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Cité préhispanique et parc national de Palenque
Cité préhispanique et parc national de Palenque Exemple éminent de sanctuaire maya de l’époque classique, Palenque, qui connut son apogée entre le VIe et le VIIIe siècle, étendit son influence dans tout le bassin de l’Usumacinta. La technique et l’élégance de ses constructions, comme la légèreté de ses reliefs sculptés illustrant des thèmes mythologiques, témoignent du génie créateur de la civilisation maya.
Valeur universelle exceptionnelle Le site archéologique de Palenque, dans l’État du Chiapas, est l’un des sites les plus remarquables de la période classique de l’aire maya, célèbre pour ses vestiges architecturaux et sculpturaux exceptionnels et bien conservés. L’élégance et la maîtrise de la construction, ainsi que la légèreté des reliefs sculptés illustrant la mythologie maya témoignent du génie créateur de cette civilisation. La cité a été fondée à la fin de la période préclassique, qui correspond au début de l’ère chrétienne. Ses premiers habitants ont probablement émigré d’autres sites de la région voisine. Ils ont toujours partagé les caractéristiques culturelles définissant la culture maya, ainsi qu’un niveau de développement qui leur a permis de s’adapter à l’environnement naturel. Après plusieurs siècles, c’est-à-dire vers 500 apr. J.-C., la ville est devenue une puissante capitale au sein d’une unité politique régionale. Sans zone tampon, le site archéologique couvre une superficie totale de 1 780 ha, 9 ares et 49 m² et l’on y a inventorié 1 400 bâtiments, dont seulement environ 10 % ont été explorés.
Palenque intéresse de nombreux voyageurs, explorateurs et chercheurs depuis le XVIIIe siècle car le site illustre l’une des réalisations les plus achevées de l’humanité sur le continent américain. La cité antique possède un plan urbain, avec des édifices monumentaux et parmi les plus vastes zones déboisées découvertes dans toute la zone culturelle maya. De nombreux espaces résidentiels comportant des unités d’habitation et des espaces funéraires, rituels et d’activités productives entouraient le centre cérémoniel et administratif. Le style palencano est unique par son haut degré de raffinement, de légèreté et d’harmonie et ses bâtiments à toits voûtés surmontés d’une crête faîtière qui en accentuent la hauteur. Son architecture se caractérise aussi par ses sanctuaires intérieurs et par les scènes modelées en stuc figurant sur les frises, colonnes, murs, crêtes faîtières, ainsi que sur les voûtes en ogive, les couloirs voûtés reliant les salles et les fenêtres en forme de « T », entre autres caractéristiques architecturales uniques. Les conceptions architecturales très élaborées et la richesse de la décoration témoignent de l’histoire et de l’idéologie de la classe dominante et de l’utilisation de systèmes d’écriture et de calendrier. L’architecture du site est intégrée au paysage, ce qui donne à la cité sa beauté unique.
AuthenticitéComme pour l’intégrité du site, son authenticité et ses éléments ont été protégés par la végétation luxuriante et par le fait que la cité était déjà abandonnée à l’époque préhispanique. De plus, des facteurs comme le choix de matières premières durables et la haute qualité des techniques de construction ont contribué à conserver la culture matérielle de Palenque et à préserver la forme et la conception du bien. Bien que l’exploration sur le site ait commencé bien plus tôt, les premiers travaux d’entretien des monuments de Palenque n’ont pas débuté avant 1940. Actuellement, le site doit être constamment entretenu pour éviter les impacts négatifs des facteurs climatiques et/ou de la végétation qui constituent des menaces permanentes. Les interventions de conservation, grâce à la large utilisation de matériaux d’origine, n’ont pas compromis l’authenticité générale du bien ; il convient cependant de définir soigneusement l’ampleur des interventions et l’utilisation de matériaux compatibles.
Description longuePalenque est un chef-d'œuvre absolu de l'art maya. Ses édifices se caractérisent par leur finesse et une légèreté qu'autorisaient de nouvelles techniques de construction et des méthodes de drainage développées pour permettre de réduire l'épaisseur de leurs murs. L'espace interne agrandi, les multiples ouvertures et le recours à des galeries confèrent une rare élégance à cette architecture richement décorée de sculptures et de stucs, d'un type entièrement nouveau. Son influence a été considérable dans tout le bassin de l'Usumacinta, et s'étendit même jusqu'à Comalcalco, aux confins occidentaux de la zone d'influence culturelle maya. Les traits saillants de la civilisation maya sont sa permanence (apparue au IV e siècle de notre ère, elle déclina vers le IX e siècle, mais survécut sous différentes formes jusqu'à la conquête espagnole), l'étendue considérable de son territoire (il comprenait de vastes zones de cinq pays, Honduras, El Salvador, Guatemala, Belize et Mexique), et la dispersion de ses structures politiques (une myriade de centre religieux disséminés dans un « empire » qui, à la différence de celui de Teotihuacán, ne connaissait pas de pouvoir centralisé). Tout cela se traduisit par une prodigieuse diversité de styles composant un art monumental fascinant. Ses manifestations architecturales d'une extrême originalité, à la fois puissantes et raffinées, suscitèrent l'admiration des conquistadores.
Situées au cœur de la jungle tropicale, les ruines de Palenque ne sont que le centre d'une immense ville qui s'étendait sur quelque 8 km 2 , et qui présente une physionomie extraordinaire. De gigantesques travaux de terrassement ont modifié la topographie naturelle du site, entre le piémont accidenté du Chiapas au sud/sud-est et les plaines au nord, en créant toute une hiérarchie de volumes et d'espaces, où terrasses et édifices s'équilibrent harmonieusement. L'Otulum, un affluent de l'Usumacinta, a été canalisé dans une ingénieuse galerie voûtée en encorbellement de 50 m de long, et traverse la ville. En dialecte maya, Otulum signifie « maisons fortifiées » : c'est peut-être une allusion à la ville dont nous ne connaissons pas le nom ancien, et dont l'histoire n'a été que partiellement révélée par les fouilles archéologiques.
Palenque, du nom que les Espagnols lui donnèrent, apparut entre le III e et le V e siècle. Ses principaux monuments ont été édifiés entre 500 et 700, deux siècles qui correspondent à son apogée. Vers la fin du X e siècle, les populations locales de la région du golfe de Mexico l'envahirent et entraînèrent son déclin et son abandon.
Le principal ensemble de la zone centrale est le Palacio. Construits au cours de différentes périodes sur un immense tertre artificiel façonné comme une pyramide tronquée, ses différents édifices s'organisent autour de quatre cours et sont dominés, à l'angle sud-ouest, par une sorte de tour de garde ou d'observatoire astronomique, unique dans toute l'architecture maya.
L'ensemble du Palacio est équilibré par le temple des Inscriptions, qui est plus vaste encore. Placé au sommet d'une pyramide située en contrebas du Palacio, il est construit au-dessus d'une crypte funéraire qui a été explorée en 1952. Plus loin, d'autres magnifiques temples-pyramides sont en partie cachés par la végétation : au sud-est, les temples du Soleil, de la Croix et de la Croix feuillue ; au nord, le temple du Comte (ce nom absurde lui vient d'un archéologue, le baron Jean-Frédéric Waldeck, qui y vécut au XIX e siècle). De nombreux édifices occupent tout l'espace compris entre ces deux zones. Identifiés, parfois explorés, ils ont plus rarement été remontés après avoir été fouillés. Ce type de travail d'entretien des monuments de Palenque n'est pas antérieur à 1940.