ENTRETIEN AVEC GEORGES CORMPour une lecture profane des conflitsGeorges Corm, né le 15 juin 1940 à Alexandrie en Égypte,
est un homme politique, historien de renommée mondiale,
consultant économique, financier international et juriste libanais.
Ancien ministre des Finances (1998–2000) de la République libanaise,
il est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à l'histoire du Proche-Orient.
C'est à une réflexion de fond qu'invite Georges Corm dans ce livre,
pour comprendre les logiques de guerre qui déchirent le Proche et le Moyen-Orient depuis la fin de la guerre froide.
Des conflits le plus souvent justifiés par la thèse débilitante du « choc des civilisations »
et de la lutte contre le terrorisme « transnational » islamiste.
Popularisée dans le monde entier, cette thèse a imposé une vision binaire du monde qui n'en finit plus d'enfler,
au point de fabriquer toujours plus de violence. Au choc des civilisations, Georges Corm oppose le dialogue des civilisations...
« Les modèles communautaires sont détestables. »
En disant cela, l’intellectuel et ancien ministre libanais Georges Corm
pointe aussi bien Georges W Bush, Claude Guéant que les Frères musulmans.
A cette liste pourraient s’ajouter ces noms de la généralisation de cette seule lecture des conflits :
BHL, Bruckner & Co.
Alors qu’au Moyen et au Proche-Orient, l’Occident livre ses leçons de démocratie... à géométrie plus que variable,
Georges Corm revient sur une autre clé d’analyse géopolitique que le seul fait religieux :
celui d’un retour au droit international qui ne peut être que républicain, celui-là...
Entretien de Daniel Mermet. France Inter
premier entretien
Retour ou recours au religieux dans les conflits actuels...
Georges Corm revient sur ce choc des civilisations qui, pour lui, ressemble plus à un choc des mémoires.
Poser et opposer Occident et Orient n’a plus de sens aujourd’hui,
si ce n’est pour opposer les peuples.
Ainsi, on finit par admettre que les causes des violences actuelles sont le seul fait des religions et des cultures.
Il y aurait « eux » et il y aurait « nous ».
Deuxième partie de cet entretien avec Georges Corm et son appel à mettre fin à la communautarisation du monde.
second entretien
« Européens, inspirez-vous des révoltes Arabes.
Il faut que les deux rives se révoltent.
parce que ici aussi les révoltes de mon côté de la méditerranée sont le produit d'un néolibéralisme de façade
qui a accru la corruption, la concentration de richesses aux mains de quelques-uns, et les injustices sociales. »
Georges Corm