo­sent : des atten­tis­tes met­tent en garde contre les dan­gers que ferait courir à l’orga­ni­sa­tion syn­di­cale clan­des­tine nais­sante une action pré­ma­tu­rée, d’autres, au contraire plai­dent en faveur d’une ini­tia­tive à chaud, favo­ri­sée par la ten­sion que crée l’affi­chage brus­qué de la note. Finalement, c’est cette der­nière posi­tion qui l’emporte. A 10h20 un mili­tant com­mu­niste rompu depuis 1940 à l’acte illé­gal, Jean Enjolvy prend la res­pon­sa­bi­lité de se « décou­vrir » aux yeux de tous. Il dégrin­gole les esca­liers qui condui­sent au rez-de-chaus­sée de la fon­de­rie, bous­cule deux contre­maî­tres qui s’inter­po­sent et déclen­che, avant de s’échapper, la sirène qui hurle dans les ate­liers. En quel­ques minu­tes 3.000 ouvriers des dif­fé­rents ser­vi­ces ces­sent le tra­vail et se ras­sem­blent, face aux bureaux, dans l’allée cen­trale qui des­sert les prin­ci­paux bâti­ments du chan­tier. » [3]



« En dépit des efforts des cadres, le tra­vail ne reprend pas. A l’heure de la pause, les ouvriers sont appe­lés à se réunir dans leurs sec­tions de tra­vail pour dis­cu­ter de la pour­suite de l’action. Celle-ci dure jusqu’à 19h30. La police et les GRM (Groupes Mobiles de Réserve) cas­qués et en armes, ont envahi le quar­tier, mais les gré­vis­tes reçoi­vent de l’exté­rieur l’appui de leurs pro­ches qui se ras­sem­blent à proxi­mité des forces de l’ordre. Les ouvriers des chan­tiers peu­vent alors sortir en masse, accom­pa­gnés d’une grande mani­fes­ta­tion qui se rend devant la mairie avant de se dis­per­ser. »

« Dans la nuit, 27 che­mi­nots sont arrê­tés. Le len­de­main, après un matin de lock-out, le tra­vail reprend petit à petit, mais une nou­velle mani­fes­ta­tion, reven­di­ca­tive en matière de ravi­taille­ment, se déroule encore en ville. Quant à la grève, à partir du coup de bou­toir d’Oullins, elle s’étend. Les che­mi­nots de la SNCF sont en rela­tion avec les gares de l’agglo­mé­ra­tion lyon­naise et en tant que métal­lur­gis­tes, avec les gran­des usines du sec­teur. »

Le mouvement prend de l’ampleur
« Les orga­ni­sa­tions de Résistance ont tra­vaillé ensem­ble au cours de la nuit pour sortir un tract inti­tulé « PAS UN HOMME en ALLEMAGNE » [4] appe­lant à la lutte et signé de quatre orga­ni­sa­tions clan­des­ti­nes de la Résistance : Combat, Franc-Tireur, Front National [5], Libération et Parti Communiste clan­des­tin. Des arrêts de tra­vail se mul­ti­plient : ate­liers de la Mouche, dépôt de Vénissieux, gare de Vaise (sous la direc­tion du che­mi­not Chifflot), gare de Perrache, gares de Chateaucreux (Saint-Etienne), du Teil, de Chambéry. »

Le 14 octo­bre, près de 3800 che­mi­nots ont cessé le tra­vail et les trans­ports fer­ro­viai­res sont para­ly­sés. Cela va être au tour des ouvriers de la métal­lur­gie de s’y mettre.

« Dès le 15 entrent en lutte les usines Sigma (sous la direc­tion du syn­di­ca­liste Cochard), Somua, les chan­tiers de Longwy à Vénissieux, puis Bronzavia, Paris-Rhône, Zénith et Berliet [6]. Le 16, Rochet-Schneider, Delle, Calor, les Cables de Lyon, S.W., Citroën. Selon les ren­sei­gne­ments géné­raux, il y aurait 12.000 gré­vis­tes dans 22 usines, et, selon la CGT clan­des­tine, 30.000 gré­vis­tes dans 30 usines. Au-delà des chif­fres, l’essen­tiel est dans les effets du mou­ve­ment. »


Manif contre le STO avec occupation des voies ferrées à Romans
Échec de la volonté nazie
« Une grève de cette ampleur sur­gis­sant sou­dai­ne­ment dans l’État de la « Révolution Nationale » où la loi inter­dit toute ces­sa­tion de tra­vail concer­tée ! L’effet de pani­que, à Vichy, est consi­dé­ra­ble. »
Le 15 au soir, un télé­gramme est envoyé à tous les pré­fets de la zone sud pour mettre fin énergiquement à toute ten­ta­tive de grève...

