Sujet: Comprendre Alain Soral Ven 10 Mai 2013 - 18:40
Rappel du premier message :
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Analyser la pensée d’Alain Bonnet de Soral, plus connu sous le nom d’Alain Soral, est important dans ce contexte de crise économique propice à la propagation de discours fascistes. Ce genre de discours a d’autant plus de risques de gagner en influence que ladite crise a révélé la lâcheté, la veulerie, la trahison des partis de gauche et d’extrême-gauche. En outre, Soral est suffisamment habile pour saupoudrer ses diatribes de réflexions apparemment progressistes et de critiques relativement pertinentes de divers groupements politiques (le NPA, Bertrand Delanoë et son équipe municipale…) ou phénomènes de société (le communautarisme, le « féminisme » de la bourgeoisie…). Ce faisant, il espère endormir la vigilance de son auditoire et, ainsi, faire passer « en fraude » sa camelote d’extrême-droite.
Nous avons divisé notre analyse visant à démont(r)er l’imposture soralienne en 7 thèmes :
1°) Doubles discours et contradictions ;
2°) Récupération au profit de l’extrême-droite d’auteurs, de pratiques et de combats qui ne sont pas les siens ;
3°) Fascisme et poujadisme ;
4°) Antisémitisme ;
5°) Stalinisme ;
6°) Apologie de régimes répressifs ;
7°) Arrivisme et haine de classe.
Cette division est en partie arbitraire puisque certaines déclarations d’Alain Soral peuvent avoir leur place dans plusieurs des thèmes ci-dessous développés.
1°) Doubles discours et contradictions
Soral a compris que, s’il veut « ratisser large », il doit avoir un discours flou et changeant, et savoir « s’adapter à son public ». Cette faculté d’adaptation lui permet, certes, d’espérer rencontrer du succès au-delà des seuls nostalgiques du IIIè Reich… mais c’est au prix de ridicules pirouettes théoriques et pratiques.
Soral, qui n’hésite pas à se dire « marxiste », considère pourtant qu’il existe un « intérêt général des citoyens du monde »… Une négation en paroles de l’existence de la lutte des classes… Mais aussi et surtout un propos bien dans l’air du temps qui, n’en doutons pas, plaira aussi bien aux citoyennistes d’ATTAC qu’aux fachos partisans de l’association Capital/Travail !
C’est sans doute en qualité de « marxiste » que Soral qualifie le FN de « mouvement qui évolue vers la vraie gauche, la gauche sérieuse, la gauche économique ». Dans la foulée de cette affirmation hasardeuse, Soral conseille de lire « le programme économique » du Front National. Merci du conseil, Alain ! Une petite visite sur le site du FN peut toujours servir, effectivement ! Même si – crise économique oblige – le FN passe désormais sous silence ses propositions les plus ouvertement pro-patronales (sur la Sécurité sociale, notamment), il reste encore largement assez de « matière » sur leur site pour voir que ce parti est à 100% au service de la bourgeoisie. En vrac : « libérer au maximum l’entreprise des contraintes de toute nature qu’elle subit », « libérer le travail et l’entreprise de l’étatisme, du fiscalisme et du réglementarisme », « renégociation de la durée hebdomadaire du temps de travail par branches d’activité. Permettre en particulier de ‘gagner plus à ceux qui travaillent plus’ », « simplification du Code du travail », « créer un cadre favorable à l’entreprise, notamment aux PME », « baisser la pression fiscale » et notamment l’impôt sur la fortune et l’impôt sur les sociétés, développer les « régimes de retraite complémentaire par capitalisation », « assurer un service minimum dans les services publics », « obtenir des économies budgétaires en réorganisant la Fonction publique, par l’introduction du principe de mobilité et le non-remplacement d’une partie des départs en retraite ». Ah ! c’est donc ça la « vraie gauche » ! ‘fallait y penser… Avec une telle conception de la « gauche économique », il n’est pas étonnant que Soral puisse dénoncer la « société d’assistanat » tout en continuant à se prétendre « marxiste »…
Soral affirme, à propos de la police et de l’armée : « il y a très longtemps que ces gens-là n’ont plus aucun pouvoir en France, on peut leur cracher à la gueule tant qu’on veut » et qualifie les flics de « pauvres fonctionnaires qu’ont le plus haut taux de suicide de France ». Mais il affirme par ailleurs « nous sommes dans un régime totalement policier et totalitaire […] on est dans une société intégralement policière et dégueulasse ». La France, « régime totalement policier et totalitaire »… où les flics « n’ont plus aucun pouvoir » depuis « très longtemps » ? La contradiction est évidente, mais Soral espère probablement séduire les jeunes de banlieue et une partie de l’extrême-gauche avec sa rhétorique pseudo-libertaire et anti-keuf, tout en rassurant ses soutiens (et souteneurs) d’extrême-droite avec un discours plus traditionnel sur le thème de l’autorité qui n’est plus respectée. (Au passage, nous ne saurions trop conseiller aux partisans d’Alain Soral de tester la validité des assertions de leur Grand Chef en « crachant à la gueule » de tous les flics qu’ils croisent. Avec un peu de chance, à force de coups de tonfa et de GAV, ils deviendront d’authentiques révolutionnaires.)
Il y a quelques années, Soral évoquait « l’inculte – et désormais pas drôle – Dieudonné » (Alain Soral, Abécédaire de la bêtise ambiante, Jusqu’où va-t-on descendre ?, Pocket, Paris, 2003, p. 112). Il lui reprochait notamment de ne pas oser montrer du doigt cette « ‘communauté invisible’ certes surreprésentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo » (Ibid., p. 114). « Communauté invisible », comprendre : les Juifs. Soral fait désormais liste commune avec « l’inculte » Dieudonné aux élections européennes de 2009… L’humoriste ( ?) est pourtant au moins aussi con aujourd’hui qu’en 2002, lorsque Soral écrivait ces lignes… en revanche, il est vrai qu’en matière d’antisémitisme, Dieudonné a accompli d’immenses « progrès » ces derniers temps !
Même type de revirement concernant les Arabes et/ou musulmans. Soral affirmait l’année dernière : « Aujourd’hui, on voit très bien que le Système diabolise les maghrébins. […] Vous Français arabo-musulmans et nous Français du Front National sommes diabolisés par le même système […] Toutes les saloperies qu’on raconte aujourd’hui sur les maghrébins de banlieue, sur les ‘kärchérisables’, c’est les mêmes qu’on a racontées sur Le Pen et les gens du Front National… et elles sont aussi fausses ! » … Soral souffre sans doute d’amnésie, il nous faut donc lui rappeler ses positions antérieures sur le sujet : « Leur seul espoir [aux Algériens], c’est qu’on y retourne [en Algérie]. » (Ibid., p. 15) ou « celui qui se comporte en colon, de plus en plus c’est le Beur » (Ibid., p. 99) ou : la France devient « un pays d’Anglo-Saxons névrosés envahis de Maghrébins hostiles » (Ibid., p. 124) ou encore, à propos de la situation en banlieue populaire dans les années 60 : « Les seuls qui posaient problème, déjà, c’étaient les Algériens qui se tenaient à l’écart dans la solitude, la peur, l’islam et la Sonacotra, et dont les jeunes, peu nombreux encore, foutaient déjà la merde » (Ibid., p. 40). Soral est démasqué par ses propres écrits : il fait partie de ce Système qui « diabolise les maghrébins », qui « raconte des saloperies sur eux » ! …Il est vrai qu’il a, depuis, changé radicalement de stratégie à leur égard : il espère même les incorporer à l’ « avant-garde » des bataillons d’extrême-droite : « Les premiers qui devraient se battre pour la préférence nationale, ça devrait être les Français d’origine immigrée, parce que c’est eux que [l’immigration] met le plus en danger. » Soral se plaît à répéter que le Système « divise pour mieux régner » : c’est indéniable… Tout aussi indéniable que le fait que lui-même divise pour mieux régner ! Après avoir fait des maghrébins des boucs-émissaires, il leur conseille de se retourner contre les nouveaux arrivants en France et, au passage, il se dédouane de ses propres responsabilités en accusant un « Système » (impersonnel) d’être à l’origine de leur stigmatisation.
