Le sang de Jean-Paul II, les satanistes et les 50 gendarmes
Le vol de la relique de Jean-Paul II survenu le week-end dernier dans une petite église du centre de l'Italie provoque l'émoi de la population locale. Cinquante gendarmes sont sur le qui-vive.La petite église de San Pietro della lenca, où a été volée une relique de Jean-Paul II le week-end du 26 janvier 2013 - AFP/Eglise de San Pietro della Ienca
Le vol s'est produit en pleine nuit dans le silence hivernal d’un petit village de montagne. La dernière fois que José Obama, le prêtre chargé d’ouvrir et de fermer la petite église San Pietro della Ienca, a vu la relique du pape Jean-Paul II, c’était vendredi [le 24 janvier]. Dimanche, de retour dans le lieu saint, elle n’y était plus. D’après les premières informations délivrées par les autorités locales, les voleurs ont scié les barreaux de la grille de protection, cassé la vitre de sécurité et dérobé l’ampoule sacrée – contenant du sang de Jean-Paul II – ainsi qu’une croix.
Le lundi 27, quelque 50 gendarmes sont dépêchés sur place pour passer au peigne fin les environs de la petite église. Mais, pour l’instant, aucune trace de la sainte relique et encore moins des auteurs du vol. L'après-midi, précise La Stampa, la méticuleuse fouille a dû être interrompue "quand, sur L’Aquila [dans le centre de l’Italie] une fine neige s'est mise à tomber. Les recherches se poursuivront donc quand le temps le permettra, signe que les gendarmes restent convaincus que les voleurs se sont séparés de la fiole sacrée juste après l'avoir dérobée."
La relique, un morceau d’étoffe imbibé du sang de Jean-Paul II, a "une grande valeur symbolique", explique La Stampa. Il s’agit en effet de quelques gouttes du sang qu’avait perdu l’ex-pape lors de la tentative d’assassinat par Mehmet Ali Agca, le 13 mai 1981, sur la place Saint-Pierre de Rome. Quant à l’église San Pietro della Ienca, surnommée "l’église de Jean-Paul II", elle était très appréciée du pape qui avait l’habitude d’y aller se recueillir.
Si aucune piste n’est privilégiée, la presse italienne – notamment Il Fatto Quotidiano – relaie l’hypothèse la plus souvent évoquée depuis quatre jours, à savoir "la piste satanique". C’est Giovanni Panunzio, membre d'une association qui lutte contre les pratiques du charlatanisme, qui a été l’un des premiers à la lancer, soulignant le fait que, "à partir du 25 janvier, s’ouvre une période marquée par des épisodes sataniques qui culminent le 1er février avec le nouvel an satanique".
Mais les enquêteurs sont moins catastrophistes, souligne Il Corriere della Sera, qui rappelle que la région de L’Aquila a déjà été le théâtre d’un vol spectaculaire : la dépouille du pape Célestin V [1215-1296]. "On avait hurlé au mystère ésotérique et au thriller interreligieux. Le voleur n’était en fait qu’un abruti qui avait voulu se faire un peu d’argent."
source : courrierinternational.com