samskaraa
Messages : 1006 Date d'inscription : 27/03/2011 Age : 42
| Sujet: Epreuves du feu, de l'eau, de l'air Ven 30 Sep 2011 - 22:19 | |
| Voici selon Rudolf Steiner, dans son livre "l'initiation", les 3 épreuves dites du feu, de l'eau et de l'air, auxquelles le candidat est soumis avant l'accès au "temple des connaissances supérieures"
Epreuve du feu
La première épreuve consiste à acquérir une perception plus adéquate des qualités matérielles des corps inanimés, puis successivement, des plantes, des animaux, de l’homme. Mais nous n’entendons pas par là ce qu’on appelle aujourd’hui connaissances scientifiques. Il ne s’agit pas de science mais de perception. En règle générale, il arrive qu’un initié fait voir au candidat comment les êtres animés et inanimés se manifestent à l’oeil et à l’oreille spirituels, de sorte que dans une certaine mesure ces phénomènes apparaissent à l’observateur dévoilés et comme nus. Les attributs que l’on perçoit ainsi échappent aux sens physiques, et sont pour ceux-ci comme enveloppés d’un voile. Ce voile tombe devant le candidat en vertu d’un procédé que l’on qualifie de consomption par le feu spirituel ; c’est pourquoi l’on nomme cette première épreuve, l’épreuve du feu.
Epreuve de l'eau
(...) Lorsque l’étudiant a appris la langue secrète, il lui faut aborder une autre épreuve. Cette épreuve doit prouver s’il peut évoluer en toute liberté et avec une entière sécurité dans les mondes supérieurs. Dans la vie ordinaire, l’homme est poussé à l’action par des impulsions extérieures, il accomplit telle ou telle besogne parce que les circonstances lui imposent tel ou tel devoir.
– Nous n’avons pas besoin de faire remarquer que l’étudiant ne doit abandonner aucun de ses devoirs quotidiens sous prétexte qu’il participe à une vie supérieure. Il n’existe pas de devoirs dans les mondes supérieurs qui forcent quelqu’un à négliger une seule de ses obligations dans la vie. Le père de famille demeure un aussi bon père de famille, la mère une aussi bonne mère ; de même ni le fonctionnaire, ni le soldat, ni aucun citoyen n’est détourné d’aucun de ses devoirs par la pratique de l’occultisme, au contraire. Toutes les qualités qui font la valeur d’un homme dans la vie doivent progresser chez l’étudiant dans une mesure dont le profane ne saurait se faire une idée, et si les profanes ont parfois une autre impression, chose rare, cela vient de ce qu’ils ne sont pas capables de juger équitablement l’initié. Ce que fait ce dernier est souvent malaisément compréhensible pour les autres, mais cela n’arrive que dans des cas particuliers. Pour celui qui est arrivé au degré précité de l’initiation, il existe des devoirs qui ne sont déterminés par aucun mobile extérieur.
Ce ne sont pas des circonstances extérieures qui le guident dans ce domaine, mais bien les règles de conduite qui lui ont été communiquées par la langue occulte. Par la deuxième épreuve, il doit prouver que, sans autre lumière qu’une de ces règles, il peut agir aussi sûrement et avec autant de fermeté que peut le faire un employé qui accomplit une partie de son travail accoutumé.
Pour cet objet, l’instructeur fixe au candidat un certain travail à accomplir. Il doit s’aider au cours de ce travail de constatations effectuées grâce aux facultés qu’il a acquises pendant la période de préparation et d’illumination, et quant au plan même de son travail, il lui est communiqué dans cette langue secrète qu’il a dû s’assimiler auparavant. S’il sait reconnaître son devoir et agir en conséquence, il a subi victorieusement l’épreuve. On reconnaît le succès de son action au changement qu’elle amène dans les figures, les couleurs et les sons que perçoivent les sens spirituels. L’instructeur précise exactement l’aspect que doivent revêtir ces figures, couleurs, etc., après l’action du candidat et ce dernier doit savoir comment il peut amener ce changement.
