Rappel du premier message :

La culture hip-hop regroupe plusieurs formes d'expression, qui appatiennent à des registres disciplinaires différents et qui ont chacune leur histoire propre. Pourquoi sont-elles rassemblées dans la culture hip-hop ? Au-delà de proximités formelles, esthétiques, repérables entre celles-ci (Shusterman, 1991), la culture hip-hop est le resultat d'une opération d'unification doctrinale destinée explicitement à trouver une alternative à la violence des gangs aux Etats-Unis.

Les formes d'expression du hip-hop s'inscrivent en effet dans des histoires différentes, elles ne sont pas toutes apparues exactement en même temps : ainsi les premiers tags s'affichent à la fin des années 1960 à New York, alors que le premier disque de rap de l'histoire, Rapper's Delight, n'est produit qu'en 1979. Pour autant, elles possèdent indéniablement les caractéristiques communes : elles sont essentiellement investies par des jeunes des « minorités ethniques », notamment les Noirs, mais aussi des immigés hispaniques (plus spécifiquement pour le tag et le graff, en raison de la tradition muraliste), jamaïcains (pour le rap), ou portoricains (pour la danse hip-hop). De plus, la danse hip-hop et le rap s'inventent en interaction quasiment directe, dans les block parties (fêtes de quartier) des quartiers dégradés du centre-ville de New York.
L'unité de la culture hip-hop repose donc avant tout sur le contexte d'apparition de ses différentes formes d'expression : le hip-hop émerge des problèmes sociaux urbains.

Mais au-delà, le hip-hop est bien une culture, c'est-à-dire un système de pratiques et de valeurs qui prétend proposer aux bandes rivales une alternative à la criminalité.
Selon certains, le mouvement hip-hop serait porteur du message d'Afrika Bambaataa(un jeune Noir américain qui participe à un affrontement entre gangs assiste à la mort de son meilleur ami. Il quitte sa bande, devient Dj, et crée la Zulu Nation) et de la Zulu Nation qui a prôné les valeurs : "Peace, Love, Unity and Having fun" (dont James Brown fera le titre d'une de ses chansons) soit "la paix, l'amour, l'unité et l'amusement", mais aussi le respect d'autrui ainsi que l'unité des peuples.La compétition pacifiéé apparaît comme une sorte de sublimation de la violence. La culture hip-hop se voit donc à l'origine théorisée comme une issue possible aux problèmes sociaux.
Le hip-hop est donc une culture pacifiste, prônant la pluriracialité, en dépit de la mauvaise image que les profanes en ont véhiculée à travers certains groupes de rap.
... Le Hip Hop a connu une ascension fulgurante à la fin des années 1980 avec l'explosion du gangster rap précipité par le groupe NWA (Niggers With Attitude). Contenant des paroles remplies de misogynie, l'usage de drogues, la violence et des mots explicites, les parents ont été immédiatement pris de court par la popularité des NWA. Le Rap n'était plus limité aux coins des rues, il passait à la radio, à la télévision et dans tous les quartiers blancs. Il atteignait les enfants et le contenu des messages n'était pas sain.
Vingt ans plus tard, le débat se poursuit.
Quel est l'impact de cette musique sur les enfants ?
Les paroles qui incitent à tuer les policiers, qui dégradent l'image des femmes, qui favorisent l'abus des drogues et d'alcool, peuvent elles vraiment changer la façon dont les enfants perçoivent le monde où ils vivent ?
Oui!!! Effectivement l'esprit d'un enfant est encore dans une phase de développement et peut facilement être influencé, en particulier par ceux qu'ils admirent. Nous vivons dans une époque où les rappeurs les plus connus sont adorés et admirés par une grande partie de la société. Cependant, les médias n'en font pas les modèles les plus idéales et le pire c'est qu'ils font la promotion des rappeurs les moins recommandables, qui ne respectent pas l'esprit du Hip Hop. Ces gens-là sont devenus des icônes dans les médias. Des Icônes qui envoient des messages négatifs qui sont consommés par les enfants de tous âges.

