Messages : 5072 Date d'inscription : 11/06/2012 Age : 51 Localisation : UNIFIÉS CORPS, ÂME, MENTAL. LA TRINITÉ PARFAITE QUI REGARDE DANS LA MÊME DIRECTION, NE SE COMBAT PLUS MAIS RESTE SOLIDAIRE
Sujet: Syrie les vrais responsables du conflit Dim 6 Nov 2016 - 10:23
Rappel du premier message :
Bonjour, Quand ils évoquent la guerre en Syrie, Ils "oublient" toujours d'invoquer les vraies raisons, c'est la place stratégique qu'occupe la Syrie sur la place qu'elle occupe dans la course au monopole de l'énergie. dès 2006 les Etats unis et l'ONU discutait du cas de la Syrie et de la faire envahir par des groupes armée dit "rebelles" . L'élément déclencheur fut le revirement de Assad de signer un projet d'oléoduc avec le Qatar, l'Arabie Saoudite et la Turquie. Mais il signera plutôt avec l'Iran et l'Irak, ce qui mettra en colère BP, Total et Exxomobil, soit anglais, français et américains. Se sera le réel élément déclencheur et non le fait que Assad massacrerait son peuple... Orné
Syrie les vrais responsables du conflit
Je vous proposes divers reportages pour comprendre les réels enjeux en Syrie et qui sont les vrais responsables de cette catastrophe humanitaire où c'est toujours le peuple qui paie le plus lourd tribut.
3 minutes pour comprendre - Syrie : le gaz dans la bataille
Dahlia Wasfi : "No Justice No Peace" (option traduire en français disponible)
Un œil sur la planète Syrie le grand aveuglement France2 du 18 février 2016
Ceci est la première vidéo faite par une chaine publique occidentale avec une certaine objectivité sur la Syrie. J'ai écrit depuis 2011 que ce soit sur la Syrie que sur la Libye que le trio Obama, Cameron et Sarkozy étaient à coté de la plaque. Hollande est venu démontrer un tel amateurisme en politique internationale que je me suis demandé pas 100 mais 1000 fois si la prétendue démocratie avancée ne faisait émerger que les plus médiocres.
Je tire un chapeau à Madame Soula pour son courage dans ce documentaire à dire exactement ce que je dis depuis 2011 sans peur des représailles de la part de ses supérieurs à France-Télévision, par exemple qu'on ne peut pas appeler "rebelles modérés" des gens armés. Cette vidéo dure 1 heure et 25 minutes. Prenez le temps de tout regarder.
La leçon pour les africains qui sont prêts à déstabiliser leurs pays depuis Paris, Londres ou Washington qu'aujourd'hui, vous risquez de n'avoir au final que vos yeux pour pleurer les cendres dans lesquelles vous aurez réduit votre pays. L'Ambassade de Syrie en France donnée par la France à une syrien qui vivait là depuis 1970 avec passeport français, doit nous réveiller sur nos faux débats sur la double nationalité. Je reste convaincu que si quelqu'un a étudié ou séjourné à l'étranger, il ne peut pas accéder aux hautes fonctions de l'Etat en Afrique.
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mar 17 Avr 2018 - 9:06
les vrais responsables du conflit en syrie sont les juifs sionistes d'israel et leur alliés
roland dumas l'a révélé à la télé
certainement déçu par les frappes symboliques occidentales d'il y a 4 jours, VENDREDI 13 avril, israel a tiré des missiles la nuit dernière sur homs et damas, mais ces missiles ont été interceptés
arrivés par la frontière libanaise, il fait peu de doute que ce ne soit pas les israeliens
https://francais.rt.com/international/49929-damas-annonce-avoir-abattu-missiles-espace-aerien-homs-video " Au matin du 17 avril, les médias publics syriens ont rapporté que la défense aérienne syrienne avait intercepté une dizaine de missiles, dans la région de Homs. Si l'origine de l'attaque n'est pas encore connue, le Pentagone a nié en être l'auteur.
La défense aérienne syrienne «a abattu des missiles qui étaient entrés dans l'espace aérien au-dessus de la province de Homs», a annoncé le 17 avril l'agence de presse officielle syrienne Sana.
En outre, la télévision publique syrienne a dénoncé une «agression», sans pour autant identifier l'origine des missiles. Selon ce média, cité par Sputnik, une dizaine de missiles ont été détruits.
Les missiles auraient traversé le ciel libanais Le site al-Masdar, citant une source militaire, a rapporté que les missiles auraient pénétré l'espace aérien syrien en passant par le Liban, ce qui pourrait suggérer une origine israélienne de cette frappe. Israël a déjà mené dans le passé des frappes en Syrie ; à cet égard, un haut-responsable de l'armée israélienne a confié au New York Times le 15 avril que Tsahal était bien responsable des frappes du 9 avril visant la «base T4» (où se trouvent des forces militaires iraniennes) près de Homs et dont l'origine n'était pas initialement connue. Damas et Moscou avaient, le jour-même, accusé Israël d'avoir mené des frappes.
Concernant les missiles interceptés le 17 avril, un porte-parole de l'armée israélienne interrogé par l'AFP, a cependant affirmé : «Je ne suis pas au courant d'un tel incident.»"
il y a quelques jours, poutine avait demandé aux israeliens de ne pas faire de bétises.... en appelant le premier ministre israelien 2 jours avant les frappes, le 11 avril Lors de l’appel téléphonique avec Netanyahu, Poutine a souligné « l’importance fondamentale du respect de la souveraineté de la Syrie, et a appelé Israël à s’abstenir de toute action qui pourrait déstabiliser davantage la situation dans ce pays et constituer une menace pour sa sécurité »
orné
Messages : 5072 Date d'inscription : 11/06/2012 Age : 51 Localisation : UNIFIÉS CORPS, ÂME, MENTAL. LA TRINITÉ PARFAITE QUI REGARDE DANS LA MÊME DIRECTION, NE SE COMBAT PLUS MAIS RESTE SOLIDAIRE
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mar 17 Avr 2018 - 11:42
Bonjour, Et si Osiris les États-Unis on bien perdu la guerre en Syrie. Ce n'est pourtant pas bien difficile à comprendre, Deach c'est fait rétamée en quelques mois par l'armée syrienne et ses alliés russes, iraniens et le Hesbollah. Les villes et régions détenue par les "rebelles" (terroristes) on toutes été libérée et leur dernier bastion (celui de la dernière chance), la Ghouta est en face d'être libérée aussi. C'était leur dernière chance, en effet les terroristes avaient construit des tunnels pour envahir Damas, ensuite l'armée américaine qui se tenait prête aurait donné le coup de grâce au régime de Damas. Enfin le fait que Al Assad est toujours biern en place et renforcé par ses victoires, les États-Unis et leurs alliés on bien perdu la guerre. Ce n'est pas pour rien que Trump a déclaré vouloir quitter la Syrie. Et se n'est pas les fausse allégations de Macron qui va y changer quoi que se soit. Et encore moins leur dernière opération militaire qui n'est d'autre qu'un baroud d'honneur, rendu possible juste parce que Poutine a donné son accord. Ce n'était qu'une mise en scène pour ne pas perdre la face aux yeux du monde et faire plaisir aux va-t-en guerre, basé sur des mensonges dont les exemples d'arnaques ne manquent pas. Le plan de morcellement de la Syrie et de régime change (et les plans d'oléoduc gaziers, qui reviendra donc bien à Gazprom) est donc actuellement plus que compromis, mais ne vendons pas la peau de l'ours, car on ne sais pas dans quelles mesures les impérialistes colonisateurs peuvent encore réagir dans le future. Orné
Voir aussi pourquoi il est totalement ridicule et improbable de penser que Assad aurait commis l'imprudence d'utiliser des armes chimiques à la Ghouta : - Huit raisons pour lesquelles les allégations «d’attaque chimique» par la Syrie sont un non-sens total Un extrais :
Citation :
(...) Cinquièmement, une attaque chimique par le gouvernement syrien serait manifestement suicidaire et donc semblerait hautement improbable. L’Armée arabe syrienne est sur le point de remporter une victoire presque inévitable dans la Ghouta orientale. Pourquoi annulerait-il ses gains en donnant aux Etats-Unis un prétexte pour poursuivre leurs intervention militaire en Syrie, après que Trump a signalé son intention de retirer les troupes américaines ?
Sixièmement, il est difficile de concevoir un quelconque avantage militaire pour l’Armée arabe syrienne à déployer des armes chimiques. L’armée syrienne a des méthodes conventionnelles pour tuer plus meurtrières que les agents chimiques, dont les effets sont imprévisibles et généralement limités. Dans tous les incidents présumés d’attaques chimiques en Syrie, le nombre de victimes est toujours inférieur à celui qui pourrait facilement être obtenu avec des attaques aériennes et d’artillerie. Pourquoi, alors, le gouvernement syrien utiliserait-il des armes chimiques assez inefficaces, créant un prétexte pour la poursuite de l’intervention américaine, alors qu’il pourrait utiliser des armes conventionnelles plus meurtrières sans franchir la ligne rouge ?
Septièmement, une grande partie du discours sur les armes chimiques en Syrie suppose implicitement que le gouvernement syrien en possède, même si le pays coopère depuis des années avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques pour les éliminer.
Enfin, des allégations d’utilisation d’armes chimiques sont régulièrement faites contre le gouvernement syrien et même si, par la répétition, elles ont été transformées en vérités officielles, toutes se sont révélées non vérifiées. Le général James Mattis ( à la tête du Pentagone ) l’a reconnu le 2 février dernier lors d’une conférence de presse : (...)
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mar 15 Mai 2018 - 0:36
Métamorphose de la guerre de Syrie ; elle passe à une phase silencieuse, mais plus sérieuse
Silencieuse… façon de parler, car les bombes et les missiles feront autant de bruits que auparavent, sinon plus. Il y aura encore des dégâts et des morts en Syrie, accompagnés ici et là par des attentats terroristes revendiqués par un Daech qui n’existe plus, histoire de maintenir encore un peu la validité de la version initiale de la Guerre syrienne. Mais, et c’est nouveau, en plus de ce schéma auquel nous avons été habitués, il y aura désormais des morts et des dégâts du côté israélien. Et, précisément pour cette raison, la communication habituelle autour des actions militaires est enrayée. Israël a toujours communiqué autour de son invincibilité, de ses combats victorieux avec « zéro mort », de son intouchabilité presque absolue, ce qu’il ne pourra plus faire depuis ce matin du 10 Mai. La majeure partie de la communication sur la guerre syrienne étant organisée par Israël et ses soutiens, nous entrons désormais dans une nouvelle phase des guerres du Moyen-Orient.
Métamorphose de la guerre de Syrie ; elle passe à une phase silencieuse, mais plus sérieuse 1021 vues 14 mai 2018 24 commentaires Moyen-Orient Avic Métamorphose de la guerre de Syrie ; elle passe à une phase silencieuse, mais plus sérieuse
Partager la publication "Métamorphose de la guerre de Syrie ; elle passe à une phase silencieuse, mais plus sérieuse"
201Facebook0TwitterGoogle+Total : 201
Silencieuse… façon de parler, car les bombes et les missiles feront autant de bruits que auparavent, sinon plus. Il y aura encore des dégâts et des morts en Syrie, accompagnés ici et là par des attentats terroristes revendiqués par un Daech qui n’existe plus, histoire de maintenir encore un peu la validité de la version initiale de la Guerre syrienne. Mais, et c’est nouveau, en plus de ce schéma auquel nous avons été habitués, il y aura désormais des morts et des dégâts du côté israélien. Et, précisément pour cette raison, la communication habituelle autour des actions militaires est enrayée. Israël a toujours communiqué autour de son invincibilité, de ses combats victorieux avec « zéro mort », de son intouchabilité presque absolue, ce qu’il ne pourra plus faire depuis ce matin du 10 Mai. La majeure partie de la communication sur la guerre syrienne étant organisée par Israël et ses soutiens, nous entrons désormais dans une nouvelle phase des guerres du Moyen-Orient.
Au vu de ce qui s’est passé le 10 Mai, la nouvelle politique syrienne, probablement en accord avec ses alliés de l’Iran, du Hezbollah et de la Russie, semble être de réagir à chaque intervention israélienne de manière asymétrique, avec l’intention de causer le maximum de dégâts et de pertes chez l’adversaire sur ses positions stratégiques. Plus les dégâts seront importants, moins ils auront besoin de les commenter, laissant Israël avec l’amer constat de sa faillibilité qu’il aura tout intérêt à passer sous silence. Avec une telle stratégie, Israël pourrait être amené à s’essouffler rapidement, et à finir par jeter l’éponge.
Depuis le 10 Mai, il y a une sorte de déception chez ceux qui voudraient voir la guerre de Syrie comme ring où les protagonistes s’insultent, se lancent des défis et des menaces qu’ils peuvent commenter à loisir pour ensuite compter les points. Il y a aussi ceux qui auraient voulu voir la Russie jouer les gendarmes arrêtant les méchants, ou comme un arbitre distribuant les cartons rouges. Malheureusement (ou heureusement), la Russie n’est ni un gendarme, ni un arbitre (à quel titre légal ?) dans la guerre syrienne. A la demande du gouvernement légal et au nom de ses propres intérêts, elle s’était donnée pour mission d’aider à éradiquer le terrorisme en Syrie et d’y empêcher un changement de régime. Elle n’a jamais eu l’intention d’entrer militairement dans un conflit qui dure depuis des décennies et qui ne peut se résoudre que politiquement avec l’aide de la communauté internationale.
Malgré tout, le quasi silence de la Russie après les évènements du 10 Mai semblent indiquer qu’elle participe pleinement et activement à la stratégie du silence autour des interventions israéliennes. En s’effaçant derrière l’armée syrienne, les conseillers iraniens et le Hezbollah, allant même jusqu’à annoncer le report de livraison des S-300 à la Syrie, elle peut ainsi juguler toute velléité des pays occidentaux de s’impliquer directement dans le conflit pour aider Israël. Le mano à mano est profitable à la Syrie qui a une armée aguerrie et qui n’a plus rien à perdre, ce qui n’est pas le cas d’Israël. La paix totale au Moyen-Orient ne reviendra que quand Israël abandonnera son projet en Syrie, ce qui ne pourra se faire que quand Israël et ses sponsors constateront par eux-mêmes leur impuissance à le réaliser. Pour cela, il n’est pas besoin de guerre ouverte avec Israël qui pourrait faire dire à Netanyahou que 6 millions de juifs sont menacés. Des ripostes silencieuses mais qui font mal devraient pouvoir remplir cette mission.
>>>>>Source<<<<
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Jeu 17 Mai 2018 - 6:28
Un général britannique dévoile les mensonges de l’Occident sur la Syrie
De Londres, Sonia L.-S. – L’ancien chef des forces spéciales britanniques affirme que personne au sein de l’armée ne croit que le président Al-Assad soit derrière l’attaque chimique à la Douma orientale. Le général-major Jonathan Shaw rejette en bloc les informations colportées par les médias et les déclarations de la sphère politique, que ce soit au Royaume-Uni ou ailleurs, qui suggère que Bachar Al-Assad a planifié le gazage de son propre peuple, en s’interrogeant : «Pourquoi Al-Assad utiliserait des armes chimiques à l’heure qu’il est, alors qu’il a gagné la guerre ?».