Mais, si le mou­ve­ment va vite s’arrê­ter dès le 17 octo­bre étant donné la répres­sion énorme, les réqui­si­tions d’ouvriers n’ont pu se faire comme les nazis l’auraient voulu.


Propagande nazie
(Tout comme l’affiche en haut de l’article : « JE TRAVAILLE EN ALLEMAGNE pour la Relève, pour ma famille, pour la France ») ...Mais cette propagande n’a cependant pas eu les résultats escomptés
Le bilan de la « Relève Forcée » en région rho­da­nienne s’est fina­le­ment soldé par un échec. Les réqui­si­tions for­cées de Sauckel (sep­tem­bre 42) impo­saient un contin­gent de 13.000 hommes pour le 31 décem­bre 42 ; le ser­vice du tra­vail obli­ga­toire (STO) de février 43 exi­geait 24.000 hommes, soit au total 37.000 hommes. Une esti­ma­tion donne 4050 départs d’ouvriers soit seu­le­ment 11% du contin­gent réclamé. Deux réfrac­tai­res sur trois se sont cachés et 20% ont gagné des maquis actifs dans la Résistance.

Beaucoup de mili­tants ouvriers qui s’étaient « décou­verts » dans l’action, avaient été contraints de passer dans la clan­des­ti­nité totale. Ils seront les pre­miers ani­ma­teurs de la lutte armée contre l’occu­pant. Le 17 octo­bre 42, la BBC de Londres a exalté l’action des ouvriers de la région lyon­naise. Ce mou­ve­ment lyon­nais, parti d’Oullins, a faci­lité le rap­pro­che­ment entre la Résistance gaul­liste et la Résistance ouvrière, syn­di­cale et poli­ti­que.

Notes
[1] « Tric » est le mot lyonnais, « grève » étant un mot parisien. Le grand TRIC des Imprimeurs, c’est la première grève recensée du salariat qui a eu lieu à Lyon à partir du 25 avril 1539. Comme après il y a eu des délocalisations d’imprimeries et notamment en Allemagne, le mot a été repris par les patrons qui avait la trouille du « tric » et cela a donné « streik » en allemand et « strike » en anglais. A Paris, les grévistes allaient revendiquer sur la place de Grève.
[2] Il semble qu’il y ait eu une deuxième liste affichée et qu’il y ait eu 41 ou 42 hommes requis pour aller travailler en Allemagne.
[3] Récit du début de la grève d’Oullins, par Maurice Moissonnier, Cahiers Rhône-Alpes d’histoire sociale, Institut régional C.G.T. (octobre 1992). La continuation du récit entre guillemets est bien sûr du même auteur, Maurice Moissonnier.
[4] Reprenant ce qui a été scandé lors de la manif d’Oullins.
[5] Front National est bien une organisation de la Résistance, dont on peut voir une plaque sur le mur du 12 rue Ste Catherine, à Lyon-Terreaux, qui rend hommage à 80 juifs arrêtés le 7 février 1943, déportés dans les camps d’extermination. C’est bien plus tard que Le Pen en a repris indûment le titre.
[6] A Berliet-Vénissieux les ouvriers durent affronter leur patron qui, comme la plupart des autres patrons oeuvraient directement pour l’Allemagne nazie. En effet « la dynastie des Berliet dont un fils, Jean, conseille au Préfet d’attendre le vendredi après-midi pour afficher la liste des requis, ainsi une tentative de protestation sera plus aisément jugulée ; il suggère de procéder à des désignations de groupes importants et, délateur, n’hésite pas à préparer une liste d’individus pouvant être considérés comme agitateurs ». Un autre de ses frères, Henri, constituera à l’usine de Vénissieux un groupe de choc pour aller travailler à l’usine Bessing en Allemagne.
Rares sont les patrons comme Victor Vermorel qui a barricadé son usine de Villefranche-sur-Saône pour entraver les réquisitions parmi ses ouvriers : il sera interné, gagnera le Vercors ou il sera tué en juillet 44, et le directeur de son entreprise, M. Henri Renot sera déporté à Neuengamme.
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