Dans cette même optique, lors d’une conférence à Fréjus en 2008, Soral a affirmé à propos des exactions commises aux Invalides lors d’une manifestation le 23 mars 2006 : « Moi j’étais très content de voir, effectivement, le ‘bolossage’ des petits cons du CPE… Tout ça est quelque part bon signe. » Le plus amusant est que les fafs présents dans la salle ont applaudi ces propos d’Alain Soral ! Les mêmes qui, en d’autres circonstances, mettent en avant l’existence d’un racisme anti-blanc pour convaincre les électeurs d’accorder leurs suffrages à l’extrême-droite… Bonjour l’hypocrisie…
Ultime contradiction, à propos de ses opposants, Soral affirme : « ces gens-là ne vous sortent que des références des années 30 »… Or, lui-même ne se gêne pas pour « sortir des références des années 30 », en se réclamant notamment des pacifistes de cette période qui, se plaint-il, ont eu de gros problèmes après la guerre. De deux choses l’une. Ou bien les connaissances historiques de Soral sont très limitées (ce qui, après tout, n’est pas à exclure)… Ou bien il n’ose pas se réclamer trop explicitement de Jacques Doriot, Marcel Déat, Fernand de Brinon et autres « pacifistes des années 30 » qui ont été inquiétés à la Libération, non pas pour pacifisme mais… pour collaboration avec les nazis ! Soral fait parfois preuve d’un peu plus de discrétion et brouille les cartes en se faisant passer pour un « homme de progrès »…
2°) Récupération au profit de l’extrême-droite d’auteurs, de pratiques et de combats qui ne sont pas les siens
Les diatribes de Soral sont truffées de références, parfois explicites, à des auteurs qui ne sont pas d’extrême-droite. C’est bien connu : la culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale. Soral tient donc à nous faire savoir qu’il a lu Guy Debord (tout en affirmant par ailleurs qu’il est « la partie de l’œuvre de Marx accessible aux publicitaires », Ibid., p. 96 ), Jean-Claude Michéa, Michel Clouscard (référence à « l’idéologie du désir » ou dénonciation de la récupération de Nietzsche par des intellectuels de gauche), Pier Paolo Pasolini (« codes intégralement fascistes de la mode »), Pierre Clastres…
De là où ils sont, Debord, Pasolini et Clastres ne risquent pas de protester… Concernant Michéa : les thèses qu’il développe dans ses essais sont contestables, mais il n’en reste pas moins évident que c’est de manière abusive que Soral se sert d’elles comme caution à sa prose d’extrême-droite. Nous ne pouvons que vous inviter à vous faire votre propre opinion en lisant L’enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes, Impasse Adam Smith, L’empire du moindre mal, etcetera.
Quant à Michel Clouscard (dont les thèses sont, là aussi, contestables – mais, présentement, là n’est pas la question), dans une tribune libre dans L’Humanité (30 mars 2007), il a tenu à préciser qu’ « associer […] d’une manière quelconque nos deux noms [le sien et celui de Soral] s’apparente à un détournement de fonds. Il s’avère qu’Alain Soral croit bon de dériver vers l’extrême droite (campagne pour le FN). Il veut y associer ma personne, y compris en utilisant mes photos à ma totale stupéfaction. Je n’ai en aucun cas autorisé Alain Soral à se prévaloir de mon soutien dans ses menées prolepénistes. Le Pen est aux antipodes de ma pensée. » Clouscard étant décédé le 21 février 2009, gageons que le fossoyeur Soral va pouvoir reprendre tranquillement son « détournement de fonds »…
Soral se plaît également à affirmer que « Marx voterait aujourd’hui Le Pen. » Sans doute conscient que cet « argument » est trop visiblement spécieux, il prétend aussi que votent pour le FN « des branchés, des marginaux, […] des anciens d’Action Directe »… A défaut de correspondre à une quelconque réalité, cette façon de présenter l’électorat FN est bien plus sympatoche que celle qui dépeindrait les partisans de Le Pen sous les traits de bourges de la région PACA, de vieilles rentières, de boneheads alcooliques (ah ouais mais nan… eux, ‘faudrait déjà qu’ils trouvent le bureau de veaute) ou encore de petits patrons/commerçants/artisans (qui ont eu l’occasion de montrer, tout au long du XXe siècle, qu’ils constituaient le terreau de toutes les réactions).
Dans la même veine, Soral reprend à son compte le concept de décroissance, se dit « assez proche de certains écologistes ». Il évoque aussi « un processus de domination par l’intégration du flic ». Ce qui est juste, seulement voilà : ça sonne très « Mai 68 » (cf. les slogans du style « Tue le flic qui est dans ta tête. ») dont Soral est, comme chacun sait, un contempteur ! Plus fort encore, il s’imagine même rejoindre un jour « les anti-système radicaux qui vivent uniquement de récup’ dans les poubelles, et dans des endroits squattés » et il n’hésite pas à prendre la défense de Julien Coupat. Et puis quoi, ensuite ? Une apologie des black-block ? A un tel stade d’opportunisme et de démagogie, tout est possible…
Démagogie toujours, lorsque Soral justifie son soutien aux PME en disant que des « économistes marxistes » prônaient un tel soutien dès les années 90. « Économistes marxistes » que, bien sûr, il ne cite pas… Et pour cause puisque soit ils n’existent pas, soit ils ne sont pas marxistes !
Alain Soral se réclame abusivement de la « dialectique. » En fait, il ne s’agit que d’un artifice rhétorique bien commode dont il use à chaque fois que son arrivisme ou sa médiocrité intellectuelle menacent d’éclater au grand jour. Ainsi, à ceux qui s’étonnent de sa trajectoire politique, Soral répond qu’elle est « dialectique ». Et sa fâcheuse tendance à faire de Karl Marx un apôtre de l’extrême-droite est – devinez quoi ? – « dialectique » !
Notons que cette tendance à la récupération de tout et n’importe quoi va au-delà du seul Alain Soral : c’est une véritable mode à l’extrême-droite depuis quelques temps. Presque tous se disent maintenant « révolutionnaires » (en période de crise économique, ça passe mieux que « contre-révolutionnaires » ou « royalistes »… mais il s’agit de « révolutionnaires » bien particuliers : des « révolutionnaires » qui sont anticommunistes primaires, qui soutiennent les contre-réformes du gouvernement et qui agressent les grévistes). Et pendant que certains fachos se réclament de Che Guevara, d’autres découvrent les situationnistes… Des identitaires se prétendent même « enfants de la Commune et du 6 février 1934 ». Comme s’il était possible d’établir une filiation entre le premier gouvernement prolétarien de l’Histoire et une tentative de coup d’Etat fasciste ! Cela étant dit, le 6 février 34, on leur le laisse et on confirme : ils en sont bien les héritiers !
3°) Fascisme et poujadisme
Dans sa préface à Jusqu’où va-t-on descendre ?, Soral supposait que le « libéral libertaire bourgeois bohème » trouverait ses écrits « poujadistes » ou encore « fascistes » (Ibid., p.12). Eh bien, si tel a vraiment été le cas en 2002 lorsque cet essai est sorti, force est de constater que le « li-li bo-bo » – que pourtant nous n’apprécions pas – aura cette fois-là eu raison. Puisque, quelques années plus tard, Soral se vantera d’avoir écrit certains discours de Jean-Marie Le Pen. Rien d’étonnant quand on voit à quel point les thématiques fascistes et poujadistes sont au cœur de la « pensée » soralienne.
Dans une conférence de mars 2009, entre une référence à la propagandiste du IIIe Reich Leni Riefenstahl et une dénonciation de l’ « idéologie maçonnique », Soral trouve quand même le temps de se montrer choqué par le tribunal de Nuremberg (« On tue tous les nazis, parce que c’était le Mal donc on les raye de la planète terre. ») et par l’épuration à la Libération… Cette conférence se déroulait pourtant à l’initiative du Parti Populiste (extrême-droite), dont le programme mentionne le rétablissement de la peine de mort pour les auteurs de « crimes de guerre, […] assassinats, actes de barbarie, tortures d’innocents », donc on ne voit pas trop pourquoi Soral s’indigne des exécutions de nazis et de collabos (à moins qu’il ne considère pas les Juifs, les Tsiganes et autres communistes qui ont été massacrés comme de « vrais » innocents ?). Soral estime aussi que « de toute façon, le métissage c’est la violence » … Assertion guère compatible avec celle-ci, également de son « cru » : « On [le peuple français ?] est un métissage réussi puisque cohérent, lent, accepté, etcetera. » Alors, le métissage c’est la violence, oui ou non ? Comme nous l’avons vu précédemment, Soral se fiche pas mal de s’empêtrer dans ses contradictions puisqu’elles sont « dialectiques ».
Soral nous offre encore un magnifique exemple de « dialectique » quand il déclare : « quand on est marxiste, on doit fonctionner sur des concepts marxistes, quand on abandonne tout ces concepts pour se fonder sur des concepts petits-bourgeois, on se casse la gueule » avant d’affirmer que « pour faire quoi que ce soit de subversif en politique », il a plus confiance dans les « patrons de bistrot, les chauffeurs de taxi et ce qu’on appelle la petite-bourgeoisie » que dans les profs et les étudiants. Karl Marx voyait-il dans ces catégories de population une force révolutionnaire ? A-t-il prôné la dictature des patrons de bistrot ? Ou bien écrit « petits-bourgeois de tous les pays, unissez-vous » ? Soit Alain Soral a accès à des textes cachés de Marx, soit – c’est plus probable – il se sert, pour appuyer ses théories bancales, de ces mêmes « concepts petits-bourgeois » qu’il reproche à d’autres d’utiliser.
