« Ce n’est pas une Spanish Revolution, cela peut être votre révolution pour un meilleur futur » / jorgeleria sur Flickr
Est-on en train d’assister à un Printemps européen après le Printemps arabe ? Les protestations venues d’Espagne sont arrivées en Italie via les réseaux sociaux. Sous la bannière d’#ItalianRevolution les jeunes italiens indignés se sont donnés rendez-vous aujourd’hui à 20 heures sur les principales places du pays. Suivez le mouvement en direct.
« Toma la calle, l’Italia del nostro scontento. Indignate ! » le manifeste est celui des protestations espagnoles. Les encouragements sur twitter sous le tag #ItalianRevolution sont espagnols. Comme pour le Printemps arabe, modèle déclaré, les jeunes européens des pays voisins montrent leur solidarité : »La #SpanishRevolution provoca la #Italianrevolution » (« la #SpanishRevolution provoque l’#ItalianRevolution »), « Come va l’#italianrevolution? Coraggio dalla Spagna! » (« Comment va l’#ItalianRevolution ? Courage de l’Espagne! »).
Live tweet #ItalianRevolution
Rendez-vous est donné
Sur Twitter, des milliers de commentaires et de phrases de ras le bol, et sur Facebook, des groupes « Italian revolution » divisés par villes ( Rome, Vérone, Milan, Naples, Trévise…). Le rendez-vous est fixé à 20 heures aujourd’hui sur les principales places italiennes : à Rome, c’est assez symboliquement la place d’Espagne qui a été choisie, comme une référence de plus avec les voisins de la Puerta del Sol.
Cette page nait en réponse à l’onde révolutionnaire qui a finalement passée les frontières européennes, commencée en Afrique du Nord elle est arrivée en Espagne….Des centaines de milliers de jeunes ont occupé le 15 mai les principales places d’Espagne, en demandant un engagement concret à l’Europe pour sortir de la crise et décidés à ne pas abandonner la place avant d’avoir obtenu des mesures concrètes. Nous demandons que naissent aussi en Italie des rassemblements spontanés sur les principales places de notre pays, pour demander un changement politique et social rapide. A travers les réseaux sociaux et le bouche à oreille on peut y arriver. Diffusez la nouvelle et créez des pages dans toutes les villes italiennes, envoyezdes SMS et descendons dans la rue, MAINTENANT..! »
Des mouvements non partisans
On craignait l’islamisme en Egypte ou en Tunisie, on pourrait attendre des réactions de gauche dans un pays dominé par la droite depuis plus de 15 ans. Mais le mouvement qui part des réseaux sociaux est clairement non partisan : « Pas de centres sociaux [maisons occupées de gauche], pas de Casa pound [maison occupée de droite] juste des citoyens indignés », lit-on sur les murs des groupes Facebook.
Pour donner de l’ampleur au mouvement, « l’Italian revolution » n’essaie pas d’avoir accès aux journaux ou aux médias traditionnels. Les manifestants ne comptent que sur les « réseaux sociaux et le bouche à oreille » pour la mobilisation. Ce dédain semble d’ailleurs mutuel puisque les principaux quotidiens italiens n’écrivaient même pas une ligne sur l’invitation à descendre dans les rues ce matin.
Le coup de main d’Anonymous
Le groupe internet « Anonymous », qui avait fait parler de lui déjà en Egypte, en Tunisie et même en Espagne, est au rendez-vous pour aider les protestations. Le masque du héros de la bande dessinée V pour Vendetta, emblème du groupe, se trouve un peu partout sur les pages internet de l’Italian Revolution. « Anonynmous » a mis à disposition un agrégateur de nouvelles sur les protestations espagnoles et italiennes. Une carte indique les lieux de rendez-vous.
Sommes-nous au début d’un Printemps européen ? Il est peut être encore trop tôt pour parler de révolution mais il s’agit déjà bel et bien d’une révolte digitale. Et pour vérifier la force de la mobilisation, rendez-vous ce soir 20 heures sur les places italiennes.
Leur presse -myeurop.info, 20 mai 2011