L'autosatisfecit de Sarkozy devant le "premier cercle" de ses donateurs
source: LEMONDE.FR
Mis en lumière par l'affaire Woerth-Bettencourt, le "premier cercle", club très fermé des plus riches donateurs de l'UMP (voir encadré), devant lequel Nicolas Sarkozy aimait à se rendre de temps à autres, était sur la sellette. Durant quelques mois, il avait été placé en sommeil, son principal animateur, Eric Woerth, l'ex-ministre du budget et trésorier de l'UMP, se gardant bien de le réunir. Mais il n'a pas disparu pour autant, et a repris discrétement ses activités en ce début d'année, sous l'égide du nouvau trésorier du parti, Dominique Dord.
Révélée par Europe 1, une première réunion avait eu lieu début janvier, en présence du ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, et limitée à quelques dizaines de participants. Pour la seconde, mardi 25 janvier, l'UMP avait décidé de faire les choses en plus grand, invitant directement les trois cents membres du premier cercle.
Et ces sympathisants aisés ont la surprise de voir débarquer un invité de marque : le chef de l'Etat en personne. Selon France Inter et RTL, qui révèlent l'information, Nicolas Sarkozy s'est rendu discrètement, durant une demi-heure, dans les sous-sols de l'hôtel Méridien, porte Maillot à Paris, où avait lieu la réunion.
L'ISF, UN "SCANDALE", SELON LE CHEF DE L'ÉTAT
Alors qu'il tente de changer son image, affichant en public un visage plus modeste et plus "présidentiel", Nicolas Sarkozy a visiblement adopté un tout autre ton avec ses riches supporteurs. Selon France Inter, qui a interrogé des participants, le chef de l'Etat aurait au contraire parlé à bâtons rompus durant trente minutes, enchaînant les bons mots et les plaisanteries, mais aussi triomphant, par exemple, du peu de succès rencontré par la manifestation des enseignants, estimant qu'il n'y avait "personne dans les rues".
Il aurait également, toujours selon les participants interrogés par la radio, fustigé les 35 heures et l'impôt sur la fortune (ISF), qu'il aurait qualifié de "scandale". Une prise de position hardie : l'Elysée souhaiterait en finir avec cet impôt, mais il rapporte plus de 4 milliards d'euros à l'Etat. Il faudrait donc, pour le compenser sans creuser encore le déficit, mettre en place une taxe alternative d'une ampleur certaine. Pour l'instant, les quelques pistes évoquées (taxer les plus-values des ventes immobilières notamment) semblent peu satisfaisantes.
Nicolas Sarkozy aurait aussi évoqué 2012. Rassurant ses supporteurs, il aurait ainsi estimé que les sondages, actuellement peu flatteurs, "ne veulent rien dire". Quant à son nouveau profil plus "modeste", il ne serait que temporaire. Témoignant au micro de France Inter, l'un des participants rapporte également un propos qu'il attribue à M. Sarkozy : "Pour l'instant, j'ai l'obligation d'être discret car je suis président, mais attendez que je sois en campagne."
Le numéro un de l'UMP, Jean-François Copé, qui assistait à la réunion, s'est expliqué mercredi 26 janvier. Pour lui, cette rencontre est totalement normale. "Il n'est absolument pas question, au motif que cela a donné lieu à des critiques gratuites, qu'on ne poursuive pas la possibilité d'avoir des gens qui nous soutiennent", a-t-il expliqué lors de son point presse hebdomadaire. Il assume par ailleurs la collecte de fonds : "À cette occasion [de la réunion], j'ai dit que nous avons besoin de soutiens qui sont à l'honneur de notre démocratie, puisque ces soutiens financiers sont encadrés par la loi, plafonnés, et déclarés. C'est à l'honneur de notre démocratie d'avoir ainsi mis en place une organisation parfaitement transparente pour le financement des partis politiques."
ici
un article lemonde assez simpa ou il y a un peu d'actu sur nico
avec un complément:
Un rouage du financement du parti présidentiel
Sur le site de l'UMP, on trouve toujours une référence à ce groupe très fermé. Créé en 2006 pour obtenir des dons de personnalités aisées, ce club dispose même de son logo dédié. "Le premier cercle propose des réunions et rencontres mensuelles avec les personnalités de l'UMP et de la majorité présidentielle, ainsi que des groupes de travail. La participation annuelle minimum est de 3 000 euros", peut-on y lire.
Au maximum, un particulier peut donner 7500 euros par an à un parti (avec la possibilité d'effectuer plusieurs dons à des formations différentes), déductibles des impôts. Contrairement au PS ou à d'autres partis, l'UMP compte beaucoup sur les donations de personnes privées, qui ont représenté 13 % de ses recettes en 2009, soit 7,16 millions d'euros.