LA THEORIE DE LA BIPEDIE INITIALE
sur l'évolution
des animaux vertébrés
Le passé aquatique de
l'homme
par
François de SARRE, Zoologue
A) INTRODUCTION ET RECAPITULATIF HISTORIQUE
En ce début de XXIème, peu de chercheurs récusent le modèle courant d'une évolution de l'homme à partir des Primates simiens. On peut même dire que cette explication s'est généralisée tout au long du XXème siècle, chaque fois que l'on a cru découvrir l'un de ces fameux "missing links" entre le singe et l'homme... Les journaux faisaient régulièrement leurs titres sur : "On vient de découvrir notre ancêtre ! ".
Et pourtant des scientifiques, issus de l'anthropologie ou de la zoologie, se sont toujours insurgés contre ce modèle assez incohérent de nos origines.
Ce qui les faisait le plus douter était sans conteste la grosse tête, humaine d'aspect, des fœtus de singes. Ainsi, l'anatomiste allemand G. SCHWALBE avança dès 1906 l'idée que l'homme était évidemment apparenté aux singes anthropoïdes, mais qu'il n'avait pu se développer à partir de formes ressemblant aux Grands Singes actuels, ni même à partir d'une créature comme Pithecanthropus erectus, au crâne plat et à la capacité cérébrale réduite.
Déjà, certains auteurs avaient émis l'hypothèse que non seulement l'homme ( Homo sapiens ) avait préservé dans sa structure corporelle des caractères incontestablement primitifs ( c'est-à-dire : originels ), mais que bien plus il avait commencé son développement structurel dès le début de la lignée des Mammifères.
Avant SCHWALBE, d'autres savants ( SNELL 1863, GAUDRY 1878, RANKE 1897, ALSBERG 1902, KLAATSCH 1903, STRATZ 1904 ) doutèrent que l'homme eût, selon la formule consacrée depuis Lamarck et Darwin, pu "descendre du singe".
Que l'on prenne ici en compte une forme récente ou éteinte, semblable ou non aux grands singes actuels, cela revenait bien sûr du pareil au même...
En effet, si les ancêtres de l'homme avaient "fait le détour" par la forêt en y terminant l'évolution d' une lignée d'arboricoles, ils ont dû grimper aux arbres et s'y transformer... avant de redescendre à terre. Cette adaptation, même transitoire, aurait laissé des traces dans l'anatomie de l'homme. Or, ce n'est pas le cas, apparemment.
Chez tous les singes, le pouce régresse… Nous, nous avons gardé une main primitive, avec un pouce bien formé ! Quant aux dermatoglyphes ( nos empreintes digitales notamment, à la pulpe des doigts ), souvent évoqués pour " prouver " notre ascendance arboricole, il apparaît plus plausible de penser que ces crêtes et sillons cutanés se sont jadis formés sous l'eau pour agripper des roches lisses et mouillées [ hypothèse de l'auteur ], plutôt que dans le but de saisir des troncs à l'écorce rugueuse…