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 La mafia napolitaine et les Roms Les tsiganes Trafic d'enfants au cœur de l'Europe

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xerox

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MessageSujet: La mafia napolitaine et les Roms Les tsiganes Trafic d'enfants au cœur de l'Europe   La mafia napolitaine et les Roms Les tsiganes Trafic d'enfants au cœur de l'Europe I_icon_minitimeDim 14 Avr 2019 - 23:54

Trafic d'enfants au cœur de l'Europe

Enquête sur les sordides et lucratifs trafics d'enfants qui perdurent en Europe. Pour la plupart originaires d'Europe de l'Est ou d'Afrique, mais parfois aussi de France ou d'Allemagne, filles et garçons sont vendus comme esclaves domestiques ou sexuels, ou encore mis à la rue pour mendier ou faire les poches des passants. D'où vient la demande et qui sont les trafiquants ?

Le trafic d'enfants est un marché lucratif qui, avec les drogues et les armes, représente l'une des activités les plus prisées des réseaux criminels en Europe. Pour la plupart originaires d'Europe de l'Est ou d'Afrique, mais parfois également de France ou d'Allemagne, filles et garçons sont vendus comme esclaves domestiques ou sexuels, ou encore mis à la rue pour mendier ou faire les poches des passants. Mais d'où vient la demande ? Qui sont les trafiquants ? Comment les réseaux s'organisent-ils, et pourquoi ce sujet reste-t-il relativement tabou dans les prises de parole politiques ?


Commentaire : Tabou ou caché par les médias ?


Sylvia Nagel mène l'enquête, à la rencontre en France et en Allemagne d'anciennes victimes comme de policiers et de défenseurs des droits humains qui luttent pour démanteler ces réseaux criminels. Elle montre aussi comment les nouvelles technologies, en l'occurrence aujourd'hui le Darknet, leur ont donné un nouvel essor.



Cela se passe chez nous sous nos yeux. C'est un très gros problème car ce trafic génère de l'argent facile.

« J'étais la meilleure pouliche de son écurie, la gentille jeune fille d'à côté. C'était trop pour moi. »

Les femmes dont on a cassé la volonté très jeunes restent marquées à vie.

« Si je m'étais défendu, ils m'auraient tué. »

C'est un grave problème de société et tout le monde préfère regarder ailleurs. La plus grande injustice sociale à mes yeux est l'esclavage moderne. Dans les grandes politiques publiques nationales, ce n'est pas un sujet que l'on voit. Le trafic d'enfants recouvre différents délits : séquestration, pédopornographie, adoptions illégales, exploitation par le travail, mendicité et vol, prélèvement d'organes et surtout prostitution forcée.

Il existe des organisations qui se livrent au trafic d'enfants et à leur exploitation sexuelle, ce ne sont pas des actes isolés c'est bel et bien de la criminalité organisée. Et il s'agit d'un marché très lucratif. Car les mineurs sont des proies extrêmement convoitées. Linda avait 16 ans quand elle a rencontré l'homme qui est devenu son proxénète.

« Je suis tout de suite tombée amoureuse de lui c'est allé très vite, j'étais en mal d'affection à l'époque mais avec lui je me sentais comme une princesse et me disait que j'étais une fille super avec beaucoup de potentiel parce que tous les hommes avaient envie de moi parce que j'étais la femme idéale. Et puis le martyre a commencé dès le premier client. On était dans un petit hôtel, je crois que mon herpès date de ce jour-là, c'était vraiment horrible crasseux et tout, mais quand on vous donne 50 euros de pourboire d'un coup ça motive, pour moi c'était incroyable. Après il est revenu dans la chambre pour m'apporter mon plat préféré et il m'a donné un portable tout neuf. Je me suis dit "super", il me fait des cadeaux ils se donnent du mal pour moi. Je n'en revenais pas, on ne s'était jamais occupé de moi. »

Fabrice RIZZOLI
liberation







Le 13 mai, une vague de violence s'est soudain abattue sur les Roms qui vivaient dans le quartier de Ponticelli à Naples. Leurs camps, dont les occupants avaient auparavant été vidés par la police, ont été mis à sac et incendiés par les habitants du quartier. Vengeance populaire «justifiée» par la tentative d'enlèvement, deux jours plus tôt, d'un bébé de six mois par une jeune Roumaine âgée de 16 ans qui s'était échappée d'un foyer pour mineurs. De la Roumaine aux Roms, il n'y a qu'une syllabe.

