3 Géostratégie, enjeux énergétiques, écologiques, de survie...Les États-Unis, depuis la présidence Carter (doctrines Carter & Brzezinski) et singulièrement au cours de la présidence George W. Bush, se sont lancés dans un vaste programme de contrôle militaire des ressources énergétiques mondiales, non seulement du pétrole et du gaz, mais aussi du nucléaire civil. Cette ambition les a conduit à occuper l'Afghanistan (au sein d'une force de l'OTAN) et l'Irak (au sein d'une coalition) et les pousse aujourd'hui à menacer l'Iran, la Syrie, le Soudan et le Venezuela. Ne se limitant pas à la défense de leurs intérêts directs, les États-Unis ont décidé de contrôler l'accès des autres puissances aux sources d'énergie (doctrine Kissinger) et même de brider la consommation et le développement des rivaux émergents que sont la Chine et la Russie (doctrine Wolfowitz).
Tout d'abord voici une carte de l'organisation militaire stratégique à but énergétique dans le Golfe :
Nous pouvons donc voir d'après la carte ci-dessus, que la concentration militaire n'est pas seulement présente pour lutter contre la piraterie somalienne mais aussi pour assurer les échanges énergétiques transitant par cette région. Et donc aussi de protéger leurs intérêts!
Ci-dessous, une carte afin d'illustrer les points de passages stratégiques de la région :
La sécurité énergétique et la présence militaire états-unienneL’eau et les hydrocarbures sont les deux ressources naturelles cruciales pour le Moyen-Orient, en considérant leur aspect économique et sécuritaire. Les routes commerciales revêtent également une importance stratégique.
À première vue, la superposition des sites de bases militaires ou de pays alliés et des quinze principaux pays exportant du pétrole vers les États-Unis présente une divergence significative.
En excluant les alliés de l'OTAN que sont le Canada, la Norvège et le Royaume-Uni, seuls trois des 12 principaux fournisseurs actuels restants ont passé des accords de stationnement de troupes avec les États-Unis : l'Arabie Saoudite, le Koweït et l'Équateur, et l'un d'entre eux, l'Irak, est actuellement occupé par des unités militaires états-uniennes.
Dans le cadre de la guerre visant officiellement à écarter les Talibans du pouvoir en Afghanistan, les États-Unis ont sécurisé des FOLs (sites d'opération avancées) en Ouzbékistan (la base aérienne de Khanabad) et au Kirghizstan (la base aérienne de Manas près de Bishkek) pour environ 1000 ou 1200 militaires. Ces deux bases sont des FOLs toujours actifs. En Afghanistan même, les États-Unis paraissent certains de garder le contrôle de la base aérienne de Bagram à l'extérieur de Kandahar. De plus, une base aérienne à Shindand, qui se situe à seulement quinze kilomètres de la frontière iranienne, abrite quelques 100 membres de forces spéciales avec un appui héliporté. Il a été rapporté que les Iraniens soupçonnent une possible transformation de Shindand en une base d'interception ou une base avancée pour une future attaque états-unienne.
Cela dit, la situation est différente lorsque les pays n'appartenant pas à l'OTAN et qui sont les principales sources ou sources potentielles de pétrole pour le marché états-unien, ont les plus grandes réserves de pétrole, et ont des installations de transit vitales pour acheminer le pétrole sont comparés avec des pays qui ont des accords militaires avec les États-Unis, abritent une présence militaire états-unienne ou ont été identifiés comme possibles hôtes.
D'autres têtes de pont importantes dans le Golfe persique incluent le Bahrein et le Qatar, qui tous les deux accueillent des installations militaires stratégiques ; les Émirats arabes unis et Oman. En Europe de l'Est, suite à la fin des hostilités majeures en Irak, 150 Marines demeuraient stationnés dans une FOL du port de Constanta sur le rivage roumain de la mer Noire. En revanche, la présence états-unienne sur la base de Incirlik, en Turquie, a été nettement réduite, passant de 3000 à 500 militaires.
Depuis environ cinq ans, les navires, reliant la mer Rouge à l’océan Indien par le détroit de Bāb al-Mandab et le golfe d’Aden, subissent les attaques répétées de pirates qui se réfugient dans les ports de l’est de la Somalie.
