Extrait du livre de Jack Kornfield, Périls et Promesses de la vie Spirituelle
Ai-je su aimer ?
Même les états les plus exaltés, les accomplissements spirituels les plus exceptionnels, demeurent insignifiants si nous sommes incapables d'être heureux d'une manière élémentaire et ordinaire, si nous ne savons pas ouvrir notre coeur à l'autre et à la vie qui nous a été donnée.
Lorsque nous nous engageons dans une vie spirituelle, ce qui importe est simple : nous devons nous assurer que notre chemin est bien relié à notre coeur.
(...) le but de la vie spirituelle, laquelle, finalement, ne consiste pas à poursuivre et à atteindre une condition hors du commun ou des pouvoirs particuliers. En fait, une telle poursuite peut nous éloigner de nous-même.
(...) En abordant un voyage spirituel authentique, il nous faudra rester bien plus près de chez nous, nous concentrer directement sur ce qui se trouve ici même, juste devant nos yeux, nous assurer que notre chemin est relié à notre amour le plus profond.
Don Juan l'exprimait ainsi : "Examine chaque chemin attentivement et posément. Teste-le autant de fois qu'il te semblera nécessaire. Puis pose-toi - à toi seul - une seule question. Seul un très vieil homme se pose ce genre de question. Moi j'étais jeune, et mon sang était trop vigoureux pour que je comprenne. Maintenant, je comprends.
Cette question, la voici : Ce chemin a-t-il un coeur ?
Si la réponse est oui, c'est un bon chemin. Sinon, inutile d'insister."
(...) Lorsque nous nous posons la question "Ai-je choisi un chemin qui a du coeur?", nous découvrons que personne ne peut définir précisément à notre place ce que devrait être notre chemin. Au contraire, nous devons permettre au mystère et à la beauté de cette question de résonner dans notre être. Alors, de quelque part en nous, une réponse surgira et une compréhension naîtra.
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