Electra Administrateur
Messages : 1346 Date d'inscription : 16/04/2009 Age : 44 Localisation : Terra Incognita
| Sujet: Pressions sur la ministre polonaise Lun 7 Déc 2009 - 23:34 | |
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La Pologne refuse les vaccins mal testés contre la grippe A et l’exigence d’immunité juridique des laboratoires. Pressions sur la ministre de la santé
C’est la radio publique polonaise qui donnait la nouvelle dans un article du 13 novembre intitulé « Health minister to be sued over swine flu Ewa Kopacz Radio polonaise.jpgjab? » (Action en justice contre la ministre de la santé [à cause de son opposition] aux vaccins contre la grippe A ?)
Le médiateur chargé de veiller aux droits des citoyens a donné un ultimatum à la ministre, la Dre Ewa Kopacz , la menaçant de poursuites pénales si elle n’achetait pas des vaccins contre la grippe A dans les jours à venir . Selon Janusz Kochanowski, la ministre "joue" avec la santé de la population. Il menace même de saisir les instances européennes pour pallier au déficit de responsabilité des décideurs de son pays… Or la Commission européenne tente déjà de faire pression sur le gouvernement polonais, qui ne veut pas acheter de vaccins sans études sérieuses démontrant leur sécurité et leur rapport bénéfices - risques. Début novembre, le premier ministre Donald Tusk avait critiqué ouvertement l’absence d’évaluation sérieuse des vaccins ainsi que le refus des laboratoires pharmaceutiques d’assumer leurs responsabilités en cas d’effets secondaires graves et/ou autres défauts des vaccins pandémiques. La ministre de la santé en a rajouté plusieurs couches en critiquant vertement les contrats douteux proposés par les laboratoires. Pour les autorités polonaises, en l’état actuel, les vaccins ne servent que les intérêts financiers des laboratoires qui les commercialisent. Les administrer massivement, c’est cela qui serait jouer avec la santé de la population.
Par ailleurs, l'adjoint de la ministre de la Santé a sèchement rappelé à l’ordre le médiateur, comme on le voit dans le même enregistrement.
Ukraine et Pologne : situation différente et traitement médiatique très partisan en Occident
A noter que selon la radio polonaise, le 13 novembre 2009 il n’y avait qu’un peu plus de 220 cas de grippe A signalés en Pologne.
C’est intéressant de voir que les media français ont très largement parlé de la situation en Ukraine, où un virus grippal (peut-être le A H1N1, on n’en sait rien, à vrai dire) se propage fortement, mais pas du tout de celle en Pologne. L’opposition très marquée du gouvernement polonais et ses critiques portant sur la sécurité des vaccins et l’absence de transparence des laboratoires n’ont pas non plus fait la une… Eh oui, parce que nos media soutiennent tous à l’unisson le discours de Roselyne Bachelot et de ses experts entâchés de conflits d’intérêts (Bruno Lina, Brigitte Autran, Claude Hannoun, Daniel Floret et plein d’autres, puisque sur les 20 membres du Comité technique des vaccinations, 16 ont des liens avec les laboratoires : Sanofi, Novartis, Roche, GSK, etc.).
Mais pourquoi ne parler que des experts? Les conflits d'intérêts potentiels ou avérés sont présents au plus haut niveau de l'Etat: pensons aux liens de Nicolas Sarkozy et de François Sarkozy avec Sanofi et d'autres firmes, ou encore au passé de Roselyne Bachelot, ancienne visiteuse médicale.
Pas question de dire aux Français que tous les pays n’ont pas eu la même réaction hystérique face à cette grippe. Et surtout pas question de dire qu’un gouvernement européen accuse les laboratoires de ne vouloir faire que du commerce sur le dos de populations auxquelles ils sont prêts à administrer des vaccins non testés, pourvu que ça rapporte…
Donald Tusk ne mâche pas ses mots quant aux intérêts et aux méthodes du lobby pharmaceutique...
On connaît les sympathies intéressées de la Commission pour l'industrie pharmaceutique, avec laquelle elle travaille main dans la main pour imposer, entre autres, le "paquet pharmaceutique", qui abandonnera la pharmacovigilance aux firmes et fera en sorte que celles-ci puissent contourner les faibles restrictions actuelles quant à la publicité pour les médicaments et à l'accès direct aux patients... Vous pouvez lire des détails là-dessus dans certaines notes de la catégorie "Autorités d'insécurité sanitaire" et dans celles sur la "Publicité directe pour les médicaments". On sait aussi à quel point la santé est subordonnée aux impératifs économiques au niveau de la Commission, puisque tout ce qui touche de près ou de loin aux médicaments est régi non pas par la Direction générale Santé et protection des consommateurs (DG Sanco), mais par la Direction générale entreprises et industrie (DGE), dirigée par le N° 2 de la Commission européenne, Günter Verheugen, dont les conflits d'intérêts ont été dénoncés à maintes reprises.