Typiquement poujadiste est la défense soralienne du « petit patron », prétendue victime de la « persécution fiscale » et de la « méchanceté des prudhommes ». Soral se livre à cet exercice en se réclamant notamment de « Michéa »… On le comprend : pour réussir la prouesse de défendre ouvertement une fraction du patronat tout en restant « marxiste-compatible », il fallait au moins la caution d’un intellectuel qui se réclame du Socialisme (et pas de la « gauche » : dans l’esprit de Michéa, ce n’est pas la même chose… c’est même antinomique)… Au passage, Soral se livre à des reproches (malheureusement !!) infondés concernant Arlette Laguiller : selon lui, dans ses discours, elle ne ferait pas de différence entre petit patronat et grand patronat… En réalité, dans ses interventions, cette réformiste patentée de Laguiller flétrit presque uniquement le « grand patronat »… comme si les autres patrons étaient plus respectables !
Soral ressort également une ruse habituelle du fascisme pour servir de « paratonnerre » à la bourgeoisie en temps de crise économique : il dénonce régulièrement et avec insistance le « capitalisme financier spéculatif » et la « finance mondiale spéculative », espérant que les exploités ne s’apercevront pas que le problème est plus global et que c’est toute la société de classe (Alain Soral compris) dont ils doivent se débarrasser. Dans « Qu’est-ce que le national-socialisme ? », texte daté de juin 1933, Trotsky remarquait déjà que « tout en se prosternant devant le capitalisme dans son entier, le petit bourgeois déclare la guerre à l’esprit mauvais de lucre. »
Cette autre sentence soralienne participe de la même logique du « paratonnerre » : « Ce monde [du marché] est porté par les élites blanches occidentales judéo-protestantes » Il s’agit ici, en réduisant le capitalisme à ses seuls partisans juifs ou protestants, d’épargner le catholicisme (dont Soral se réclame – entre mille autres « étiquettes », il est vrai !) ainsi que les Arabes et/ou musulmans dont Soral veut se faire de nouveaux alliés, convaincu qu’il est que « dans l’imaginaire politique africain ou maghrébin, c’est un type de gauche Le Pen, hein… et même d’extrême-gauche parce que c’est pas des régimes très cools là-bas. »
Au cas où vous en auriez douté, Soral manie fort bien la théorie du complot et a des talents certains en matière de réécriture de l’Histoire : « [Les Noirs] étaient issus de l’empire colonial qu’ils ne détestaient pas particulièrement d’ailleurs, en dehors de certaines élites financées souvent on sait pas trop par qui… » Comme dirait un chanteur sarkozyste : « Ah ! Le temps béni des colonies… » Eh oui, Soral, c’est bien connu : les colonisés ne détestaient pas particulièrement la puissance coloniale, cette dernière a décidé d’elle-même, spontanément et sans pression d’aucune sorte, de quitter le continent africain et, d’ailleurs, depuis la décolonisation, la France a totalement cessé de s’immiscer dans les affaires intérieures du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Tchad ou du Togo…
Enfin, dans la rubrique « comment, par la calomnie, l’extrême-droite assassine Jaurès une seconde fois », cette citation : « La position de Le Pen est très respectable et très cohérente, même sur le plan de l’immigration, du racisme, etcetera, elle est très saine, c’est une position de patriote français de gauche du début du siècle, c’est la position… il serait même à la gauche de Jaurès aujourd’hui ! » … Sûrement, oui !! Le Pen est à peu près autant à la gauche de Jaurès que l’était l’homme qui l’a abattu, Raoul Villain, qui fut membre du mouvement catholique du Sillon et du groupe d’étudiants « nationalistes » de la « Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine »…
4°) Antisémitisme
L’antisémitisme, ce socialisme des imbéciles, est très apprécié d’Alain Soral. Il s’agit, là encore, de détourner la colère populaire vers des boucs-émissaires. Mais ce brave Soral, décidemment très prévoyant, n’a pas attendu la crise économique pour distiller son poison. En 2004, déjà, il déclarait : « Quand avec un Français, Juif sioniste, tu commences à dire ‘y a peut être des problèmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-être fait quelques erreurs. Ce n’est pas systématiquement la faute de l’autre, totalement, si personne ne peut vous blairer partout où vous mettez les pieds.’ Parce qu’en gros c’est à peu près ça leur histoire, tu vois. Ça fait quand même 2500 ans, où chaque fois où ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans ils se font dérouiller. Il faut se dire, c’est bizarre ! C’est que tout le monde a toujours tort, sauf eux. Le mec, il se met à aboyer, à hurler, à devenir dingue, tu vois. Tu ne peux pas dialoguer. C’est à dire, je pense, c’est qu’il y a une psychopathologie, tu vois, du judaïsme sionisme (sic !) qui confine à la maladie mentale. » …Puis, cette année : « Il y a quand même un milliard de chrétiens qui s’excusent face à 15 millions de Juifs… C’est quand même bizarre, il a dû se passer quelque chose pour qu’on soit obligés de s’humilier à ce point là, que notre pape soit obligé de demander pardon parce qu’il y a un évêque ultra-marginal qui a dit trois conneries » Les « conneries » de Richard Williamson étant « juste », pour rappel, ses déclarations selon lesquelles « 200 000 à 300 000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz. »
Intéressante également, cette déclaration de Soral qui reprend le stéréotype, popularisé par le Protocole des Sages de Sion, du Juif fauteur de guerre : « M. Finkielkraut était pro-croate, M. Bernard Kouchner… euh… M. Cohn-Bendit… euh nan pas Cohn-Bendit… C’était Bernard-Henri Lévy, il était pro-bosniaque, ils ont chacun choisi leur camp afin d’attiser la haine et la violence. On ne sait pas trop pourquoi, ils ont dû tirer ça à pile ou face… » Au risque de décevoir Soral et ses groupies, il est important de souligner que l’anéantissement de la République fédérale socialiste de Yougoslavie a des causes multiples et complexes, n’ayant rien à voir ni avec Finkielkraut ni avec BHL. Pire encore : Finkielkraut et BHL n’auraient jamais existé que cela n’aurait strictement rien changé au sort des peuples des Balkans.
Courageux mais pas téméraire, Soral, peut-être lassé des agressions physiques et des décisions de justice défavorables, se replie la plupart du temps sur des propos plus allusifs visant « l’autre d’une telle communauté que je ne nommerai pas », stigmatisant Daniel Cohn-Bendit en tant que « parasite de la société française… qu’il insulte ! » ou affirmant : « La France [que les mecs de banlieue] n’aiment pas, je ne l’aime pas non plus… C’est la France de Bernard-Henri Lévy, je ne l’aime pas non plus. » Que l’on soit bien clairs : les personnalités auxquelles Soral s’en prend sont souvent méprisables. Seulement, bien d’autres le sont tout autant et dont Soral ne pipe pourtant pas un mot. Et il n’est pas compliqué de comprendre quel est sans doute le but – et quel sera assurément le résultat – des envolées soraliennes visant Bernard Kouchner, Alexandre Adler, BHL, Jacques Attali, Laurent Fabius, Alain Finkielkraut, Élisabeth Lévy, etcetera. Ces diatribes permettent à Soral de passer pour un type qui ose s’en prendre aux « puissants » alors qu’elles ont pour fonction objective, en ne visant que des personnalités à l’origine ethnico-religieuse (supposée !) commune, d’épargner la bourgeoisie dans son ensemble en détournant le prolétariat des approches strictement classistes.
5°) Stalinisme
Soral a gardé de graves séquelles de son passage par le Parti dit « Communiste ». Il n’hésite pas à qualifier la CGT de « réseau de résistance ou d’opposition traditionnelle » alors que cela fait au moins sept bonnes décennies que la Confédération Générale de la Trahison est un obstacle aux tentatives d’émancipation des prolétaires. Pour Soral, « tout ce qui est de l’ordre de la violence […] et de la guerre civile, c’est forcément un truc qui affaiblit la France. » Ce Soral qui s’oppose à la violence et à la guerre civile au nom du salut de la France n’a, contrairement à ses prétentions, rien d’un marxiste… mais c’est un parfait stalinien ! C’est avec ce même type d’arguments, avec cette même dévotion envers l’unité nationale que le P « C » F a, à trois reprises, saboté des situations révolutionnaires : en 1936 (Maurice Thorez, secrétaire général du P « C » F : « il faut savoir terminer une grève »), à la Libération (Thorez, toujours : « produire, produire, encore produire, faire du charbon c’est aujourd’hui la forme la plus élevée de votre devoir de classe, de votre devoir de Français » et « La grève, c’est l’arme des trusts. »), en Mai 68 (Georges Séguy, secrétaire général de la CGT : « …ce mouvement lancé à grand renfort de publicité qui, à nos yeux, n’a pas d’autre objectif que d’entraîner la classe ouvrière dans des aventures en s’appuyant sur le mouvement des étudiants. »).
