La Polynésie au centre de la “guerre” ?La faim de la Chine réveille tous les enjeux régionaux. Dans son dernier numéro, Le Nouvel Observateur peint la nouvelle donne suite au réveil du géant chinois et des envies suscitées par les richesses de l'océan Pacifique. Enjeux tant économiques que géostratégiques où la France via notamment la Polynésie et ses ressources cherchent à avoir son mot à dire. Alors qu'au fenua l'armée était sur le départ, la nouvelle donne régionale pourrait engendrer une augmentation des moyens.Le Pacifique semble devenir la nouvelle salle de “jeux” des grandes puissances. Les énormes ressources naturelles attisent les envies tout autant que les désirs d'émancipation, et la Chine entend bien se tailler une part de gâteau. Au centre, les territoires français, mais aussi et surtout la Polynésie française dont les liens avec la Chine se renforcent peu à peu. Une Chine qui se juge pour l'hebdomadaire “à la fois vulnérable et ligotée” et qui “a échafaudé dans les années 1980-1990 une doctrine stratégique audacieuse”.
Une doctrine “centrée sur la modernisation de sa marine” et qui vise “à créer une “sphère de sécurité maritime” en trois étapes.
Tout d'abord en prenant le “contrôle effectif” des mers intérieures délimitées par la première chaîne d'îles, ce qui devrait faciliter la “récupération” de gré ou de force de l'île rebelle de Taïwan. (…).
Deuxième étape, à l'horizon 2020-2030 : le déploiement de la flotte chinoise dans les eaux délimitées par la “seconde chaîne d'îles” (…).
Troisième et dernière étape : imposer sa présence sur tous les océans de la planète”.
Et la France dans tout ça ? “La France suit de près l'activité de la marine chinoise dans le Pacifique, où se trouvent trois importantes collectivités d'outre-mer : la Polynésie française, Wallis-et-Futuna et la Nouvelle-Calédonie”, rappelle l'hebdomadaire. Et le Nouvel Observateur citant un officiel français : “des bateaux chinois s'infiltrent de plus en plus souvent dans nos eaux territoriales et cela nous inquiète”. Ce même officiel reconnaît que, pour la protection des territoires et de leurs ressources “comme pour nous assurer de la liberté de navigation dans ces eaux stratégiques pour nos échanges commerciaux, nous manquons de moyens de défense et d'observation”. Une prise de conscience “très récente” note le Nouvel Observateur, car comme la Polynésie a pu s'en rendre compte, “il y a quelques mois encore cette zone gigantesque était délaissée par nos stratèges.
Le livre blanc de 2008 prévoyait même une diminution des dispositifs militaires en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie”. L'arrivée du nouveau ministre de la Défense, Jean Yves Le Drian, a changé la donne en insistant “sur l'importance de la région Pacifique pour la sécurité de la France. “C'est une zone d'intérêt majeur”, a-t-il déclaré à Singapour en juin 2012”. Et l'hebdomadaire de préciser que les rédacteurs du nouveau livre blanc “qui sera rendu public dans quelques semaines, devraient proposer une augmentation des moyens de l'armée et de la marine sur place. À Papeete, on croise les doigts”.
Source : http://www.lesnouvelles.pf/article/ca-fait-la-une/la-polynesie-au-centre-de-la-%E2%80%9Cguerre%E2%80%9D