«Ce n’est pas juste mon opinion personnelle, cette analyse est partagée par de hauts gradés au sein même de l’armée américaine. Il n’y a aucune raison de croire que Al-Assad a ordonné une telle attaque», a expliqué l’ex-commandant en chef des forces spéciales britanniques, soulignant que«Al-Assad a veillé à ce que les rebelles quittent les zones occupées en autobus, après que ses troupes ont repris le contrôle total des territoires aux mains des rebelles». «Pourquoi donc se donnerait-t-il la peine de mener des attaques à l’armement chimique étant donné qu’il a réussi à remporter la bataille militairement ?», s’est-il interrogé.
Dans un entretien exclusif accordé à l’hebdomadaire dominical britannique The Mail On Sunday, l’ancien commandant du régiment de parachutistes britanniques n’a pas hésité à pointer du doigt «les factions djihadistes et les divers groupes d’opposition syriens, certains parachutés de l’extérieur pour combattre le régime de Al-Assad». Selon lui, ces groupuscules sont plus tentés de recourir aux armes chimiques et faire endosser la responsabilité de tels actes au régime de Al-Assad. Il s’agit d’une tactique visant à permettre le maintien des forces américaines en Syrie et provoquer un changement dans la stratégie des Etats-Unis dans la région, après la décision du président américain Donald Trump se désengager militairement en Syrie.
Cette analyse converge en tous points de vue avec celle développée par une autre personnalité de haut rang au sein de l’institution militaire britannique, l’amiral Lord West, ancien commandant en chef de la Royal Navy, qui avait laissé entendre qu’«à ce stade, Al-Assad n’a aucun intérêt à recourir aux armes chimiques dans sa guerre contre les factions rebelles, compte tenu des acquis réalisés par ses forces sur le terrain». «Tout laisse plutôt croire que les factions djihadistes affiliées d’une manière ou d’une autre à Daech et qui avaient réussi à accaparer des stocks de produits chimiques comme le chlore ou le gaz sarin, avaient tout intérêt à mener ce genre d’attaque pour déclencher une mobilisation internationale contre Al-Assad», avait expliqué, en substance, l’ancien patron de la marine britannique.
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Sam 2 Juin 2018 - 1:37
Dans quel but les États-Unis se battent-ils en Syrie ? Par Graham E. Fuller
Source : Graham E. Fuller, Consortium News, 18-04-2018
Les États-Unis et la Russie partagent des objectifs stratégiques en Syrie et dans l’ensemble de la région, mais les idéologues de Washington persistent dans une regrettable intervention qui a conduit au désastre, affirme Graham E. Fuller.
L’administration Trump a mené plusieurs dizaines de frappes militaires contre la Syrie qui visaient prétendument des installations de production et de stockage de produits chimiques. C’était un acte dont la communauté internationale craignait qu’il ne mène à une guerre ouverte en Syrie entre les États-Unis, l’Iran et la Russie, mais ça s’est un peu mieux passé : les frappes semblent avoir été soigneusement calculées, effectuées pour éviter les pertes et semblaient de nature largement symbolique. Les frappes n’ont pas changé de façon significative les réalités sur le terrain.
Que pouvons-nous tirer de tous ces événements stratégiques en Syrie ? Nous rencontrons un nombre déconcertant de joueurs : troupes syriennes, insurgés syriens, djihadistes de divers courants, Iraniens, Russes, Américains, Israéliens, Turcs, Saoudiens, Qataris, Émiratis, milices chiites, Irakiens, Kurdes, Hezbollah – tous emprisonnés dans une danse mortelle. Mais aussi complexe qu’il soit, ce conflit sanglant qui dure depuis sept ans continue de poser les mêmes questions fondamentales et pour longtemps à la politique américaine en Syrie et dans la région. Ces questions exigent une réponse.
Les USA veulent-ils que la guerre finisse ?
En principe, oui, mais seulement à leurs propres conditions rigides qui appellent à la fin du règne du président Bachar al-Assad et à l’élimination de l’influence russe et iranienne en Syrie. Rien de tout cela n’est du domaine de la réalité.
La lutte de pouvoir entre le régime Assad et l’éventail des divers insurgés a fluctué pendant sept ans. Au début, lorsque le gouvernement a été confronté à la première vague d’insurrection intérieure en 2011, il semblait qu’il ne durerait peut-être pas longtemps dans un printemps arabe en pleine évolution. Mais il a fait preuve de résistance.
Il était prêt à riposter impitoyablement aux premiers soulèvements et à les étouffer dans l’œuf. Il a été aidé par le fait que la population syrienne était elle-même très partagée quant à la chute de son gouvernement. Comparativement aux régimes de la région, il était incontestablement autocratique mais pas plus brutal que d’ordinaire dans la région – du moins jusqu’à ce que les premières forces insurgées remettent en question l’existence du régime et que Damas commence à vraiment montrer les dents.
Les Assad : des autocrates, mais pas plus brutaux que d’habitude dans la région
En fait, de nombreux Syriens ne voulaient pas d’une guerre civile – ce qui est compréhensible puisque les coûts humains et matériels seraient dévastateurs. Deuxièmement, un grand nombre de Syriens qui n’avaient pas d’affection pour Assad avaient encore plus de raisons de craindre ce qui pourrait venir après lui : très probablement une combinaison de forces djihadistes radicales. En effet, les djihadistes victorieux auraient alors pu mener une lutte de pouvoir interne entre eux, tout comme la guerre civile entre les moudjahidin afghans après le retrait des forces soviétiques en 1988 ; cela a pratiquement détruit le pays…
En effet, dans le confort de notre propre isolement américain, ces questions ressemblent semblent plus proches d’un jeu de guerre électronique ou d’une stratégie en fauteuil. Mais pour les gens qui vivent dans des zones de guerre, les enjeux sont très réels. À un moment donné, presque n’importe quelle paix vaut mieux que presque n’importe quelle guerre. Washington est peut-être prêt à se battre jusqu’au dernier Syrien, mais la plupart des Syriens ne sont pas disposés à le faire alors que la plupart des résultats n’offrent que mort et destruction.
Mais le temps des spéculations sur le sort du régime est maintenant révolu : Assad est sur le point de rétablir son contrôle sur l’ensemble du pays. L’ambivalence de tant de Syriens, l’inconstance et les divisions de tant de forces anti-Assad, et surtout l’assistance sérieuse de la Russie et de l’Iran à Damas ont constitué le point de basculement final.
Mais Washington est-il prêt à accepter, même à contrecœur, le rétablissement du contrôle d’Assad sur son propre pays ? (Il convient de noter que, quels que soient les enjeux en Syrie, la Russie et l’Iran ont été légalement invités par le gouvernement syrien à fournir une assistance militaire. Les États-Unis d’autre part n’ont pas été invités à intervenir en Syrie, et pour des raisons de droit se battent en Syrie « illégalement »). En effet, l’objectif de Washington a toujours été d’échafauder un autre « changement de régime par la force » dans une région qui comprend l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, le Yémen et peut-être la Somalie, entre autres conflits.
Est-il donc justifiable, voire éthique, de se battre jusqu’au dernier Syrien ? Ou les États-Unis devraient-ils accepter à contrecœur la fin désespérément nécessaire de la guerre et permettre le rétablissement de la sécurité publique, de la sécurité alimentaire, de la médecine et une chance pour ce pays dévasté de se reconstruire ? D’un point de vue humanitaire, le choix semble clair.
Alors, pour quoi les États-Unis se battent-ils ?
Washington cherche à isoler ou à renverser les Assad, père et fils, depuis plus de quarante ans ; il les perçoit comme représentant un nationalisme arabe anticolonialiste (séculier) farouche, une résistance aux objectifs américains et un refus de s’incliner devant les frontières toujours plus étendues d’Israël et devant l’oppression des Palestiniens.
Le monde a appris que tout État qui n’accepte pas l’ordre établi par les États-Unis au Moyen-Orient devient par définition un « régime voyou », perdant ainsi tout droit souverain sur la scène internationale. Et les politiques de Washington ont toujours été fortement influencées par l’agenda régional d’Israël. C’est donc une pilule amère : l’acceptation du maintien d’Assad au pouvoir jusqu’à ce que l’ordre international puisse finalement mettre au point un nouveau processus politique qui offre un gouvernement plus représentatif.
Mais la politique américaine, malgré tous ses discours sur les droits de l’homme et la protection sociale, n’a aucun intérêt à mettre fin à la guerre selon autre chose que ses ses propres termes. Il ne s’agit plus du tout de la Syrie. La Syrie est destinée à rester l’arène des grands intérêts stratégiques américains : le contrôle de l’influence russe et iranienne au Moyen-Orient. Les Syriens eux-mêmes paieront le prix, mais ils ne comptent pas.
Pourtant, la réalité est que Washington ne peut plus déterminer à lui seul la configuration stratégique du Moyen-Orient. Tous les efforts déployés en ce sens au cours des quinze dernières années se sont soldés par un désastre pour pratiquement tout le monde, y compris les États-Unis.
Une autre réalité est la présence de la Russie en tant que puissance diplomatique et stratégique au Moyen-Orient. Elle a une histoire de plusieurs centaines d’années de présence là-bas, bien avant les États-Unis ou même la Grande-Bretagne ; même sous les tsars russes, Moscou était le protecteur officiel des chrétiens orthodoxes orientaux au Levant.
La Russie et les États-Unis partagent des objectifs au Moyen-Orient
Église russe sur le Mont des Oliviers (Wikipedia)
Après un hiatus d’environ deux décennies après la chute de l’URSS et l’effondrement de l’économie russe, la Russie est de retour en tant qu’acteur. Cela ne changera pas. Une présence russe au Moyen-Orient ne devrait pas non plus représenter un affront intolérable pour les intérêts américains. En effet, la Russie et les États-Unis partagent de nombreux objectifs communs, notamment la nécessité d’une stabilité régionale, la circulation pacifiée de l’énergie et la suppression des mouvements djihadistes violents comme l’EI ou Al-Qaïda.
Mais si les idéologues néo-conservateurs et « interventionnistes libéraux » de Washington font ce qu’il souhaitent – et leur pouvoir s’accroît – l’intérêt suprême de l’Amérique au Moyen-Orient sera centré sur le contrôle de la Russie, ce qui équivaut à une prophétie autoréalisatrice de confrontation. Pour ces idéologues, il ne peut y avoir d’arrangement : cela devient un jeu à somme nulle, non pas un jeu gagnant-gagnant, mais un jeu gagnant-perdant.
Cette posture des États-Unis est également conçue pour perpétuer la présence militaire de Washington en Syrie pour longtemps encore, avec étonnamment peu de faits probants. La Russie n’ira nulle part. Et l’Iran, qui normalise progressivement ses relations avec la majeure partie du monde, reprendra également sa place en tant qu’acteur majeur du Moyen-Orient. Pourtant, l’Iran reste une obsession pour Washington – également considérée comme un État « voyou » et reflétant une fois de plus la détermination d’Israël à dominer stratégiquement le Moyen-Orient lui-même.
L’Iran constitue-t-elle une « menace de nature sectaire » comme les Saoudiens ? L’Iran réagit comme une « force chiite » au point d’être attaqué comme une « force illégitime », c’est-à-dire une force chiite par les forces saoudiennes rivales ultra-conservatrices du Wahhabisme. L’Iran se considère avant tout non pas comme un État chiite, mais comme un État musulman – un État qui a l’intention de bloquer davantage l’interventionnisme occidental au Moyen-Orient. Et il ne croit pas que les monarchies représentent une vague porteuse pour l’avenir du Moyen-Orient.
La question demeure donc : Washington cherche-t-il vraiment à mettre fin à la guerre – une guerre qu’il ne peut gagner ? Ou se battra-t-il dans une situation destructrice et perdue dans un pays où il n’a pas été invité ? Va-t-il continuer à chercher un « changement de régime » dans encore un autre État avec tout le chaos, l’instabilité et les ouvertures pour les forces djihadistes les plus radicales de la région que cela entraîne ?
Et sommes-nous nous-mêmes utilisés comme instruments pour la réalisation des objectifs stratégiques locaux israéliens et saoudiens dans la région ?
Cette article a été publié à l’origine sur http://grahamefuller.com/blog/
Graham E. Fuller est un ancien haut fonctionnaire de la CIA, auteur de nombreux livres sur le monde musulman, dont Breaking faith : A novel of espionage and an American’s crisis of conscience in Pakistan, et plus récemment « BEAR. (Amazon, Kindle) grahamefuller.com
Source : Graham E. Fuller, Consortium News, 18-04-2018
Traduit par les lecteurs du sitewww.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Dim 1 Juil 2018 - 1:00
Le mari de Theresa May profite de l’attaque contre la Syrie
Un regard en arrière sur la nuit du 14 avril 2018 révèle un autre aspect de l'attaque de missiles contre la Syrie. Outre les États-Unis et la France, la Grande-Bretagne a également participé aux attaques. La décision de bombarder la Syrie a été prise par la Première ministre britannique Theresa May seule, sans le consentement du Parlement. Les missiles britanniques ont été fabriqués par la société d'armement « BAE Systems » et ont coûté au contribuable britannique l'équivalent de neuf millions de dollars. Le cours de l'action BAE a grimpé en flèche après l'attaque. Fait remarquable : Philipp May, le mari de la Première ministre, est directeur de la société d'investissement « Capital Group », qui est le plus grand actionnaire de « BAE Systems » et il a acheté 360 000 actions de BAE deux semaines avant l'attaque. Ainsi, la famille May a bénéficié financièrement des attaques aériennes. L'achat énorme d'actions par « Capital Group » était-il le fruit du hasard ou était-il dû à des informations privilégiées que Philipp May a reçues de son épouse ?
La plèbe de l'humanité
Sources / Liens : www.ruhrkultour.de/theresa-may-und-ihr-dunkler-interessenkonflikt-mit-der-ruestungsindustrie/
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Dim 8 Juil 2018 - 23:22
Israël: préoccupation relative à l’avancée syrienne sur Deraa
“Israël s’inquiète de l’évolution de la crise dans le sud-ouest de la Syrie”. Le chef d’état-major de l’armée israélienne, Gadi Eizenkot, a exprimé les inquiétudes de Tel Aviv concernant la situation actuelle à Deraa.
Eizenkot a également confirmé la création d’une coordination conjointe avec les Etats-Unis dans le but de lancer d’éventuelles opérations militaires contre la Syrie “si les accords concernant le positionnement des troupes iraniennes dans la région ne sont pas respectés” et a envoyé de nouveaux contingents militaires le long de la frontière nord.
La presse israélienne accorde une attention particulière ces dernières semaines à l’avancée de l’armée syrienne dans la région de Deraa, une bataille qui pourrait déterminer la conclusion finale de “cette zone de sécurité” tant souhaitée par Tel Aviv pour la sécurité de ses frontières septentrionales.
Le journal Yedihot Aharonot a écrit il y a quelques jours que “lorsque l’armée syrienne aura conquis la région de Deraa et Nassib, à la frontière avec la Jordanie, la victoire de Damas sera presque certaine sur tout le territoire syrien”.
Une défaite pour les nombreux groupes djihadistes de la région – de ceux affiliés à Al-Qaïda comme Hayat Tahrir à Sham (ex- Al Nusra) jusqu’à Daech – mais surtout pour Israël. Pendant toutes ces années, grâce aux nombreux rapports des observateurs de l’ONU, ces groupes ont été soutenus militairement par Tel Aviv dans le but de «défendre les frontières israéliennes et les hauteurs du Golan». Un soutien logistique, militaire et sanitaire pour éviter ce qui est en train de se passer durant ces derniers jours: l’avancée des troupes loyalistes de Bachar al-Assad avec les milices du Hezbollah et les pasdarans iraniens. La semaine dernière par exemple, une médiation du gouvernement Netanyahu a conduit à une «suspension des hostilités» entre les différentes factions ennemies djihadistes afin de mieux résister aux troupes de Damas. Tout récemment, l’armée de Tel-Aviv a envoyé du matériel logistique et sanitaire pour les blessés après les combats de ces derniers jours.
