Coca-cola et le colorant au caramel cancerigène 4-MEIColorant cancérigène : Coca-Cola obligé de modifier sa recette (Mars 2012)
Le soda le plus vendu au monde va devoir modifier sa recette secrète, nous apprend Discoverynews.
En cause : une substance chimique, le 4-methylimidazole (4-MEI), qui sert à colorer la boisson, mais également d'autres sodas, les sauces soja et certaines bières.
C'est le Centre pour la science dans l'intérêt du public (CSPI), une association américaine de défense des consommateurs qui a donné l'alerte il y a plus d'un an.
En février 2011, l'association demandait à l'administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA) de l'interdire purement et simplement de tout produit alimentaire.
DÉSACCORD CHEZ LES SCIENTIFIQUESLe problème, c'est que la communauté scientifique n'arrive pas à se mettre d'accord sur la dangerosité du 4-MEI. En s'appuyant sur une étude menée chez des rongeurs, l'administration américaine indique qu'il faudrait boire plus de 1 000 canettes par jour pour être exposé. De son côté, le CSPI avance de nouveaux tests, qui prouveraient au contraire la nocivité de la substance. Selon l'association, la substance cancérigène se formerait lorsque l'ammoniac et/ou les sulfites sont utilisés avec le 4-MEI pour donner aux sodas leur couleur brune.
Le CSPI a effectué des prélevements d'échantillons de différents sodas achetés à Washington. D'après ces résultats, le Coca-Cola contiendrait de 142 à 146 microgrammes de 4-MEI dans l'équivalent d'une canette américaine (12 onces, soit 35 cl), le Coca-Cola light de 103 à 113 microgrammes et le Pepsi de 145 à 153 microgrammes. Bien au-dessus des nouvelles limites fixées par l'État de Californie, pour qui le niveau maximum conseillée est de 29 microgrammes consommé sur l'ensemble d'une journée. Au-delà de cette limite, le fabricant doit faire apparaître une message d'avertissement sur le produit.
En Europe, la législation est moins contraignante. En 2008, l'Union européenne, dans une directive établissant les critères de pureté scientifiques pour les colorants pouvant être utilisés dans les denrées alimentaire, a fixé la limite légale à 250 milligrammes de 4-MEI par kilogramme (ce qui ferait plus de 80 000 microgrammes par canette !). Une réglementation des colorants caramels qui a été rééxaminée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en mars 2011. A la suite d'un examen de la littérature scientifique sur le 4-MEI, l'EFSA a estimé que les concentrations maximales établies par l'Union européenne offrait "un niveau de protection suffisant".
"TOUT SAUF DU CARAMEL ORDINAIRE"A des fins de plus grande transparence, le CSPI demande que la lumière soit faite sur les étiquettes. Et de renommer le colorant contenant du 4-MEI "colorant caramel issu de l'ammoniac et du sulfite" ou "colorant de caramel chimiquement modifiée". "En lisant 'colorant caramel', de nombreux consommateurs pensent que c'est coloré avec du caramel, mais cet ingrédient n'a rien voir avec un caramel ordinaire", explique Michael Jacobson, le président de l'association de défense des consommateurs CSPI. "C'est un concentré de produits chimiques brun foncé qui n'existe pas de manière naturelle", poursuit-il.
Face à cette levée de bouclier, mais surtout pour éviter de voir apparaître des messages d'avertissement sur ces cannettes, Coca-Cola s'est engagé à changer sa recette. "La compagnie a demandé à ses fournisseurs de caramel de faire le nécessaire afin de satisfaire les exigences de l'Etat de Californie", a indiqué Diana Garza Ciarlante, une porte-parole du groupe. Pour autant, Coca-Cola nie fermement que le 4-MEI soit dangereux pour la santé.
Si la recette évolue aux États-Unis, pas question pour autant de retirer le 4-MEI. Les fournisseurs de Coca-Cola ont expliqué qu'ils modifieraient le processus de fabrication de manière à réduire simplement sa présence et respecter la législation. Les consommateurs ne devrait même pas sentir la différence, assure le géant américain.
Source : http://www.lemonde.fr/vous/article/2012/03/08/colorant-cancerigene-coca-cola-oblige-de-modifier-sa-recette_1654219_3238.html