Alors ne nous étonnons pas que la Commission européenne fasse pression pour imposer les intérêts de ses amies, les pharmas... Qui aiment bien l'actuel état des choses et ne veulent pas que cela change, comme on le voit dans cette note: l'association européenne des industriels pharmaceutiques (EFPIA) s'est opposée au transfert des compétences de régulation vers la DG Sanco.
Le premier ministre polonais répond ironiquement que le respect qu’il a pour la Commission européenne et sa capacité à prendre des Donald tusk.jpgdécisions en urgence n’empêchera pas la Pologne d’exprimer ses critiques et d’évaluer calmement les informations venant de plusieurs sources à propos de la grippe A et des vaccins. Le message est clair et assez cinglant : que la Commission européenne prenne la responsabilité de ce à quoi elle pousse les pays, que les laboratoires prennent leurs responsabilités pour leurs produits, que les informations soient scientifiquement fondées - et cela sera une base bien plus saine pour discuter des faits.
Et Tusk ajoute une phrase dont les sous-entendus sont très intéressants : il n’y a pas que dans les fictions qu’on voit des industriels se lancer dans des actions "inhabituelles" lorsqu’il s’agit de gros marchés et de profits potentiels. Et l’industrie pharmaceutique ne fait pas exception à la règle. "Tout le monde comprend de quoi il s'agit", ajoute-t-il avec la même ironie. Et on sait par d’autres prises de position – les siennes et celles de sa ministre de la Santé – qu’il s’interroge sur les vraies raisons de l’hystérie autour de cette forme de grippe. Qu'il n'est pas dupe à propos du big business politico-sanitaire qu'on pourrait appeler "Grippe SARL"...
Le silence radio dans les media français à propos de cette prise de position très claire nous montre à quel point nous sommes désinformés. A quel point le message implicite qui nous est transmis est celui d'un consensus mondial sur les mesures de prévention à prendre... Comme si tous les pays voulaient appliquer la vaccination de masse, mais ne pouvaient peut-être pas la payer. Bienheureux les Français qui ont Sarkozy et Bachelot pour veiller à leur santé et ne pas lésiner sur les moyens...
Je n’ai découvert, pour rendre compte des propos de Donald Tusk, qu’une dépêche AFP qui reste vague, reprise par le Figaro en date du 6 novembre : « La Pologne refuse les vaccins H1N1 ».
« Le premier ministre polonais Donald Tusk a accusé aujourd'hui les sociétés pharmaceutiques de chercher à rejeter sur les gouvernements la responsabilité pour d'éventuels effets secondaires des vaccins contre la grippe H1N1, justifiant ainsi le refus de la Pologne de les acquérir.
« "Nous savons que les sociétés qui offrent les vaccins contre la grippe H1N1 ne veulent pas prendre la responsabilité des effets secondaires de ce vaccin", a déclaré Tusk à la presse. "Elles refusent de les mettre sur le marché, parce que leur responsabilité juridique serait alors plus grande. Elles demandent des clauses qui ne sont probablement pas conformes à la législation polonaise, et qui rejettent toute la responsabilité sur le gouvernement d'un pays en ce qui concerne les effets secondaires et des indemnisations éventuelles,", a-t-il ajouté. La Pologne refuse pour l'instant d'acheter des vaccins contre la grippe H1N1, estimant qu'ils n'ont pas encore été suffisamment testés par les autorités médicales. »
Pressions de la Commission européenne, mais surtout pressions des laboratoires…
On apprend donc une fois de plus que la Commission n’aime pas les voix discordantes… Les dires de Donald Tusk, appuyés plus tard par la ministre de la Santé Ewa Kopacz, confirment ce que nous avons commencé à entrevoir grâce à l’excellent travail des media allemands : au lieu de suivre les procédures habituelles d’autorisation de mise sur le marché - basées sur des évaluations, imparfaites, certes, mais qui ont le mérite d'exister - les firmes pharmaceutiques cherchent à mettre les décideurs politiques sous pression. Et ce pour imposer des contrats aux clauses douteuses (immunité juridique, prix exorbitants, conditions définies de façon unilatérale…), que ce soit pour l’achat de vaccins ou pour l’achat de Tamiflu. Les autorités occidentales n’ont d’ailleurs pas eu les réticences de celles polonaises et ont signé des commandes massives avant d’avoir la moindre idée sur l’efficacité et le rapport bénéfices – risques du Tamiflu et des vaccins…
Pour les détails concernant les pressions de Roche (Tamiflu) et celles de GSK (Pandemrix), voir les deux notes de Pharmacritique :
* « La télé publique allemande critique le business de la grippe A, l'inefficacité du Tamiflu et les pressions de Roche sur les politiques » * « Grippe A: un vaccin douteux aux adjuvants risqués sera expérimenté directement sur la population, déplore Arznei-Telegramm »
Prises de position de la ministre polonaise de la Santé
Dans un discours devant le parlement polonais, prononcé le 5 novembre, la Dre Ewa Kopacz expose les raisons de son opposition, dans des termes très directs.