Une bataille jugée cruciale par Assad qui a désigné à la tête des opérations militaires Suheil al Hassan, commandant du bataillon d’élite syrien des “Qawat al Nimr” (Forces des tigres) et impliquant un autre bataillon d’élite, le Radwan du Hezbollah , tel que rapporté par le journal al Masdar. Une plus grande inquiétude pour Tel Aviv a été l’intervention massive de l’aviation russe dans toute la région pour confirmer l’alliance militaire de l’Axe de la résistance représenté par les Syriens, les Iraniens, le Hezbollah, les Irakiens du Hached Chaabi (Unité de Mobilisation Populaire) et l’armée russe.
Prendre le contrôle de la région de Deraa et du col de Nassib signifie en effet que Damas prendra définitivement le contrôle de ses frontières méridionales avec Israël et la Jordanie alors que, pour l’Axe de la résistance, il s’agit de consolider le corridor Téhéran, Bagdad, Damas, Beyrouth avec une plus grande sécurité en termes de fournitures militaires et de lutter contre les groupes djihadistes disséminés dans le désert.
Les développements de ces derniers jours en Syrie confirment ce qu’a déclaré vendredi dernier le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a prédit une nette victoire à Deraa entraînant la défaite des groupes djihadistes et une avancée de l’axe chiite dans la région de la Syrie au Yémen.
“Ce qu’Israël considère comme une présence néfaste de la Résistance” – a déclaré Nasrallah – “est seulement la réponse du peuple au projet expansionniste israélien qui couvre tous les fronts: de Gaza au Liban, de la Syrie à la Cisjordanie”.
Selon l’éditorialiste du journal en ligne Rai Al Youm, Abdel Bari Atwan, la victoire de Deraa confirme la fin des groupes djihadistes, abandonnés par leurs commanditaires respectifs (arabes, américains ou israéliens) sur le territoire syrien. “Il y a deux zones rebelles: celle à l’est de l’Euphrate et d’Idlib” – conclut Atwan –“bientôt le front se déplacera vers les deux zones pour la conclusion définitive du conflit en Syrie puisque c’est juste une question de temps ”.
Traduit de l’italien par Stefano Mauro
Source : Investig'Action
L’armée israélienne soutient les terroristes à Deraa
Secondés par les chars israéliens, les terroristes du Front al-Nosra ont attaqué plusieurs positions de l’armée syrienne à Quneitra.
Le dimanche 8 juillet, le Front al-Nosra a bénéficié d’une couverture des chars israéliens pour lancer une lourde offensive contre plusieurs positions de l’armée syrienne à Quneitra. Les chars israéliens, eux aussi, ont pris pour cible l’armée régulière.
Les percées de l’armée syrienne dans la province de Deraa au sud de la Syrie sont spectaculaires: elle a réussi à libérer presque 90% de la province qui était occupée par des terroristes takfiristes.
Le poste frontalier de Nassib, à la frontière entre la Syrie et la Jordanie, a été aussi libéré, le 6 juillet, par les militaires syriens.
Le Front al-Nosra a publié un communiqué dans lequel il a promis des attaques contre les positions de l’armée syrienne dans le nord de la province de Hama, d’ici 48 heures. Il affirme avoir décidé de lancer une grande opération en soutien à d’autres terroristes dans la province de Deraa.
Le Front al-Nosra contrôle environ 40% de la zone de désescalade dans le sud de la Syrie. Il cherche à étendre sa présence mais se heurte constamment à la défense de l'armée syrienne et de ses alliés de l’axe de la Résistance.
Les groupuscules terroristes affiliés au Front al-Nosra dont Jaych al-Izzah opèrent dans le nord de la province de Hama et sont soutenus par Ankara. Ils prennent souvent pour cible les zones d’habitation et les postions de l'armée syrienne.
A Nassib, USA/Israël ont tout perdu Le groupe terroriste Tahrir al-Cham a promis des attaques contre les positions de l’armée syrienne dans le nord de la province de Hama, d’ici 48 heures.
Par ailleurs, l'armée syrienne a saisi, dimanche 8 juillet, une grande cache d'armes abandonnée par les terroristes au point de passage de Nassib dans la province de Deraa.
Selon l'agence de presse syrienne SANA, il s'y trouve une grande variété d'armes, des blindés, des missiles et une grande quantité de munitions.
Avec le redéploiement de l’armée syrienne sur le site et la remise en service du poste frontière de Nassib, des travaux de réhabilitation devront être menés sur place.
Deraa: des armes de l'OTAN à Nassib L'armée syrienne a saisi une grande cache d'armes laissées par les terroristes au point de passage de Nassib dans la province de Deraa.
Press.tv
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mer 11 Juil 2018 - 22:57
Syrie : un menteur nommé Macron
C’est devenu une habitude : le godelureau de l’Elysée fait le paon au château de Versailles. Brasseur d’air inusable, le freluquet fait des phrases, il pérore dans le vide. Comme un télévangéliste, il brandit de grands mots tout en agitant ses petits bras. Une presse servile l’a tellement encensé qu’il a sans doute fini par croire à son destin planétaire. “Macron sauve le monde”, titrait Challenges en mai 2017 au sujet d’un sommet européen que son insignifiance a condamné à l’oubli. Mais ce n’était que le hors d’œuvre. On eut droit, par la suite, à un véritable morceau d’anthologie. “Macron : naissance d’un chef de guerre”, osait Le Point à propos du bombardement punitif de l’armée syrienne perpétré par les forces aéronavales françaises le 14 avril 2018.
Cet audacieux hebdomadaire oubliait de préciser, au passage, que la moitié des missiles français avaient raté leur envol et que les autres avaient manqué leur cible. Quant au prétexte de cette agression militaire contre un Etat souverain, on sait désormais ce qu’il vaut. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) vient de publier son premier rapport consacré à l’attaque chimique présumée contre la Ghouta orientale du 7 avril 2018. Résumant le résultat de plusieurs mois d’investigations, ce document constate “l’absence de gaz à effet innervant” et la “présence possible de chlorine” sur les sites concernés. Pas de gaz sarin, donc, et peut-être un peu de chlorine. Bref, la montagne a accouché d’une souris.
Ajouté aux 17 témoignages oculaires présentés par la diplomatie russe lors d’une conférence de presse boycottée par les pays bellicistes, ce rapport, implicitement, tord le cou aux accusations occidentales proférées contre Damas. A sa façon, il accrédite la thèse d’une grossière manipulation organisée par les White Helmets, ces petites mains si promptes à exécuter les basses besognes de l’ingérence occidentale. La chlorine est une substance que l’on peut trouver à peu près partout, et il a suffi d’en arroser les patients de l’hôpital de Douma pour faire croire à une monstrueuse “attaque chimique”. C’est cette supercherie que relatent, très précisément, ces nombreux témoins – syriens – que les dirigeants occidentaux n’ont pas voulu entendre.
Que les experts de l’OIAC eux-mêmes aient refusé de rencontrer ces témoins en dit long sur les efforts de leurs parrains occidentaux pour amener ces experts aux conclusions voulues. Mais on ne peut pas toujours nier les faits, et l’opération a fait chou blanc. Occulté par les médias aux ordres du “monde libre”, cet effondrement de la thèse occidentale sur les événements de la Ghouta est un événement capital. Les Français ont la mémoire courte, mais ils se souviennent d’un président qui affirmait détenir les preuves irréfutables d’une attaque chimique perpétrée par l’armée syrienne contre les civils de Douma. Alors, si ces preuves existent, où sont-elles ? Si l’OIAC – dûment chapitrée – n’a pas su les trouver, c’est qu’il n’y en a pas. M. Macron ayant affirmé qu’il avait de telles preuves en sa possession, il n’y a qu’une conclusion possible : M. Macron est un menteur.
En clair, la France de Macron a bombardé la Syrie en prétextant une attaque chimique fabriquée pour les besoins de la cause. Son gouvernement a sciemment violé le droit international. Il s’est rendu coupable d’un crime que même Hollande n’avait pas commis. A vouloir calquer la politique française sur l’agenda américain, le Young Leader élyséen a fait pire que son prédécesseur. Macron est une sorte de Bush au petit pied : il fait de gros mensonges pour justifier ses crimes. Satrape de l’empire, il est fier de recevoir les honneurs d’une presse larbinisée qui le proclame “chef de guerre”. Ce qu’on retiendra de ce vaniteux décidé à briller en faisant le malheur des autres ? Qu’il aura combattu deux peuples courageux – le peuple syrien et le peuple yéménite – au côté des criminels wahhabites, fourriers de l’impérialisme et banquiers du terrorisme.
Partager la publication "Syrie : un menteur nommé Macron"
579Facebook0TwitterGoogle+Total : 579
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Ven 13 Juil 2018 - 23:52
LE POINT SUR LA SYRIE - Les entretiens éclairs
Ayssar Midani, scientifique franco-syrienne, fait le point sur la situation en Syrie. Propos recueillis le 18 juin 2018.
Syrie : les forces militaires occidentales désavouées par le Bundestag
Entretien du 13/07/18 avec Richard Labévière, journaliste et animateur du site procheetmoyenorient.ch. Interrogé sur la légalité de l'intervention russe en Syrie par le Bundestag, il s’inscrit dans la lignée de l’Assemblée parlementaire allemande. Selon lui, les forces militaires américaines, françaises et britanniques sont dans l’illégalité internationale absolue.
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mer 18 Juil 2018 - 0:22
Bonsoir mes frères & sœurs
Bon ça on le savais déjà, mais ça se confirme à plus grande échelle.. Akasha.
Selon un rapport du Parlement allemand, la présence des États-Unis en Syrie est illégale
Ceci concerne également les Etats européens (rassemblés depuis 2014 dans la coalition militaire arabo-occidentale dirigée par les Etats-Unis). La France est militairement présente en Syrie depuis le début de la guerre en 2011. Ses forces spéciales sont aux avant postes de la déstabilisation de l’Etat syrien; elles encadrent les groupes extrémistes d’al-Nosra /al-Qaïda (l’ASL n’était qu’une fiction) ainsi que le Kurdes qui combattent le gouvernement d’Assad. [ASI] Des militaires américains près de Raqqa en Syrie, photographiés par RT Arabic, le 6 novembre 2016
Les Services scientifiques du Bundestag allemand sont l’équivalent du Congressional Research Service aux États-Unis. Les députés peuvent demander à ces Services de donner un avis d’expert objectif sur des questions juridiques ou autres. La qualité des avis des Services scientifiques est universellement reconnue.
Alexander Neu, député du parti de gauche en Allemagne, leur a demandé un avis sur la légalité de la présence militaire et des opérations de la Russie, des États-Unis et d’Israël en Syrie.
Le résultat (pdf, en allemand) est tout à fait clair :
– Le gouvernement syrien a demandé l’aide de la Russie. Sa présence en Syrie est sans aucun doute légale en vertu du droit international.
– il y a deux aspects aux activités des États-Unis en Syrie :
Changement de régime
La fourniture d’armes aux insurgés en Syrie par les États-Unis (et d’autres pays) était et est toujours illégale. Il s’agit d’une violation de l’interdiction du recours à la force en droit international, en particulier de l’article 2(4) de la Charte des Nations Unies :
Citation :
Tous les Membres s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, ou de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.
Lutte contre l’Etat islamique
Les États-Unis soutiennen que leur présence en Syrie est de la légitime défense (collective) en vertu de l’article 51 de la Charte des Nations Unies parce que l’État islamique en Syrie menace d’attaquer les États-Unis. Comme ce serait insuffisant en soi, car la Syrie est un État souverain, les États-Unis ajoutent que l’État syrien « ne veut pas ou ne peut pas » lutter contre l’État islamique.
Les Services scientifiques affirment que l’allégation de « refus ou d’incapacité » était déjà contestable lorsque l’opération américaine a commencé. Ceci pour deux raisons :
Citation :
-Il ne s’agit pas d’une loi ou d’une doctrine juridique reconnue à l’échelle internationale. (Les 120 membres du Mouvement des pays non alignés et d’autres ne sont absolument pas d’accord).
-Le gouvernement syrien combattait l’EI, mais il ne pouvait pas opérer dans de grandes parties de son territoire où l’État islamique avait pris le contrôle. Certains soutiennent que cela justifie l’argument de l’ « incapacité ». Mais l’EI est maintenant largement défait et n’a plus de contrôle territorial significatif.
Les arguments juridiques déjà contestables à l’appui de la présence des États-Unis (et d’autres troupes de la « coalition » en Syrie) ne peuvent donc plus être invoqués. La présence américaine en Syrie est illégale.
Citation :
– L’attaque d’Israël contre le Hezbollah et les unités et installations iraniennes en Syrie, ainsi que contre la Syrie elle-même, est qualifiée par Israël d’ « autodéfense anticipée » au sens de l’article 51 de la Charte des Nations Unies. Mais l’« autodéfense anticipée » ne peut être invoquée que si les attaques contre Israël sont imminentes. Or rien n’indique que ça ait été le cas. Les attaques israéliennes sont donc de l’ « autodéfense préventive », ce qui n’est pas un argument reconnu en droit international.
On n’a pas demandé aux Services d’avis sur l’incursion de la Turquie en Syrie, mais ils notent que l’argument d’ « autodéfense », de la Turquie, dans sa lutte contre les entités kurdes en Syrie, est souvent invoqué abusivement à des fins géostratégiques.
Voilà, jusqu’à nouvel ordre, l’avis des Services scientifiques.
Les conclusions juridiques des Services ne sont pas une nouveauté. Cela fait longtemps que certaines personnes/entités ont fait le même raisonnement et sont arrivées aux mêmes conclusions.
Mais l’Allemagne est un partenaire de la coalition américaine contre l’EI. Ses militaires ont effectué des missions de reconnaissance à partir de la Turquie et de la Jordanie pour soutenir l’opération américaine en s’appuyant sur le même argument juridique que les États-Unis. Il est désormais peu probable que le parlement allemand renouvelle le mandat de l’opération anti-EI. D’autres pays suivront probablement et mettront fin à leur participation à la coalition américaine.
Cela ne changera pas la situation sur le terrain en Syrie, mais cela change l’atmosphère politique internationale. Le gouvernement syrien en sort « réhabilité » devant le public européen, car il ne peut plus être considéré comme un « ennemi ».
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Dim 2 Sep 2018 - 11:12
70 morts en syrie suite à des bombardements certainement ISRAELIENS...
Le 2 septembre 2018, vers 0h35, la défense anti-aérienne de Damas est entrée en action. Cependant, un missile ennemi a été tiré contre la base aérienne militaire d’Al-Mazzeh (Damas), provoquant un court-circuit qui a enflammé le dépôt de munitions. Une gigantesque flamme a alors été vue durant quelques secondes.
Durant près d’une heure, le dépôt a été entièrement détruit par plus d’un millier d’explosions, faisant environ 70 morts.
Israël est intervenu de nombreuses fois en soutien aux jihadistes au cours de la guerre contre la Syrie. Généralement ses avions tirent sur des cibles gouvernementales depuis l’espace aérien libanais, sans entrer dans l’espace aérien syrien.
