Médias, propagande, démocratie, et réalité : la victoire de Donald Trump confrontée aux fantastiques prévisions des arrogants experts médiatiques et politiques français :
Messages : 6818 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Médias, propagande, démocratie, et réalité : la victoire de Donald Trump confrontée aux fantastiques prévisions des arrogants experts médiatiques et politiques français : Jeu 10 Nov 2016 - 3:00
Rappel du premier message :
Médias, propagande, démocratie, et réalité : la victoire de Donald Trump confrontée aux fantastiques prévisions des arrogants experts médiatiques et politiques français :
Mon préféré^^ Le prototype même du journaliste arrogant que les citoyens ne veulent plus à la télé
Cette vidéo est une petite compilation d'avis d'expert vu à la télé sur les résultats à venir des présidentielles 20156 aux États-Unis Une jolie brochette de Tartuffes !
Source : Blueman
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KiLVaiDeN
Messages : 106 Date d'inscription : 22/10/2016 Age : 45
Sujet: Re: Médias, propagande, démocratie, et réalité : la victoire de Donald Trump confrontée aux fantastiques prévisions des arrogants experts médiatiques et politiques français : Jeu 24 Nov 2016 - 13:30
Je voudrais vous fournir mon opinion sur ces questions. J'ai peut-être tord, mais dans son ensemble, c'est cohérent :
1) Pour justifier la colonisation "invisible" du monde par les "puissants" qui veulent tout dominer, des raisons diverses et variées ont été déployées afin de permettre aux occidentaux d'introduire leurs armées sur ces territoires encore "non colonisés", notamment les pays arabes. Le pétrole, la technologie nucléaire, les terroristes, autant de raisons propices à cette "invasion", légitimation des interventions et du budget militaire.
2) Ces "puissants" qui dominent en coulisses, qui ne sont bien évidemment pas médiatisés et qui contrôlent les politiciens et les médias comme des marionnettes, sont les créateurs de ces organisations "terroristes", car en prenant eux-mêmes le rôle du loup, ils font croire aux moutons que nous sommes qu'il y a danger, et donc que nous avons besoin d'eux pour nous diriger. Vous constaterez que ce sont des civils qui sont victimes des attentats, alors qu'en toute logique, même si ces terroristes avaient l'intention d'ébranler l'occident, ils auraient des cibles bien plus "connues", des personnes célèbres, des ministères, etc. Observez également, que les terroristes hurlent "allah ouakbar" systématiquement, comme pour s'auto-désigner de leurs attentats et ainsi faire le lien entre eux et l'Islam.
3) J'en viens au troisième point : aucun musulman n'est incité par le Coran à tuer des innocents en faisant le kamikaze. Cela veut donc dire que ces terroristes, qui se prétendent musulmans, ne le sont bien évidemment pas : ils sont mandatés à se faire passer pour des musulmans, afin d'ébranler l'Islam, l'image de l'Islam dans le monde, de l'intérieur. Observez comment dans les médias le mot "islamiste" est devenu synonyme de "terroriste". Dans l'objectif de rayer les religions de la carte, l'Islam est bien entendu visé aussi bien que le Christianisme, mais pour le Christianisme, c'est un sabotage "de l'intérieur" qui est effectué.
4) Tant que les "puissants" n'auront pas posé leurs pions à la tête du pouvoir des pays visés par leur colonisation, ils continueront par tous les moyens à justifier leurs interventions. Dès qu'un de leur pion sera au pouvoir, le terrorisme cessera par magie, car alors il ne sera plus "utile" à leur plan.
5) La société française, ainsi que celle des US, est construite afin de rayer les religions de la carte des opinions. En imposant la laïcité, l'objectif est d'écarter progressivement et au fil des générations les religions (et donc la morale). Les institutions s'approprient même les rites autrefois religieux, comme le mariage ou le baptême (qui peuvent être fait à la mairie) afin que la conscience collective rejette les religions ancestrales. Ainsi, sans religion dans l'éducation des jeunes, la morale n'est plus enseignée aussi ouvertement, mais à la place c'est "le service civique", "allez voter comme des moutons, c'est bien, et ayez confiance aux politiciens" !
6) Trump a été élu aux US, et dès qu'il lui a été possible, il est revenu sur de nombreux points de son discours de campagne, démontrant ainsi son statut de marionnette au même titre que tous les politiciens médiatisés.