Il arrive aussi à Soral de s’attaquer au « Capital apatride » et au « Capital nomade ». C’est cette même idée qu’il développe lorsqu’il affirme dans une interview que « tous les internationalistes aujourd’hui sont des gens de droite, par essence, tu vois… » Notons en passant que, trois minutes plus tôt, dans cette même interview, il affirmait : « Je ne crois pas à l’essentialisme, les gauchistes essentialistes m’emmerdent, ce sont des crétins et des petits cons ». Pour en venir à ce que révèle, sur le fond, cette citation, Soral – ce « crétin » et ce « petit con » d’essentialiste (ce sont ses termes) – reprend à son compte la vieille antienne stalinienne qui affirme que, par opposition au Capital qui n’a pas de frontières, qui est « cosmopolite », les travailleurs se doivent d’être nationalistes. C’est ballot : Soral le stal’ a oublié que le Manifeste du parti communiste se termine par un appel à l’union des prolétaires de tous les pays…
6°) Apologie de régimes répressifs
Il n’y a pas besoin de creuser bien longtemps pour s’apercevoir que Soral est contre-révolutionnaire : il suffit de regarder quels régimes et quels chefs d’Etat il admire ! Saddam Hussein (entre autres) est rangé par ses soins dans la catégorie des « chefs d’Etat locaux de puissances alternatives ». Alternatives à quoi ? Sûrement pas au capitalisme, en tout cas ! Le premier fait d’armes de Saddam Hussein est la participation à une tentative d’assassinat, en 1959, du général et Premier ministre marxisant Abdul Karim Qasim qui, l’année précédente, avec d’autres militaires, avait renversé la monarchie iraquienne. Une fois arrivé au pouvoir (avec le soutien des Etats-Unis), à la tête du parti Baas, Saddam Hussein a réprimé férocement ses opposants, notamment les membres du Parti Communiste Irakien (ce qui n’a pas empêché Moscou de continuer à soutenir le régime baasiste… ça en dit long sur la teneur en socialisme de la bureaucratie stalinienne).
Soral fait également l’apologie de Poutine, ex-membre du KGB et bourreau du peuple tchétchène qui, en fait d’« alternative », a surtout parachevé le rétablissement du capitalisme privé en Russie (ouverture à la concurrence du fret ferroviaire, baisse du taux d’imposition sur les sociétés…) et restreint les déjà peu nombreuses libertés démocratiques dont bénéficiaient les Russes ( journalistes assassinés, opposants emprisonnés, désignation par le Président et non plus élection des gouverneurs des sujets de la Fédération de Russie, grande impunité accordée aux membres des groupes fascistes/néonazis qui commettent de nombreuses exactions).
Autre objet d’admiration de Soral : la République islamique d’Iran, régime théocratique où les militants des organisations de gauche ont été exécutés par milliers suite à la contre-révolution islamique et où les minorités (kurdes, arabes) sont soumises à de multiples brimades. Ce régime qui tente de fédérer sa population autour de discours hostiles à l’Occident, aux Etats-Unis, à Israël, sait pourtant miser sur plusieurs lièvres à la fois : dans les années 80, il n’a pas hésité à acheter des armes aux Etats-Unis (qui se sont servis de l’argent récolté grâce à ces ventes pour financer une guérilla d’extrême-droite au Nicaragua : c’est la fameuse affaire Iran-Contra) et à Israël. Les dirigeants iraniens sont également ravis de la décision des Etats-Unis et de la dictature européiste de classer comme organisation terroriste l’Organisation des Moudjahiddines du Peuple Iranien (OMPI), et ils ont sûrement vu d’un bon œil les perquisitions visant l’OMPI opérées en France en 2003. La « lutte contre le terrorisme » (c’est-à-dire, en réalité : le terrorisme d’État) est décidemment sans frontières…
7°) Arrivisme et haine de classe
Soral qui reproche à BHL, Finkielkraut, Cohn-Bendit, etcetera (voir 4°)) leur capacité à retourner leur veste n’a peut-être pas tort sur le fond… Mais il est très mal placé pour parler, sa propre trajectoire politique étant marquée par de nombreux retournements de veste. Après avoir adhéré au mouvement punk, il rejoint le P « C » F. Il finit par quitter ce parti dans les années 90, une fois que l’Union Soviétique s’est cassé la gueule et qu’il s’est rendu compte – soixante ans après tout le monde, mais mieux vaut tard que jamais – que le P « C » F n’est pas révolutionnaire. Il qualifie son Abécédaire de la bêtise ambiante, paru en 2002, de « national-républicain » et paraît alors proche de Jean-Pierre Chevènement. Passade de courte durée puisqu’il se rapproche ensuite à grandes enjambées de l’extrême-droite, jusqu’à rejoindre l’équipe de campagne de Jean-Marie Le Pen en vue des présidentielles de 2007. Mais il est vrai que, dans l’interview où il annonçait son rapprochement avec le FN, Soral affirmait que, faisant cela, il rejoignait un parti « qui pèsera demain 25% minimum » (forcément, puisque « Le Pen, c’est le plus grand résistant au Système de France » !!). Quelle déception au soir du premier tour des présidentielles quand Le Pen, doublé sur sa droite (extrême) par un Sarkozy vraiment très décomplexé, n’obtient « que » 10,44% des voix. Pas grave, Soral a l’explication : « Le Pen mérite la France, mais je ne suis pas sûr que la France et les Français tels qu’ils sont aujourd’hui méritent Le Pen. » Dit plus clairement : les Français sont des cons. Venant de quelqu’un qui passe son temps à glorifier démagogiquement le « Peuple » et la « Nation », c’est plutôt cocasse… A l’échec du FN aux présidentielles vient s’ajouter l’échec, plus net encore, des municipales en 2008, ce qui fait que Soral doit commencer à se demander s’il a misé sur le bon cheval (blanc).
Soral annonce finalement son départ du FN le 1er février 2009, le parti n’ayant daigné lui proposer, en vue des élections européennes, qu’une place d’honneur sur la liste en Ile-de-France. Une simple place d’honneur à lui, Alain Soral, lui qui est « rebelle depuis l’âge de seize ans », vous vous rendez compte ?!? Comme l’aurait dit une de ses défuntes icônes staliniennes : c’est un scandÂÂÂÂle ! Mais puisqu’il ne veut surtout pas sombrer dans l’oubli et qu’il tient à faire parler de lui à tout prix, Soral se contente finalement d’une place de numéro 5 sur la liste antisém… pardon… « antisioniste » de Dieudonné. On ne sait jamais, dès fois que… Après tout, « les gens sont tellement cons, ils en redemandent… » et puis « un salarié, c’est comme un enfant ». Alors, qui sait ? Ces ânes-là iront peut-être voter…
Le grandissime Soral qui, lui, n’est ni un con ni un salarié, chie sur la Star Academy, les émissions d’Arthur, celles de Stéphane Bern… Le hic c’est que Soral n’a jamais hésité à aller faire la promo de ses bouquins de merde chez Thierry Ardisson ou Evelyne Thomas ! Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais… Soral semble paniqué à l’idée de retomber dans l’anonymat : « Si vous ne faites pas ce qui faut, vous êtes progressivement marginalisés, c’est-à-dire vous ne passez plus dans les grands médias, vous êtes un peu mal vus […] On voit bien ceux qui peuvent se maintenir et ceux qui sont marginalisés, et pourquoi […] Et cette marginalisation elle est bon… au niveau des médias évidemment, c’est-à-dire on est disqualifiés, on n’est plus invités, etcetera… Moi on voit très bien que j’passais beaucoup dans les émissions mais à un moment donné on n’m’a plus vu […] d’ailleurs les gens ne se posent même pas la question ‘tiens, on ne vous voit plus !’ » C’est qu’il doit également se demander comment il va faire pour écouler ses daubes fascistoïdes si, par malheur, il se voit privé de l’accès aux principaux médias et de la notoriété qui va de pair… Aiguillé par son ambition sans scrupules, Soral saura, s’il le faut, changer une énième fois son fusil d’épaule, trouver de nouveaux compagnons de route et de nouvelles tribunes d’où il pourra dégueuler sa prose pseudo contestataire qui, en fait, nuit exclusivement au prolétariat. A moins que ce dernier ne lui en laisse pas l’occasion…
sources :
- Alain Soral, Abécédaire de la bêtise ambiante, Jusqu’où va-t-on descendre ?, Pocket, Paris, 2003
- interview d’Alain Soral après qu’il ait annoncé qu’il rejoignait l’équipe de campagne de Jean-Marie Le Pen, fin 2006 (http://www.dailymotion.com/search/a… )
- interview d’Alain Soral suite au premier tour des dernières présidentielles, 22 avril 2007 (http://www.dailymotion.com/related/… )
- Alain Soral, conférence à Fréjus, 23 mai 2008 (http://www.dailymotion.com/relevanc… et http://www.dailymotion.com/relevanc… )
- Alain Soral, conférence « Vers la gouvernance globale » à l’invitation du Parti Populiste, 9 mars 2009 (http://www.dailymotion.com/relevanc… )
Messages : 3107 Date d'inscription : 27/08/2012 Age : 40
Sujet: Re: Comprendre Alain Soral Dim 23 Mar 2014 - 21:28
Non, ça veut dire que je suis trop intelligent pour perdre mon temps à discuter sur le sens des choses.