Ce passage, par où transite la moitié du trafic mondial des hydrocarbures, est devenu l’un des plus dangereux du monde avec le détroit de Malacca et le delta du Niger. Or, basée à Djibouti, croise dans l’océan Indien et la mer d’Oman, la flotte de soutien des forces terrestres de l’OTAN engagées en Afghanistan dans le « combat contre le terrorisme ». Disposant d’avions de reconnaissance et d’hélicoptères et avec le renfort de vaisseaux chinois, russes, indiens, elle semble impuissante à traquer quelques centaines de pirates, à bord de canots rapides. Elle n’a pu empêcher que les prises soient de plus en plus nombreuses et de plus en plus grosses, entraînant l’escalade des rançons qui dépassent maintenant couramment le million de dollars. Ces pirates, héritiers d’une longue tradition de navigation entre Chiraz et Oman, au nord, et Madagascar et le Mozambique, au sud, connaissent remarquablement les côtes de la Corne de l’Afrique et de la péninsule Arabique, les abris, les courants et les vents des moussons. Ils ont, toutefois, abandonné leurs boutres et la voile pour le hors-bord, les mitraillettes, les lance-roquettes et la localisation et les communications par satellite.
Il est légitime de se demander si la recrudescence de la piraterie et des passages clandestins de réfugiés africains vers les côtes du Yémen ne serait pas la continuation, par-delà la guerre froide, de la violence historique, intrinsèque à la région. Durant cette période, comme dans les autres points d’affrontements entre les deux blocs, l’hyperactivité militaire a « gelé » les rivalités traditionnelles et limité les échanges entre les rives. Depuis 2001, la mobilisation contre le terrorisme international dans l’arrière-cour du Moyen-Orient a réveillé les tensions et fait naître cette interrogation : les pirates somaliens travaillent-ils pour le compte d’Al-Qaïda ? En effet, qu’ils partent et se réfugient au Puntland, à l’extrémité de la Corne, ils opèrent, en majorité, au large et parallèlement aux rivages yéménites. Sans doute sont-ils également impliqués dans le passage des clandestins africains et ont-ils trouvé quelques complicités au Yémen dans les ports de la « tihama », la plaine littorale torride et aride ? De même, la capture de gros navires, entre autres un pétrolier, au-delà des 200 milles marins en plein océan Indien, fait penser à des connivences avec les Somalis réfugiés ou établis au Kenya. La récente intervention de l’Éthiopie, censée installer à Mogadiscio le gouvernement fédéral de transition (GFT) somalien et y préparer la venue de soldats de la paix envoyés par l’Union africaine (UA), a enflammé la péninsule somalienne. Les combats ont dévasté la capitale et sa région, provoqué la fuite de milliers de réfugiés et entraîné une nette reprise des actes de piraterie.
Dans cette réflexion sur la récente recrudescence de la piraterie, la première partie étudiera la position stratégique du détroit et du golfe qui en ferait une « mer » d’élection pour des pirates attirés par les trafics en tout genre comme l’étaient ceux qui rançonnaient les caravanes. Dans l’histoire, seuls les pouvoirs « forts » ont su imposer leur loi à ces populations turbulentes de pillards. Dans la région, la fin de la guerre froide et des dictatures ne s’est pas immédiatement traduite par l’« explosion » de la piraterie qui est même plus récente que l’engagement des forces de l’OTAN en Afghanistan. Elle semble être bien plus liée aux péripéties de la crise somalienne et aux rivalités entre États de la Corne de l’Afrique et de la péninsule Arabique.
Trois décennies de famines et de conflits :
Les pirates somaliens sont moins des partisans de Ben Laden que des pêcheurs ruinés par la guerre et par le pillage de leur ressource.
Les pêcheurs devinrent pirates « à temps complet » à l’automne du patriarche dictateur de Siyaad Barre. Malade, le président était tombé sous la coupe de sa famille à laquelle il avait octroyé des pans entiers des revenus, des bâtiments et des terres de l’État. Au moment de sa chute, ce fut la ruée et le pillage des ressources et notamment des ressources halieutiques. Les Soviétiques avaient promu la pêche industrielle au détriment de la pêche traditionnelle affectée par la reconversion, avec l’aval de la FAO, de paysans du Nord, sinistrés par la sécheresse. La société de pêche, aux mains de Cabdirahmaan Jaama Barre, demi-frère du président, échut à Maxamed Farax Aydeed, allié puis adversaire de l’ONUSOM. À sa mort, les chefs de guerre et la diaspora du Kenya passèrent des accords ouvrant les eaux somaliennes aux navires-usines. Ils noyèrent, au large, des conteneurs d’ordures et de matières toxiques sans qu’aucune autorité, ni nationale ni internationale, se soucie de la population. Toutefois, le président du Puntland les encouragea à défendre par les armes les eaux territoriales : c’est pourquoi ils capturèrent des thoniers, les convertirent en bateaux-mères, puis s’enhardissant, ils prirent des proies de plus en plus grosses. Cet oubli du monde se manifesta à nouveau lors du tsunami du 26 décembre 2004 : les Somaliens de la côte de l’océan Indien n’ont jamais obtenu le moindre secours (Mérer, 2009). En attaquant toujours plus de navires, toujours plus gros, toujours plus loin, les damnés de la mer ne tentent-ils pas d’échapper à leur disparition ?