7) Le plus gros mensonge est celui de prétendre que nous vivons dans une "démocratie" alors que le seul choix qui nous est offert, est de choisir la marionnette qui représentera la zone géographique où nous vivons, par exemple la France. Voila ce que les "puissants" nous offrent comme "liberté", une fois tous les 5 ans, on peut dire quelle est la marionnette qui semble, superficiellement, la plus "esthétique". Mais eux ils ont les ficelles de toutes ces marionnettes, et même si elles gesticulent différemment, en choisir une ou l'autre ne changera rien aux plans de ceux qui détiennent les ficelles.
8) Enfin, je voudrais vous dire que selon moi, la libération de l'espèce humaine de cette domination par ces "puissants" ne pourra se faire que par un mouvement collectif du peuple. Cela ne signifie pas selon moi une guerre civile, ni même le moindre déploiement de violence. C'est déjà en train de se produire, l'abstention augmente, d'années en années, et ils n'en parlent pas dans les médias (45% d'abstention aux votes US par exemple). Lorsque l'abstention sera majoritaire, et qu'un système populaire de gestion de la société sera développé, nous ferons la transition, et grâce à internet notamment nous avons cette opportunité de tous nous réunir. La conscience collective est chaque jour en expansion, et il arrivera bien un jour où la supercherie que j'expose ici sera découverte par tous. Il se peut que j'ai tord sur certains points mais ça me semble cohérent.
Si vous voulez participer à l'évolution de la société humaine, ne tombez pas dans le panneau des médias qui veulent placer dans votre mental des ennemis, des idées, des peurs, des opinions, des candidats, non, réfléchissez plutôt aux moyens que nous pouvons déployer afin de tous aller dans le sens de la paix, de l'harmonie entre nous et avec la nature, qui ne favoriserait personne au-dessus d'un autre, qui ne laisserait personne "sur le carreau", et vraiment ne vous laissez plus hypnotiser par les divertissements abrutissants de la télévision ni les informations des JT qui ne sont que des piqures mentales quotidiennes pour orienter la conscience collective vers le statu-quo, vers l'acceptation de la domination actuelle.
akasha
Messages : 6818 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Médias, propagande, démocratie, et réalité : la victoire de Donald Trump confrontée aux fantastiques prévisions des arrogants experts médiatiques et politiques français : Jeu 24 Nov 2016 - 16:50
Merci pour ton résumé Kill, c'est exactement ça ! Si tout le monde pouvait le comprendre (je parle de la masse ici), "Ils" tomberaient tous et on pourrait créer un nouveau monde.
shakur1999
Messages : 508 Date d'inscription : 20/02/2014 Age : 41 Localisation : Medine
Sujet: Re: Médias, propagande, démocratie, et réalité : la victoire de Donald Trump confrontée aux fantastiques prévisions des arrogants experts médiatiques et politiques français : Jeu 24 Nov 2016 - 19:44
@ Nolife
Vous faites comme Alain Marsaud, donc vous pensez comme lui d'accord....alors....
Alain Marsaud a écrit:
Alors il faut se dire : comment rétablir la situation au Moyen-Orient ? Comment faire ? Aller faire la guerre à Daesh ? Mais, c'est pas Daesh à la limite qui est l'auteur de tout ça. Je me demande même si Daesh n'est pas un élément stabilisateur de la région. Daesh est en train de créer un 'sunniteland', ce qui n'a jamais existé parce que finalement le Moyen-Orient est en train de souffrir des accords Sykes-Picot de 1916 ou 1917 qui avaient fait une partition inintelligente et un peu n'importe comment du Moyen-Orient.
Daesh est le facteur qui a pour but de compléter les accords de Sykes Picot. Pour que ce plan aboutisse il faut créer des Etats Indépendants, comme par exemple, le Kurdistan, le Sunnistan etc... j'en passe et des meilleurs.
Ensuite viendra le grand Israel.
Donc ce Monsieur là et vous, vous faites parties des gens qui veulent le Grand Israel, ( Je me demande même si Daesh n'est pas un élément stabilisateur de la région.) en dépit des pertes de vie et des valeurs humaines qu'elle comporte.