L’Iran et la Syrie ont signé la semaine dernière un traité prévoyant le rôle d’ingénieurs iraniens dans reconstruction de l’industrie militaire syrienne.
La République arabe syrienne se prépare à chasser les jihadistes du gouvernorat d’Idleb (Nord-Ouest du pays) où ils se sont regroupés.
http://www.voltairenet.org/article202690.html
Invité Invité
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mar 11 Sep 2018 - 12:00
L’Allemagne se prépare à attaquer la Syrie
Selon le journal Bild ( https://www.bild.de/politik/inland/politik-inland/angst-vor-giftgas-angriffen-auf-idlib-regierung-prueft-tornado-einsatz-57157952.bild.html ), le gouvernement allemand a été sollicité par les États-Unis pour participer à une frappe aérienne contre la Syrie. Alors que Londres prépare une attaque chimique sous faux drapeau à Idleb, Washington menace depuis plusieurs semaines de frapper la Syrie si elle utilise de telles armes. L’opération alliée impliquerait à la fois l’Allemagne, la France, les États-Unis et le Royaume-Uni. La ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, a fait procéder à une étude des possibilités allemandes d’intervention, la semaine dernière. Une réunion s’est tenue à Berlin avec un représentant du Pentagone afin de faire entrer l’Allemagne dans la Coalition occidentale anti-syrienne. Selon Deutsche Wirtschaftsnachrichten, la chancelière Angela Merkel avait pourtant déclaré soutenir l’opération militaire russe à Idleb contre les jihadistes.
http://www.voltairenet.org/article202860.html
La Guerre mondiale, une option US en Syrie?
Selon le Wall Street Journal ( https://www.wsj.com/articles/u-s-says-syria-plans-gas-attack-in-rebel-stronghold-1536535853 ), les États-Unis envisagent plusieurs options en Syrie, notamment celle d’attaquer des objectifs russes et iraniens, au risque de provoquer une Guerre mondiale. Cependant, le journal assure que la Maison-Blanche envisage aussi des options politiques et économiques, pas nécessairement militaires.
http://www.voltairenet.org/article202862.html
analyse globale et résumée du conflit en syrie :
Sortir de la guerre contre la Syrie par Thierry Meyssan
La Maison-Blanche ne parvient pas à se retirer de la guerre en Syrie. Le président Trump se heurte à la fois à l’auto-proclamé « État stable » (selon l’éditorial anonyme du New York Times), qui poursuit la stratégie Rumsfeld-Cebrowski, et aux ambitions réactivées de ses alliés israéliens, français, britanniques et turcs. La logique de ces intérêts pourrait déplacer la guerre au lieu de la résoudre.
Powerpoint extrait d’une conférence de l’amiral Cebrowki au Pentagone, le 23 juillet 2003. À gauche, en mauve, la zone dont il convient de détruire les structures étatiques.
Alors que la Maison-Blanche et la Russie se sont accordées pour mettre fin à la guerre par jihadistes interposés en Syrie, la paix tarde à venir. Pourquoi donc ?
Pourquoi la guerre contre la Syrie ?
Contrairement à une idée répandue par sept années de propagande, la guerre contre la Syrie n’est pas une « révolution qui a mal tournée ». Elle a été décidée par le Pentagone en septembre 2001, puis longuement préparée, avec quelques difficultés il est vrai.
Une guerre préparée durant une décennie
Rappelons les principales étapes de cette planification :
- En septembre 2001, le secrétaire US à la Défense, Donald Rumsfeld adopte la stratégie de l’amiral Arthur Cebrowski. Les structures étatiques de la moitié du monde devront être détruites. Les États-Unis contrôleront l’accès des États dont l’économie est globalisée aux ressources naturelles des régions non-connectées à l’économie globale. Le Pentagone commencera son œuvre en « remodelant » le « Moyen-Orient élargi » [1].
- Le 12 décembre 2003, George Bush Jr. signe la Loi sur la restauration de la souveraineté libanaise exigeant des comptes à la Syrie (Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act). Désormais, le président des États-Unis a le droit d’entrer en guerre contre la Syrie sans avoir à passer par le Congrès [2].
- En 2004, lors du sommet de la Ligue arabe à Tunis, le président Ben Ali tente de faire passer une motion autorisant la Ligue à légitimer l’usage de la force contre les États-membres qui ne respectent pas la toute nouvelle Charte des Droits de l’homme de la Ligue.
- En 2005, la CIA organise la révolution colorée du Cèdre au Liban. En assassinant le leader sunnite Rafic Hariri et en en rendant responsables les présidents chrétien libanais et alaouite syrien, il s’agit de provoquer un soulèvement sunnite contre la Force syrienne de maintien de la paix [3]. Alors que les Marines sont prêts à débarquer à Beyrouth, la Syrie se retire d’elle-même et le soufflet retombe [4].
- En 2006, Dick Cheney confie à sa fille, Liz, le soin de créer le « Groupe pour la politique et les opérations en Iran et en Syrie » (Iran Syria Policy and Operations Group). Elle organise l’attaque israélienne contre le Hezbollah, en pensant qu’il ne résistera pas longtemps. Les Marines US débarqueront à Beyrouth et continueront leur marche « libératrice » sur Damas. L’opération ne fonctionne pas et Israël doit battre en retraite après 33 jours de combats [5].
- En 2008, Washington tente à nouveau de créer le conflit à partir du Liban. Le Premier ministre Fouad Siniora décide de couper les communications internes de la Résistance et d’interrompre les transports aériens avec Téhéran. En quelques heures, le Hezbollah renverse le dispositif militaire occidental et remet en place l’ensemble de ses infrastructures.
- En 2010, Washington adopte le « leadership par l’arrière » (leading from behind). L’administration Obama confie l’attaque de la Libye et de la Syrie au Royaume-Uni et à la France (accords de Lancaster House).
- En 2011, début des opérations militaires en Syrie.
Il est donc absurde d’évoquer la guerre contre la Syrie comme un événement spontané sui generis [6].
Une guerre indirecte
L’originalité de la guerre contre la Syrie est d’avoir certes été déclarée par des États (les « Amis de la Syrie »), mais d’avoir en pratique été conduite presque exclusivement par des armées non-étatiques, les jihadistes.
Durant les sept années de cette guerre, plus de 250 000 combattants sont arrivés de l’étranger pour se battre contre la République arabe syrienne. Il s’agissait certes de chair à canon, de gens souvent insuffisamment formés, mais durant les quatre premières années, ces soldats étaient mieux armés que n’était l’armée arabe syrienne. Le plus important trafic d’armes de l’histoire a été organisé pour les approvisionner en matériels de guerre [7].
Les Occidentaux n’avaient jamais eu recours à des mercenaires à cette échelle depuis la Renaissance européenne [8].
Il est donc absurde de parler de « révolution qui a mal tourné ».
Le démantèlement du Proche-Orient planifié par le Pentagone dans le cadre de la stratégie de l’amiral Cebrowski. Cette carte a été publiée par le colonel Peters en 2006, mais il l’avait déjà commentée, juste avant les attentats du 11 septembre 2001.
Une guerre supervisée par des alliés ayant leurs propres buts
En recourant à Israël pour attaquer le Liban, puis en confiant les guerres de Libye et de Syrie au Royaume-Uni et à la France, et enfin en utilisant les installations de l’Otan en Turquie, le Pentagone a laissé son plan être perturbé par ses alliés.
Comme dans toutes les guerres, le pays leader doit promettre à ses alliés qu’ils trouveront un retour sur leur investissement à le suivre. Or, avec l’entrée en guerre de la Russie, la victoire occidentale devenait impossible. Chaque allié des États-Unis s’est donc progressivement retourné vers sa propre stratégie dans cette région. Avec le temps, les buts de guerre des alliés ont pris le dessus sur celui des États-Unis qui refusaient, eux, de s’investir autant qu’ils auraient dû le faire militairement.
Israël
Poursuivant l’idéologie coloniale de certains de ses pères fondateurs, Israël met en œuvre une politique de division de ses grands voisins en petits pays ethniquement ou religieusement homogènes. Il a ainsi soutenu en vain la division du Liban en un État musulman et un autre chrétien, ou encore la création d’un Kurdistan en Iraq, puis en Syrie. Nous ne disposons pas des documents stratégiques israéliens, mais rétrospectivement, la ligne suivie par Tel-Aviv correspond au « plan Yinon » de 1982 [9] ou à celle de l’Institute for Advanced Strategic and Political Studies de 1996 [10].
La stratégie israélienne colle dans ses grandes lignes au « remodelage du Moyen-Orient élargi » de Rumsfeld et Cebrowski. Cependant, elle n’a pas du tout le même objectif : le Pentagone veut contrôler l’accès des pays développés aux richesses de la région, tandis qu’Israël veut s’assurer qu’aucun de ses voisins ne sera assez fort pour se dresser contre lui.
Le Royaume-Uni et la France
Le Royaume-Uni et la France renouent avec leur politique coloniale, telle qu’exprimée au moment de la chute de l’empire ottoman et de la division du Moyen-Orient (les accords Sykes-Picot).
Les Britanniques reprennent la « Grande révolte arabe de 1915 » que Lawrence d’Arabie avait mise en œuvre contre les Ottomans. À l’époque, ils avaient promis la liberté à tous les Arabes s’ils renversaient le joug ottoman et plaçaient les wahhabites au pouvoir, cette fois ils leur promettent la liberté s’ils renversent tous leurs gouvernements nationaux et les remplacent par les Frères musulmans. Mais, ni en 1915, lorsque l’Empire britannique remplaça l’Empire ottoman, ni en 2011, les Arabes ne trouveront leur liberté. C’est le plan du « Printemps arabe de 2011 » [11].
Les Français cherchent à rétablir le mandat que la Société des nations leur avait confié sur la Syrie. C’est ce qu’explique le petit-neveu de Picot (celui des accords Sykes-Picot), l’ancien président Giscard d’Estaing [12]. Et c’est ce que réclame le président Hollande lors de son voyage aux Nations unies, en septembre 2015. Comme en 1921 la France s’appuie sur la séparation ethnique des Kurdes des Arabes. Elle défend donc la création d’un Kurdistan, non pas sur son territoire historique en Turquie, mais n’importe où, sur des terres arabes en Syrie.
La Turquie
La Turquie, quant à elle, rêve de réaliser la promesse de son fondateur, Mustafa Kemal Atatürk, le « Serment national » (Misak-ı Millî) [13], adopté par le Parlement ottoman le 12 février 1920. Elle entend à la fois annexer le Nord de la Syrie, y compris Alep, et éliminer les chrétiens, y compris les catholiques à Maaloula et les Arméniens à Kessab.
Elle entre en conflit avec les autres alliés : avec les Israéliens parce qu’elle veut annexer le Nord de la Syrie et non pas l’autonomiser ; avec les Britanniques parce qu’elle veut rétablir le Califat ottoman ; et avec les Français parce qu’elle s’oppose à la création d’un Kurdistan indépendant en Syrie. Surtout, elle entre en conflit avec les États-Unis eux-mêmes parce qu’ils ne font pas mystère de vouloir la détruire après avoir démantelé la Syrie [14].
Comment sortir de cette guerre ?
À l’issue de sept ans de combats, l’État syrien est toujours debout. La République arabe syrienne et ses alliés, la Russie, l’Iran et le Hezbollah sont victorieux. Les armées étrangères (les jihadistes) ont essuyé une cuisante défaite, mais pas leurs commanditaires : les États-Unis, Israël, le Royaume-Uni et la France, la Turquie.
Non seulement la guerre a réveillé les ambitions du début du XXème siècle, mais aucun des protagonistes n’ayant connu la défaite dans sa chair n’est prêt à abandonner le combat.
Il paraît stupide de vouloir reprendre à zéro une guerre déjà perdue par les jihadistes. La présence de l’armée russe rend désormais impossible toute confrontation directe. Loin d’être anéantie, la population syrienne est désormais aguerrie, prête à supporter plus encore, et beaucoup mieux armée. Surtout, elle a beaucoup réfléchi et est moins manipulable qu’en 2011. Pourtant, comme à l’époque, la rhétorique politique occidentale a repris son antienne du « Bachar doit partir ».
La logique voudrait donc que le conflit se poursuive sur un autre terrain. Si par le passé, l’amiral Cebrowski avait prévu de porter la guerre dans un second temps à l’Asie centrale et du Sud-Est, ses successeurs doivent d’abord en finir avec le Moyen-Orient élargi. Ils se donnent actuellement la possibilité de rallumer le foyer iraquien, comme on le voit avec le spectaculaire retournement de l’administration Rohani et les émeutes à Bassorah.
Thierry Meyssan
[1] « Le projet militaire des États-Unis pour le monde », par Thierry Meyssan, Haïti Liberté (Haïti) , Réseau Voltaire, 22 août 2017.
[2] “Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act”, Voltaire Network, 12 December 2003.
[3] La guerre civile libanaise (1978-90) se termine par les Accords de Taëf. À la demande de la Ligue arabe et avec l’assentiment du Conseil de sécurité de l’Onu, l’armée arabe syrienne vient aider l’armée libanaise à désarmer les milices, puis elle stabilise le pays en tant que Force de maintien de la paix. Par la suite, Israël accusera la Syrie d’avoir occupé le Liban, ce qui est faux.
[4] « Révélations sur l’assassinat de Rafiq Hariri », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie) , Réseau Voltaire, 29 novembre 2010.
[5] L’Effroyable Imposture, Tome 2, Thierry Meyssan, éditions Alphée, 2007. Cet ouvrage, qui reste de loin le meilleur sur la guerre d’Israël contre Liban en 2006, sera prochainement réédité en français avec quelques mises à jour. Il est également disponible en espagnol. Je déconseille la version arabe qui est très mal traduite.
[6] Sui generis, en latin « de son propre genre », impossible à comparer avec quoi que ce soit.
[7] « Des milliards de dollars d’armes contre la Syrie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 juillet 2017.
[8] C’est dans ce sens, selon un témoin présent sur place, qu’il faut comprendre la déclaration du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à la conférence des « Amis de la Syrie » de Marrakech : « Al-Nosra fait du bon boulot » (c’est-à-dire nos mercenaires d’Al-Qaïda nous rendent, à nous la France et au Conseil de coopération du Golfe, le service pour lequel nous les payons).
[9] “A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties (The "Yinon Plan")”, by Oded Yinon, Translation Israel Shahak, Kivunim (Israel) , Voltaire Network, 1 February 1982.
[10] « A Clean Break, a New Strategy for Securing the Realm », Institute of Advanced Strategic and Political Studies, Jérusalem-Washington.
[11] Voir les e-mails du Foreign Office révélés, en 2005, par Derek Pasquill.
[12] « Il faut envoyer l’ONU pour pacifier la Syrie », Propos recueillis par Henri Vernet et Jannick Alimi, Le Parisien, 27 septembre 2015.
[13] « Serment national turc », Réseau Voltaire, 28 janvier 1920.
[14] “Stability, America’s Ennemy”, Ralph Peters, Parameters, Winter 2001-02, pp. 5-20. « Blood borders : How a better Middle East would look », Ralph Peters, Armed Forces Journal, June 2006.
Thierry Meyssan Thierry Meyssan Consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage en français : Sous nos yeux - Du 11-Septembre à Donald Trump (2017).
source avec liens : http://www.voltairenet.org/article202832.html
RedStard
Messages : 2404 Date d'inscription : 16/09/2011 Age : 45
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mar 11 Sep 2018 - 14:55
"Selon Moscou, des images de mise en scène d'une attaque chimique auraient été filmées en Syrie"
La Russie affirme avoir eu connaissance du tournage d'images de mise en scène visant à attribuer une prétendue attaque chimique à Damas. Selon Moscou, plusieurs agences de presse s'apprêteraient à rendre publiques ces images.
