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L'Antéchrist est une figure commune à l'eschatologie chrétienne et islamique1. Elle apparaît dans les épîtres de Jean - d'abord essentiellement sous une forme plurielle2 - mais puise ses origines dans la notion d'anti-messie déjà présente dans le judaïsme3.
Le terme désigne parfois un individu - souvent monstrueux - parfois un groupe. Cette figure d'imposteur maléfique qui tente de se substituer à Jésus-Christ va nourrir de nombreuses spéculations et interprétations dès les premiers développements du christianisme à travers la littérature patristique, qui s'enrichiront encore au fil des siècles, situant l'intervention de l'Antéchrist lors des dernières épreuves précédant la fin du monde
[2].
Dans l'islam, diverses traditions prophétiques rapportées dans différents hadiths mettent en scène
al-Dajjâl (l'
Imposteur) - l'équivalent de l'Antéchrist - dont la venue est un point déterminant de l’eschatologie musulmane. Il apparait à la fin des temps et doit être éliminé par le prophète Îsâ (Jésus) lors du retour de ce dernier à la venue du Mahdi
[4].
De nombreux personnages, personnalités voire entités sont assimilés à l'Antéchrist au cours des siècles et jusqu'à nos jours, essentiellement dans des contextes ou épisodes eschatologiques et millénaristes.
Le mot « antéchrist » vient du grec αντιχριστος (
antikhristos) par l'intermédiaire du latin médieval
antechristus [5], mot qui vient du latin ecclésiastique
antichristus. Bien que la transformation du préfixe
anti- (
contre) en
ante- (
avant) date du XII
e siècle
[6], on trouve la forme
antichrist chez Rabelais
[6], dans la Bible de Jérusalem (traduction du XX
e siècle) et dans la neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française
[7]. Malgré cette transformation, le mot
antéchrist signifie
adversaire du Christ [8] et non
celui qui vient avant le Christ. De même, en latin,
antechristus et
antichristus sont synonymes
[9].
Le mot
antikhristos est utilisé au pluriel dans les Épîtres de Jean, désignant les judéo-chrétiens qui se détachent de la communauté par leur refus de la reconnaissance de la pleine divinité du Christ ou de son incarnation. Par la suite, différentes représentations de personnages mythiques d'
antéchrists seront modelés tant par l'eschatologie juive que par les pères de l'Église
[6]. En français, dès le XII
e siècle, le mot a désigné tout à la fois, dans une acception populaire péjorative, un
méchant homme et, dans des acceptions didactiques, un
esprit du mal devant apparaître à la fin des temps ou encore un
adversaire du Christ, un
apostat[6].
Depuis sa découverte et sa publication en 1947, le manuscrit numéro
2Q246 trouvé à Qumran a provoqué des controverses virulentes
[10]. Le manuscrit évoque une prophétie d'ordre eschatologique, une personnalité dont il écrit ce qui suit :
« [... Après nombre de tueries] et des massacres, un prince des nations [se lèvera...], le roi d'Assyrie et d'Égypte [...], il règnera sur le pays [...], lui seront assujettis et tous [lui] obéiront. [Son fils également] sera appelé Le Grand, et sera appelé Fils de Dieu, ils l'appelleront Fils du Très-Haut. Mais tels les météores que tu as aperçus dans ta vision, tel sera son royaume. Ils ne règneront qu'un petit nombre d'années sur le pays, tandis que les peuples piétineront les peuples, et que les nations piétineront les nations. Jusqu'à ce que le peuple de Dieu se lève. Alors tous se reposeront de la guerre. Leur royaume sera un royaume éternel, et toutes leurs voies seront justes. Il jugeront la terre avec équité, et toutes les nations feront la paix. La guerre disparaitra du pays et toutes les nations se soumettront à eux[11]. »
Un autre manuscrit,
1Qm est considéré étant lié à celui-ci, qui décrit la guerre des fils de lumière contre les fils des ténébres. Or, selon les évangiles, Jésus nommait ses disciples fils de lumière
[12].
Ce passage évoque l'Antéchrist après une lecture attentive selon Michael Wise, Martin Abegg jr., et Edward Cook
[13],[12]. Ils établissent un parallèle avec des passages du Nouveau Testament ou ce titre est attribué à Jésus, (Luc 1,32-33) : « Il sera Grand et sera appelé Fils du Très-Haut, ... et à son royaume, il n'y aura point de fin ». Ceux-ci précisent que le fait pour un humain de prétendre une filiation divine n'a jamais été bien toléré dans le judaïsme (Esaïe 14, 12-21), et ajoutent que selon Jean, les contemporains de Jésus ont accusé Jésus pour cette raison ; (Jean 10 : 33) : « Nous voulons te lapider pour un blasphème, car bien que tu sois homme tu te fais dieu »
[13].
Cependant, un autre concept, celui de Fils de l'Homme a été utilisé pour Jésus dans le Nouveau Testament en conformité avec le Tanakh, et c'est progressivement que la notion de Fils de Dieu s'est finalement imposé de façon systématique
[14]. Selon d'autres spécialistes, Jésus lui-même se désigne plutôt Fils de l'Homme, la notion christologique d'un Fils de l'homme humain lié au Père (Abba) a fait une transition naturelle au sein du christianisme vers la notion de Fils de Dieu.
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