(Source: AlterInfo)
Les équipes du Centre européen de recherche nucléaire (CERN) tenteront la semaine prochaine de procéder à des collisions de protons à un niveau d’énergie sans précédent dans le grand collisionneur de hadrons (LHC) près de Genève, espérant ainsi aider à mieux comprendre les secrets de l’univers.
Après une période d’essai et l’envoi de faisceaux de particules de plus en plus puissants, les chercheurs sont parvenus vendredi à accélérer deux faisceaux jusqu’à 3,5 TeV, soit 3,5 teraelectron volts ou 3.500 milliards d’électron volts. Les deux faisceaux ont été propulsés séparément mais le CERN tentera d’opérer leur collision frontale le 30 mars.
"Il nous reste beaucoup de travail avant les collisions", a déclaré Steve Myers, directeur du CERN pour les accélérateurs et la technologie. "Le simple alignement des faisceaux est un défi en soi. C’est un peu comme envoyer des aiguilles au-dessus de l’Océan atlantique et tenter de les faire entrer en collision à mi-chemin".
Une fois que les collisions de faisceaux de protons auront débuté, le CERN envisage d’opérer le LHC de façon continue pendant 18 à 24 mois.
Le LHC, un anneau de 27km de circonférence à 100m sous terre près de Genève, à cheval sur la frontière franco-suisse, est destiné à étudier les plus petites particules connues, grâce à des quantités énormes d’énergie et des collisions de protons, particules constitutives du noyau des atomes.
Le plus grand accélérateur de particules jamais construit a été remis en service le 28 février, après plusieurs interruptions pour des vérifications et des améliorations.
Le LHC est conçu pour propulser de faisceaux de particules de la famille des "hadrons" (protons ou ions de plomb) à une vitesse proche de la lumière et à de très hautes énergies, grâce notamment à ses 9.300 aimants supraconducteurs, fonctionnant à très basse température.
Les deux faisceaux circulent en sens inverse à l’intérieur de l’accélérateur circulaire, emmagasinant de l’énergie à chaque tour. La collision frontale des deux faisceaux a pour but de recréer les conditions qui existaient juste après le Big Bang, considéré par les scientifiques comme étant à l’origine de la création de l’univers il y a quelque 14 milliards d’années.
Grâce au LHC, les chercheurs espèrent parvenir à une plus grande connaissance du fonctionnement de l’univers, détecter des traces de l’invisible "matière noire", censée composer plus de 96% de l’univers, et percer le mystère du "boson de Higgs", particule jusqu’ici théorique qui donnerait sa masse à la matière.