Parallèlement à cet aspect diabolique, il existe un côté positif du Hip Hop bien qu'il ne soit pas aussi populaire dans les médias. Il y a des messages positifs, intelligents, édifiantes, dans le monde du hip-hop et cacher cet aspect aux enfants serait une aussi grande erreur que de les laisser écouter les messages négatifs qui sont véhiculés par certains.
On voit donc nettement l'opposition qui se crée !

On peut prendre l'exemple de 2Pac qui, a marqué le rap de par ses textes et sa détermination, et a été abattu en raison du mode de vie négative qu'il a vécu. Tupac Shakur était l'incarnation du Ying et du Yang.
Dans une chanson, il parle de la guerre qu'il a menée sur une base quotidienne, la manière dont il vendait de la drogue en vue de payer ses factures, les crimes qu'il a commis afin de rester en vie dans son quartier. Et dans une autre, il chante sa mère et combien il l'aimait et l'appréciait pour toutes les choses qu'elle avait endurer pour l'élever seule. Des titres comme "Brenda's Got A Baby" où il raconte l'histoire d'une jeune adolescente qui a eu un bébé. C'était un avertissement sincère à ses auditeurs les plus jeunes.
"Keep Ya Head Up" où il demande aux femmes et aux filles de tous âges à demeurer fermes dans le monde patriarcal dans lequel nous vivons, il demande à chacun de reconnaître les luttes que les femmes ont menées. C'est une leçon précieuse pour les jeunes hommes d'entendre cela de leur modèle.
Ce n'est pas seulement le rap destiné au grand public qui contient des messages positifs. Des artistes très talentueux de l'underground (méconnus) font du rap positif mais sont défavorisés parce qu'ils n'arrangent pas le système.
Des emcees comme Talib kweli, KRS-ONE, Nas etc... bien que connus du grand public, sont restés fidèles à l'esprit du Hip Hop. «the message» extrait de l'album «it was written» (1996) de Nas ou encore «Beautiful mind» de cormega nous montrent clairement cet aspect positif dont je vous parle.

Et c'est d'ailleurs ça le rap, c'est du conscient, du positif. C'est la définition même, et comme dit Youssoupha: «faire du rap pour un éveil communautaire, pour moi c'est ça le rap>>
On pourrait en citer d'autres …
Aussi le rap poétique est véritablement un outil pour l’enseignement du Français. Aujourd’hui, on trouve des liens entre les mouvements littéraires, la poésie et le rap, qui est une forme de poésie urbaine. C’est pour le démontrer plus amplement que plusieurs séries d’ateliers et de conférences-débats ont été faites à l’Institut Léopold S. Senghor (Dakar-Sénégal). Une manière d’amener les gens à prendre plus au sérieux le hip-hop et l’inscrire si possible dans les programmes de l’éducation nationale.
Notons aussi un élément implicite, contenu dans chacune des disciplines: le dépassement de soi. En effet, que ce soit dans la danse, le graffiti ou la musique, l'exécutant est invité à s'améliorer pour obtenir chaque fois un résultat meilleur, plus satisfaisant, et repousser ses propres limites chaque fois plus loin.
Ces valeurs universelles sont à l'origine historique du mouvement hip-hop, même si l'ampleur et la diversification du mouvement rend certainement difficile, aujourd'hui, une analyse globale de valeurs.
Outre ces messages d'incitation au progrès de soi, les valeurs universelles du hip-hop sont peut-être également à chercher dans la capacité du hip-hop à faire évoluer, par ricochet, la société. En France, l'une des manifestations de la capacité du hip-hop à faire évoluer la société est l'avènement du premier animateur de télévision noir en France, étape historique ; Il s'agit de Sidney, dont l'émission << H.I.P. H.O.P. >> fut également la première au monde entièrement hip-hop.
D'ailleurs le 16 mai 2001, la Déclaration de Paix de la Communauté Hip Hop a été présentée à l'Organisation des Nations Unies. Signée par des organismes tels Temple of Hip Hop, Ribbons International, UNESCO, des militants et pionniers de la scène Hip Hop et des délégués des Nations Unies, ce document reconnaît le Hip Hop comme une culture internationale de paix et de prospérité. Il établit également les principes à partir desquels les membres doivent agir afin d'assurer la paix mondiale.



