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Les Etats-Unis et les prisons secrètes Ce reportage traite des prisons secrètes de la CIA dans le cadre de son opération contre le terrorisme. Ces endroits où les droits de l'homme ne sont plus valables et où les gens ainsi que les enfants sont enfermés sans procès ni aucune défense.
Alors que le gouvernement Bush affirmait que tout prisonnier extradé en dehors de son pays se verrait protéger de toute torture, nous allons voir que la réalité est toute autre...
Au Moyen-Orient, un ancien prisonnier témoigne qu'il a été enlevé par la CIA dans une camionnette blanche en 2003. Il a alors été conduit au Caire dans le quartier général de la police secrète. La CIA appelle cela une procédure de déplacement où l'individu suspecté de terrorisme est enlevé et conduit en dehors de son pays en totale absence de légalité.
Un autre prisonnier qui venait juste d'être relâché est obligé de témoigner en cachette sous peine de représailles de ses anciens ravisseurs. Il affirme avoir été violenté dès le début dans la camionnette. Les mains liés et le visage recouvert de ruban adhésif, il est conduit à bord d'un jet privé qui le mènera tout d'abord en Allemagne avant qu'il ne prenne un autre avion qui l'emmènera au Caire.
Après lui avoir touché les parties génitales, ils l'ont fait s'asseoir par terre avant de le frapper avec des matraques et des bâtons. Après cela, ils l'ont déshabillé et lui ont lié les mains et les pieds alors qu'il était couché sur le ventre. Un des hommes présents se serait assis sur lui dans le but de le violer... Il ne se souvient pas de ce qui est arrivé ensuite car il s'est évanouit sous la violence de la situation.
Cet homme a été torturé en tout pendant quatorze mois !
Selon la CIA, c'est les services de renseignements italien qui leur ont demandé de faire disparaître cet homme sous prétexte qu'il serait impliqué dans un complot terroriste.
Toujours selon notre témoin, les prisonniers portaient des uniformes blancs si ils n'était pas inculpés et bleus si c'était le cas.
Tyler Drumheller était le chef de la division europe de la CIA à l'époque et il était très conscient que ce genre de dérives pouvaient exister.
Pour réaliser ce genre d'enlèvements, les Etats-Unis ont du avoir un pays complice qui pourrait être la Grande-Bretagne car le vol de notre témoin a traversé par deux fois l'espace aérien de ce pays, même si celui-ci nie toute implication. Selon eux, comme il s'agissait d'un vol privé, ils n'étaient pas tenus d'informer le Royaume-Uni de l'objet du survol.
Cependant, des plans de vols que les reporters ont retrouvé montrent qu'il y avait de nombreux vols qui n'étaient pas privés pour effectuer ces enlèvements mais bien officiels, ce qui nécessite donc un accord du Royaume-Uni pour survoler leur espace aérien en donnant l'objet du vol... Donc soit les anglais étaient complices ou alors ils ont été trompés.
La plupart des prisonniers ont atterri au Pakistan où les services de renseignements de ce pays étaient récompensés par les Etats-Unis en contre partie de chaque suspect remis.
Un témoin a été enlevé par le ISI, les services secrets pakistanais qui lui ont avoué savoir qu'il était innocent mais qu'ils étaient obligé de l'arrêter car il était recherché par les Etats-Unis. Il a souvent été déshabillé et battu par ses ravisseurs pakistanais, puis au bout d'un mois c'est un américain qui viendra pour l'interroger. Après avoir été jugé sans utilité, il est envoyé en Egypte où il se retrouve dans la même prison où le précédent témoin a été séquestré.
Lawrence Wilkerson qui a été l'ancien chef de cabinet de Collin Powell raconte qu'il y a eu entre 30 000 et 50 000 personnes incarcérés, 80% d'entre-eux étaient innocents. Et pour les 20% autres, ils n'étaient impliqués dans le terrorisme qu'en second plan.
L'équipe du reportage a réussi à obtenir des informations jusqu'ici non divulgués concernant ce genre de prisons dans les pays européens en ayant accès aux conclusions de l'enquête réalisée par le conseil de l'Europe.
Cette enquête a mis en évidence l'existence notamment de certains centres de détentions en Roumanie. Le secret était fort bien gardé et seul le président, le ministre de la défense et le service des renseignements militaires étaient au courant. Ils avaient cédés un morceau de leur territoire national aux forces armées américaines afin de pouvoir rentrer au sein de l'Otan, ce qui fût le cas en 2004...
Les prisonniers étant soupçonnés d'appartenir à Al Quaida étaient quant à eux transférés en Pologne, où la prison était spécialisée pour les accueillir.
Par la suite les grands responsables terroristes sont jugés par un tribunal militaire et seront défendus par des avocats commis d'office qui vont tenter de prouver que les aveux faits durant une période de torture ne sont pas recevables. Si les juges y voient des procédures de torture et non de simples intimidations alors toute inculpation pourrait être entravée.
Mais le but inital n'est pas de juger ces personnes mais seulement de recueillir des informations par n'importe quelle méthode.
Finalement la CIA s'est désinvesti de ce programme et les individus incarcérés seront transmis à d'autres autorités qui devront en théorie respecter les lois...
Partons maintenant en Afrique où aujourd'hui encore de nombreux prisonniers sont également transférés. Au Kenya, les Etats-Unis ont subventionné une unité anti-terroriste qui ont ordre de capturer tout individu recherché par les américains.
En Somalie, un ancien détenu dit avoir même vu un enfant de cinq ans dans une cellule voisine. Tous ses anciens codétenus sont aujourd'hui portés disparu.
On apprendra par la suite que durant un seul vol de transfert du Kenya vers la Somalie qui est une zone de guerre, il y avait onze enfants à l'intérieur de celui-ci, alors que les autorités Kenyanes qualifiaient les gens de ce vol comme des dangereux terroristes internationaux...
Ces enfants pouvaient en fait servir de sorte de « monnaies d'échange » pour que le père recherché sorte de sa clandestinité.
Les interrogatoires sont alors effectués par des agents du FBI et non plus de la CIA ainsi que d'autres services de pays divers dont le Royaume-Uni.
L'Afrique est ainsi aujourd'hui le centre de transfert pour les interrogatoires.
Certains anciens responsables de la CIA disent aujourd'hui regretter de ne pas avoir protesté contre ces prisons à l'époque...
Il est à noter que le gouvernement Bush a finalement reconnu l'existence de ces bases mais a refusé de dire où elles se situent ni pourquoi elles sont à l'étranger...
Pour conclure, même si la CIA dit avoir cessé toute activité liée à l'incarcération et à l'interrogatoire d'individus « suspects », d'autres organismes s'en chargent encore aujourd'hui...