La Défense russe a annoncé ce 11 septembre que plusieurs agences de presse internationales avaient reçu des images mettant en scène une prétendue attaque chimique à Idleb, dans le nord de la Syrie. D'après le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie qui met en avant le témoignage d'habitants de la province d'Idleb, le tournage de la mise en scène d'un usage d'armes chimiques aurait commencé dans les rues de Jisr al-Choghour, une localité située à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Idleb.
RT France
Invité Invité
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mar 11 Sep 2018 - 17:43
je viens de lire ça aussi, sur rt.com, soit disant que les mass medias diffuseront les images fausses après qu'elles passent sur les réseaux sociaux...
ça pourrait bien être aujourd'hui car nos chères élites adorent cette date... de nombreux autres évênements importants ont eu lieu un 11 septembre, notamment le renversement du chili en 1973, l'assassinat de l'ambassadeur américain en lybie, la grue qui tombe à la mecque faisant 111 morts...
j'en profite pour dire que cette date du 11 septembre est peut etre choisie selon moi parce que liée à la grande pyramide d'égypte :
si septembre est le 9ème mois de l'année du calendrier, elle est le septième mois de l'ancien calendrier romain, d'où son nom (année commençant plutôt vers le printemps, logique, comme les chinois), donc on peut plutôt garder les chiffres 11 et 7
or 11 et 7 sont en proportion les dimensions de base et de hauteur de la grande pyramide car on dit en général que la base fait 440 coudées (230m...) et la hauteur 280 coudées (146m...)
et 440/40=11 et 280/40=7
(d'ailleurs 40 est un nombre aussi très lourd en symbolisme, surtout en religion... on dit que les scientifiques ne savent pas exactement pourquoi après la quarantaine d'isolement (de 40 jours) les risques d'infection disparaissent...)
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mer 12 Sep 2018 - 1:12
Idlib : Une schizophrénie orientale… Par Richard Labévière
Idlib, cinq lettres qui résonnent à la fois comme l’espoir, le scandale et une nouvelle manifestation du mal récurrent de l’Occident. L’espoir d’une fin prochaine de la guerre civilo-globale de Syrie ; le scandale de jihadistes armés occupant la dernière région d’un pays souverain avec le soutien actif des Occidentaux, des pays du Golfe et d’Israël ; le mal de l’Occident : une schizophrénie récurrente consistant à aider des terroristes, de même filiation que ceux venus tuer nos enfants dans les rues de Paris, Berlin, Londres et de bien d’autres localités d’Amérique, d’Afrique et d’Asie.
A l’ouest d’Alep – au nord-ouest de la Syrie – Idlib est la capitale du gouvernorat du même nom, à moins d’une centaine de kilomètres de la frontière turque. La majorité des habitants d’Idlib travaillaient dans les industries voisines d’Alep et dans l’agriculture. Très fertiles, les terres de la province – 6000 km2 – produisaient en abondance des céréales, du coton, des olives, des figues, du raisin, des tomates et du sésame. La région abrite les vestiges de plusieurs cités antiques dont celle d’Ebla – Tall Mardikh -, site exceptionnel de recherches archéologiques où furent découvertes des tables d’argile couvertes de caractères araméens, la langue du Christ.
Depuis l’automne 2012, la ville est envahie par plusieurs groupes terroristes de la coalition Jaïch al-Fatah (l’Armée de la conquête) regroupant principalement Jabhat al-Nosra (la Qaïda en Syrie), Ahrar al-Cham, Faylaq al-Cham et d’autres factions de jihadistes armés, dont celles de l’organisation « Etat islamique »/Dae’ch. La ville d’Idlib abritait 3000 Chrétiens. Risquant de devoir se convertir à l’Islam sunnite, la majorité d’entre eux a dû fuir… vers le sud en direction de Homs, Hama et Damas ou vers le Liban voisin.
En janvier 2018, l’armée gouvernementale syrienne a pu libérer une petite partie du gouvernorat d’Idlib et encercler l’enclave jihadiste, un tiers étant contrôlé par Dae’ch, les deux autres tiers par une coalition regroupée autour de Jabhat al-Nosra/Al-Qaïda. Depuis le début de l’été, ces groupes criminels sont assiégés, utilisant comme bouclier humain une partie de la population civile qui se monterait à trois millions de personnes. Selon d’autres estimations non stabilisées, la poche d’Idlib servirait aujourd’hui de refuge à 25, voire 30 000 jihadistes armés, dont une bonne partie d’étrangers (3000 Ouïghours avec leurs familles, plusieurs milliers de mercenaires des contingents en provenance de différentes régions du Caucase, quelques centaines d’activistes maghrébins, européens et asiatiques.
UNE MÊME MACHINERIE
Pourquoi ces gens se retrouvent-ils aujourd’hui concentrés dans la poche d’Idlib ? Durant la libération d’Alep en décembre 2016, puis ultérieurement avec celles de Deir ez-Zor, de la Ghouta et de Deraa, les autorités syriennes et leurs alliés russes ont, chaque fois, négocié une amnistie au bénéfice des groupes ayant accepté de rendre les armes ; les irréductibles choisissant la possibilité de s’exfiltrer à destination de la région d’Idlib. Ainsi et de fait, Idlib et sa province sont devenues le déversoir, sinon le sanctuaire de toutes les factions terroristes refusant d’accepter les progrès continus de la reconquête du « territoire national » par son « armée nationale », aidée de ses alliés russes, iraniens et du Hezbollah libanais.
A chacune des étapes de cette reconquête, les pays occidentaux – au premier rang desquels les Etats-Unis – ont annoncé, de manière métronomique, l’imminence d’attaques chimiques commanditées par le seul « régime de Bachar al-Assad », selon la terminologie des chancelleries et de la presse occidentales. A chaque fois a été enclenchée la même machinerie et ses mêmes rhétoriques alarmistes : celle du siège médiéval (Alep assiégée, encerclée, étouffée, coupée du monde, etc.) ; celle du « bain de sang » et de la martyrologie (Alep-Martyr, Deraa-martyr, la Ghouta-martyr, etc.) ; celle de la catastrophe humanitaire (sans précédent) et celle de l’usage d’armes chimiques, tandis que les Etats-Unis font obstruction – depuis 2002 quand cela ne les arrange pas- au déploiement des experts indépendants de l’OIAC (Organisation internationale de l’interdiction des armes chimiques – agence des Nations unies basée à La Haye aux Pays-Bas).
L’ultime discours de « la ligne rouge » devait permettre d’effectuer des bombardements, pudiquement appelés « frappes » – en dehors de tout cadrage des Nations unies – comme ce fut le cas en avril 2018 ; « frappes chirurgicales » bien-sûr qui, officiellement, ne firent aucune victime. Ultérieurement, différentes enquêtes indépendantes de provenances diverses (Nations unies, services de renseignement, ONGs, etc.) devaient conclure qu’aucune preuve ne permettait d’attribuer ces attaques chimiques au « régime de Bachar al-Assad, alors qu’il était avéré que la « rébellion » en faisait un usage régulier.
Il y a trois semaines, le conseiller américain à la sécurité nationale – John Bolton – remettait le couvert affirmant que des attaques chimiques se préparaient à Idlib et qu’il fallait ainsi s’attendre à de nouvelles « frappes occidentales » sur la Syrie… Quelques jours après, appliquant la « diplomatie du perroquet » – selon l’expression de Guillaume Berlat – le chef de la diplomatie française Jean-Yves le Drian proférait les mêmes menaces, mot pour mot. L’ironie de l’histoire est que c’est le même John Bolton – faucon parmi les faucons – qui en 2002 obtenait la tête du premier Directeur général de l’OIAC – le diplomate brésilien José Bustani -, ce dernier ayant eu l’impertinence de proposer le déploiement de ses inspecteurs en Irak afin de chercher les fameuses armes de destruction massive qu’on ne trouva jamais, oh grand jamais !
Jean-Claude Mallet, l’inoxydable conseiller de Jean-Yves le Drian, surnommé par ses collègues le « Bolton français » cultive le même mépris pour l’OIAC, affirmant parait il à ses proches – comme Jérôme Bonnafont le patron d’ANMO (la Direction « Afrique du Nord/Moyen-Orient » du Quai d’Orsay) – qu’il « préférait voir Dae’ch au pouvoir à Damas, plutôt que Bachar al-Assad ! » Une telle clairvoyance diplomatique ne s’invente pas…
DEUX REUNIONS DEDIEES
Dans un tel contexte de provocation, le chef de la diplomatie syrienne – Walid Mouallem – a déclaré le 30 août dernier que « le gouvernement était résolu à libérer la totalité du territoire syrien ». Le 4 septembre, le Kremlin annonçait que l’armée syrienne s’apprêtait « à régler le problème du terrorisme » à Idlib. Depuis, les États-Unis multiplient les déclarations pour s’opposer à toute offensive contre les groupes terroristes retranchés à Idlib, tout en affirmant leur volonté de continuer à lutter contre le terrorisme ! Allez comprendre… ou plutôt cherchez l’erreur ! L’ambassadeur américain à l’ONU, Nikki Haley, réitérait la volonté du président Donald Trump : avertir le gouvernement syrien de ne pas reprendre la dernière partie du territoire syrien contrôlé par les jihadistes.
Il y a quelques jours, David Ignatius – journaliste au Washington Post – citait un haut responsable de l’administration américaine, expliquant qu’il « fallait multiplier les initiatives pour résister à une attaque d’Idlib », ajoutant qu’« en ce moment, notre travail consiste à aider à créer des bourbiers (pour la Russie et le gouvernement syrien) jusqu’à ce que nous obtenions ce que nous voulons ». Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux sont particulièrement engagés dans trois de ces bourbiers : la Palestine, la guerre du Yémen et la dernière invention d’un « printemps arabe » en Irak pour essayer d’amener ce pays – majoritairement chi’ite – à s’opposer à l’Iran. Nous y reviendrons.
Toujours est-il que les présidents turc, russe et iranien se sont réunis vendredi à Téhéran pour décider de la marche à suivre. Ils ont acté « une stabilisation par étapes », laissant la porte ouverte à la négociation avec les insurgés. La Russie et l’Iran se sont prononcés clairement pour une opération militaire visant à neutraliser les derniers groupes jihadistes pour « libérer la dernière portion du territoire national syrien d’une occupation terroriste soutenue par des puissances étrangères ».
Si la Turquie partage la même volonté d’éradiquer la Qaïda de l’ensemble de la région, il n’en va pas de même pour les groupes terroristes dits « modérés » qu’elle soutient et garde comme un fer au feu afin de continuer à faire pression sur Damas pour l’empêcher de concéder aux Kurdes une entité autonome à ses frontières. Ankara craint – par-dessus tout – que le nord de la Syrie ne serve de base de repli aux activités du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré en Turquie comme une organisation terroriste). Plusieurs observateurs attentifs de ce sommet ont pu constater un nouveau rapprochement d’Ankara et de Moscou au détriment d’une relation turco-américaine de plus en plus détériorée.
L’ONU, qui réunissait aussi ce même vendredi le Conseil de sécurité sur la question d’Idlib, a de son côté appelé cette semaine les différents acteurs à « éviter un bain de sang ». Washington, Londres et Paris ont renouvelé leurs menaces de recourir à la force si « l’armée syrienne employait à nouveau l’arme chimique contre sa population, comme ce fut le cas à la Ghouta orientale au printemps dernier ». Dans les couloirs du Conseil de sécurité, l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia s’est un peu lâché : « nous avons la forte impression que nos partenaires occidentaux enflamment l’hystérie autour d’Idlib et cherchent ensemble à ne pas autoriser la chute de la dernière importante enclave terroriste en Syrie ».
Refusant d’admettre sa défaite militaire sur le terrain – alors que son objectif , faut il le rappeler, était bien la partition de la Syrie à l’image de ce que les interventions occidentales ont fait en Irak et en Libye -, la Coalition (Etats-Unis, France, Grande Bretagne, pays du Golfe et Israël) a clairement perdu la bataille sans toutefois renoncer à poursuivre la guerre… L’extension de la guerre de Syrie s’opère dans trois directions, autant d’anciens et de nouveaux « bourbiers », selon la terminologie du Washington Post.
TROIS « BOURBIERS » FABRIQUES
« La guerre est un caméléon », selon Carl von Clausewitz, et dans le contexte de la biodiversité politique des Proche et Moyen-Orient, la résurgence continuelle du conflit israélo-palestinien est un invariant depuis 1948. Violant régulièrement l’espace aérien libanais, la chasse israélienne effectue aussi de nombreux bombardements en Syrie, ciblant officiellement des objectifs « iraniens et du Hezbollah libanais ». Ces éléments de langage sont assez curieux, sinon parfaitement contradictoires puisque qu’aucune unité iranienne, ni le Hezbollah ne sont engagés de manière compacte, leurs soldats étant intégrés à des unités de l’armée régulière syrienne. Et les services de renseignement israéliens – ayant accumulé des échecs notoires pendant et depuis la dernière guerre menée contre le Liban (été 2006) – « ne sont pas en mesure de localiser avec précision les soldats iraniens, comme ceux du Hezbollah engagés dans les différents théâtres syriens », explique un officier européen de renseignement en poste en Jordanie.
Il n’empêche que l’armée israélienne fournit armes et logistique aux terroristes de Jabhat al-Nosra (Al-Qaïda en Syrie), qui opèrent sur le plateau du Golan. Au nom de l’action humanitaire, les terroristes blessés sont exfiltrés par des « ONGs israéliennes » pour être soignés dans des hôpitaux des colonies voisines. Tel-Aviv craint que la reconquête de la « totalité du territoire national » par l’armée syrienne ne remette en cause – à terme – sa présence sur le territoire du plateau du Golan, occupé et annexé depuis juin 1967. Benjamin Netanyahou profite de cette confusion guerrière pour imposer son « Etat juif » et l’instauration d’un régime d’Apartheid en Israël, tout en continuant la poursuite de déportations massives des populations palestiniennes de Jérusalem-Est et de Cisjordanie.
Le deuxième « bourbier » concerne l’intensification de la guerre du Yémen, qui depuis 2015 consiste à amplifier une confrontation qui opposerait la minorité chi’ite houthi – supposément soutenue par l’Iran – aux forces gouvernementales appuyées par l’Arabie saoudite et le Conseil de coopération du Golfe (CCG). Au Yémen, la différenciation Sunnites/Chi’ites n’a jamais été réellement pertinente, la logique des affrontements relevant davantage d’une cassure régionale opposant les confédérations tribales du nord à celles du sud. Washington et Riyad ont délibérément transformé les différends yémenites Nord-Sud en opposition interne à l’Islam, en une « fitna » entre Sunnites et Chi’ites. En fait, il s’agit surtout d’une extension, d’un glissement de la guerre civilo-globale de Syrie vers le sud, opposant en grande partie les mêmes acteurs – non seulement dans le sud de la péninsule arabique, mais aussi sur les eaux entre les détroits d’Ormuz, de Bab-el-mandeb et la mer Rouge.
