Les Etats-Unis lancent un défi à la Chine en Asie du Sud-est
La Thaïlande pourrait rejoindre la liste des pays dans la région Asie-Pacifique, où les troupes américaines vont avoir une base. Le Pentagone s’est intéressé à l’aérodrome d’Utapao et une base éponyme de la Marine royale en Thaïlande.
Ce site était exploité par les Etats-Unis lors de la guerre d’Indochine au début des années 1970 pour les bombardements du Vietnam, Laos et Cambodge.
Utapao est situé à 40 kilomètres de la station balnéaire de Pattaya. Il s’agit aussi d’un aéroport international qui accueille principalement des vols charters avec des touristes de Russie, des pays de la CEI et des pays d’Europe. La NASA compte transformer Utapao en un site pour son programme météorologique régional. Le ministre de la Défense Leon Panetta a annoncé cette nouvelle à Singapour lors d'une réunion régionale sur la sécurité. Il a également déclaré pour la première fois que d’ici à 2020, 60 % des navires de guerre et d'autres forces armées américaines seront concentrées dans la région Asie-Pacifique. Les observateurs ont immédiatement lié ce projet de redéploiement avec l’intention du Pentagone de faire pression sur la Chine pour neutraliser son importante puissance militaire.
Dans ce contexte, outre les rapports météorologiques, Utapao pourrait également recueillir des renseignements militaires pour les Etats-Unis. Comme le précise l’un des principaux enseignants de l’Académie d’Etat-major de la Thaïlande sous condition d’anonymat, Bangkok s’inquiète de la réaction de la Chine sur le vol des avions américains dans le ciel de l’Asie de Sud-est au départ de la base thaïlandaise. Il est probable que la Chine puisse suspecter une composante militaire dans le programme météorologique des Etats-Unis.
Cette hypothèse n'est pas sans fondement, surtout qu’une compagnie thaïlandaise travaille déjà avec le Pentagone à Utapao. Elle s’occupe du ravitaillement des avions de la Force aérienne et des navires de la Marine américaine, qui transportent des troupes et le fret militaire en Afghanistan et en Irak. Selon certaines sources, des avions furtifs qui transportaient des prisonniers étrangers, accusés de terrorisme vers les Etats-Unis et Guantanamo, transitaient par la zone d’influence américaine d’Utapao.
Par ailleurs, les Etats-Unis essaient d’obtenir de la Thaïlande la possibilité de développer conjointement la surveillance aérienne du mouvement de fret militaire du Moyen-Orient vers le Pacifique. Il s’agit de l’artère principale pour le commerce maritime de la Chine, avec de nombreux pays d’Asie et d’Afrique.
« Les Etats-Unis sont fortement préoccupés par la croissance de la force géoéconomique de la Chine, qui peut être transformée en une influence politico-militaire », explique Andreï Volodine, chef du Centre d'études orientales de l’Académie diplomatique du ministère russe des Affaires étrangères. « C’est pourquoi ils essaient de relancer le système des relations qui existait pendant la guerre froide. Mais les États-Unis risquent de ne pas pouvoir répéter leur stratégie d'endiguement du communisme chinois dans de nouvelles conditions, et dans ce cas, ils seraient obligés de réaliser cette stratégie par des méthodes de compromis ».
Ce scénario ne semble pas acceptable pour les États-Unis. Le Pentagone a également des projets de revenir sur la base aérienne de Cam Ranh au Vietnam, que les Américains ont abandonnée après la défaite dans la guerre d'Indochine. La question de récupérer la base de Subic Bay aux Philippines se pose également. Les experts estiment que le projet de présence militaire américaine dans cette région sera réalisé prochainement. La tentative des Américains d’entraver le continent asiatique avec des bases militaires se réalise en quelques mois et donne déjà les premiers résultats. Quelle sera la réponse de la Chine à ce défi ? Apparemment, l’Empire du Milieu va tout faire pour que sa marine et sa force aérienne arrivent à projeter la puissance du pays loin de ses frontières. Après tout, plusieurs pays de cette région dépendent plus de la Chine que des Etats-Unis. Et Pékin ne va pas hésiter à utiliser cette ressource pour éviter de se mettre d’accord avec Washington sur des points, qui pourraient mettre en péril ses intérêts stratégiques.
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J'ai particuliérement aimée ce commentaire trés revelateur de la suite des evenements :
- Citation :
- Il est assez amusant, non attirant de voir mois après mois, morceau par morceau, la construction par les atlantistes d'un "ennemi chinois" qui permettra de reporter les frustrations de peuples trahis par leurs gouvernants politiques et économiques sur la peur du "péril jaune". C'est évident mais 80% des personnes n'y verront rien et loueront les "réformes" proposées pour nous sortir de cette crise, juste par peur de pire. MAIS QUEL PIRE ? On n'en saura jamais rien mais le tour sera joué.