Les questions sont posés aux esprits supérieurs (moral, intellectuel).
Ce passage n'est qu'une toute petite partie de ce que peut enseigner ce livre.
CHAPITRE IX (Le Livre des Esprits) codifié par Allan Kardec, en 1857
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INTERVENTION DES ESPRITS
DANS LE MONDE CORPOREL
3. Des possédés
473. Un Esprit peut-il momentanément revêtir l'enveloppe d'une
personne vivante, c'est-à-dire s'introduire dans un corps animé et agir au
lieu et place de celui qui s'y trouve incarné ?
« L'Esprit n'entre pas dans un corps comme tu entres dans une
maison ; il s'assimile avec un Esprit incarné qui a les mêmes défauts et
les mêmes qualités pour agir conjointement ; mais c'est toujours l'Esprit
incarné qui agit comme il veut sur la matière dont il est revêtu. Un Esprit
ne peut se substituer à celui qui est incarné, car l'Esprit et le corps sont
liés jusqu'au temps marqué pour le terme de l'existence matérielle. »
474. S'il n'y a pas possession proprement dite, c'est-à-dire cohabitation
de deux Esprits dans le même corps, l'âme peut-elle se trouver dans la
dépendance d'un autre Esprit, de manière à en être subjuguée ou
obsédée, au point que sa volonté en soit en quelque sorte paralysée ?
« Oui, et ce sont là les vrais possédés ; mais sache bien que cette
domination ne se fait jamais sans la participation de celui qui la subit,
soit par sa faiblesse, soit par son désir. On a souvent pris pour des
possédés des épileptiques ou des fous qui avaient plus besoin de
médecin que d'exorcisme. »
Le mot possédé, dans son acception vulgaire, suppose l'existence de démons,
c'est-à-dire d'une catégorie d'êtres de mauvaise nature, et la cohabitation de l'un de
ces êtres avec l'âme dans le corps d'un individu. Puisqu'il n'y a pas de démons dans
ce sens, et que deux Esprits ne peuvent habiter simultanément le même corps, il
n'y a pas de possédés selon l'idée attachée à ce mot. Le mot possédé ne doit
s'entendre que de la dépendance absolue où l'âme peut se trouver à l'égard
d'Esprits imparfaits qui la subjuguent.
475. Peut-on soi-même éloigner les mauvais Esprits et s'affranchir de
leur domination ?
« On peut toujours secouer un joug quand on en a la ferme volonté. »
476. Ne peut-il arriver que la fascination exercée par le mauvais Esprit
soit telle que la personne subjuguée ne s'en aperçoive pas ; alors, une
tierce personne peut-elle faire cesser la sujétion, et dans ce cas, quelle
condition doit-elle remplir ?
« Si c'est un homme de bien, sa volonté peut aider en appelant le
concours des bons Esprits, car plus on est homme de bien, plus on a de
pouvoir sur les Esprits imparfaits pour les éloigner et sur les bons pour
les attirer. Cependant, il serait impuissant si celui qui est subjugué ne s'y
prête pas ; il y a des gens qui se plaisent dans une dépendance qui flatte
leurs goûts et leurs désirs. Dans tous les cas, celui dont le coeur n'est pas
pur ne peut avoir aucune influence ; les bons Esprits le méprisent, et les
mauvais ne le craignent pas. »
477. Les formules d'exorcisme ont-elles quelque efficacité sur les
mauvais Esprits ?
« Non ; quand ces Esprits voient quelqu'un prendre la chose au
sérieux, ils en rient et s'obstinent. »
478. Il y a des personnes animées de bonnes intentions et qui n'en sont
pas moins obsédées ; quel est le meilleur moyen de se délivrer des
Esprits obsesseurs ?
« Lasser leur patience, ne tenir aucun compte de leurs suggestions,
leur montrer qu'ils perdent leur temps ; alors, quand ils voient qu'ils n'ont
rien à faire, ils s'en vont. »
479. La prière est-elle un moyen efficace pour guérir de l'obsession ?
« La prière est d'un puissant secours en tout ; mais croyez bien qu'il ne
suffit pas de murmurer quelques paroles pour obtenir ce qu'on désire.
Dieu assiste ceux qui agissent, et non ceux qui se bornent à demander. Il
faut donc que l'obsédé fasse de son côté ce qui est nécessaire pour
détruire en lui-même la cause qui attire les mauvais Esprits. »
480. Que faut-il penser de l'expulsion des démons dont il est parlé
dans l'Evangile ?
« Cela dépend de l'interprétation. Si vous appelez démon un mauvais
Esprit qui subjugue un individu, quand son influence sera détruite, il
sera véritablement chassé. Si vous attribuez une maladie au démon,
quand vous aurez guéri la maladie, vous direz aussi que vous avez
chassé le démon. Une chose peut être vraie ou fausse suivant le sens
qu'on attache aux mots. Les plus grandes vérités peuvent paraître
absurdes quand on ne regarde que la forme, et quand on prend l'allégorie
pour la réalité. Comprenez bien ceci, et retenez-le ; c'est d'une
application générale. »