Avec l’aide de la France, les Emirats arabes unis (EAU) opèrent un mouvement naval « d’enveloppement » de la péninsule arabique qui s’effectue à partir du détroit d’Ormuz, s’appuyant d’abord sur l’installation d’une importante base sur l’île yéménite de Socotra, transformée en porte-avions. Le nord de la Somalie constitue la deuxième étape de ce déploiement naval avec une implantation spectaculaire sur les docks de Berbera, l’un des rares ports en eau profonde de la Corne de l’Afrique. Une installation secondaire se poursuit dans le port de Bossasso.
La troisième étape de ce déploiement maritime s’opère en Erythrée, dans le port d’Assab, au sud du pays sur la côte occidentale de la mer Rouge. L’installation émirienne a débuté en avril 2015, en échange de la modernisation de l’aéroport international d’Asmara, mais aussi d’une aide financière et pétrolière au gouvernement érythréen. L’ensemble du dispositif naval émirien est géré directement par le ministère de la Défense à Abou Dhabi. Les tâches de coordination opérationnelle sont effectuées par un état-major interarmées installé dans l’archipel des Hanish, à mi-chemin entre les côtes africaines et arabiques, entre le Yémen et l’Erythrée.
Entre mer Rouge et détroit d’Ormuz, ce déploiement naval inédit s’explique – bien-sûr – par les bras de fer engagés contre l’Iran et le Qatar, mais aussi en raison d’une guerre portuaire régionale plus ancienne et plus profonde, l’obsession d’Abou Dhabi étant d’assurer un avenir hégémonique sans partage de Dubaï, la « Citée entrepôt »1.
Le dernier bourbier, le plus récent, vise à réactiver la dynamique d’éclatement et de polarisation communautaire en Irak. Vendredi dernier, des centaines de manifestants ont mis le feu au consulat iranien de Bassora où neuf manifestants ont été tués. Le couvre-feu a été instauré pour tenter de contenir un mouvement social « anti-corruption ». Selon un diplomate européen en poste à Bagdad, « les services américains ne sont pas étrangers à cette flambée de violence qui a ciblé des groupes armés chi’ites proches de l’Iran et les locaux du consulat d’Iran. Les américains cherchent à provoquer une espèce de printemps arabe pour imposer un pouvoir anti-iranien à Bagdad, incarné par leur homme : le premier ministre sortant Haïdar al-Abadi »- qui semble très fragilisé.
Cette nouvelle crise intervient à un moment de paralysie politique à Bagdad. Le Parlement élu en mai dernier ne parvient toujours pas à s’accorder sur le choix de son président et les tractations se poursuivent pour trouver une coalition à même de former un gouvernement. Déchiré par des années de violences depuis l’invasion anglo-américaine de 2003, l’Irak se remet d’une longue guerre contre Dae’ch. Malgré d’importantes recettes pétrolières (7,7 milliards de dollars en août), le pays connaît toujours un fort chômage et des pénuries répétitives d’eau et d’électricité. « En termes de « bourbier », les services américains en connaissent un rayon et ne vont certainement pas en rester en si bon chemin afin de se venger de l’affront de la défaite américaine – et plus largement occidentale – en Syrie, un deuxième Vietnam dit-on au Pentagone », conclut le diplomate européen.
UN DESASTRE FRANÇAIS
Dernièrement sur les ondes de France Inter, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a dit au sujet de la question d’Idlib que « Bachar al-Assad a gagné la guerre. Il faut le constater, mais… il n’a pas gagné la paix ». Plutôt que de se réjouir de la fin prochaine d’une guerre hélas très meurtrière, le ministre a, une nouvelle fois, succombé à la « diplomatie du perroquet » sans esquisser le moindre mea culpa pour notre politique étrangère, véritable désastre depuis la décision prise par son prédécesseur Alain Juppé de fermer l’ambassade de France à Damas en mars 2012.
A la suite de cette décision incompréhensible et lourde de conséquences – s’il fallait fermer les ambassades de France dans tous les pays avec lesquels nous avons quelques différends, on finirait par ne plus parler qu’avec la Confédération helvétique ou la Papouasie extérieure, et encore… – s’est imposée une série d’affirmations proprement idéologiques : Bachar est le seul responsable des centaines de milliers de morts de la guerre civile mais aussi régionale ; Bachar tue son peuple (avec des armes chimiques) ; Bachar est le seul dictateur de la région (sous entendu, l’Arabie saoudite et les autres pays sunnites de la région sont autant de démocratie-témoins..) ; Bachar doit partir, etc. Et Laurent Fabius franchissait plusieurs fois le mur du son de l’incompétence diplomatique, voire de l’obscénité, en affirmant notamment qu’on lui a dit que « les p’tits gars de Nosra font du bon travail » ou que « Bachar n’a pas le droit d’être sur terre… »
Pour l’instant, trois raisons essentielles expliquent partiellement ce désastre français : 1) avec le chiraquisme finissant (dans les eaux du G-8 d’Evian en juin 2003), une école néo-conservatrice française (surgeon de sa maison-mère américaine) a fait main-basse sur le Quai d’Orsay, une partie du ministère de la Défense et de l’Elysée. Hormis un alignement inconditionnel sur la politique étrangère américaine, cette secte (appelée aussi La Meute) nourrit une admiration tout aussi inconditionnelle de la politique israélienne et une haine liquide de l’Iran ; 2) la multiplication de substantielles ventes d’armes françaises à l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït, l’Egypte et d’autres, obligent à quelques contorsions sélectives en matière de défense des droits de l’homme ; 3) une ignorance crasse de l’histoire, de la géographie et de l’anthropologie des Proche et Moyen-Orient gagne du terrain chez nos élites politico-administratives alors qu’il n’y a pas si longtemps encore l’école orientale du Quai tenait le haut du pavé…
Malgré plusieurs répressions coloniales extrêmement brutales durant le Mandat, malgré la donation du Sandjak d’Alexandrette de la Syrie du mandat à la Turquie, malgré le transfert de la technologie nucléaire à Israël et bien d’autres facéties tout aussi lamentables, la France éternelle conservait néanmoins en Syrie une très bonne image, une certaine estime, sinon une estime certaine. Depuis trente ans, l’auteur de ces lignes y constatait un « désir de France » intact et polymorphe. De Victor Hugo au général de Gaulle en passant par la blanquette de veau et la diversité de ses terroirs, la belle France était considérée comme un pays occidental atypique – très à part – car porteur de cette troisième voix/voie gaullienne qui fait tant horreur aux néo-cons et autres mondialistes hystériques, arrogants et destructeurs.
Quelques secondes de rêve : si la France était restée (par le biais de son ambassade à Damas et de ses excellents connaisseurs de la Syrie aujourd’hui montrés du doigt, censurés, voire « criminalisés ») en position d’observateur, comme a su le faire l’Allemagne et d’autres pays européens ; si la France était restée fidèle à sa troisième voie proche-orientale historique, elle serait aujourd’hui au centre du jeu, à armes égales avec la Russie et l’Iran. Elle serait en position de médiatrice, pièce maîtresse de la reconstruction politique et économique à venir.
Au lieu de cela – et aux antipodes de ses intérêts vitaux – elle s’est mise délibérément hors-jeu, hors des processus d’Astana et de Sotchi (et pas seulement par russophobie délirante), n’occupant plus qu’un strapontin dans la négociation de Genève, essayant laborieusement de revenir par le biais de l’action humanitaire et du retour des réfugiés. Hormis les erreurs précédemment soulignées, comment les responsables de notre pays ont-ils pu se tirer dans le pied à ce point ?
AU BOULOT !
Parce qu’il ne faut plus nous raconter d’histoires et revenir au réel – plusieurs hauts responsables syriens nous l’ont dernièrement confirmé -, la France sera le dernier des pays auxquels fera appel la nouvelle Syrie. Et, les poules auront des dents avant de voir une société française se réinstaller en Syrie. Les Syriens préféreront se réconcilier avec les Etats-Unis et la Grande Bretagne, voire avec le diable avant de pardonner à la France éternelle ses partis pris idéologiques et ses leçons pseudo-morales ! Les Syriens feront affaire avec n’importe quelle entreprise européenne de Malte, d’Andorre, du Portugal ou de Papouasie extérieure (encore elle) avant de songer à fabriquer, commercer et penser français …
Les historiens à venir nous expliqueront – un jour peut-être – comment un tel désastre français fut possible ; comment le pays de la Révolution de 1789, des soldats de l’An-II , jusqu’à ceux du Conseil national de la Résistance, a-t-il pu aider – en leur livrant des armes – des criminels voulant abolir la laïcité, le droit des femmes et la liberté de cultes et de croyances en Syrie ? Comment notre cher pays a-t-il pu consciemment favoriser l’expansion d’un Islam radical qui a fait tant de victimes en France et dans le monde entier depuis des décennies ? A défaut d’engager une psychanalyse collective, il faudra que les responsables de ce désastre rendent – un jour aussi – des comptes, parce que l’alignement occidental n’explique pas tout, d’autant que d’autres pays européens – répétons-le – ont choisi de ne pas aller aussi loin que la France dans le reniement, sinon la haine de soi !
Oui, la question est bien de comprendre cette névrose mortifère dont les psychiatres continuent à interroger les mécanismes. Comme les autres psychoses, la schizophrénie se manifeste par une perte de contact avec la réalité et une anosognosie, c’est-à-dire que la personne qui en souffre n’a pas conscience de sa maladie (en tout cas pendant les périodes aiguës). Cette particularité rend difficile l’acceptation du diagnostic par la personne schizophrène et son adhésion à la thérapie médicamenteuse.
En définitive et face aux échéances urgentes de la libération à venir d’Idlib et de la reconstruction de la Syrie, notre vieux pays et ses élites ont vraiment du boulot. Il serait temps de s’y mettre sans exclusive, ni excommunications…
Bonne lecture néanmoins et à la semaine prochaine.
Richard Labévière 10 septembre 2018
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Dim 16 Sep 2018 - 23:46
Bonsoir mes frères & sœurs Je vous proposes quelques piqures de rappels sur l'origine de la guerre en Syrie. Akasha.
Sénat : Fin du mensonge d'Etat sur l'origine de la guerre en Syrie
Colloque au Sénat : Fin des bobards officiels depuis 5 ans sur l'origine de la guerre en Syrie
C. Galactéros Docteur en Science politique, colonel au sein de la réserve opérationnelle des armées, expose en dehors de la pensée unique le conflit Syrien face à Bourdin
La réalité du conflit syrien face à Bourdin, par une experte en géopolitique ! (12/04/18)
Au Sénat Fin des mensonges d'Etat sur la Syrie - JP Chevènement
[DOC] Le Mensonge de l'Attaque Chimique en Syrie
Invité Invité
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Lun 17 Sep 2018 - 10:35
dénonciation du soutien actuel des usa à al qaida en syrie, alors que ce groupe reste accusé par les usa des attentats du 11 septembre...
L’héroïque 9/11 de Tulsi Gabbard
A chacun son 9/11... Comme nous l’avons déjà vu et signalé avec force à plusieurs reprises et à propos de diverses situations dont évidemment et particulièrement la Syrie, la Représentante démocrate d’Hawaii Tulsi Gabbard, qui servit plusieurs fois en Irak dans l’US Army, reste dans le concert du simulacre conformiste des “experts” de la presseSystème, des lobbyistes et des parlementaires de l’establishment de “D.C.-la-folle”, et de Trump tel qu’il est advenu, une voix surprenante disant tout haut la vérité-de-situation dans une enceinte (le Congrès) dévolue à l’hypocrisie et à l’inversion-Système. Deux jours après la commémoration de 9/11, et en directe référence à cette attaque, elle s’est à nouveau signalée par le courage sinon l’héroïsme d’une condamnation publique du simulacre de la politique hypocrite et faussaire des USA en Syrie, dans les conditions solennelles d’une séance de la Chambre.
Gabbard juge et dénonce cette évidence que l’actuelle politique US en Syrie, provocatrice et interventionniste, de « se tenir aux côtés de 20 000 à 40 000 terroristes d’al Qaïda et d’autres groupe djihadistes, et de menacer d’attaquer militairement la Russie, la Syrie et l’Iran s’ils osent attaquer ces terroristes », constitue une « trahison du peuple américain, et spécialement des victimes de l’attaque 9/11 », et également de « ses compagnons d’arme » ayant servi et servant dans les nombreuses campagnes depuis 9/11. Elle accuse Trump de se conduire dans cette circonstance en « parrain protecteur d’al Qaïda et des autres terroristes ».
Cette intervention d’une telle sorte de Gabbard est sans précédent dans cette enceinte (la Chambre), de la part d’une femme ayant une expérience de soldat au feu (trois déploiements en Irak), dans une circonstance si tendue (menaces d’attaque US pour défendre Iblid), dénonçant en pleine lumière une politique de trahison si complètement invertie des USA (protéger la plus forte concentration de terroristes du monde, représentés officiellement comme les agresseurs de 9/11). Gabbard avait dit la même chose pour la politique d’Obama suivant les mêmes lignes qu’emprunte Trump aujourd’hui, mais c’était dans une interview. Du point de vue de la communication qui fait aujourd’hui la puissance et le risque d’une action politique, l’acte de Gabbard du 13 septembre 2016 mérite effectivement le qualificatif d’“héroïque”.
un article intéressant, concernant un scandale en hollande : le gouvernement a révélé avoir financé des groupes "rebelles" syriens sans rendre cela public, de 2015 à début 2018, dont un groupe en particulier, « al-Jabhat al-Sham », or la justice hollandaise a qualifié ce groupe de terroriste... Le scandale éclate sur le financement par l’Etat néerlandais du groupe terroriste islamiste en Syrie Par Kumaran Ira 15 septembre 2018 Lundi, l’émission de télévision publique néerlandaise Nieuwsuur (l’Heure des Nouvelles) a rapporté que le gouvernement néerlandais finançait un groupe djihadiste en Syrie, que les procureurs ont qualifié de « terroriste ».
L’affaire est une révélation dévastatrice du caractère criminel de la guerre pour le changement de régime menée par Washington et l’Union européenne (UE) en Syrie depuis 2011. Elle fait suite au scandale impliquant le conglomérat franco-suisse Lafarge, qui a financé les milices de l’État islamique en Irak et en Syrie qui ont mené des attaques terroristes en Europe.
Nieuwsuur a rapporté qu’Amsterdam avait fourni une « assistance non létale » à 22 groupes d’opposition djihadistes luttant contre les forces gouvernementales syriennes. Cela comprenait la fourniture d’uniformes et des véhicules de type pick-up à la milice « al-Jabhat al-Sham » dans le cadre d’un programme secret d’assistance aux groupes rebelles en Syrie de 2015 au début 2018.
Jusqu’à ce que l’affaire soit dévoilée, le ministère néerlandais des Affaires étrangères a affirmé ne soutenir que des « groupes modérés » en Syrie. Il a déclaré à la Tweede Kamer (Chambre des représentants néerlandaise) que les « groupes modérés » respectent le « droit humanitaire de la guerre », ne coopèrent pas avec les extrémistes et recherchent une « solution politique inclusive » pour la Syrie.
Cependant, un scandale a éclaté après le procès d’un Hollandais accusé d’avoir rejoint la milice al-Jabhat al-Sham en 2015. Les procureurs ont qualifié al-Jabhat al-Sham d’organisation terroriste, la qualifiant de groupe « salafiste et djihadiste » qui « s’efforce d’établir un califat » et insistant sur le fait qu’il ne pouvait être qualifié d’autre qu’une « organisation criminelle à but terroriste ».