Soral est et restera un néonazi, pour celles et ceux qui veulent penser le contraire : c'est leur droit, mais cela s'appelle nier la réalité.
Cela aurait été diffamant si j'avais manqué d'éléments pour le prouver, or, les éléments ne manquent pas : ils abondent.
Il suffit de lire.
Maintenant, tu peux continuer à être aussi mesquin et ad hominem que tu le souhaites : je m'en lave les mains.
Voilà, sur ce, amuse toi bien avec ton idole, et continue à vénérer tel un prophète un parvenu.
Maintenant
Messages : 557 Date d'inscription : 28/04/2011
Sujet: Re: Comprendre Alain Soral Dim 23 Mar 2014 - 21:32
Je crois que tu devrais te calmer sur ta supposée intelligence. Déjà ça fait des mois que tu t'obstines à tenir le comportement que tu refuses aujourd'hui pour raison de trop grande intelligence.
Ensuite, comme je te l'ai déjà dit, tu es visiblement capable de recracher du savoir livresque mais totalement inapte à l'analyse pondérée, objective et subtile.
Preuve en est : tu confonds refuser la diffamation de quelqu'un qui tourne à l'acharnement maladif et en faire une idole ou un prophète.
Aegis
Messages : 3107 Date d'inscription : 27/08/2012 Age : 40
Sujet: Re: Comprendre Alain Soral Dim 23 Mar 2014 - 21:54
Spoiler:
Ma "supposée intelligence", tu apprendras, petit homme, à éviter de l'insulter.
Car vois-tu, je pourrais également m'en prendre à ton "évidente bêtise", puisque nous avons un différent, mais j'ai d'autres choses à faire que de m'en soucier : ce qui m'intéresse, c'est ce que Soral dit, ce que Soral montre, et ce que Soral manifeste.
Ce que toi tu penses de moi : c'est ton problème, et je m'en fous, je n'ai ni besoin de ton approbation, ni de ta désapprobation pour vivre.
Tu parles de sens de l'analyse, mais si tu savais ce qu'était réellement le sens de l'analyse, tu aurais appris le sens de la nuance. Et tu aurais évité cette autre digression à obliger à parler sans arrêt de moi, parce que je ne suis pas d'accord avec toi.
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Comprendre Alain Soral Dim 23 Mar 2014 - 22:01
Et bien voila, on y est :) Quand on te disais que la pensée dominante (et médias dominants) le traitait de nazi et le diffamait tu disais que c'était pas vrais
Aegis
Messages : 3107 Date d'inscription : 27/08/2012 Age : 40
Sujet: Re: Comprendre Alain Soral Dim 23 Mar 2014 - 22:09
Ce que j'ai cité n'est pas foncièrement la "pensée dominante"... Et elle a bon dos la "pensée dominante"... on peut lui faire raconter tout et n'importe quoi... et ce n'est pas parce que la "pensée dissidente" dit le contraire que c'est foncièrement vrai.
Le critère de la vérité est indépendant de dominant/dissident/on s'en fiche.
Mais ça pour le comprendre, il faut avoir la maturité nécessaire pour le comprendre.
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Comprendre Alain Soral Dim 23 Mar 2014 - 22:13
Aegis a écrit:
Ce que j'ai cité n'est pas foncièrement la "pensée dominante"... Et elle a bon dos la "pensée dominante"... on peut lui faire raconter tout et n'importe quoi... et ce n'est pas parce que la "pensée dissidente" dit le contraire que c'est foncièrement vrai.
Le critère de la vérité est indépendant de dominant/dissident/on s'en fiche.
Mais ça pour le comprendre, il faut avoir la maturité nécessaire pour le comprendre.
Oui tout-à-fait, on peu lui faire dire n'importe quoi à la pensée dominante comme toutes bonnes propagandes :)
Mais quand on les trouves stupide on les trouves stupides. Donc on évites de les sortir quand cela nous arranges....
C'est ça la maturité :)
Maintenant
Messages : 557 Date d'inscription : 28/04/2011
Sujet: Re: Comprendre Alain Soral Dim 23 Mar 2014 - 22:21
Spoiler:
Je te le répète, ce n'est pas parce qu'on est en désaccord que je te critique, c'est parce que ta façon de faire est imminent critiquable. Je pourrais ajouter aussi que je n'apprécie guère les gens qui ont un énorme complexe de supériorité, et encore moins les tartuffes.
C'est marrant que tu cites du Elfassi... Je cite ses écrits : "merde donneuse de leçons", "misérable porcin", "la face de la truie qui lui sert de femme", "le débile", "abruti de nazi".
On voit tout de suite qu'on a à faire à quelqu'un de raisonnable et d'évolué intellectuellement dans lequel tu peux aisément te reconnaitre. Sans compter que son titre est d'une imbécilité étourdissante vu qu'il appelle chômeur un mec qui gagne sa vie en écrivant des livres, entres autres. "Les cons ça ose tout c'est même à ça qu'on les reconnait".
Bref, je passe sur le reste, ce n'est pas parce que vous êtes nombreux à avoir tort que vous avez raison.
Aegis
Messages : 3107 Date d'inscription : 27/08/2012 Age : 40
Sujet: Re: Comprendre Alain Soral Dim 23 Mar 2014 - 22:33
Spoiler:
Elle est marrante celle-là. C'est de la mauvaise foi. Donc cesse de jouer à me répondre sur le plan personnel, et intéresse toi à ce que je dis, plutôt que comment tu penses que je le dis. Je te le redis : je n'ai pas besoin de parader sur un forum pour avoir une "haute" estime de moi-même.
Ce n'étaient que quelques exemples pris au hasard.
Maintenant
Messages : 557 Date d'inscription : 28/04/2011
Sujet: Re: Comprendre Alain Soral Dim 23 Mar 2014 - 22:47
Si je te réponds sur un plan personnel, c'est que tu reviens quasi systématiquement sur ce point en vantant ton intelligence, ou en rabaissant celle de tes interlocuteurs. Mais bon, c'est bien tu reconnais avoir une haute estime de toi-même.
Aegis
Messages : 3107 Date d'inscription : 27/08/2012 Age : 40
Sujet: Re: Comprendre Alain Soral Dim 23 Mar 2014 - 22:54
Spoiler:
C'est ton ressenti, mais pas ce que j'écris. Je t'invite à mieux me lire, avant de tirer hâtivement des conclusions. Et je t'invite aussi à éviter de justifier une agression par une agression supposée, qui ne tient qu'à ton ressenti et à ton interprétation de la chose : ce genre d'arguments est un argument pervers.
Akhenuræus
Messages : 1103 Date d'inscription : 28/12/2012 Age : 43
Sujet: Re: Comprendre Alain Soral Dim 23 Mar 2014 - 23:24
Aegis a écrit:
je suis trop intelligent pour perdre mon temps à discuter
Hum hum... Je m'épargnerai de lire les posts qui suivent. C'est donc probablement encore de l'escroquerie intellectuelle. Arrogante prétention si clairement balancée... Défendre une position, et déblatérer n'importe quoi, sentiment de supériorité mis en avant, il y a là un souci.
Je partage certaines positions ( sur certains sujets ) d'Aegis, mais là, je n'en puis plus de le lire. Plutôt que d'envoyer un retour de cervelle en pleine face à cette arrogante personne, je me contenterai de ne plus la lire.
C'est de l'escroquerie intellectuelle et une apparente addiction à l'endorphine délivrée au travers d'une prétention d'envergure pathologique...
