PARIS (Reuters) - La Société générale envisage de supprimer plusieurs centaines de postes dans sa banque de financement et d'investissement (BFI) pour adapter ses activités à la crise que traverse la zone euro, ont fait savoir mardi les syndicats de la banque à l'issue d'une réunion avec le PDG Frédéric Oudéa.
Comme BNP Paribas et le Crédit agricole, la SocGen a engagé en septembre un plan d'économies et de réduction de la taille de son bilan pour renforcer sa solidité financière et réduire ses besoins de financement en dollar, après avoir vu sa capitalisation boursière s'effondrer au cours de l'été.
"L'objet de la rencontre (avec Frédéric Oudéa, NDLR) était principalement d'annoncer sa décision de procéder à plusieurs centaines de suppressions d'emplois chez SGCIB et dans les fonctions supports attenantes", déclarent les organisations syndicales de la SocGen dans un communiqué commun.
"Les suppressions concerneront la France et l'international", poursuivent-ils.
Les syndicats de la banque n'avancent pas de chiffre précis mais selon une source syndicale, les réductions d'effectifs au sein de la BFI pourraient toucher au moins 500 postes.
"On négocie le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi, NDLR). Entre 500 et 650 postes seraient concernés", a ajouté une source syndicale, qui n'a pas non plus souhaité être nommée. "Ce n'est pas encore très clair, on commence à discuter des modalités cet après-midi."
Début septembre, les syndicats de la Société générale s'étaient déjà inquiétés de la hausse en juillet et août des départs dans les activités de BFI, les plus touchées par la crise.
Une porte-parole de la banque, qui emploie environ 12.000 collaborateurs dans la BFI, s'est refusée à tout commentaire sur le nombre de postes menacés par les réductions d'effectifs.
"A ce stade, il est prématuré de donner des précisions sur les mesures d'ajustement des effectifs qui seront nécessaires au sein de la BFI, en France et à l'international", a simplement dit la porte-parole.
DES COUPES ATTENDUES CHEZ BNP
Mardi dernier, lors de la publication de ses résultats trimestriels, la Société générale avait fait savoir qu'elle renonçait à verser tout dividende à ses actionnaires au titre de l'exercice 2011 pour renforcer ses fonds propres. Elle entend aussi tailler dans les bonus pour se recapitaliser.
"Les organisations syndicales considèrent que les motivations qui justifient ces suppressions (de postes) sont contestables", soulignent les syndicats de la SocGen.
BNP Paribas, qui prévoit aussi de réduire ses effectifs dans la banque de financement et d'investissement, doit de son côté rencontrer mercredi matin les syndicats à l'occasion d'un comité central d'entreprise pour discuter des suppressions de postes dans son pôle de BFI.
Le directeur général de BNP Baudouin Prot a indiqué début novembre, lors des résultats trimestriels, que la banque envisageait des "centaines" de suppressions de postes, essentiellement dans la BFI.
"On attend avec inquiétude ce qui va être annoncé demain. Compte tenu de ce qui a été annoncé par la direction de la banque sur la réduction de voilure, on craint qu'en termes de réduction d'effectifs, ce soit assez important", explique Joël Debeausse, délégué national adjoint du syndicat SNB.
"Au niveau du SNB, nous sommes fortement attachés au pacte social en vigueur au sein du groupe. Nous porterons une attention particulière au volet reclassement qui est pour nous une priorité", a-t-il ajouté.
Face à la crise, plusieurs autres grandes banques étrangères ont annoncé des plans de suppressions de postes. Quelque 110.000 postes vont disparaître tant en Europe qu'aux Etats-Unis ou en Asie.
La banque italienne Unicredit, qui a accusé une perte de plus de 10 milliards d'euros au troisième trimestre, va supprimer plus de 6.000 postes, soit plus de 10% de ses effectifs.
La britannique HSBC et l'américaine Bank of America Merrill Lynch ont chacune annoncé 30.000 suppressions de postes.
Edité par Dominique Rodriguez