A chaque fois que vous essayez de vous justifier, vous vous enfonciez encore plus.
Ceci est mon dernier commentaire sur ce topic.
nolife
Messages : 467 Date d'inscription : 12/08/2014 Age : 44 Localisation : FRANCE [yous_f]
Sujet: Re: Médias, propagande, démocratie, et réalité : la victoire de Donald Trump confrontée aux fantastiques prévisions des arrogants experts médiatiques et politiques français : Jeu 24 Nov 2016 - 21:45
Les complotistes dans le genre Soral ou LLP ont fait des dégâts dans ton esprit. J'espère que tu pourras nettoyer la crasse qui t'empêche de voir la réalité.
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akasha
Messages : 6818 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Médias, propagande, démocratie, et réalité : la victoire de Donald Trump confrontée aux fantastiques prévisions des arrogants experts médiatiques et politiques français : Ven 25 Nov 2016 - 3:15
Il me semblait avoir demandé de reprendre le fils du sujet ? Bien pour repartir sur de nouvelles bases et recoller au sujet, voici un idéal.
akasha
Messages : 6818 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Médias, propagande, démocratie, et réalité : la victoire de Donald Trump confrontée aux fantastiques prévisions des arrogants experts médiatiques et politiques français : Ven 25 Nov 2016 - 3:35
Bonsoir mes frères & sœurs Je vous proposes se soir une analyse pragmatique sur l'élection du Trump qui démontre une fois de plus qu'il ne s'agit pas d'un vote de blancs racistes (même si ils doit forcément y en avoir), mais plus d'un vote de "barrage" tantôt contre une Clinton juger pire, tantôt contre un establishment qui décide à la place du peuple et influence leur choix par le truchement d'un média orienté. Les votes pour Trump exprime également une raz-le bol total pour la politique américaine qui pour la plupart était incarnée par Clinton, faire élire Trump était aux yeux de TOUTES les ethnies américaines un signal fort qu'ils n'en voulaient plus, déjà déçue par la politique de Obama qui s'est avérée au final le prolongement des Bush et Clinton... Akasha.
Je suis Arabe et beaucoup d’entre nous sommes heureux de la victoire de Trump, par Omar Kamel
Ce n’est pas que nous prenons Trump pour autre chose que ce qu’il est. Trump est un raciste et misogyne égocentrique qui, dans un monde rationnel, ne devrait occuper aucune position de pouvoir. Mais Hillary Clinton non plus.
Nous avons suivi le lancement de la campagne présidentielle de 2016 de loin (aussi « loin » que cela est possible dans un monde où il y a internet) et, au départ, nous voulions que Bernie Sanders gagne, et étions vraiment contents de voir tous les soutiens qu’il a réussi à obtenir. Mais hélas, Bernie a fait deux très mauvais choix. Il a dit être d’accord avec la liste noire d’Obama et son usage des frappes par drones, et il a aussi dit qu’il soutiendrait Clinton si elle gagnait la primaire. Certaines personnes ont continué à soutenir Bernie, mais pour beaucoup d’entre nous, pour moi, c’en était trop. Bernie a eu beau dire qu’il était « mieux », il ne pouvait certainement pas dire qu’il était « bien ».
Nous avons également observé l’élite politique ignorer Bernie et mettre en avant Clinton face à celui qui se décrivait lui-même comme « socialiste ». Nous avons vu des gens comme John Oliver et toute l’équipe du Saturday Night Live attaquer sévèrement Trump et essayer de préparer la voie à une victoire de Clinton. Oliver en est même arrivé à attaquer et à ridiculiser des candidats mineurs comme Stein et Johnson, mais pas Clinton. Nous avons vu comment de soi-disant libéraux et soi-disant démocrates ont fait de Clinton un héros. Nous avons vu comment toutes ces personnes s’aplatissaient et prétendaient que Clinton était quelqu’un de bien, parce qu’ils se sentaient obligés de choisir entre le « moins pire ».
C’était pathétique.