Elle détaille ses arguments aussi dans une émission de télévision très populaire, reprise dans son intégralité sur YouTube, où elle débat avec l’ancien ministre de la santé, fervent partisan de la vaccination. Quelques fragments sont sur cette page.
Les grandes lignes :
Elle dit vouloir perpétuer en tant que ministre l’impératif « D’abord ne pas nuire », qu’elle a appliqué pendant ses 20 ans de pratique de la médecine générale. Elle cite les travaux d’un virologue chevronné opposé aux vaccins sous leur forme actuelle. D’autre part, elle affirme que les contrats proposés par les laboratoires pharmaceutiques à la Pologne sont douteux, selon l’analyse des services juridiques publics. Et ce serait irresponsable de signer des contrats qui ne servent que les intérêts des firmes pharmaceutiques. Il n’y a pas de transparence sur les trois vaccins proposés à l’achat. Payer à l’aveugle et faire le jeu des fabricants qui entretiennent un secret malsain autour des vaccins serait irresponsable. Ewa Kopacz pointe du doigt la situation de pays occidentaux tels l’Allemagne, qui ont commandé des dizaines de millions de doses qui leur restent sur les bras, vu le refus de la population de se faire vacciner. (Et la pression pour qu'il y ait des vaccins sans adjuvants. A noter que l'Allemagne n'a commandé "que" 50 millions de doses, loin des 94 millions pour la France, alors que la population est beaucoup plus importante).
Ewa Kopacz reproche aux fabricants de vaccins l’absence de transparence sur les effets secondaires des vaccins. Il est très curieux que des laboratoires qui commercialisent des produits « miraculeux » au point de ne pas avoir d’effets indésirables - ironie soulignant le fait qu'ils ne sont pas évalués - exigent que les contrats les exonèrent d’avance de toute responsabilité juridique pour les éventuels défauts de leurs vaccins. Pourquoi les firmes tiennent-elles à ce point-là à avoir une immunité juridique si elles n’ont rien à cacher et que leurs produits sont sûrs ?
Les tests d’évaluation sont en cours, mais ils sont beaucoup trop courts, et, à l’heure où les laboratoires proposent ces contrats, il n’y a pas de résultats d’essais cliniques sérieux, pas d’information claire sur les ingrédients et leurs effets secondaires, pas d’information sur les effets indésirables des vaccins dans l’ensemble.
Certains vaccins en sont à la phase 4, mais suite à des tests d'évaluation minimalistes et insuffisants... De plus, les essais n'ont inclus qu'un nombre très restreint de participants: l'un des ces vaccins n'a été testé, par exemple, que sur 160 volontaires âgés de 20 à 60 ans, tous sains. Un autre a été testé sur 600 volontaires âgés de 18 à 60 ans, tous en bonne santé. Est-ce que des essais cliniques menés dans de telles conditions peuvent offrir une base scientifique sérieuse pour une décision de santé publique?
Il ne s’agit pas de refuser le principe d’une vaccination et de mettre fin aux négociations, mais de ne pas signer de contrats avant d’en savoir plus sur les vaccins.
La grippe saisonnière est bien plus sévère, elle provoque plus de complications et de décès chaque année. Elle a touché un très grand nombre de Polonais en 2003, par exemple, et pourtant, personne n’a crié à la pandémie. Pourquoi ce changement ? Pourquoi cette pression soudaine à acheter des vaccins en masse ? Et n'est-ce pas étonnant que l'OMS ait parlé de pandémie alors qu'il n'y avait que peu de cas ? Etc.
Pourquoi toutes ces pressions ?
On trouve des multiples éléments de réponse dans le documentaire d’ARTE dénonçant l’orchestration minutieuse depuis une OMS sous influence des industriels de tous les préalables politiques et sanitaires qui ont rendu possible cet énorme pharmacommerce de la peur. Documentaire qu’on peut visionner intégralement sur cette page de Pharmacritique : « "Les profiteurs de la peur", leurs conflits d'intérêts et leur business autour de la grippe A H1N1. Intégralité du documentaire ARTE "Un virus fait débat" ».
Source Pharmacritique ~ 20 minutes
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