Sujet: Un printemps arabes a la russe ? Mer 7 Déc 2011 - 22:45
Un printemps russe en plein hiver électoral?
Les élections législatives de dimanche en Russie continuent de semer la grogne dans l'immense pays nordique. Malgré des arrestations massives lundi et les avertissements des autorités qui ont banni les rassemblements politiques, les manifestations contre Vladimir Poutine et son parti Russie unie se sont poursuivies hier à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Près de 500 protestataires ont été arrêtés, dont trois figures de proue de l'opposition. Et cela n'empêche pas le mouvement de contestation de s'étendre sur le web. La Russie s'apprête-t-elle à vivre son propre printemps arabe en ce début d'hiver? Les enjeux en quatre questions.
Q Que dénoncent les manifestants?
R Des fraudes alléguées lors des élections parlementaires de dimanche sont au coeur des manifestations. Internet semble avoir joué un rôle important dans la mobilisation. Un Russe de 33 ans, Yegor Duda, a mis en ligne une vidéo, tournée avec un téléphone cellulaire, dans laquelle on voit le responsable d'un bureau électoral en train de remplir des bulletins de vote à la chaîne. Ce clip a vite fait le tour des médias sociaux russes alors que le parti de Vladimir Poutine remportait un peu moins de 50% des voix. Ces mêmes médias sociaux ont permis de relayer les informations sur les manifestations de lundi et d'hier.
Q Les critiques des manifestants sont-elles fondées?
R Un rapport préliminaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur les élections de dimanche note que ces élections ont été entachées par la convergence grandissante entre l'État et le parti au pouvoir. «La compétition a été biaisée en faveur du parti au pouvoir comme le démontre le manque d'indépendance de l'administration électorale, la partialité de la plupart des médias et l'interférence indue des autorités étatiques à plusieurs niveaux», peut-on lire dans le document rendu public lundi. Les experts remarquent que même sans fraude, le parti Russie unie, qui a obtenu 238 des 450 sièges du Parlement russe, aurait fait bonne figure. «Les sondages des maisons indépendantes accordaient 53% à Russie unie. Mais dans le système poutinien, le fait de n'avoir pas obtenu de majorité simple aux élections législatives, c'est un tremblement de terre», estime Jacques Lévesque, expert de la Russie et professeur à l'Université du Québec à Montréal.
Q Qui sont les manifestants?
R Parmi les manifestants qui ont pris part aux rassemblements des deux derniers jours, on retrouve une grande partie d'habitués de ce genre d'événements. Tous les mois, des manifestations anti-Poutine se tiennent sur la place Trioumfalnaya à Moscou. S'y retrouve un mélange de partisans des organisations politiques libérales et néo-communistes. Immanquablement, des dizaines d'entre eux sont arrêtés. Hier, c'est sur cette même place que la principale manifestation a eu lieu, mais les petites foules habituelles de 200 ou 300 personnes étaient décuplées. La police estime à 2000 le nombre de protestataires. Les organisateurs à 10 000. Parmi les personnes arrêtées hier, on retrouve plusieurs vieux routiers de la politique russe, dont l'ancien vice-premier ministre russe Boris Nemtsov, chef du Parti libéral Parnas, Édouard Limonov, chef du Parti national-bolchévique et Sergeï Mitrokhine, chef du Parti Iabloko. Lundi, un blogueur anticorruption Aleksei Navalni a aussi été arrêté. Il a été condamné hier à 15 jours d'emprisonnement pour avoir «désobéi à l'autorité policière».
Q Peut-on s'attendre à ce que les manifestations donnent lieu à une version russe du Printemps arabe?
R Sur ce point, les experts ne s'entendent pas. Professeure de sciences politiques à l'Université McGill, Juliet Johnson s'attend à ce que le mouvement de protestation faiblisse, notamment par manque de leadership. «La plupart des Russes pensent que ces manifestations ne mèneront à rien. Il y a un manque de solutions de rechange. La plupart des partis de l'opposition ne sont pas efficaces», explique l'experte. Jacques Lévesque pense pour sa part que le mouvement de protestation risque de prendre de l'ampleur. «Il faudra voir s'il y aura plus de répression. Le pouvoir peut resserrer encore davantage le contrôle de la société ou s'attaquer au contrôle d'internet. Ce serait un effet tragique», dit-il. «Mais s'il y a l'équivalent du Printemps arabe, ça ne sera pas avant plusieurs mois», conclut-il. Les yeux sont maintenant tournés vers l'élection présidentielle de mars, véritable test de la popularité de Vladimir Poutine qui y briguera son troisième mandat.
L'opposition russe ne désarmait pas mercredi malgré de nouvelles interpellations, appelant à de nouvelles manifestations contre les législatives remportées par le parti au pouvoir.
Une centaine de manifestants ont été interpellés mercredi soir à Saint-Pétersbourg, où environ 250 personnes s'étaient rassemblées dans le calme sur la Perspective Nevski, la principale artère du centre-ville, a rapporté une correspondante de l'AFP.
«On arrête les gens pour rien, j'ai l'impression qu'on n'est pas loin de 1937», l'année des pires répressions de l'époque stalinienne, a déclaré à l'AFP Galina Stepanova, 45 ans.