Il y a certes un peu de fatalité dans ces lignes, et un profond degré de cynisme. Nous sommes beaucoup à penser que si l’Amérique n’a pas su choisir la meilleure option, alors elle méritait la pire. De plus, il y a une forte envie qu’éclate la vérité brute, plutôt que de continuer avec la façade hypocrite. En un sens, de nombreux Américains sont comme Trump, mais la plupart d’entre eux aiment se considérer comme plus proches de Clinton qui prétend être libérale, démocratique, de gauche, humaine, charitable, gentille. Certains ont fait face aux faits avec honnêteté et ont admis que Clinton était une criminelle et une manipulatrice qui s’amuse avec les pires délinquants de la planète (Arabie saoudite et Israël, par exemple), et s’appuie sur leur soutien financier et politique. Ils ont compris qu’en promettant de poursuivre l’héritage d’Obama, Clinton promettait en fait de tuer 4 000 innocents pakistanais par des attaques de drones dans une tentative illégale d’assassiner des « terroristes » supposés. Ils comprennent que c’est une femme pour qui Madeline Albright est un modèle et Kissinger une icône, une femme qui a commencé sa carrière chez les Républicains avant de changer de bord et d’agir comme si elle était une Démocrate, probablement parce qu’elle a réalisé qu’en tant que femme, elle pourrait aller plus loin en étant Démocrate. C’est une menteuse qui prétend avoir échappé au feu d’un tireur embusqué dans une terre étrangère, alors qu’en réalité elle a été accueillie avec des fleurs.
Tout au long de la campagne, les partisans de Clinton ont fermé les yeux sur ses échecs. D’une certaine façon, ils étaient plus horrifiés par ce que Trump pourrait faire que par ce que Clinton a déjà fait.
Donc non, nous n’étions pas très enthousiasmés par une victoire de Clinton. Rien ne changerait. L’Amérique continuerait à se prendre pour une démocratie progressiste qui a d’abord voté pour un homme noir, puis pour une femme. Le démon continuerait à porter un visage acceptable, à se montrer… présentable.
Nous ne pensons pas que Trump vaille mieux, mais nous pensons qu’une victoire de Trump peut forcer les Etats-Unis d’admettre ce que le pays est devenu, et permettrait à d’autres pays du monde de réagir correctement une fois l’image de façade disparue.
JFK aussi se cachait derrière un masque, mais en dessous, il était un adultère menteur qui a levé l’embargo sur les armes à Israël, permettant aux Etats-Unis de lui fournir les armes utilisées contre les Palestiniens. La « relation spéciale » entre les USA et Israël a commencé avec JFK. Son sourire et son charme, cependant, font que les gens, même dans le monde arabe, se sont tournés vers lui avec tendresse. Avec Bill Clinton c’était pareil, le charme et le sourire, alors qu’il a signé en faveur de l’utilisation de la force militaire contre des Américains sur le sol américain (à Waco), et a poussé les Palestiniens à Oslo, puis plus tard, dans ses audiences de mise en accusation, a menti sur ce qui relevait pourtant de choses évidentes. Le Bill Clinton dont je me souviens était un menteur arrogant et un meurtrier, pas un homme charmant du tout. Le dernier de cette série de supposés bons gars est Obama, fièrement noir, mais plus proche de ce que Malcolm X a appelé un « n**** de maison ». Obama n’a pas arrêté la machine de guerre, et n’a pas fermé Guantanamo. L’usage des drones pendant le mandat d’Obama a augmenté de façon exponentielle, mais … il est un admirable comédien. Il pleure quand les fusillades scolaires ont lieu, il rit de lui-même, il danse et rape pour votre plaisir, il semble cool et décontracté, un grand papa, un gars amusant.
Pour des dizaines de milliers de Pakistanais cependant, Obama n’est rien d’autre qu’un assassin au sang froid. Pour les Égyptiens, il est juste un de plus dans une longue lignée de présidents américains qui ont soutenu une dictature militaire, lui fournissant argent et armes. Au Yémen (pays arabe le plus pauvre), il est l’homme qui a contribué à fournir à l’Arabie saoudite (ostensiblement le pays le plus fasciste sur Terre) plus de 100 milliards de dollars d’armes avec lesquelles ils ont détruit le Yémen. Pour des millions de personnes à travers le monde, il est une bombe qui arrive à avoir un sourire peint sur elle.
Et maintenant, enfin, plutôt que de subir l’argument du supposé progrès qu’aurait conforté la présence d’une femme à la présidence, l’Amérique a voté pour Trump.
Bien.
Dévoilez le racisme, mettez à nu l’arrogance, mettez à nu les mensonges et les brutalités.