ConclusionLa recrudescence de la piraterie au large des côtes somaliennes rappelle à la communauté internationale qu’elle a laissé, sans s’en soucier, disparaître un État, membre de l’ONU et de l’UA. Elle a espéré que ce foyer de désordre resterait cantonné dans la péninsule, isolé par un cordon sanitaire d’États « sûrs » : Djibouti, l’Éthiopie, le Yémen. Or, la contagion déborde au-delà des côtes et menace les arrières des forces intervenant en Afghanistan. L’OTAN détache de gros bâtiments, des avions et des hélicoptères inadaptés à la police de six millions de kilomètres carrés de mer et d’océan et des milliers de kilomètres de côtes, refuge d’un ennemi ubiquiste. Toutefois, la communauté internationale traite avec des chefs de guerre pour qu’ils escortent les cargos du Programme alimentaire mondial (PAM) qui ravitaillent, chaque mois, entre 1,5 et 2 millions de déplacés à la suite des combats de Mogadiscio. Même si elle ne s’en vante pas, on comprend qu’elle le fasse, mais la martialité des déclarations est contredite par la modicité de ses engagements financiers : en 2008, la Somalie a reçu 200 millions de dollars d’aide internationale. On annonce, périodiquement, que la piraterie, comme dans le détroit de Malacca, sera éradiquée. Sans débarquement en Somalie, sans enquête sur les complicités des commanditaires et des pirates avec la diaspora kenyane et au Yémen, on ne pourra obtenir de résultat probant. Plus on attend, plus les connexions entre seigneurs de la guerre, commanditaires, diasporas et mafias, déjà connues, ne manqueront pas de se multiplier.
La contagion régionale de la crise somalienne sera très difficile à prévenir et à traiter. En effet, le Somaliland, qui lutte efficacement contre la piraterie sur ses côtes, n’est toujours pas reconnu par la communauté internationale devant l’opposition de la Ligue arabe. Elle maintient un État somalien uni « Potemkine » en payant les salaires des représentations somaliennes à l’étranger. Sous l’influence de l’Arabie saoudite, principalement, elle dissuade les Somaliens de parler et d’écrire, qui plus est en caractères latins, une langue différente de celle du Prophète et de pratiquer un islam entaché de paganisme. L’Égypte, bien qu’affectée par la baisse du trafic du canal de Suez, veut que l’Éthiopie, qui détient les sources du Nil bleu, demeure enclavée. Djibouti la rejoint car il craint qu’un Somaliland indépendant ne lui fasse perdre le quasi-monopole du commerce extérieur de 80 millions d’Éthiopiens. Cette inquiétude est partagée par l’Érythrée qui cherche un second front, au sud, contre son ex-allié. C’est cette implication érythréenne aux côtés des tribunaux islamistes et les difficultés à combattre les fronts islamistes en Ogadén qui est à l’origine de l’intervention éthiopienne en Somalie, bien plus que les exhortations des États-Unis et de l’Europe : programmes régionaux et internationaux ne coïncident pas toujours.
Ces représentations, héritées du temps long de l’histoire et réactivées et renouvelées au gré des tensions et des conflits, sont partagées par les dirigeants et leurs peuples. Elles importent plus dans les décisions que le sort des pêcheurs somaliens dont la menace, jusqu’à présent, est apparue comme secondaire.
Le déploiement de l'archipel militaire US au Moyen-Orient répond à 4 impératifs stratégiques majeurs :> Sécuriser la production et l'approvisionnement des ressources énergétiques.
> Imposer une vassalité de fait aux Etats de la région en leur garantissant une protection militaire optimale contre leurs concurrents régionaux.
> Répondre aux doctrines US dites de « containment » des concurrents stratégiques :
Encerclement de l'Iran, la Chine et la Russie.
> Disposer de bases militaires « relais » indispensables aux déploiements de troupes rapides et dévastatrices sur les champs de bataille conformément aux réformes tactiques en cours au Pentagone.
On comprend bien que la volonté implacable des USA et de leurs alliés de construire un oléoduc qui passerait par l'Afghanistan pour aboutir aux ports pakistanais est guidée par deux prérogatives :
> S'accaparer les réserves énergétiques d'Asie centrale et en particulier de la mer Caspienne.
> Contourner les puissances rivales que sont la Russie, l'Iran et la Chine en leur privant de ressources et de positions stratégiques déterminantes pour l'avenir économique et géopolitique.
