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| Sujet: Révisé en Chine, l'A340 d'Air France volait avec une trentaine de vis manquantes Ven 25 Nov 2011 - 22:22 | |
| Révisé en Chine, l'A340 d'Air France volait avec une trentaine de vis manquantes
Il venait de subir sa "grande visite" en Chine à Xiamen. Cet Airbus A340 d'Air France a du être immobilisé à la mi-novembre sur l'aéroport de Boston (Etats-Unis) après qu'un mécanicien eut constaté l'absence d'une trentaine de vis sur un panneau de carénage. A aucun moment la sécurité de l'appareil n'a été remise en cause, assure la compagnie.
Un Airbus A340 d'Air France au roulage à Roissy-CDG © AIR FRANCE Virginie Valdois "Les A340 font également (comme les Boeing 747, ndlr) leur grande visite en Chine à Xiamen et le résultat est toujours à la hauteur des ambitions de notre entreprise", ironise le personnel navigant technique (PNT) d'Air France dans un bulletin du syndicat Alter glissé à l'AFP. Après sa révision générale en Chine, cet Airbus A340 d'Air France immatriculé F-GLZR a volé durant quelques jours avant d'être immobilisé sur l'aéroport de Boston (Etats-Unis) : un mécanicien venait de constater qu'il manquait une trentaine de vis sur un panneau de carénage.
Air France confirme l'incident. Assure qu'une enquête interne est en cours. Mais promet que, "à aucun moment, la sécurité des vols" n'a été mise en jeu. L'avion n'a d'ailleurs été immobilisé que durant quelques heures, le temps de remettre les boulons manquants. Car le bout de carlingue ainsi mal fixé n'est qu'une "pièce d'habillage située entre l'aile et le fuselage et ne concerne pas une zone pressurisée", ajoute un expert d'Airbus.
Percuter une pièce vitale
Toutefois, lorsqu'une telle pièce se détache, sous la pression de l'air, il est toujours difficile de connaître sa trajectoire. Et rien ne dit qu'elle ne serait pas allée percuter une pièce vitale de l'appareil.
Taeco , qui a effectué la grande visite de cet appareil, est l'un des leaders mondiaux de l'entretien des gros porteurs. Ce prestataire chinois travaille pour toutes les grandes compagnies mondiales, et Air France assure qu'il s'agit du premier incident de ce type. De source syndicale, on rappelle que l'an passé, un Boeing 747-400 avait lui aussi du être immobilisé après une grande visite en Chine : certaines parois de l'appareil avaient été repeintes avec de la peinture potentiellement inflammable. L'avion avait volé trois semaines avant que l'incident ne soit signalé. Source CHRONOLOGIE. Succession d'incidents chez Air France
Le 5 septembre 2011, un avion d’Air-France à destination de Yaoundé, au Cameroun, fait demi tour vers l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle en raison "d’une fêlure sur la partie externe de son pare-brise". 225 passagers et 14 membres d’équipage se trouvent à bord.
Le 21 juillet 2011, une catastrophe aérienne est évitée de peu. Alors qu’il vole à son rythme de croisière en direction de Caracas, au Vénézuela, un A340 traverse une forte zone de turbulence. L’avion se trouve subitement en "survitesse"et le pilote automatique se déconnecte. L’appareil prend alors de l’altitude, son allure se réduit. Il frôle de peu le décrochage. Un scénario comparable à celui du vol Rio-Paris qui s’est abîmé en mer le 1er juin 2009 avec 228 personnes à son bord.
Le 13 avril 2011, un Airbus A330 atterrit d’urgence à Caracas peu après son décollage en direction de Paris. L’avion se déclare en état d’urgence 26 minutes après son départ, "parce que le train d’atterrissage n’est pas rentré". Celui-ci n’avait pas été réparé lors de la précédente escale. Les 207 passagers doivent emprunter un autre vol.
Le 31 décembre 2010, le vol Air France 3974 reliant les Antilles françaises à la Guyane renonce in extremis à un premier atterrissage, "un avion se trouvant sur les pistes". Selon le pilote, la distance n’était "pas suffisante" pour atterrir. La deuxième tentative sera la bonne.
Le 7 décembre 2010, un syndicat de pilotes s’alarme car, pendant trois semaines, la compagnie laisse voler un Boeing 747 : l’appareil est jugé peu sur en raison de travaux de maintenance toujours en cours. Le syndicat s’étonne que la compagnie "informée d’un risque potentiel" ne prenne pas "les précautions nécessaires".
Le 30 octobre 2010, un accrochage a lieu entre deux Airbus d’Air France sur le tarmac de l’aéroport de Roissy, immobilisant l’un des appareils au sol pendant quinze jours. Si les deux avions transportaient des passagers, aucun blessé n’est à déplorer.
En juillet 2010, Air France est victime d’une série noire avec quatre incidents successifs sur ses vols reliant Paris et Rio. Problème électronique, avarie sur un fuselage, toilettes hors service et alerte à la bombe se succèdent en l’espace de 8 jours. "Ce sont quatre incidents qui sont totalement séparés, et sur des types d’appareils différents", se défend alors le porte-parole de la compagnie.
Le premier Airbus A380 acquis par la compagnie est victime à plusieurs reprises de problèmes techniques sur la liaison Paris-New York. Entre novembre 2009 et février 2010, l’avion a du faire demi-tour et plusieurs décollages ont été annulés, une panne empêchant le bon fonctionnement du système de carburant Source Le marché de la maintenance évalué à 50 milliards de dollars
Cet incident n’est pas le premier du genre. Un Boeing 747-400 d'Air France avait déjà été immobilisé l'an passé après une révision complète en Chine : certaines parois de l'avion avaient été repeintes avec de la peinture potentiellement inflammable. L'appareil avait volé pendant trois semaines.
Un porte-parole de la compagnie a beau faire valoir que Taeco est « internationalement reconnu et travaille depuis plus de quatre ans pour Air France », c’est un coup dur pour le groupe français. Celui-ci traverse une sérieuse crise financière et peine à faire oublier l'accident du vol Rio-Paris (228 morts en 2009).
Reste que dans le secteur du transport aérien, où la concurrence est très vive, Air France n’est pas la seule grande compagnie à sous-traiter l’entretien de ses avions pour réduire ses coûts. À l’instar de l’allemande Lufthansa et de bien d’autres, elle possède sa propre filiale dédiée à la maintenance. Mais elle se tourne, elle aussi, vers des sous-traitants dont Taeco est l’un des leaders mondiaux. Selon le magazine Aviation Week, le marché de la maintenance est évalué à 50 milliards de dollars dont 8,7 milliards pour la grosse maintenance, l'un des secteurs les plus compétitifs . Source |
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