DSK victime de Poutine et de Sarkozy ... et contre la suprématie du dollar ?Intéressant, très intéressant ... Simple tentative de disculper celui qui aurait pu être le candidat idéal du Ps aux élections 2012 ... ou remarque non dénuée de fondements ?
Le député PS Claude Bartolone a affirmé mercredi sur BFMTV que Dominique Strauss-Kahn lui avait confié le 29 avril dernier que "les Russes et notamment Poutine" étaient "les alliés de la France pour essayer de (le) virer du FMI". S'il est clair que l'éviction de DSK de la scène politique française n'est pas pour déplaire à Nicolas Sarkozy, revenons un instant au contexte qui prévalait avant l'élection de Dominique Strauss-Khan à la tête du FMI. Où l'on y retrouve .... la Russie.
Claude Bartolone a pour sa part narré une conversation qu'il avait eue avec le patron du Fonds monétaire international "le 29 avril" dernier à Paris. "Je suis tombé sur un homme détendu, extrêmement déterminé" et "je l'ai senti très attentif à tout", a-t-il déclaré.
DSK l'aurait inciité à être vigilant, estimant même avoir pu être placé sur écoute. Ajoutant selon lui : « je sens bien qu'actuellement les Russes et notamment Poutine sont les alliés de la France pour essayer de me virer du FMI avant que je ne puisse être en situation d'annoncer ma candidature ». " Je pense que ça serait une faute pour tous d'arriver à ce que je sois viré et pas être candidat en sortant proprement du FMI", aurait ajouté DSK.
Rappelons à toutes fins utiles qu'en août 2007, alors que la Russie tentait de faire accéder au poste "suprême" son propre candidat, "étrangement" le directeur exécutif du Fonds monétaire international (FMI) pour la Russie, Alexeï Mojine, avait affirmé que le Français Dominique Strauss-Khan, n'avait pas les qualités requises pour exercer la fonction, rapportait ainsi le Financial Times.
"Il n'y a rien dans le CV de M. Strauss-Khan qui montre clairement qu'il a les qualités techniques pour accomplir le travail", avait estimé à cette date M. Mojine dans un entretien au quotidien économique. Décrivant l'ancien ministre français des Finances comme un "homme politique de métier" il doutait que sa candidature, soutenue par l'Union européenne, soit la meilleure.
Pour rappel, Dominique Strauss-Khan était alors notamment en compétition avec l'ancien président de la banque centrale tchèque Josef Tosovsky, dont la candidature avait été présentée par la Russie.
Agé de 60 ans, ce dernier dirigeait alors l'Institut pour la stabilité financière à Bâle, en Suisse, après avoir occupé le poste de gouverneur de la Banque centrale tchèque entre 1993 et 2000, avec une brève interruption en 1998, année durant laquelle il a été à la tête du gouvernement tchèque.
"Le processus de désignation du directeur général du FMI est profondément défectueux", avait par ailleurs estimé M. Mojine, abordant là le point essentiel de ses propos. "Nous pensons que le FMI fait face à une crise sévère de légitimité et si l'on veut qu'il réponde aux besoins des pays en développement, nous devons sélectionner le meilleur candidat". Selon lui, la candidature de l'ancien directeur de la banque centrale tchèque n'a pas simplement pour objectif de créer "l'apparence" d'une compétition pour la désignation du directeur général du Fonds.
"Si les pays en développement n'ont pas le sentiment qu'ils jouent un rôle dans le processus de désignation, alors ils se détourneront du FMI", plaidait alors M. Mojine.
Rappelons également qu'en janvier 2010, Dominique Strauss-Kahn avait affirmé à Washington qu'il n'était pas impossible à long terme d'avoir un système monétaire international où le dollar domine moins. Estimant que de multiples devises de réserve pourraient parallèlement voir le jour.
Des propos qui ont pu provoquer l'ire des Etats-Unis, les mettant sérieusement en garde contre leur politique économique et financière.
Si DSK ne voyait certes pas "le rôle du dollar changer rapidement", le patron du FMI estimait alors toutefois "qu'avec le temps, dans les décennies à venir, le rôle d'autres monnaies, y compris l'euro mais pas seulement", pourrait "être plus important".
Pour lui, il était possible que l'on puisse " se diriger, dans un avenir lointain, vers un système multimonétaire, plutôt que le système que nous avons aujourd'hui qui est, fondamentalement, unimonétaire".
Dans le cadre d'un nouveau système, où différentes monnaies seraient considérées comme devises de réserve, "les DTS seraient susceptibles de jouer un rôle, même si une telle démarche s'avère difficile, ne serait-ce qu'au niveau technique", avait indiqué Strauss-Khan.
Rappelons que les Droits de tirage spéciaux (DTS) sont l'unité de compte du Fonds, dont la valeur est déterminée chaque jour par le taux de change des quatre grandes devises de réserve (dollar, euro, yen et livre).
En mars 2009, la Chine avait proposé de leur donner un rôle plus important dans le système monétaire international, qu'elle jugeait trop centré sur le dollar. Quelques jours avant la réunion du G20, Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la Banque Centrale de Chine avait ainsi publié un essai dans lequel il accusait indirectement les Etats-Unis d'être responsables de la propagation de la crise à l'échelle mondiale.
Pointant du doigt les méfaits du dollar et réclamant l'adoption d'une nouvelle monnaie de réserve internationale pour remplacer le billet vert et l'instauration d'un système placé sous les auspices du Fonds monétaire international (FMI).
A cette date, DSK avait également rappelé pour sa part que les fondateurs du FMI avaient émis l'idée à l'origine "qu'après un moment, une monnaie internationale, qui ne soit directement liée à personne, puisse être utilisée". Tout en affirmant toutefois que malgré l'intensité de la récession aux Etats-Unis, le dollar restait à l'heure actuelle la référence du système monétaire international, même si d'autres devises - comme l'euro, le yen et peut-être le yuan - pouvaient lui faire concurrence.
Sources : AFP, Dow Jones Newswire, JDF, JDD, Ria Novosti, Financial Times
Source de l'article : http://www.leblogfinance.com/2011/05/dsk-victime-de-poutine-et-de-sarkozy-et-contre-la-suprematie-du-dollar.html