Sujet: La théorie de la théorie du complot. Ven 24 Fév 2012 - 20:17
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Les textes conspirationnistes jugés fondateurs remontent à la Révolution française. Ils sont nés dans les milieux catholiques et monarchistes qui voyaient leur monde s’écrouler. Au XIXe siècle, ce sont les puissances souterraines et les sociétés secrètes qui sont accusées de fomenter des complots. Les jésuites, les francs-maçons et les juifs constituent les trois cibles favorites. Jusqu’en 1950, la majorité des théoriciens viennent de l’extrême droite. Les thèses conspirationnistes trouvent un meilleur écho en période de crise. Ainsi, la fin du XIXe siècle où les années 1930 ont été des périodes favorables à la naissance de ces textes. Ces théories ont également été parfois créés pour influencer les politiques, comme « Les Protocoles des sages de Sion », l’un des plus fameux textes conspirationnistes, diffusé en 1901, et réalisé par la police secrète tsariste. Cet ouvrage était destiné à manipuler le tsar pour l’influencer sur la politique extérieure de la Russie.
La théorie de « la théorie du complot » telle qu’elle est construite est un vaste fourre-tout où l’on peut retrouver aussi bien des militants politiques de gauche comme de droite, des journalistes ou même des scientifiques. Il y a quand même une grande différence entre être conspirationniste à la sauce « protocole des sages de Sion » et remettre en cause les versions officielles parfois simplistes des autorités. Douter est un réflexe positif. Être sceptique ne signifie pas forcément être conspirationniste. Cela peut être la volonté de comprendre un événement, officiel ou non pour lesquels parfois il existe un certain blackout.
Regardez les conférences de l’historienne Annie Lacroix Riz, sur le rôle des banques dans la seconde guerre mondiale, et lisez son livre « le choix de la défaite ». Penchez vous sur le rôle des banquiers dans notre société, et le rôle de la BCE. Alors, c’est un complot ? En quelque sorte oui, mais je crois surtout que leur force ce n’est pas tant leur pouvoir de créer des crises qu’ils ne pourraient contrôler, que leur capacité à s’en servir, comme l’a bien décrit Naomie Klein dans la « stratégie du choc ».
Les groupes de pression existent et sont connus, ils ne se cachent pas. Ils sont autoproclamés sans concertation, ils ne sont pas élus : G8, G20, OMC, FMI, OTAN, ONU, Commission Européenne, …. et les médias participent à leur propagande. Ce n’est ni plus ni moins qu’un complot contre les pauvres (individus ou nations). C’est un complot à ciel ouvert, et même si des organisations comme les Bilderberg existent réellement, ce ne sont peut-être que des leurres comme ceux que l’on utilise pour détourner les missiles de leur objectif. La théorie du complot est aussi un moyen de dépolitiser les individus en leur faisant croire que des forces « obscures » contre lesquelles on ne peut rien dirigent le monde. Alors en attendant on cherche des boucs émissaires : juif, arabe, franc-maçon, communiste… et on se replie sur des symboles religieux ou nationalistes. Souvent derrière ces théories, il est aisé de retrouver l’obscurantisme complotiste cher à l’extrême-droite.
Il a toujours existé des lobbies et des organisations qui cherchent à peser sur les prises de décision politiques et économiques. Le conspirationnisme permet d’expliquer ce que l’on n’admet pas, en faisant correspondre ses thèses avec la réalité qui devient de fait une preuve que le complot existe ! Rien n’est écrit, les vrais conspirationnistes, ce sont ceux qui échafaudent des théories fumeuses pour faire parler d’eux. Ce sont des espèces de gourous qui profitent de leur charisme pour semer la confusion dans les repères politiques d’un public qu’ils manipulent.
Ne nous divisons pas, battons nous ensemble, car qu’on les appelle « Illuminatis, « Trilatéral » ou « S&B », au final ce sont simplement des capitalistes. Le seul réel complot qui existe, c’est celui des riches contre les pauvres, celui du capital contre le travail, celui de la finance contre les peuples : c’est le système capitaliste ! Ne nous laissons pas embarquer dans les délires de personnages dont le seul but est au final de nous diviser et de détourner notre colère au profit de la classe dominante, afin de perpétuer le système.