Il s’est avéré cependant que les Pays-Bas faisaient partie d’une coalition de puissances de l’OTAN qui a financé al-Jabhat al-Sham, également connu sous le nom de : « Front du Levant », un groupe de défense des rebelles soutenus par la Turquie dans le nord de la Syrie. En 2016, Amnesty International a accusé le groupe d’avoir procédé à des exécutions sommaires et de créer des tribunaux chargés de faire respecter un code pénal strict basé sur l’islam.
Le scandale intervient alors que la tentative de l’OTAN pour imposer un changement de régime en Syrie risque une défaite militaire imminente. Le régime d’Assad, avec l’appui aérien de la Russie, s’empare des zones contrôlées par les rebelles et lance une nouvelle offensive à Idlib pour capturer les derniers bastions islamistes.
Quelques jours auparavant, le parlement néerlandais avait annoncé que le gouvernement avait décidé de mettre fin à son soutien aux groupes rebelles syriens, affirmant que cela ne fournissait pas les « résultats escomptés ». Une lettre du 7 septembre signée par les ministres des affaires étrangères et du commerce a déclaré : « La possibilité de changer rapidement la situation [en Syrie] est très faible ».
Il a révélé qu’Amsterdam avait dépensé 70 millions d’euros pour des projets dits de « stabilisation » destinés à soutenir les milices de l’opposition syrienne. Amsterdam a offert 25 millions d’euros à un fonds d’assistance « non létale », 12,5 millions d’euros aux Casques blancs et 15 millions d’euros au programme d’accès à la justice et à la sécurité communautaire (AJACS). La lettre du 7 septembre a reconnu que cet engagement avait cependant échoué, car les forces pro-gouvernementales syriennes sont au bord de la victoire.
Les médias russes ont indiqué que le programme de l’AJACS était impliqué dans le projet controversé de police syrienne libre, qui avait fait l’objet d’un documentaire de la BBC selon lequel « beaucoup de financements venant de Londres ont été confiés à des éléments djihadistes ».
Les prétentions « humanitaires » de la guerre sanglante de l’OTAN pour un changement de régime en Syrie se sont complètement effondrées. Alors qu’ils qualifiaient l’État islamiste de dangereuse milice et affirmaient qu’ils la combattaient dans le cadre d’une « guerre contre le terrorisme », les puissances de l’OTAN ont utilisé des organisations terroristes comme intermédiaires à l’étranger pour poursuivre leurs intérêts impérialistes et attiser la guerre au Moyen-Orient.
Ils ont compté sur les milices islamistes lors de la guerre de 2011 en Libye, puis en Syrie, travaillant avec des cheikhs pétroliers du golfe Persique tels que l’Arabie Saoudite pour injecter des milliards de dollars dans des réseaux terroristes islamistes. Ils ont recruté des dizaines de milliers de combattants d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie pour mener des raids ou des attentats dans les deux pays. En 2012, le Pentagone a désigné une de ces milices qui servaient d’intermédiaires, Al Nusra, comme groupe terroriste affilié à Al-Qaïda, bien qu’il ait continué à recevoir le soutien de l’OTAN.
Les révélations sorties aux Pays-Bas révèlent le caractère frauduleux des mesures de police imposées par les puissances européennes – comme l’état d’urgence en France, ou mettant Bruxelles en couvre-feu, ou mettant des forces armées dans les rues pour faire appliquer la loi au Royaume-Uni – après les attaques terroristes de l’État islamique. En fait, les mêmes gouvernements ont acheminé des quantités massives de fonds publics vers les réseaux terroristes qui ont mené les attaques.
Ces mesures de la police ne visaient pas à stopper le terrorisme, mais à supprimer l’opposition sociale croissante à la guerre et à l’austérité.
La révélation de la complicité officielle de l’État néerlandais dans le terrorisme islamiste confirme à nouveau la justesse de l’analyse du WSWS. Il a noté que les terroristes impliqués dans chaque attaque étaient « issus d’un large pool de combattants actifs dans les guerres en Irak, en Syrie et dans d’autres pays et financés avec le soutien de l’OTAN et des agences de renseignement en Europe et aux États-Unis ». De telles attaques « sont facilitées par des sections de l’État pour lesquelles les actes terroristes dans les pays occidentaux servent à modifier la politique étrangère et intérieure – ou une combinaison des deux. »
Ces événements révèlent également la politique de guerre menée par les organisations de la pseudo-gauche comme le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et l’Organisation socialiste internationale (ISO) aux États-Unis, qui ont une responsabilité politique dans les crimes impérialistes au Moyen-Orient. Elles ont promu les rebelles syriens soutenus par l’OTAN comme des « révolutionnaires » et ont présenté l’agression impérialiste et les guerres par procuration menées par des groupes terroristes comme une guerre « humanitaire » pour la « démocratie ». Ces mensonges sont maintenant complètement démentis.
La guerre en Syrie s’est transformée en un conflit qui menace de submerger toute la région et le monde dans un conflit violent entre les principales puissances nucléaires du monde. Devant l’assaut du régime syrien contre les rebelles à Idlib, la Russie a renforcé ses forces navales en Méditerranée au large des côtes syriennes, déployant plusieurs frégates dans le plus grand rassemblement naval organisé par Moscou depuis son entrée dans le conflit syrien en 2015. Moscou a accusé Washington d’augmenter ses propres forces au Moyen-Orient en vue d’une éventuelle frappe sur la Syrie.
Malgré la débâcle entre les États-Unis et l’OTAN, Washington et les puissances européennes préparent une nouvelle offensive militaire en Syrie. Vendredi dernier, plus de 100 marines américains ont participé à des exercices de tir à balles réelles, signalant à Moscou et à Damas que Washington ne tolérerait pas l’offensive contre les milices islamistes à Idlib.
Moscou a affirmé que les islamistes liés à Al-Qaïda, soutenus par les États-Unis, prévoient de lancer une autre attaque par armes chimiques pour justifier une intervention de l’OTAN. En avril 2017 et avril 2018, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont lancé des missiles de croisière et des frappes aériennes à la suite d’accusations inventées selon lesquelles le régime d’Assad avait utilisé des armes chimiques. Selon plusieurs rapports, l’attaque chimique aurait été préparée par des rebelles syriens, déjà les casques blancs étant impliqués dans l’incident du 7 avril à Douma.
Le général américain Joseph Dunford, président du Joint Chiefs of Staff, a déclaré : « Le Président attend de nous que nous ayons des options militaires si des armes chimiques sont utilisées. »
Le scandale aux Pays-Bas souligne que ces menaces font partie d’une large collaboration criminelle entre les puissances impérialistes et les milices terroristes islamistes luttant pour un changement de régime en Syrie.
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mar 18 Sep 2018 - 10:16
rien ne va plus entre israel et la russie!
israel craque devant les progrès du gouvernement syrien, et provoque la perte d'un avion russe : 15 militaires russes à bord sont portés disparus, l'avion ayant disparu des radars au dessus de la mer
la russie accuse israel et se réserve le droit de réponse... ça chauffe...
par ailleurs, cela arrive juste après que la russie et la turquie se soient mises d'accord hier pour un plan concernant idlib, or les occidentaux sont très énervés contre cela...
aussi, la russie a dévoilé puliquement hier aussi, des arguments accusant l'ukraine pour la destruction de l'avion de ligne malaysien en 2014 au dessus de l'ukraine...
enfin, israel s'apprête à fêter yom kippour, la fête juive la plus sainte de l'année... (israel provoque des pertes militaires russes? tout le camp occidental se réjouit... l'opinion publique trouve que israel fait du bon boulot... remarque personnelle...)
donc, vu le contexte, cet "incident" est selon moi volontaire et non un accident après une confusion... on en saura plus bientot?
cela rentre dans le contexte de frappes israeliennes importantes contre des positions syriennes à Lattaquié hier
il faut dire que c'est assez compliqué : d'après moscou un avion russe s'est fait descendre par un missile syrien du systeme de defense anti aerienne syrien, parce que l'avion israelien se serait caché derrière un avion russe... rusé ces israeliens!
israel essaie depuis un moment de rester en bons termes avec la russie, elle invoquera certainement une erreur, une manoeuvre improvisée du pilote israelien pour sauver sa peau... mais que ça arrive aujourd'hui est très suspicieux
le ministre de la defense russe affirme ceci :
«En utilisant l’avion russe comme bouclier, les pilotes israéliens l’ont exposé au feu des systèmes de défense aérienne syrienne : ainsi, l’Il-20 dont la surface est d’un ordre supérieure à celle du F-16, a été abattu par un missile du complexe S-200»
à noter que la france a certainement tiré elle aussi des missiles hier depuis une fregate en mer
"Avion abattu par Damas : Moscou dénonce les tirs israéliens et se «réserve le droit» de répondre
Après qu’un avion russe Il-20 a disparu des radars le 17 septembre au soir au-dessus de la mer Méditerranée, Moscou a finalement identifié la provenance de l'attaque : un tir des forces anti-aériennes syriennes.
Après avoir pointé la responsabilité d'Israël dans la disparition de l'aéronef militaire Il-20, la Russie a annoncé dans un communiqué qu'elle se réservait le droit de réagir : «Nous considérons cette action provocatrice de la part d'Israël comme hostile. Quinze membres de l'armée russe sont morts à cause des actes irresponsables d'Israël. Cela contrevient absolument au partenariat russo-israélien. Nous nous réservons le droit à une réplique adéquate.»
Le ministère russe de la Défense a fait savoir le 18 septembre qu'un avion russe Il-20 avait disparu la veille au soir au-dessus de la Méditerranée avec 15 membres d'équipage à son bord. Moscou attribue ce tir à la défense anti-aérienne syrienne.
L'Il-20 aurait disparu des écrans radars lors de l'attaque de quatre avions israéliens de type F-16, lancée sur plusieurs cibles syriennes dans la région de Lattaquié : ces éléments conduisent Moscou à tenir Israël pour responsable en raison de ses actions «irresponsables» et «provocatrices», qui auraient semé la confusion.
Une mission de sauvetage a été lancée pour les retrouver. L'armée de défense israélienne se refuse pour l'heure à tout commentaire."
c'est certain que de toutes façons, la russie doit commencer à en avoir marre que israel attaque sans arrêt damas
Israël utilise un avion militaire russe comme bouclier
Le 17 septembre 2018, vers 22h (heure locale), un turbo-propulseur Il-20 militaire russe a disparu des écrans radars en Méditerranée, à environ 35 kilomètres des côtes syriennes. Il retournait à la base aérienne d’Hmeymim avec 14 personnes à son bord.
L’incident est survenu alors qu’une bataille faisait rage dans la zone. Quatre F-16 israéliens attaquaient depuis les eaux internationales l’Institut des industries techniques de Lattaquié. La défense anti-aérienne syrienne est parvenue à détruire en vol plusieurs missiles ennemis.
Israël attaque désormais tous les centres de recherche scientifique liés aux armées. Il s’agit de poursuivre le programme d’assassinat des scientifiques militaires non-Israéliens du Moyen-Orient, tel qu’il a été déjà mené en Iran et en Iraq.
Les États-Unis ont immédiatement accusé la Syrie d’avoir détruit l’avion par inadvertance dans le feu de l’action.
Cependant, la Syrie accuse la frégate française l’Auvergne d’avoir participé à la bataille, ce que Paris nie comme à son habitude.
De nombreux satellites ont observé la bataille du 17 septembre et en conservent des enregistrements.
L’Iliouchine Il-20 était un quadrimoteur à hélices qui menait une mission d’observation des forces occidentales dans la zone au moment où la bataille a débuté.
L’étude des enregistrement montre que (1) la France a bien tiré des missiles sur la Syrie (2) un des avions israéliens s’est caché derrière l’appareil russe, de sorte qu’un tir syrien le visant a atteint l’Il-20.
Le fait d’utiliser un avion d’un pays tiers pour se protéger de la DCA ennemie constitue un acte de guerre. C’est ce qu’a fait Israël à l’encontre de la Russie.
http://www.voltairenet.org/article203021.html
EDIT : israel affirme ne pas avoir de responsabilité, et accuse la syrie d'avoir fait une erreur, un point c'est tout
cependant, "la Russie rend directement responsable Israël de la perte de son appareil, indiquant n’avoir été prévenu qu’« une minute avant le début des frappes ». Moscou et Tel-Aviv conservent depuis plusieurs années un système de désescalade, pour prévenir tout dérapage majeur dans le ciel syrien."
EDIT : poutine affirme que tout cela semble accidentel, une combinaison de circonstances tragiques...
personnellement, je pense que israel a réussi un coup de maître, car pendant la fête juive de demain yom kippour, la plus importante de l'année, israel reçoit un énorme paquet d'émotions positives de toute l'opinion publique internationale qui trouve enfin un pays capable de créer du tord à ce monstre qu'est la russie
d'un point de vue ésotérique, cette attraction de sentiments positifs est d'autant plus important, un égrégore massif pour une grande cérémonie religieuse... israel est un des maitres du genre, évidemment
Invité Invité
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mer 19 Sep 2018 - 19:03
La toupie d'Idlib - MAJ Avion russe
La tragi-comédie du nouveau false flag chimique en préparation à Idlib - pour les épisodes I, II et III, le fidèle lecteur se reportera à nos chroniques plus anciennes (2013, 2017, 2018) - ne doit pas nous cacher un fait bien plus important. Erdogan fait de nouveau des siennes et a réussi à retarder/annuler l'opération d'envergure sur la province barbue.
Certes, la Turquie a des raisons objectives pour craindre une attaque générale sur Idlib qui mettrait à mal son dessein sur le nord de la Syrie : affaiblir les Kurdes, renforcer les groupes pro-turcs dans l'Idlibistan même et éviter un nouveau flot de réfugiés. Pour le sultan, en l'état actuel des choses, ne rien faire semble être la meilleure des tactiques.
Mais c'est justement ce que n'acceptent pas Moscou et Téhéran, et la dernière rencontre trilatérale a montré de manière inhabituelle aux yeux du monde le désaccord.
Erdogan ne s'est pas couché. Ankara a considérablement renforcé sa présence dans ses postes d'observation de l'Idlibistan en y envoyant troupes et chars de combat afin de décourager une offensive syrienne. Par ailleurs, les livraisons d'armes à destination des groupes rebelles pro-turcs ont repris de plus belle.
Le sultan justifie la chose en demandant plus de temps pour mettre au pas Hayat Tahrir al-Cham, Al Qaeda pour les intimes, qui contrôle la majorité de la province.
Du temps, il en a eu pourtant ; cela fait un an que, dans le cadre du processus d'Astana, Russes et Iraniens lui ont donné carte blanche à Idlib. Et rien n'a été fait...
Alliés pendant longtemps, Ankara et AQ/Nosra/Hayat ont, depuis, des relations ambigues. On se rappelle le convoi turc attaqué l'année dernière et, il y a quelques jours encore, Hayat émettait une fatwa interdisant de brandir le drapeau turc, rejoint en cela par d'autres groupes djihadistes d'ailleurs. D'un autre côté, lors de l'offensive sur Afrin en début d'année, les qaédistes étaient main dans la main avec l'armée turque contre les Kurdes.
Erdogan est-il sincère quand il demande plus de temps pour éliminer, récupérer (comment ?) ou évacuer (où ?) Al Qaeda de l'Idlibistan ? Et de toute façon, en a-t-il seulement les moyens, Hayat Tahrir al-Cham contrôlant plus de 60% de la province ?
Aujourd'hui même, le sultan a pris un avion pour Sochi afin de discuter la situation avec Poutine. Et coup de théâtre, l'on vient d'apprendre que l'offensive sur Idlib est reportée sine die, peut-être indéfiniment, et qu'une zone démilitarisée d'une profondeur de 15 à 20 km sera créée entre les belligérants, gélant apparemment le conflit.