Faites face à vous-mêmes, voyez-vous, et alors peut-être, peut-être, les choses vont-elles changer… Source : Etat d’exception, Omar Kamel, 15/11/2016
akasha
Messages : 6818 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Médias, propagande, démocratie, et réalité : la victoire de Donald Trump confrontée aux fantastiques prévisions des arrogants experts médiatiques et politiques français : Ven 2 Déc 2016 - 2:03
A lire avec soin, un des meilleurs textes sur la société et la politique : « Faire passer les classes populaires pour fascisées est très pratique » De l’Amérique de Trump à la France périphérique, il n’y a qu’un pas. Le géographe Christophe Guilluy nous explique pourquoi. Interview.
A lire avec soin, un des meilleurs textes sur la société et la politique
By Brunobertezautresmondes, brunobertez.com Novembre 16, 2016
« Faire passer les classes populaires pour fascisées est très pratique » De l’Amérique de Trump à la France périphérique, il n’y a qu’un pas. Le géographe Christophe Guilluy nous explique pourquoi. Interview.
« Trumpisation » de la société, « lepénisation des esprits », « jeanpierrepernaultisation de l’information », les éditorialistes ne savent plus qui accabler pour expliquer la montée des populismes. Il existe pourtant une autre lecture du phénomène.
Christophe Guilluy est le géographe maudit de la gauche française. Ses torts ? Une analyse qui prend les réformistes à rebrousse-poil et des livres qui décortiquent les rouages inconscients de notre ordre social.
Le Point.fr : L’élection d’un populiste comme Donald Trump ne semble pas vous étonner. Un tel scénario pourrait-il advenir en France ?
Christophe Guilluy : Étant donné l’état de fragilisation sociale de la classe moyenne majoritaire française, tout est possible. Sur les plans géographique, culturel et social, il existe bien des points communs entre les situations françaises et américaines, à commencer par le déclassement de la classe moyenne.
C’est « l’Amérique périphérique » qui a voté Trump, celle des territoires désindustrialisés et ruraux qui est aussi celle des ouvriers, employés, travailleurs indépendants ou paysans. Ceux qui étaient hier au cœur de la machine économique en sont aujourd’hui bannis.
Le parallèle avec la situation américaine existe aussi sur le plan culturel, nous avons adopté un modèle économique mondialisé. Fort logiquement, nous devons affronter les conséquences de ce modèle économique mondialisé : l’ouvrier – hier à gauche –, le paysan – hier à droite –, l’employé – à gauche et à droite – ont aujourd’hui une perception commune des effets de la mondialisation et rompent avec ceux qui n’ont pas su les protéger.
La France est en train de devenir une société américaine, il n’y a aucune raison pour que l’on échappe aux effets indésirables du modèle.
Vous considérez que personne n’a vu venir le phénomène Trump ou le Brexit, car les représentations des classes populaires sont erronées…
Dans l’ensemble des pays développés, le modèle mondialisé produit la même contestation. Elle émane des mêmes territoires (Amérique périphérique, France périphérique, Angleterre périphérique… ) et de catégories qui constituaient hier la classe moyenne, largement perdue de vue par le monde d’en haut.
Oui, la perception que des catégories dominantes – journalistes en tête – ont des classes populaires se réduit à leur champ de vision immédiat.
Je m’explique : ce qui reste aujourd’hui de classes populaires dans les grandes métropoles sont les classes populaires immigrées qui vivent dans les banlieues c’est-à-dire les minorités : en France elles sont issues de l’immigration maghrébine et africaine, aux États-Unis plutôt blacks et latinos. Les classes supérieures, qui sont les seules à pouvoir vivre au cœur des grandes métropoles, là où se concentrent aussi les minorités, n’ont comme perception du pauvre que ces quartiers ethnicisés, les ghettos et banlieues… Tout le reste a disparu des représentations.
Aujourd’hui, 59 % des ménages pauvres, 60 % des chômeurs et 66 % des classes populaires vivent dans la « France périphérique », celle des petites villes, des villes moyennes et des espaces ruraux.
Pour expliquer l’élection de Trump, les médias américains évoquent « la vengeance du petit blanc ». Un même désir de vengeance pourrait-il peser dans la prochaine élection française ?
