DSK: L'Euro s'effondrera dans une semaine
Jeudi, 22 Décembre 2011 08:32
Selon le quotidien russe Nezavissimaïa Gazeta, l’ancien directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a une vision extêmement pessimiste des perspectives de la monnaie européenne. DSK, qui se produit rarement en public depuis son scandale sexuel retentissant, est intervenu au Forum économique de Pékin et a averti que "les dirigeants européens n’avaient pas plus d’une semaine pour sauver l’euro. Or, ils refusent toujours de regarder la vérité en face".
Les ministres des Finances des pays membres de l’Union européenne n’ont pas collecté assez d’argent pour le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du programme visant à juguler la crise de la dette, écrit mercredi 21 décembre le quotidien Nezavissimaïa Gazeta. Selon l’ancien directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, l’euro s’effondrera dans une semaine.
Les pays de l’UE verseront à la FMI 170 milliards d’euro pour lutter contre la crise de la dette de la zone euro, conformément à la décision prise par les ministres des Finances des pays concernés suite à la conférence téléphonique de trois heures qui s’est tenue lundi soir. La déclaration rendue publique à Bruxelles stipule que 150 milliards d’euros seront alloués par 17 pays de la zone euros. Les contributeurs les plus importants sont l’Allemagne (41,5 milliards d’euros) la France (31,4 milliards), l’Italie (23,5 milliards) et l’Espagne (14,9 milliards).
Les pays de zone euro qui ont déjà sollicité une aide financière internationale, à savoir la Grèce et le Portugal, ne participeront pas à ce nouveau schéma. En revanche, une contribution supplémentaire pour le montant total de plus de 20 milliards d’euros sera apportée par le Danemark, la Pologne, la République tchèque et la Suède, qui ne fait partie de la zone euro. Selon Anders Borg, ministre suédois des Finances, son pays est prêt à "sacrifier" 100 milliards de couronnes suédoises pour sauver la monnaie européenne.
Le Royaume-Uni, quant à lui, a refusé d’apporter sa contribution à hauteur de près de 30 milliards d’euros, en faisant remarquer qu’il prendrait probablement la décision ad hoc au cours du sommet du G20 de 2012 au Mexique. Londres souhaite que l’augmentation du budget du FMI s’inscrive dans un processus plus large impliquant tous les pays du G20. "Le Royaume-Uni est toujours prêt à examiner l’allocation de fonds supplémentaires pour le FMI mais dans le cadre d'un accord général étant donné la mission mondiale du FMI", a déclaré George Osborne, ministre britannique des Finances. Le Royaume-Uni est, d’ailleurs, le seul membre de l’UE qui n’a pas adhéré au plan de l’union relatif à une politique budgétaire plus stricte.
Le refus de Londres empêche de réunir les 200 milliards d’euros pour le FMI, conformément à la décision du sommet de l’UE qui s’est tenu à Bruxelles les 8-9 décembre. L’Union européenne invite donc d’autres pays financièrement stables à participer à la collecte de fonds pour le programme du FMI visant à juguler la crise de la dette.
Malgré cet échec, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré que l’Europe ne renoncerait pas à l’euro. En intervenant devant les députés du Parlement européen, il a formellement exclu la possibilité de l’effondrement de la zone euro.
Dans le même temps, il a reconnu que la monnaie européenne traversait une période difficile. Dans ce contexte, les décisions du sommet de l’UE relatifs à la création d’une union fiscale et à l’élargissement des compétences du Fonds de stabilité financière européen (FESF) sont, selon Mario Draghi très utiles pour combattre la crise. Il a laissé entendre que la BCE ne rachèterait pas massivement les dettes des pays de la zone euro, malgré les exhortations de certains politiciens, car la mission de la BCE est d’aider les banques.
L’ancien directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a une vision nettement plus pessimiste des perspectives de la monnaie européenne. DSK, qui se produit rarement en public depuis son scandale sexuel retentissant, est intervenu au Forum économique de Pékin et a averti que les dirigeants européens n’avaient pas plus d’une semaine pour sauver l’euro. Or, ils refusent toujours de regarder la vérité en face.