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Maintenant
Messages : 557 Date d'inscription : 28/04/2011
Sujet: Re: Comprendre Alain Soral Dim 23 Mar 2014 - 23:28
Spoiler:
Je te renvoie quelques messages plus haut quand tu écris "Vous n'avez pas l'intelligence requise pour comprendre ce que je dis" puis quelques lignes plus bas "je ne juge pas de ton intelligence", puis dans ton précédent message "aggression présumée" pour voir qui est réellement le pervers et le manipulateur dans cette affaire.
Aegis
Messages : 3107 Date d'inscription : 27/08/2012 Age : 40
Couper un morceau de phrase et en faire une citation, c'est mal.
J'ai dit, très formellement ceci :
Citation :
Non, ça veut dire que je suis trop intelligent pour perdre mon temps à discuter sur le sens des choses.
Et ça veut dire tout autre chose que l'usage que tu en fais. Avant de tirer des conclusions sur des morceaux de phrases, les lire en entier et les réintégrer dans leur ensemble, cela aide à éviter d'en arriver à des insultes inutiles.
@ Maintenant :
Spoiler:
C'est ton interprétation, mais pas ce que j'ai écrit, cf spoiler du dessus sur l'interprétation.
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Alors ça va mieux Aegis ? tu nous a fait une grosse crise hier Parfois tu parles avec de grosses dents Bon je vais donné la parole à l'accuser, qui va s'exprimer sur différents sujets dont on traite pour l'instant ...C'est partit ;
ALAIN SORAL-Août 2012-14/25- Le plus vieux nazi du monde ; Inq
Alain Soral le racialisme nazi et le racisme juif
Alain Soral - "Netanyahu et Liberman sont des néo-nazis juifs."
Alain Soral - Soutien d'un Juif orthodoxe - FEV 2012.avi
Alain Soral - Véto russo-chinois sur la Syrie - l'Empire et l'Algérie - F
Alain Soral - L'Iran et le révisionnisme historique - FEV 2012.avi
Alors voila, Maintenant Aegis, j'aimerai de ta part, une analyse objective du discourt de Soral sur ses sujets, merci.
Akhenuræus
Messages : 1103 Date d'inscription : 28/12/2012 Age : 43
Tu sais, akasha, je reste dans mon idée. Pour moi, Soral est un manipulateur pratiquant l'art du mensonge par omission volontaire, le tout dans une propagande judéophobe par ( entre autre ) appat du gain. Point. D'ailleurs, il touche son billet en Iran à la manière d'un LePen qui l'a cherché auprès d'une secte coréenne... Ca fait maintenant 3 ou 4ans que je suis toutes ses vidéos pour comprendre pourquoi, un jour, on m'a dit etre 'soralien' sur le tchat d'un mouvement dit de 'révolte'... et ne plus etre largué quand son nom sort dans un debat... bref. Ce type ment, à mes yeux. Un profiteur situationniste.
Je trouve cette vidéo trés pertinente.
J'en mets une autre juste comme ca, mais ce n'est pas les vidéos qui manquent sur le net... Elles foisonnent...
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RedStard
Messages : 2404 Date d'inscription : 16/09/2011 Age : 45
J'ai bien envie de voir ce que ça donnerait le mouvement de Soral arrivé au pouvoir (bien que Soral ne dise pas le vouloir), juste, pour voir, mais vraiment je veux dire.
Il permettrait de répondre aux questions suivantes : - au bout de combien de temps y aura-t-il le retour de la peine de mort ? - au bout de combien de temps arrivera-t-on au retrait des progrès de la société civile française ? - au bout de combien de temps sera-t-il jugé d'être un délit/crime d'être homosexuel ? - au bout de combien de temps reverra-t-on les meurtres à caractère racistes, xénophobes laissés impunis ? - au bout de combien de temps l'obscurantisme pourra-t-il avoir pignon sur rue ?
Et ce ne sont là que quelques question élémentaires.
Les autres points qui suscitent ma curiosité sont : à quand verra-t-on surgir la vérité sur toute cette farce, et cette supercherie mensongère ? (et c'est peut-être bien autant une farce que la farce des puissants actuels)
Mais je reconnais volontiers que par scrupule que la leçon sur le totalitarisme soit bien acquise par le peuple français, j'ai bien envie que Soral et sa mouvance arrivent au pouvoir. Il semblerait que le bon peuple de France ait besoin d'une piqûre de rappel sur ce qu'est la souffrance, la perversité et les tréfonds de la noirceur humaine.
Il y a un passage d'un célèbre livre qui dit à peu près : tant que la leçon n'est pas apprise, tu auras droit à subir la leçon.
Les peuples, parce qu'ils intervertissent liberté et concupiscence, autant que les puissants intervertissent pouvoir et concupiscence, ont leur leçon à apprendre, de même que les puissants la leur. Et ce qu'il y a de bien avec les lois, c'est qu'elles sont intransigeantes. Ce que je souhaite aux partisans de Soral, c'est que la leçon à subir soit suffisamment dure et désagréable pour qu'ils en changent de voie, et qu'ils adoptent plutôt celle de la raison, et du savoir véritable, et non, les simulacres de vérité que l'on peut trouver ça et là dans les profondeurs de l'âme de ce type.
Ce qu'il y a à comprendre sur Soral c'est simplement cela : il est un symptôme d'une maladie, celle du peuple français, qui est la conséquence de tout ce foutoir social et économique, parce qu'une poignée de crétins ont jugé bon de faire de l'argent une fin, alors que celui-ci n'a jamais été qu'un moyen. Quand on intervertit l'ordre des raisons, il ne faut pas s'étonner que la situation n'empire.
Hallucinant d'être témoin du dégrée de paranoïa psychotique d'Aegis, c'est très inquiétant et très instructif à la fois, au vue des derniers éléments qui suivent on peut aisément mieux discerner le personnage surtout lorsqu'il éructe ces insanités sur le peuple c'est-a-dire nous, personne ne parle ainsi, ce qui est encore plus suspect.
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Je pense t'avoir déjà expliqué Akhe, que je n'ai que faire de la pensée dominante, et de la propagande diffamatoire qui va avec.... Aussi j'ai déjà suivis ses vidéos, Et outre son égo surdimensionné son côté catho qui ne l'avantage pas. Il tiens un discours assez cohérent, peut être un peu obsessionnel sur le côté Sionisme. Mais par-contre il n'est pas JUDÉOPHOBE, suffit de consulter les vidéos que j'ai posté, tout comme il n'est pas nazi. Ca c'est le discours "merdiatique" de base dont je n'ai que faire, je préfère de loin penser par moi même, plutôt que de me faire conditionner par celle-si.
Aussi en effet ses vidéo d'une grande bêtise et par définition d'une grande inutilité...Est par essence dispensable...
Donc Aegis, si tu passes par là, lis mon poste du dessus, en espérant que tu te prêtes au jeu
J'aimerai par la même occasion me démarquer par rapport aux principes politiques défendu par Soral, non pas que je le pense nazi ou certainement communiste plutôt, mais je suis apolitique. Je ne fais donc pas partie de sa mouvance. Mais je déteste par dessus tout la pensée unique qui s'en prends systématiquement à tout acte de dissidences. j'ai donc à coeur de rétablir la vérité, voila pourquoi je m'insurgerai toujours contre les représentants de la pensée unique !!
Akhenuræus
Messages : 1103 Date d'inscription : 28/12/2012 Age : 43
Akasha, tu es trés forte ! Visionner 1h45 de vidéos en 8minutes ( temps de rédaction de ton post inclus ) ca relève du "foutage" pur ! Sors donc de ton endoctrinement ! Aucune de ces personnes ne défend la "pensée unique", mais chacun d'eux s'attaque à un mensonge précis.
Tu nous ( les lecteurs/participants ) prends pour des cons et te refuse à toute discussion...
Edit : Je suis outré par ces insultes gratuites balancées à la va-vite sans meme avoir argumenté ! Ni meme avoir simplement pris le temps de visionner...! Je trouve cela pitoyable et malhonnête ! Je viens d'en vomir mon maigre diner...
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akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Te vexes pas, elles craignent tes vidéos de loulou...Qui eux sont en effet une insultes à l'intelligence...
On se demande c'est qui l'endoctriner...
Je les avait déjà visionné au gré de mes recherches, et eux ils le sont insultant, moi pas , c'est de l'humour, car je vois pas quoi faire d'autre à la vue de ses navets...
C'est une maladie chez toi de voir des malhonnêtes partout ? regardes toi dans le miroir tu en verras un beau....J'argumente tout le temps, je l'ai fait toute la sainte journée argumenté. Je l'ai fais plus haut sur l'autre page, et tu me réponds avec 1h45' de vidéos débilatoire !! et tu ne fais que ça posté des vidéos, et quand tu écris c'est chaque fois pour chialer...Mon dieu grave !!