En Italie, comme partout en Europe, les Roms vivent dans des conditions épouvantables : des camps de fortune installés dans des décharges sauvages ou sous des ponts, îlots de misère au coeur de l'Occident. Ici comme partout, ils vivent - ou plutôt survivent - de mendicité et de la revente de métaux récupérés.

Ils sont sédentarisés depuis longtemps, et pourtant continuent de souffrir du regard multiséculaire porté sur les «nomades», Gitans, Tsiganes, Manouches, Roms.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les «voleurs de poules et d'enfants» se sont retrouvé aux côtés des Juifs, exterminés dans les camps nazis.

Dans le quartier de Ponticelli, plus de 1 500 Roms vivaient dans des «microcamps» constitués chacun d'une dizaine de «baraques». Installés sur des dépotoirs illégaux ou sous des ponts. Or ce quartier de Naples n'échappe par à la mafia. Il est contrôlé par le clan Sarno. Ciro Sarno, le chef de clan est en prison mais ses régents lui obéissent encore.

La mafia a autorisé les Roms à vivre sur son territoire à condition qu'ils paient le pizzo, un impôt mafieux de 50 euros par mois. Le clan permettait ainsi aux Roms de faire la manche et de gérer les décharges illégales. Chaque jour, les Roms allaient voir les garages et les entreprises afin de récupérer les batteries et autres matériaux polluants- pour 5 ou 15 euros, les entrepreneurs peuvent se débarrasser de leurs matériaux lourds. Enfin, le clan autorisait les Roms à voler dans les appartements. En revanche, il leur était interdit de fréquenter le centre de Ponticelli, là où les hommes de la Camorra vendent de la drogue.

Que s'est-il passé à Ponticelli pour que la population s'en prenne à eux ? La mafia est encore une fois derrière la population : parmi les personnes arrêtées par la police lors des manifestations et des dégradations figuraient des femmes de mafieux et des complices de la Camorra aux casiers judiciaires vierges.

Il aura suffit d'une bonne occasion (la tentative d'enlèvement dont les contours restent à clarifier) pour que la mafia passe à l'action. Une action très rentable à plusieurs points de vue. D'abord la mafia ridiculise l'Etat qui n'a jamais été capable d'apporter des solutions à l'immigration roumaine. Aux yeux de la population, en volant au secours d'une petite fille enlevée et en débarrassant le quartier des voleurs de poules, le clan se pose en justicier. La mafia a encore augmenté son capital de consensus social à Naples.

Mais ces expulsions à la sauce mafieuse pourraient cacher une opération de spéculation immobilière. Les terrains incendiés font partie d'un plan d'urbanisation. Depuis moins d'un mois, des appels d'offres ont été lancés pour construire des résidences, des appartements, des écoles et des hôpitaux. Un financement de 7 millions d'euros est déjà disponible. Or, dans le cas où les travaux n'auraient pas pu commencer avant le mois d'août, des gens auraient perdu de l'argent. Qui ?









Le 21 octobre, la police de la ville grecque de Larissa a placé en garde à vue Khristos Salis âgé de 39 ans et Eleutera Dimopulu âgée de 40 ans, accusés d’enlèvement et de fabrication de faux papiers. Le couple a affirmé que l’enfant qu’ils élevaient leur a été donné par des Roms de Bulgarie. La police a publié la photo de ce couple Rom en espérant retrouver les parents de la fillette qui ne sait dire que quelques mots en romani. La police suppose que sur les 14 enfants qui vivent dans cette famille, 10 sont adoptifs. Le fond de bienfaisance grec « Sourire de l’enfant » a récupéré Maria et reçu plus de 8.000 appels téléphoniques, notamment de la part de familles qui recherchent leur fille disparue. Maria est actuellement en observation à l’hôpital, ensuite elle sera placée dans l’un des foyers de l’organisation où elle attendra ses parents biologiques.
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