On appelle cette épreuve épreuve de l’eau parce que l’activité humaine dans ces domaines supérieurs se trouve privée des bases que lui procurent les événements extérieurs, de même que tout appui fait défaut à celui qui se meut dans une eau profonde. Le processus doit être renouvelé jusqu’à ce que le candidat ait conquis une parfaite assurance.
Il s’agit par cette épreuve d’acquérir une qualité nouvelle et par ces expériences dans les mondes supérieurs, l’homme arrive à évoluer cette qualité en peu de temps jusqu’à un degré qu’il n’aurait atteint normalement qu’après de nombreuses incarnations.
Si, au cours de l’épreuve, ses désirs, ses opinions exerçaient sur lui la moindre influence et qu’il oubliait un seul moment de se conformer aux lois qu’il a reconnues pour vraies pour suivre sa volonté personnelle, alors il se produirait un résultat tout autre que le résultat attendu et dans ce cas le candidat perdrait aussitôt sa direction et son but et serait entraîné dans de graves erreurs. Aussi l’homme a-t-il, par cette épreuve, une occasion exceptionnelle de développer sa maîtrise de soi-même et c’est de cela qu’il s’agit.Les choses du plan physique restent immuables et n’obéissent ni à nos désirs ni à nos inclinations, mais dans les mondes supérieurs, nos désirs, nos passions et nos inclinations exercent une action sur la réalité et si nous voulons produire dans ces domaines un effet prémédité, il faut que nous nous tenions nous mêmes entièrement en main en suivant uniquement les règles appropriées et sans jamais obéir à notre fantaisie.
Epreuve de l'air
Lorsque le candidat a suffisamment progressé en ce sens, la troisième épreuve l’attend. Là, on ne lui fixe plus aucun but, tout dépend de lui et de son initiative. Il se trouve dans une situation où rien ne le détermine à agir, c’est par lui-même qu’il doit trouver sa route. Il n’existe autour de lui ni objet, ni personne qui puisse l’influencer. Il ne saurait puiser la force dont il a besoin nulle part ailleurs qu’en lui-même.
Si cette force lui faisait défaut, il se retrouverait aussitôt à la même place qu’auparavant. Mais il faut dire que bien peu parmi ceux qui ont réussi dans les précédentes épreuves se trouveront ici dépourvus de la force nécessaire. Ou bien l’on reste en route à une des étapes précédentes ou bien l’on triomphe ici encore. La seule chose importante est de savoir se déterminer avec promptitude, car il faut faire appel au soi supérieur dans le vrai sens du mot. Il faut savoir se décider rapidement et écouter les impulsions de l’esprit en toute chose. On n’a plus le temps de délibérer ou de réfléchir. Une minute d’hésitation prouverait que l’on n’est pas encore mûr. Tout obstacle qui empêche de prêter l’oreille aux avis de l’esprit doit être surmonté avec audace. La qualité qu’il faut prouver, c’est la présence d’esprit et c’est aussi la qualité qu’il s’agit, dans cette phase de l’évolution, de perfectionner définitivement. Tous les mobiles d’action ou de pensée qu’un homme a pu avoir auparavant disparaissent.
Pour ne pas rester inactif, l’homme doit trouver dans son soi supérieur une raison d’agir, car c’est le seul appui dont il dispose, s’il ne veut pas perdre pied. Aucun de ceux qui lisent ces lignes sans être familiarisés avec ces sujets ne doit éprouver d’éloignement pour cette obligation imposée à l’homme de se confiner ainsi en soi-même. Car l’homme qui a subi avec succès cette troisième épreuve jouit de la félicité la plus parfaite. Et, comme dans les autres cas, la vie ordinaire est ici pour bien des hommes une vraie discipline occulte. Pour les personnes qui, dans la vie, se sont accoutumées à prendre sans hésiter une prompte décision devant les devoirs qui leur sont imposés à l’improviste, l’existence a déjà servi d’école. Les situations les plus favorables sont celles où le succès dépend uniquement de la promptitude à agir. Si, dans un cas où une minute d’hésitation causerait un malheur vous êtes à même de vous décider sur le champ et de le prévenir ainsi et si cette décision est devenue partie intégrante de votre nature, vous avez déjà inconsciemment acquis la maturité nécessaire pour subir la troisième épreuve, car elle est destinée à perfectionner la présence d’esprit.