Oui, et c'est toujours la même soupe, le même style, la même rhétorique et la même manipulation. Comprenne qui voudra-t-il. C'est justement quand on a très bien compris que l'on affirme qu'il est d'extrême droite.
Ce jeu de brouillage des pistes et des genres est d'un lassant. Comme si le national-socialisme d'époque s'était revendiqué lui-même d'extrême droite ? Non, il disait qu'il était patriotique. Il aime prendre les gens pour des abrutis, et apparemment, il y arrive très bien.
Quand des soraliens lyonnais potachent antisémite…et brouillent le combat contre l’islamophobie
12 MARS 2014 | PAR PHILIPPE CORCUFF
Sur le site d’Egalité & Réconciliation Rhône-Alpes (les partisans lyonnais d’Alain Soral), un texte aux relents antisémites à propos d’un cours que j’ai effectué dans le cadre de l’Université Populaire de Lyon…
En février dernier, j’ai présenté un cours en trois séances à l’Université populaire de Lyon : « Les années 1930 reviennent et la gauche est dans le brouillard » (voir mon précédent billet sur Mediapart avec les liens pour écouter les séances : « Retour des années 30 et panade à gauche »). La deuxième séance, intitulée « Quatre figures actuelles du brouillage idéologique : Laurent Bouvet, Jean-Claude Michéa, Eric Zemmour, Alain Soral » (18 février 2014), a suscité l’ironie nauséabonde de fans d’Alain Soral (1) sur leur site : « Philippe Corcuff, une figure actuelle du brouillage idéologique ? », par Philéas Dubois (pseudonyme individuel ou collectif ?), Égalité & Réconciliation Rhône-Alpes, 4 mars 2014…
Entre huit et dix soraliens lyonnais, dispersés dans la salle du TNP de Villeurbanne, avaient d’ailleurs assisté au cours du 18 février et avaient occupé par leurs interventions l’essentiel de l’heure de débat qui a suivi le cours. Avec quel contenu ? Des questions et des objections rédigées à l’avance, peu soucieuses de ce qui allait être dit dans le cours, recrachées maladroitement comme de la propagande mal digérée par des hommes de 20 à 30 ans aux allures d’étudiants, qui se sont repliés à la fin, ensemble et en ordre. Bref de bons petits soldats d’une nouvelle cause vérolée ! L’un d’entre eux a filmé le débat (qui traditionnellement n’est pas enregistré à l’Université Populaire de Lyon), mais finalement cela n’a pas été mis en ligne. La crainte que mes réponses à leurs propos n’incitent à réfléchir de manière critique ceux qui seraient tentés par ce nouveau manichéisme confusionniste ?
Une figure émergente de la rebellitude : le potache antisémite
Les néo-rebelles d’internet sont partisans de la rigolade. On demeure dans la tradition potache, mais on rigoooole autrement…avec « les juifs », « les nazis »... Génération Dieudonné ! On adoooore ainsi relativiser les crimes du nazisme, en grappillant ici et là les petits plaisirs de la transgression. L’antisémitisme ? On tourne autour, avec ironie bien sûr. On préfère exhaler des relents judéophobes avec la dérision propre au conformisme du « politiquement incorrect ». Parfois on se lâche un peu plus. Rien que pour voir si frôler l’abject aide à mieux exister ? Par exemple, en parlant ainsi d’Alain Soral :
« honni de ces médias sous prétexte, justement, d’un antisémitisme qui serait incompatible avec l’exercice du débat d’idées ».
Ou en se focalisant sur Eric Zemmour en tant que « journaliste vedette malgré tout parce que juif ». Enfin le photomontage peut en dire plus avec une économie de moyens :
Photomontage site Egalité et Réconciliation Rhône-Alpes 4 mars 2014
Á la manière d’un publicitaire ordinaire dans la machinerie capitaliste, il faut être capable de produire sans cesse de « nouvelles » images fun…Ici la figure du « complot anarcho-juif » renouvelle le stock traditionnel. Histoire de capter un moment l’attention du « client » potentiel !
Aigreurs contre le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche
Mon statut d’universitaire comme les activités associatives de l’Université Populaire de Lyon sont renvoyés dans le texte signé par Philéas Dubois à « une propagande d’Etat » portée par « les intellectuels d’Etat », stipendiés par lui pour effectuer cette sale besogne. On trouve dans ce cas un écho à la haine du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche qu’exprime à plusieurs reprises Alain Soral lui-même. Par exemple, en dévalorisant l’ensemble des savoirs universitaires avec ses petits bras dopés au conspirationnisme et à l’essentialisme, que critiquent justement radicalement les sciences sociales aujourd’hui :
« L’Histoire nous démontrant que derrière la prétention à la scientificité des sciences humaines, sociologie, économie…se cache toujours l’idéologie des vainqueurs. » (2)
Un des « intellectuels d’Etat » balayé d’un revers de main de manière dérisoire par Soral le mégalo (eu égard à l’ampleur de son « œuvre » !) ? Pierre Bourdieu qui aurait accédé au Collège de France « malgré l’indigence de son œuvre » et même à cause d’elle (3)…Pierre Bourdieu qui a tout particulièrement mis en cause les schémas simplistes des théories du complot et des approches essentialistes des groupes humains (4).
Sur ce plan, les délires du pôle Soral-Dieudonné hésitent entre deux logiques contradictoires :
1) le pôle du doute illimité vis-à-vis des connaissances constituées, ce que mon collègue Fabien Jobard a justement appelé un « relativisme hyperbolique » (« La troublante séduction Dieudonné », Mediapart, 22 janvier 2014) ;
et 2) la certitude subjective de détenir quelque chose comme « la vérité » (substantif au singulier qui revient souvent sous la plume de Philéas Dubois ou de Soral) en un sens absolu.
Ces deux orientations contradictoires sont justement rejetées l’une et l’autre par les sciences sociales contemporaines pour lesquelles les savoirs établis de manière rigoureuse sont toujours partiels et provisoires.
Le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche constitue un des principaux lieux de production réglée par des procédures contrôlées de ces savoirs raisonnés et argumentés en France, en Europe et dans d’autres pays du monde ; lieu fragile, car marqué aussi par des conformismes académiques et menacé par des réformes managériales d’inspiration néolibérale. Le réseau des Universités Populaires alternatives se présente comme un espace associatif constitué dans un rapport critique avec les savoirs universitaires : rapport, car il s’inspire de la rigueur universitaire (à la différence du confusionnisme soralien), et critique, car il s’efforce de proposer des cheminements à l’écart de certaines tendances conformistes de l’institution universitaire, tout en étant davantage ouvert sur la cité. Or l’anarchisme de salon d’un Soral (qui n’hésite pas à citer Proudhon et Bakounine !) s’approprie de manière fort primaire la critique anarchiste de l’Etat, en la confondant avec sa simple diabolisation. Les grandes figures de l’anarchisme (comme justement Proudhon et Bakounine) furent, au contraire, des promoteurs des services publics, mais dans un cadre non étatique.
Itinéraire d’un antiraciste ordinaire : du « complot islamo-gauchiste » au « complot anarcho-juif »
Dans le climat actuel de concurrence des racismes et des antiracismes, ce n’est pas simple d’être antiraciste. Surtout quand on s’efforce de mettre en cause la xénophobie non pas, avant tout, pour prendre la défense des « musulmans », des « juifs », des « Noirs » ou des « Roms », mais afin de préserver la fragile possibilité d’une commune humanité. Dans ce contexte, si j’ai été pendant plusieurs années identifié comme un pion dans « le complot islamo-gauchiste », je vais pouvoir devenir, avec le texte d’Egalité & Réconciliation Rhône-Alpes, l’âme du « complot anarcho-juif » !
J’ai quitté en décembre 2004 Charlie Hebdo (au sein duquel j’étais titulaire d’une chronique depuis avril 2001) à cause de divergences avec Philippe Val, en particulier à propos de la place donnée à la diabolisation de l’islam depuis l’arrivée de Fiammetta Venner et de Caroline Fourest courant 2003 (5). Ici il faut bien séparer la tradition de l’athéisme militant incarnée par le Charlie Hebdo historique et la diabolisation discriminatoire de l’islam que ma démission visait. D’ailleurs, en mai 2009, quand Fiammetta Venner et Caroline Fourest quitteront Charlie Hebdo, dans le sillage du départ de Philippe Val pour la direction de France Inter, Charlie Hebdo retrouvera, avec Charb à sa tête, son athéisme militant classique, sans logique discriminatoire particulière vis-à-vis de l’islam. C’est pourquoi nous avons apporté, avec Philippe Poutou, notre soutien à l’équipe de Charlie Hebdo face aux menaces violentes dont elle était l’objet lors de « la deuxième affaire des caricatures » dans un communiqué publié sur Mediapart le 20 septembre 2012 : « Contre l’islamophobie, pour le droit à la caricature de Charlie Hebdo ».