À Moscou, la police a indiqué avoir interpellé cinq personnes place Trioumfalnaïa, lieu d'une manifestation la veille où de très importantes forces de l'ordre avaient été déployées. Le mouvement d'opposition Autre Russie a indiqué quant à lui que 10 de ses militants avaient été interpellés à différents endroits du centre-ville.
Des manifestations lundi et mardi ont été réprimées par les forces de l'ordre avec des centaines d'interpellations et la condamnation de deux de ses leaders, Ilia Iachine et Alexeï Navalny, à 15 jours de prison.
Un appel à manifester samedi Place de la Révolution, à deux pas du Kremlin, en plein centre de Moscou, a été lancé sur plusieurs réseaux sociaux par un groupe baptisé «Manifestation pour des élections honnêtes».
L'ancien vice-premier ministre Boris Nemtsov, un des leaders de l'opposition libérale, a invité toutes les formations politiques, y compris les nationalistes, à participer à cette manifestation.
«Seules de nouvelles élections sans censure peuvent montrer ce que veut le peuple russe», a-t-il déclaré à la radio Écho de Moscou, estimant que des mouvements «patriotiques» pourraient être au rendez-vous.
Le dirigeant du mouvement ultra-nationaliste «Les Russes», Dmitri Demouchkine, a de son côté indiqué avoir prévu de manifester dimanche.
Les élections législatives remportées dimanche par Russie unie avec un peu moins de 50% des suffrages -un score en chute de 15 points par rapport au scrutin de 2007- ont été caractérisées par de nombreuses irrégularités, selon l'opposition et les observateurs étrangers.
Les autorités russes affirment pour leur part que le scrutin a été parfaitement libre et honnête.
Les rassemblements des deux derniers jours à Moscou et Saint-Pétersbourg, modestes dans l'absolu, mais d'une ampleur sans précédent depuis les années 1990, ont été interprétées dans la presse russe libérale comme «l'éveil d'une nouvelle génération».
Mardi, deux manifestations à Moscou et Saint-Pétersbourg ont été dispersées sans ménagement par les forces anti-émeutes, avec près de 600 arrestations dans la capitale, et environ 200 dans l'ancienne capitale impériale.
Lundi, des milliers d'opposants (2000 selon la police, 10 000 personnes selon les organisateurs), s'étaient déjà rassemblés dans la capitale russe et 300 personnes avaient été interpellées.
Cette vague inédite de mécontentement n'a pas empêché Vladimir Poutine de déposer officiellement sa candidature pour l'élection présidentielle de mars 2012 à la Commission électorale centrale.
Au même moment, près de 3000 manifestants pro-pouvoir étaient rassemblés mercredi après-midi sur la place Pouchkinskaïa, dans le centre de Moscou, selon la police.
Après des déclarations la veille du président Dmitri Medvedev qui avait dénié aux organisations internationales le droit de commenter «l'état du système politique russe», le ministère des Affaires étrangères a dénoncé mercredi les appréciations «subjectives, discutables et politisées» de certaines missions d'observateurs électoraux, dans un communiqué.
La mission d'observateurs de l'OSCE avait évoqué lundi des irrégularités «fréquentes» et même du «bourrage d'urnes» lors de ces élections.
La secrétaire d'État des États-Unis, Hillary Clinton, avait estimé mardi que les élections n'avaient été «ni libres, ni équitables», des propos jugés «inacceptables» par la diplomatie russe.
Le gouvernement allemand a demandé à son tour mercredi à la Russie de respecter «ses engagements démocratiques et constitutionnels».
La France a jugé de son côté «préoccupante» la répression des manifestations.
La télévision russe continuait de son côté mercredi de passer sous silence le mouvement de contestation.
Source
L’ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev sort de son silence
« LE POUVOIR RUSSE DOIT ANNULER LES RÉSULTATS DES LÉGISLATIVES » L’ancien président soviétique, Mikhaïl Gorbatchev a réclamé mercredi l’annulation des législatives remportées par le parti de Vladimir Poutine et a demandé la tenue d’un nouveau scrutin, face à la contestation grandissante en Russie, selon l’agence Interfax.
« Je considère que les autorités ne peuvent prendre qu’une seule décision : annuler les résultats des élections et en organiser de nouvelles », a-t-il déclaré.
Sujet: Re: Un printemps arabes a la russe ? Jeu 8 Déc 2011 - 13:48
Et une fois le Printemps passé, qui au pouvoir ??
Y a des véritables fous dangereux parmi les opposants à Poutine. Y a des gens peut être biens je ne dis pas, mais il y a aussi des dignitaires complètement allumés. Je parle des derniers adorateurs de Staline et autres joyeusetés
ce qui me fait rire dans tous ca, c'est que ca me rappel la prédiction d'albert pike
Invité Invité
Sujet: Re: Un printemps arabes a la russe ? Sam 10 Déc 2011 - 13:48
MAgnifique ce qui se passe en 2011
Manifestations anti-Poutine sans précédent en Russie
Entre 25.000 et 50.000 personnes manifestaient samedi à Moscou pour contester la victoire du parti de Vladimir Poutine aux législatives du 4 décembre, une mobilisation sans précédent contre le pouvoir, avec des rassemblements dans de très nombreuses autres villes du pays.