On la nomme dans les écoles occultes l’épreuve de l’air, parce que le candidat se trouve privé aussi bien de l’appui extérieur des impulsions venues du monde physique que de l’aide des perceptions spirituelles, grâce auxquelles il aurait pu se déterminer. Il est réduit strictement à ses propres forces.
Lorsque le disciple a réussi dans cette dernière épreuve, il possède le droit de pénétrer dans le « Temple de la connaissance supérieure ». Lorsque le candidat a été jugé digne de cette confiance, il reçoit ce qu’on appelle symboliquement la boisson d’oubli, c’est-à-dire qu’on lui communique le secret grâce auquel il pourra agir sans être à tout instant encombré et troublé par la mémoire inférieure. Ce pouvoir est indispensable à l’initié, car il faut qu’il puisse considérer avec une confiance entière la réalité immédiatement présente. Il doit pouvoir détruire ces voiles du souvenir qui enveloppent l’homme et obscurcissent sa vue. Si je juge ce qui se présente à moi aujourd’hui d’après ce que j’ai expérimenté hier, je m’expose à des erreurs multiples ; naturellement, nous ne voulons pas dire par là qu’il faille renoncer à l’expérience acquise dans l’existence ; il faut l’avoir toujours présente, le cas échéant. Mais en tant qu’initié, il est indispensable d’acquérir la faculté de juger chaque événement en soi, et de le laisser agir librement sur l’esprit, sans se laisser troubler par les souvenirs du passé.
Il faut qu’à chaque instant je m’attende à recevoir d’une chose ou d’un être une révélation entièrement neuve. Si je juge le nouveau d’après l’ancien, je suis sujet à l’erreur. Le souvenir des expériences anciennes m’est d’une extrême utilité en ce qu’il me permet de « voir » le nouveau. Si je n’avais pas une connaissance antérieure des choses, il est probable que certaines qualités d’un objet ou d’un être qui se présentent à moi m’échapperaient entièrement. L’expérience doit précisément servir à voir le nouveau, mais non pas à juger le nouveau d’après l’ancien. La deuxième boisson offerte à l’initié est la boisson du souvenir. Grâce à elle, il acquiert la possibilité d’avoir toujours présentes à l’esprit les vérités supérieures. La mémoire ordinaire n’y suffirait pas. Il faut « devenir un » avec ces vérités d’ordre transcendant.(...)
Lorsque l’homme a poussé jusqu’à cette perfection la culture de ses sentiments, de ses pensées et de ses état d’âme, en pratiquant les méthodes d’écrites dans les chapitres précédents et en passant par les étapes successives de la préparation, de l’illumination et de l’initiation, il se produit dans son âme et dans son esprit une organisation semblable à celle que les forces de la nature ont produites dans son corps physique. Avant cette formation, l’âme et l’esprit ne sont que des masses de substance inorganisée qui apparaissent aux clairvoyants sous l’aspect de nuages en spirales se pénétrant les uns les autres et présentant une coloration terne, allant du rouge au rouge brun ou parfois au rouge jaune. Une fois organisées, ces masses se nuancent brillamment de tons jaune vert ou vert bleu en même temps qu’elles présentent une structure régulière. L’homme parvient à cette régularité de structure en ordonnant ses sentiments, pensées et états d’âme, comme la nature ordonne ses éléments corporels pour lui permettre de voir, d’entendre, de digérer, de respirer, de parler, etc.. Peu à peu le disciple apprend à respirer et à voir par l’âme (astralement), à entendre et à parler par l’esprit (mentalement). |
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