source/http://etudiant.univ-mlv.fr



Le 16 mai 2001, la Déclaration de Paix de la Communauté Hip Hop a été présentée à l'Organisation des Nations Unies. Signée par des organismes tels Temple of Hip Hop, Ribbons International, UNESCO, des militants et pionniers de la scène Hip Hop et des délégués des Nations Unies, ce document reconnaît le Hip Hop comme une culture internationale de paix et de prospérité. Il établit également les principes à partir desquels les membres doivent agir afin d'assurer la paix mondiale.

De plus, la Déclaration présente le Hip Hop comme une force positive. KRS One, Pop Master Fabel, Afrika Bambaataa, Ralph McDaniels et Harry Allen sont certains des acteurs qui ont participé à la création de cette Déclaration.
La Déclaration de Paix de la Communauté Hip Hop
La Déclaration de Paix de la Communauté Hip Hop est le guide de Hiphop Kulture, qui cherche à libérer de toute violence, d’aider et de protéger l’existence et le développement de la communauté Hip Hop à travers le monde. En se basant sur les principes de la Déclaration de Paix, Hiphop Kulture a établi des normes de vie pour le futur favorisant le bien-être, l’amour, la paix et la prospérité de chacun d’entre nous, de nos enfants et de leurs enfants.
La Déclaration de Paix de la Communauté Hip Hop est un document de référence pour toutes résolutions de conflits, pour définir les normes et répondre aux questions de la communauté. Ce document fournira conseils et assistance à tous les Hiphoppas.
1er principe
Le Hip Hop est une conscience collective en constante évolution. Il s’exprime de différentes façons, soit par le Break Dancing, Emceein, Graffiti, Deejayin, Beatboxin, la Mode, le Langage de la Rue, la Culture de Rue et Entreprenariat de Rue. Afin d’assurer et de respecter toutes ces formes d’expression de la Hiphop Kulture, La Déclaration de Paix sera la source de référence pour aider et assurer un développement positif.
2e principe
Hiphop Kulture ne commettra aucun préjudice et respectera la dignité de chacun. Les Hiphoppas doivent chercher à développer de façon positive le développement de la vie et ne pas la détruire.
3e principe
Hiphop Kulture doit respecter les lois, les institutions et la culture de chaque pays. Hiphop Kulture doit respecter toutes les personnes avec lesquelles elle interagit et doit s’assurer qu’elle reste dans l’encadrement légal de façon responsable.
4e principe
Hip Hop affirme sa conscience collective en réalisant son impact et son influence sur la société et, surtout, les enfants. Notre devoir est de prendre conscience de l’impact de nos gestes. Hiphop Kulture encourage l’interaction des différentes générations et des familles. Nous éviterons de manquer de respect, ce qui mettrait en jeu la dignité et l’image de nos enfants, de nos aînés et de nos ancêtres.
5e principe
Nous devons encourager, promouvoir, développer et préserver notre capacité à enseigner et à défendre notre vision de la paix et de la prospérité, afin d’encourager le développement de notre communauté. À travers notre travail et nos connaissances, les Hiphoppas sont encouragés à se surpasser et à montrer le meilleur d’eux-mêmes.
6e principe
Hiphop Kulture doit encourager et honorer toutes relations, personnes ou événements qui seront bénéfiques à la communauté. Dans aucun cas, Hiphop Kulture ne peut participer à des activités qui sont clairement des éléments destructifs et qui nuiraient à l’esprit pacifique de la communauté. Les Hiphoppas sont encouragés à être honnêtes et à être équitables dans la gestion de leurs affaires.
7e principe
L’essence même du Hip Hop est au-delà du divertissement et ses éléments peuvent échanger contre de l’argent, un service, des informations, etc. Toutefois, la raison d’être du Hip Hop ne peut être changée. Le Hip Hop n’est pas un produit mais une façon de vivre.
8e principe
Les sociétés, les organismes à but non lucratif, les individus et les groupes qui bénéficient de l’utilisation du terme Hip Hop, sont encouragés à consulter un spécialiste certifié de la Hiphop Kulture afin de s’assurer qu’ils utilisent le nom dans le bon contexte et répondent aux critères de la culture et des principes du Hip Hop.