Dans la perspective ouverte par mon départ de Charlie Hebdo en décembre 2004, j’ai insisté sur deux choses dans mes interventions publiques sur le terrain antiraciste :
1) le combat contre l’islamophobie qui, après les diverses « affaires du voile » renforcées par les effets des attentats du 11 septembre 2001, est venue nourrir des discriminations postcoloniales affectant les populations immigrées et issues de l’immigration ;
et 2) la nécessité de sortir des divisions du mouvement antiraciste en travaillant à faire converger les luttes contre l’islamophobie et les luttes contre l’antisémitisme (avant même de démissionner de Charlie Hebdo, avec la tribune réalisée avec Nadia Benhelal et publiée par le journal Le Monde le 13 octobre 2004 : « Nous sommes tous des juifs musulmans ! »).
Les billets que j’ai consacrés au racisme sur Mediapart (depuis avril 2008 que j’y tiens un blog) sont symptomatiques de cette double orientation :
. une série de textes en quatre parties autour de l’islamophobie et de la judéophobie (consistant principalement en la reprise de textes anciens) sous le titre générique « Périls sur l’antiracisme en France » en août 2008 : « (I) Entre islamophobie, judéophobie et Proche-Orient », 1er août 2008 ; « (II) Nous sommes tous des juifs musulmans ! », 4 août 2008 ; « (III) Le cas Ilan Halimi », 5 août 2008 ; et « IV Du Proche-Orient à l’affaire Siné », 6 août 2008;
. « Le NPA, le foulard et l’émancipation : avec Ilham Moussaïd », 12 février 2010;
. « De la diabolisation de l’islam », 11 avril 2011 ; repris avec mon autorisation sur Oumma.com, 11 avril 2011;
. « Nous sommes tous des juifs musulmans laïcs ! », 29 mars 2012;
. « La quête spirituelle de Diam’s et la diabolisation de l’islam », 19 octobre, 2012 ; repris avec mon autorisation sur Oumma.com, 25 octobre 2012;
. « Zemmour abject contre Taubira », 21 décembre 2013 ; qui ajoute à la question de l’islamophobie la question de la négrophobie.
Ces diverses analyses et prises de position publiques ont pu alors alimenter sur internet la dénonciation de ma supposée proximité avec les islamistes. C’est, par exemple, le cas des commentaires associés à un extrait de mon intervention à l’émission « Ce soir (ou jamais !) » du 3 février 2010 posté sur Youtube par le groupe laïcard et islamophobe aux accointances d’extrême droite Riposte laïque (pervertissant le bel idéal de laïcité), pointant le supposé « rapprochement », que j’aurais incarné, « de l’extrême gauche et des islamistes ».
Aujourd’hui, je serais donc tombé, sous l’œil pénétrant d’Egalité & Réconciliation Rhône-Alpes, dans le camp d’un « complot anarcho-juif »…
Antiracisme : refaire converger les luttes contre l’islamophobie, l’antisémitisme, la négrophobie, la romophobie…
Le thème du « deux poids, deux mesures » entre antisémitisme et islamophobie constitue un axe de la propagande soralienne à destination des publics musulmans dans la logique d’une exacerbation de la compétition entre antiracismes et entre racismes C’est un thème qui a été discuté à la suite de questions des partisans d’Egalité et Réconciliation Rhône-Alpes lors des échanges qui ont suivi le cours du 18 février dernier. Le texte de Philéas Dubois ne l’aborde pas frontalement, et ne fait pas état de mes réponses. Mon argumentation tient en quatre points :
a) Je ne mets pas sur le même plan l’antisémitisme et l’islamophobie dans l’analyse de la société française : 1) l’antisémitisme a constitué une logique structurante au sein de la société française, de la fin du XIXe siècle à la Libération (Edouard Drumont – dont Alain Soral a réédité aux éditions Kontre Kulture La France juive de 1886 – en a été une figure publique en fondant la Ligue nationale antisémitique de France en 1890 et en bataillant contre Emile Zola au cours de l’affaire Dreyfus), ce qui n’est plus le cas aujourd’hui même si l’antisémitisme est toujours présent et même réactivé ; et 2) l’islamophobie encastrée dans une série de discriminations postcoloniales constitue aujourd’hui, par contre, une logique structurante dans la société française.
b) Si l’antisémitisme et l’islamophobie n’ont pas la même importance dans la structuration de la société française aujourd’hui, il faut combattre l’un et l’autre fermement pour les mêmes raisons : le refus de toute xénophobie au nom d’une éthique de la commune humanité.
c) Les élites politiques et médiatiques apparaissent souvent aujourd’hui plus vigilantes (fort heureusement) vis-à-vis de l’antisémitisme et plus poreuses (malheureusement) vis-à-vis de l’islamophobie. Cela n’est pas lié à un fantasmatique « complot juif » (pseudo-explication soralienne), mais, entre autres, à deux facteurs : 1) la prise de conscience publique progressive (et non immédiate) après la deuxième guerre mondiale du caractère terrifiant de la mécanique du judéocide nazi ; et 2) la montée d’une islamophobie étatique à partir des années 1980 dans la gestion de l’immigration postcoloniale, bien analysée par les sociologues Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed (6), renforcée plus récemment par l’usage électoraliste de thèmes islamophobes pour chasser sur les terres du FN du côté su sarkozysme et de « la droite décomplexée » et, depuis, au-delà jusqu’à des secteurs de la gauche.
d) Antisémitisme et islamophobie (ainsi que les autres xénophobies : négrophobie, romophobie…) sont travaillés par des mécanismes analogues (voir encore une fois les analyses d’A. Hajjat et de M. Mohammed : 7), notamment des penchants essentialistes (prendre les groupes humains comme des « essences », c’est-à-dire des entités homogènes et durables) et conspirationnistes (faire de la manipulation cachée le facteur principal de l’histoire humaine en général et de tel ou tel événement en particulier), mais revêtent aussi des tonalités particulières et prennent sens dans des contextes à chaque fois spécifiques. C’est pourquoi on doit être à la fois sensibles à leurs spécificités et à leurs points de jonction dans la réarticulation d’un mouvement antiraciste pluraliste.
Il y a des réponses à la xénophobie par la xénophobie (c’est le cas de la réponse soralienne ou de certaines réponses communautaristes). Si l’on veut combattre la xénophobie en général, et pas seulement telle ou telle xénophobie, il faut tenter de refaire converger les luttes contre les xénophobies dans un cadre antiraciste partagé aimanté par la boussole de la commune humanité, sans pour autant écraser les spécificités des diverses logiques discriminatoires.
Notes :
(1) Sur les partisans d’Alain Soral, voir les repères fournis par le chercheur en science politique Haoues Seniguer, « La galaxie Alain Soral : de l’extrême droite néo-traditionnaliste catholique aux néo-Frères musulmans », Le Huffington Post, 22 décembre 2013.
(4) Voir P. Corcuff, « La sociologie de Pierre Bourdieu : une nouvelle critique sociale », Mediapart, 16 juin 2009.
(5) Voir « Philippe Corcuff quitte Charlie Hebdo », site Bellaciao, 3 décembre 2004.
(6) A. Hajjat et M. Mohammed, Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman », Paris, La Découverte, 2013.
(7) Ibid., chapitre 11 « Antisémitisme et islamophobie », pp.177-195.
* Post-Scriptum 1 (16 mars 2014) :
On me signale que l'article d'Egalité & Réconciliation Rhône-Alpes me concernant est dorénavant disponible sur le site national d'Egalité & Réconciliation : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Philippe-Corcuff-une-figure-actuelle-du-brouillage-ideologique-24075.html, 15 mars 2014. Une montée en division nationale du nauséabond?
* Post-Scriptum 2 (3 avril 2014) :
. Les partisans lyonnais d'Alain Soral ont réagi à ma critique (cette fois en postant la vidéo de la discussion ayant suivi mon cours du 18 février dernier), entre goût pour la galéjade et rhétorique de « la propagande », les installant alors un peu plus dans une BHLisation de l’a-pensée : « Courrier du cœur », par Philéas Dubois, site Égalité & Réconciliation Rhône-Alpes, 31 mars 2014.
. Un prolongement de la critique des discours soraliens et de leur adresse particulière aux milieux musulmans a été effectué avec le chercheur Haoues Seniguer : « Quand les disciples d’Alain Soral nauéabondent à Lyon », par Philippe Corcuff et Haoues Seniguer, Rue 89 Lyon, 3 avril 2014.