Faire passer les classes moyennes et populaires pour « réactionnaires », « fascisées », « pétinisées » est très pratique. Cela permet d’éviter de se poser des questions cruciales. Lorsque l’on diagnostique quelqu’un comme fasciste, la priorité devient de le rééduquer, pas de s’interroger sur l’organisation économique du territoire où il vit.
L’antifascisme est une arme de classe. Pasolini expliquait déjà dans ses Écrits corsaires que depuis que la gauche a adopté l’économie de marché, il ne lui reste qu’une chose à faire pour garder sa posture de gauche : lutter contre un fascisme qui n’existe pas. C’est exactement ce qui est en train de se passer.
C’est-à-dire ?
Il y a un mépris de classe presque inconscient véhiculé par les médias, le cinéma, les politiques, c’est énorme. On l’a vu pour l’élection de Trump comme pour le Brexit, seule une opinion est présentée comme bonne ou souhaitable. On disait que gagner une élection sans relais politique ou médiatique était impossible, Trump nous a prouvé qu’au contraire, c’était faux. Ce qui compte, c’est la réalité des gens depuis leur point de vue à eux. Nous sommes à un moment très particulier de désaffiliation politique et culturel des classes populaires, c’est vrai dans la France périphérique, mais aussi dans les banlieues où les milieux populaires cherchent à préserver ce qui leur reste : un capital social et culturel protecteur qui permet l’entraide et le lien social. Cette volonté explique les logiques séparatistes au sein même des milieux modestes. Une dynamique, qui n’interdit pas la cohabitation, et qui répond à la volonté de ne pas devenir minoritaire.
Donc pour vous les élites essaieraient de « rééduquer le peuple » plutôt que de le régler ses problèmes ?
La bourgeoisie d’aujourd’hui a bien compris qu’il était inutile de s’opposer frontalement au peuple. C’est là qu’intervient le « brouillage de classe », un phénomène, qui permet de ne pas avoir à assumer sa position. Entretenue du bobo à Steve Jobs, l’idéologie du cool encourage l’ouverture et la diversité, en apparence. Le discours de l’ouverture à l’autre permet de maintenir la bourgeoisie dans une posture de supériorité morale sans remettre en cause sa position de classe (ce qui permet au bobo qui contourne la carte scolaire, et qui a donc la même demande de mise à distance de l’autre que le prolétaire qui vote FN, de condamner le rejet de l’autre).
Le discours de bienveillance avec les minorités offre ainsi une caution sociale à la nouvelle bourgeoisie qui n’est en réalité ni diverse ni ouverte : les milieux sociaux qui prônent le plus d’ouverture à l’autre font parallèlement preuve d’un grégarisme social et d’un entre-soi inégalé.
Vous décrivez le modèle économique libéral comme « prédateur » du modèle républicain… Vous y allez un peu fort !
Nous, terre des lumières et patrie des droits de l’homme, avons choisi le modèle libéral mondialisé sans ses effets sociétaux : multiculturalisme et renforcement des communautarismes. Or, en la matière, nous n’avons pas fait mieux que les autres pays.
Seul le FN semble trouver un écho dans cette France périphérique…
Le FN n’est pas le bon indicateur, les gens n’attendent pas les discours politiques ou les analyses d’en haut pour se déterminer. Les classes populaires font un diagnostic des effets de plusieurs décennies d’adaptation aux normes de l’économie mondiale et utilisent des candidats ou des référendums, ce fut le cas en 2005, pour l’exprimer.
Comment percevez-vous le phénomène Macron ?
Il y a au moins une chose qu’on ne peut pas lui reprocher : il n’avance pas masqué ! Il ne cherche pas à faire semblant de tenir un discours « de gauche ». Il dit : « pour s’en sortir, il faut encore plus de libéralisme » ce qui est assez cohérent intellectuellement et assez représentatif de ce qu’est devenue la gauche.
LIRE aussi Christophe Guilluy : « Nous allons vers une période de tensions et de paranoïa identitaire »
Dernier ouvrage publié : Le Crépuscule de la France d’en haut, 2016,Flammarion, 256 pages.
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Sujet: Re: Médias, propagande, démocratie, et réalité : la victoire de Donald Trump confrontée aux fantastiques prévisions des arrogants experts médiatiques et politiques français :
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