(Source: ArtClair.com)
Les tableaux cachent parfois des énigmes , et certains peuvent nous révéler leurs secrets bien longtemps après leur création. C’est le cas de ce portrait de la reine Elisabeth I peint vers 1580 : pendant plusieurs siècles , ce tableau représentait la Reine un bouquet à la main mais la toile s’abîmant , ce bouquet de roses a révélé à sa place un serpent. C’est donc un serpent que tenait dans la main la Reine, dans cette “première version” que l’on a volontairement masqué. Elisabeth I fut l’une des plus célèbres souveraines d’Angleterre.
Celle que l’on nommait la “Reine Vierge” car elle ne se maria jamais ni ne conçut d’enfants (mais eu une vie amoureuse semble-t-il ,des plus actives) régna sur l’Angleterre avec autorité et énergie pendant 45 ans, de 1558 à sa mort en 1603. Cette période de l’histoire est marqué par l’essor culturel ,artistique, économique et financier de l’Angleterre.
Aujourd’hui on ne sait pourquoi le reptile a été remplacé par le bouquet de roses sur le portrait de la Reine Elisabeth I. Et pourquoi le choix originel du serpent. Ce choix originel du serpent peut peut-être s’expliquer par ceci : “Le serpent, dépourvu de pattes, le corps tout entier collé à au sol, s’abritant sous terre, est considéré assez universellement comme le symbole de la Terre-mère ; messager de la Terre, il apporte aux hommes la clef des mystères naturels, la connaissance, et donc la sagesse…
De par sa symbolique de connaissance, le serpent est devenu le tentateur des hommes qui la recherchent, et bravent Dieu qui la leur interdit…De plus, comme d’autres animaux, qui entrent sous terre comme on enterre les morts, et en ressortent, les serpents sont symboles de renaissance, et d’immortalité.”
Mais dans l’iconographie chrétienne, il est le symbole du péché, du mal et de la tentation ...
Prenant en compte cette dernière signification et pensant qu’elle ne serait pas au goût des docteurs de la cour qui surveillaient étroitement la réalisation des portraits royaux, l’artiste aurait remplacé le serpent par un bouquet de roses, fleur emblématique des Tudor.
Les conservateurs soupçonnaient de plus en plus un élément caché. Ce sont des analyses au rayon X et autres techniques infra-rouge effectuées ces derniers mois qui ont permis de découvrir la présence du reptile. Les chercheurs affirment même qu’il était complètement achevé avant qu’il ne soit repeint juste avant l’étape finale de l’application du vernis.
La National Portrait Gallery possède le tableau depuis plus d’un siècle, mais il n’a pas été présenté dans les salles depuis 1921 à cause de son état de conservation. Il fera partie, le mois prochain, d’une exposition intitulée « Concealed and Revealed. The Changing Faces of Elisabeth I » présentant des tableaux de la reine des années 1560 à après la mort de celle-ci en 1603.