D'une manière générale, le gouvernement Bush est l'émanation d'un groupe de multinationales, dont chaque ministre important est issu. Plus précisément, ce gouvernement reflète prioritairement les intérêts particuliers du lobby pétrolier. Le président Bush lui-même a fait fortune en obtenant l'exclusivité de l'exploitation du pétrole du Bahrein pour la compagnie Harken Energy Corporation qu'il dirigeait, et dont Khaled Ben Mahfouz et Salem Ben Laden étaient les principaux actionnaires.
Robert Cheney est l'ancien patron d'Halliburton, le principal équipementier pétrolier au monde. Condoleezza Rice, la conseillère nationale de sécurité, est une ex responsable de Chevron-Texaco.
Gale Norton, secrétaire à l'Intérieur, représente les intérêts du pétrolierBP-Amoco.
La Maison-Blanche a coutume d'affirmer que les terroristes en veulent au mode de vie occidental, entre autre « l'American way of life ». C'est l'inverse qui est vrai : la préservation du mode de vie capitaliste, excessivement consommateur d'énergie, contraint les États-Unis et leurs alliés à un déploiement militaire tous azimuts sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Et ce phénomène s'auto-alimente, car l'armée de l'Empire est elle-même le plus grand consommateur mondial d'énergie.
Le Moyen-Orient reste un enjeu géopolitique majeur au XXIème siècle, comme il le fut dans les siècles précédents. Les enjeux sur les ressources vont s’amplifier avec la baisse des réserves d’eau et de pétrole, liée à l’augmentation prévisible de la population du Moyen-Orient. Les questions des peuples palestiniens et kurdes ne semblent pas avoir de solutions dans un avenir proche. Elles réclameront des années pour être résolues, même après d’éventuels accords politiques. L’émergence, à la suite d’Israël, de deux autres puissances moyen-orientales non arabes, l’Iran et la Turquie, pourrait changer les rapports de force régionaux. La conséquence pourrait être l’édification d’une véritable puissance régionale arabe et sunnite, comme l’Egypte ou l’Arabie saoudite. Ceci pourrait déclencher de nouveaux conflits, éventuellement violents, entre ces puissances régionales qui sont toutes appuyées par des acteurs extérieurs ayant des besoins énergétiques et commerciaux...
Sources globales : http://goodmorningafrika.blogspot.com/2010/08/saison-2010-2011-pourquoi-la-corne-va.html
http://lhistgeobox.blogspot.com/2009_12_01_archive.html
http://www.lescarnetsdeclarisse.fr/2008/12/geopolitique/une-si-pratique-somalie/
http://www.diplomatie-presse.com/?p=30
http://www.afcan.org/dossier_piraterie/novembre08b.html
http://geolibertaire.org/geochaos/Empire/domination_energetique.html
http://geolibertaire.org/geochaos/Empire/domination_militaire.html
https://mecanoblog.wordpress.com/tag/yemen/
http://pourconvaincre.blogspot.com/
http://www.grands-reporters.com/Somalie-la-loi-des-pirates.html
http://julienassoun.wordpress.com/2009/01/15/la-piraterie-espoir-de-la-somalie/
http://www.lefigaro.fr/international/2009/04/15/01003-20090415ARTFIG00021-la-saison-des-pirates-a-repris-dans-le-golfe-d-aden-.php
Ordre de bâillonner l’information venant du Golfe d’Aden?
Ceci de très suspect:
Trois séismes ont été enregistrés au large du Yemen : http://www.emsc-csem.org/Earthquake/index.php
Je vous mets les captures écran au cas où l'information de ce site venait à disparaître :
Ces trois séismes ne figurent pas sur le site d’USGS pourtant toujours très bien détaillé :
http://earthquake.usgs.gov/earthquakes/recenteqsww/Quakes/quakes_all.ph
Le premier lien mentionne la source : http://www.emsc-csem.org/Earthquake/earthquake.php?id=203250
Si l’on clique sur la source en bas de la page : la page est introuvable…
On dirait qu’ils ne veulent plus qu’on les voit, la dernière fois ça fait le tour de l’internet, on a du les déranger un peu dans leur plan top secret « Stargate ». Ce n’est pas normal en tout cas. C’est là qu’on peu se douter pour qui travail USGS, c’est gouvernemental bien sur, et Américain si je ne me trompe pas.
Un autre séisme hier de 6.1 en Indonésie semble totalement absent aussi, pourtant Météo-World en parle: http://www.meteo-world.com/news/index-3261.php
Et là c’est le sud de la Californie qui s’affole…un essein de petits séismes, 13 jusqu’ici, vient de survenir, dont un de 4.4
http://earthquake.usgs.gov/earthquakes/recenteqsww/Quakes/quakes_all.php
Source : http://noxmail.us/Syl20Jonathan/?p=14396