9e principe
Le 3 mai a été officialisé Rap Music Day et la troisième semaine de mai est le Hip Hop Appreciation Week. Les Hiphoppas commémoreront les acteurs qui ont participé au développement de la culture Hip Hop et à son développement durant toutes ces années. Novembre a été officialisé le Hip Hop History Month, ce qui favorise la création de nouvelles tendances et le développement de la connaissance de la Hiphop Kulture tout en honorant son histoire.
10e principe
Les Hiphoppas sont encouragés à développer des relations durables en se reposant sur des principes fondamentaux tels que le respect, l’égalité et l’entraide. Ils sont encouragés à ne pas manipuler, ni à profiter ou à exploiter les gens avec qui ils interagissent.
11e principe
Hiphop Kulture ne connaît aucune barrière, qu’elle soit culturelle, religieuse ou raciale. Elle prône la solidarité entre tous les acteurs, quels que soient leurs bagages, et elle encourage la collaboration afin d’obtenir la paix.
12e principe
Hiphop Kulture ne participe à aucune manifestation ou organisation qui prône la haine, la discrimination ou le crime. Elle ne doit, en aucun cas, se livrer à un conflit au sein même de la communauté. Tout individu ou organisme qui ne respecte pas les principes et les règles de la Déclaration de Paix sera exclu de la communauté Hip Hop.
13e principe
Hiphop Kulture rejette la violence ou tout comportement qui peut engendrer ce mal. Elle cherche à résoudre tout conflit diplomatiquement. Les Hiphoppas sont encouragés à pardonner et à résoudre tout conflit avant d’entreprendre tout acte de représailles. La violence ne sera tolérée que si elle est utilisée en cas d’autodéfense et que tout autre moyen de communication est impossible.
14e principe
Les Hiphoppas sont encouragés à combattre la pauvreté, à dénoncer l’injustice et à encourager le dialogue. Hiphop Kulture fait la promotion de l’interaction sociale pour enrayer la division et trouver des solutions afin d’obtenir la paix.
15e principe
Les Hiphoppas respectent la Nature dans son ensemble. Ils ont comme devoir de la respecter et de la préserver afin d’assurer la survie de cette terre. La planète est considérée comme notre source de vie, et tous les habitants doivent la préserver et la protéger par tous les moyens possibles. La terre est notre mère et nous devons la traiter ainsi.
16e principe
Tous les membres de la communauté doivent faire preuve de respect envers les pionniers du Hip Hop, les « Teachas » et autres légendes de la Hiphop Kulture. Nul ne peut prétendre être un pionnier ou une légende sans faire ses preuves et donner sa contribution à la communauté Hip Hop.
17e principe
Les Hiphoppas sont encouragés à partager leurs connaissances. Ils doivent se respecter et développer une solidarité et une entraide. L’objectif est de soulager la communauté de toute injustice et de propager un message de paix.
18e principe
Le rôle principal de la Hiphop Kulture est de promouvoir une entraide saine et bienveillante, et de faire prendre conscience de l’importance de cette solidarité. Tous les acteurs doivent contribuer à enseigner et à défendre les principes de la Déclaration de Paix de la Communauté Hip Hop.



SIGNER LA PÉTITION
En signant ce document, vous déclarez votre soutien et votre appartenance à la communauté et à la culture Hip Hop. Vous rejetez l’image négative que certains médias ou personnes font d’elle. La culture Hip Hop n’est ni violente, ni misogyne, ni discriminatoire, comme le prétendent certains acteurs du Hip Hop.

Ce document cherche à présenter les intentions de la culture Hip Hop. Il servira à dénoncer toute personne se disant de la communauté Hip Hop qui ne respectera pas les normes et les principes de cette Déclaration. Ce document, incluant la liste des signatures, sera présenté aux différents organismes gouvernementaux et aux médias.

lien/http://www.declaration-of-peace.com/fr/