Assad, qui avait promis, peut-être un peu follement, de "libérer toute la Syrie", ne doit pas être très content, même si Vladimirovitch assure que l'accord a "globalement" reçu le soutien de Damas.
Le Kremlin semble satisfait, d'autant plus qu'il ne souhaite pas faire de vagues avant les élections de midterm aux Etats-Unis, susceptibles de remplir le Sénat US de Démocrates hystériquement anti-russes, et qu'il parie sur un pourrissement des relations américano-turques dans les mois qui viennent, notamment après les sanctions de novembre. Cependant, on ne peut pas ne pas relever le retournement russe qui, il y a quelques jours encore, promettait d'en finir avec les terroristes.
La balle est dans le camp des Turcs maintenant, à charge pour eux de régler le problème de l'Idlibistan. Mais peut-on réellement faire confiance à Erdogan ? Si l'on peut comprendre la demande de plus de temps formulée par Ankara - jusqu'au 15 décembre d'après le généralement bien renseigné Elijah Magnier -, d'autres signes sont moins positifs et pointe vers un regain d'arrogance et un début de retournemment de veste ottoman.
Le 11 septembre, dans un éditorial complaisamment publié par le Wall Street Journal et intitulé "Le monde doit arrêter Assad", le sultan reprenait sa vieille loghorée contre Damas. L'ironie de la date n'aura échappé à personne. Heureusement, Tulsi a sauvé l'honneur à la Chambre des Représentants en montrant l'inanité de défendre Al Qaeda à Idlib dix-sept ans après le World Trade Center...
Le jour suivant, les services secrets turcs ont kidnappé à Lattakié, en plein territoire syrien et apparemment à l'insu du gouvernement, le suspect d'un attentat de 2013 comme de bien entendu attribué à Damas.
Ces signaux peuvent indiquer que la toupie ottomane, agressive et déloyale, est de retour... L'avenir nous le dira. Mais dans ce contexte, l'on est forcé de repenser à l'inconcevable vente des S-400 à la Turquie. Le bijou anti-aérien devrait être livré dès 2019. Et ce que nous écrivions l'année dernière reste plus que jamais d'actualité :
Bien sûr, on nous dira que les protocoles seront stricts, qu'il y a plusieurs niveaux de transferts de technologie et qu'ils seront limités dans le cas turc, que rien n'est encore signé et que la finalisation définitive peut prendre une bonne année, que depuis le temps les Américains doivent maintenant de toute façon connaître les secrets du S400, que cela accélère le divorce entre Ankara et l'OTAN...
Il n'empêche, nos interrogations d'avril restent les mêmes. Comment décemment transférer ce fleuron dans les mains du sultan, qui reste un membre de l'alliance atlantique et un adversaire en Syrie ? Pour protéger la Turquie de qui ? Et que dire aux alliés historiques rabaissés au niveau d'Ankara (Chine et Inde) ou en dessous (l'Iran n'a reçu que des S-300) ?
***** MAJ 18.09 *****
A peine connu l'accord sur Idlib, Israël a refait des siennes en poursuivant avec obsession ses objectifs contre l'Iran et le Hezbollah.
Quatre F16 ont, depuis les eaux internationales, lancé des missiles sur une installation de l'armée syrienne près de Lattakié, d'où des systèmes entrant dans la fabrication d'armes de précision étaient en passe d'être livrés pour le compte de l'Iran au Hezbollah. Ils se trouvaient près de la frégate française Auvergne, ce qui a sans doute créé une certaine confusion sur le fait qu'elle a participé ou non à l'opération - les Russes ont d'abord affirmé que le navire avait tiré des missiles, Paris a démenti.
Surtout, les jets israéliens se sont abrités derrière l'IL-20 russe en patrouille, le faisant prendre pour cible par la défense anti-aérienne syrienne et provoquant la mort de 15 soldats russes.
Ce n'est pas un acte de guerre à proprement parler mais une malveillance évidente des Israéliens, dont l'état-major n'avait d'ailleurs prévénu son homologue russe qu'une minute auparavant via le canal de communication.
C'est comme ça que l'a pris Moscou et Choigu s'est lâché :
« Les avions israéliens ont délibérément créé une situation dangereuse pour les navires de surface et les aéronefs dans la région. En utilisant l’avion russe comme bouclier, les pilotes israéliens l’ont exposé au feu des systèmes de défense aérienne syriens. Nous considérons cette action provocatrice de la part d'Israël comme hostile. Quinze membres de l'armée russe sont morts à cause des actes irresponsables d'Israël. Cela contrevient absolument au partenariat russo-israélien. Nous nous réservons le droit à une réplique adéquate. »
Interrogé à son tour, Poutine s'est d'abord lamenté de la "chaîne de circonstances tragiques" - son ton précautionneux est parfois irritant - avant de renvoyer à ce qu'avait dit son ministre de la Défense, donc de le reprendre à son compte.
Une partie de la presse et les réseaux sociaux russes sont très critiques vis-à-vis de la "molesse" de Vladimirovitch et réclament des représailles conséquentes contre Israël. Tous les yeux sont maintenant fixés sur la réaction du Kremlin.
Sentant le danger, Bibi la Terreur a promis, lors d'une conversation téléphonique, de mettre tous les éléments à disposition des enquêteurs russes - précisons qu'on ne peut exclure une cagade de la défense syrienne qui a paru quelque peu chaotique la nuit dernière et a peut-être tiré un peu trop, partout et à un moment où les chasseurs israéliens étaient déjà sur le chemin du retour.
Dans cette situation grise où personne n'est totalement responsable, les Russes n'ont pas une position aisée : surréagir ne correspondrait pas au contexte de l'incident et serait contre-productif ; ne pas réagir laisserait la porte ouverte à toutes les futures manigances de l'empire ou de ses affidés.
Comme de coutume en ces cas, l'ambassadeur d'Israël à Moscou a été convoqué. Et après ? Il semble hors de question que Moscou engage des représailles directes contre Israël, mais un certain nombre d'options sont sur la table.
Mettre en activité réelle les S-400 et interdire dorénavant le ciel syrien aux avions/missiles israéliens, autrement dit mettre en place la bulle de déni que craignent tant les atlantistes, comme on l'avait par exemple constaté après le false flag de Khan Cheikhoun l'année dernière :
Plus embêtant encore pour les Follamours, les Etats-Unis ont dû réduire assez drastiquement leurs sorties aériennes en Syrie contre l'EI par crainte de possibles représailles russes. Rappelons que Poutine a officiellement coupé le canal de communication visant à éviter les incidents aériens. Théoriquement, tous les coups sont permis dorénavant. Les bombardiers qui sortent encore, maintenant accompagnés par une escorte de F22, sont "lockés" par les radars russes (lire sur ce lien les commentaires souvent croustillants et acerbes venant des quatre coins du monde). Comble de l'ironie, il se pourrait même (le conditionnel reste de mise) que le F22, ce chasseur "furtif" qui a coûté une véritable fortune, soit lui aussi fixé par les radars de ces maudits Ivan...
Une autre option consiste à livrer enfin les S-300 à la Syrie, ce qui est "presque inévitable" maintenant d'après Serguey Balmasov, analyste à l'Institut du Moyen-Orient à Moscou. Quand on sait ce que, malgré l'accident d'hier, les S-200 améliorés sont capables de faire...
Coïncidence ou pas, il s'est encore passé quelque chose d'intrigant dans le ciel syrien il y a quelques jours. Le 16 octobre, un énième incident aérien a eu lieu entre Tel Aviv et Damas, des jets israéliens bombardant une batterie antiaérienne prétextant un tir syrien contre deux avions ayant auparavant survolé le Liban. Jusqu'ici, rien que de très habituel même si l'affaire était presque concomitante à la visite de Choïgu en Israël, ce que d'aucuns ont vu comme une petite démonstration de force vis-à-vis de Moscou (précisons tout de même que les Russes ont été prévenus de l'attaque).
Manque de bol pour Bibi la Terreur, il y a comme un air de couac. Que le ministre syrien de la Défense déclare que l'un des deux F-35 israéliens ait été touché par un missile participe de la traditionnelle guerre de l'information et il est difficile de confirmer ou d'infirmer les dires de Damas. Plus intéressant, la presse israélienne a reconnu que le même jour, un F-35 avait été endommagé par... des oiseaux (!) et qu'il prenait la direction du garage.
D'ici à penser que l'avion a en réalité été touché par un vieux S200 syrien de l'époque soviétique, démontrant encore une fois l'inanité du chasseur furtif le plus cher de l'histoire, il n'y a qu'un pas que beaucoup envisagent de franchir.
A cet égard, votre serviteur ne peut s'empêcher - et il en sera j'en suis sûr d'avance pardonné - de revenir sur l'incongruité consistant à vendre des S-400 au vrai-faux ami turc et avoir reporté sine die la livraison de S-300 à l'allié syrien. Fermons la déplaisante parenthèse...
Dernière option, augmenter les livraisons d'armes au Hezbollah, bête noire d'Israël, qui a déjà largement profité de la guerre en Syrie pour refaire ses stocks, comme nous l'expliquions il y a près de trois ans :
Le Hezbollah a vu avec horreur l'avancée des takfiris sunnites en Syrie à partir de 2012. Idéologiquement et stratégiquement (rupture du croissant chiite, donc de l'approvisionnement iranien), une Syrie qatarisée ou saoudisée était un coup mortel porté au mouvement chiite libanais. Aussi, personne n'a vraiment été surpris quand Hassan Nasrallah décida de voler au secours de Bachar en 2013, envoyant des milliers de combattants, d'abord à la frontière syro-libanaise puis partout en Syrie (...)
L'alliance entre Moscou et le Hezbollah est logique, presque naturelle. Mêmes alliés (Assad, Téhéran), même farouche opposition à l'islamisme sunnite. La tolérance absolue du Hezbollah envers les chrétiens d'Orient (voir ces étonnantes photos des combattants chiites au garde-à-vous devant Jésus dans des villages chrétiens syriens libérés) joue également en sa faveur, la Russie se considérant comme la protectrice du christianisme moyen-oriental. Alarmé, Netanyahou s'est alors précipité à Moscou faire des ronds de jambe à Poutine. On avait connu Bibi la Terreur moins placide...
Ce voyage n'a pas empêché le Hezbollah de mettre la main sur des armements russes. Qu'ils aient été livrés par les Syriens qui les avaient eux-mêmes reçus (plus probable) ou livrés directement par Moscou selon les dires de hauts responsables du mouvement chiite, cela importe somme tout assez peu.
L'état-major de Tsahal est plus que remué, notamment par le fait que le mouvement libanais est vraisemblablement en possession de missiles de croisière supersoniques Yakhont. Les récentes déclarations de Nasrallah - "les stock de gaz ammoniac d'Haïfa sont notre bombe nucléaire" - ont également provoqué la panique en Israël où l'on considère sérieusement transférer les usines chimiques dans le sud du pays, à un coût exorbitant.
Les sacrifices auxquels se soumet le Hezbollah en Syrie pourraient finalement lui rapporter gros. L'espèce d'équilibre de la terreur en train de s'installer avec Israël est une assurance contre toute intervention militaire future de l'Etat hébreux et pérennise la présence du "parti de Dieu" au Liban. Il convient de mettre tout cela en relation avec la brusque décision de l'Arabie saoudite de couper son aide financière militaire à Beyrouth et des pétromonarchies fondamentalistes du Golfe d'appeler sans rire leurs ressortissants à quitter le pays, arguant de la "mainmise du Hezbollah sur l'Etat libanais".
Moscou a donc une certaine lattitude pour réagir au coup tordu israélien, si tant est que l'enquête ne conclut pas à une réelle bourde de la défense syrienne. La réponse ne sera pas directe mais assymétrique, domaine dans lequel les Russes sont passés maîtres. Reste à savoir la réponse que compte donner le Kremlin...
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Ven 21 Sep 2018 - 12:36
Invité Invité
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mar 25 Sep 2018 - 11:56
Londres, Paris et Tel-Aviv seront-ils sanctionnés par Moscou et Washington ? par Thierry Meyssan L’affrontement qui vient d’avoir lieu à Lattaquié peut déboucher sur une redistribution complète des cartes dans le monde. Pour deux raisons, dont la seconde est cachée au public occidental. Premièrement, elle a coûté la vie à 15 soldats russes ; deuxièmement, elle implique non seulement Israël, mais aussi le Royaume-Uni et la France. Il s’agit de la crise potentiellement la plus dangereuse depuis plus de 60 ans. La question qui se pose maintenant est de savoir si le président Trump, en pleine campagne électorale législative, est en mesure de soutenir son homologue russe, de sorte que les États-Unis et la Russie sanctionnent les puissances coloniales comme ils le firent ensemble en 1956, lors de la crise de Suez.
photo : Le chef d’état major de l’armée de l’Air israélienne, le général Amikam Norkin, arrive en urgence à Moscou, le 20 septembre 2018, pour présenter sa version des événements. Une fois ses preuves vérifiées et confrontées aux autres enregistrements, il s’avérera qu’Israël ment avec aplomb.
Le 17 septembre 2018, la France, Israël et le Royaume-Uni ont mené une opération commune sur des cibles syriennes. Au cours des brefs combats, un avion de reconnaissance russe a été abattu par un tir ami syrien. L’étude des enregistrements atteste qu’un F-16 israélien s’était caché derrière l’Iliouchine Il-20 pour induire en erreur la défense syrienne.
La destruction d’un avion militaire russe par la faute d’Israël lors d’une opération commune britannico-franco-israélienne a provoqué la stupeur dans toutes les chancelleries. S’il y avait une ligne rouge depuis le début du conflit autour de la Syrie, il y a sept ans, c’est que jamais les différents protagonistes ne mettaient en danger les forces russes, états-uniennes ou israéliennes.
On sait très peu de choses avec certitude sur ce qui s’est passé, sinon que : - un Torpedo britannique a décollé de Chypre pour se rendre en Iraq. Lors de son voyage, il a violé l’espace aérien syrien afin de scanner les défenses syriennes et de rendre l’attaque alliée possible. - moins d’une heure après, quatre F-16 israéliens et une frégate française, L’Auvergne, ont tiré sur des cibles en Syrie dans le gouvernorat de Lattaquié. La défense anti-aérienne syrienne a protégé son pays en tirant des contre-missiles S-200 sur les missiles français et israéliens. - au cours de la bataille, un F-16 a utilisé comme bouclier un Iliouchine Il-20 russe qui menait une mission de surveillance de la zone et de localisation des lieux de lancement des drones jihadistes. La défense syrienne a tiré un missile en visant la signature thermique de l’avion israélien. Elle aurait donc pu théoriquement détruire l’avion russe par erreur.
C’est cependant rocambolesque car les missiles S-200 sont munis d’un système de reconnaissance des cibles amies ou ennemies, ce que le ministère russe de la Défense a successivement confirmé, puis démenti. Quoi qu’il en soit, l’Iliouchine a pourtant été détruit sans que l’on sache avec certitude par qui et comment.
La lâcheté des dirigeants britanniques et français les a conduits à censurer toute information sur leur responsabilité dans cette opération. Londres n’a livré aucun commentaire et Paris a nié les faits. Ni la BBC, ni France-Télévision n’ont osé évoquer le sujet. Pour ces deux pays, plus que jamais, la réalité de la politique extérieure est exclue du débat démocratique.
Interprétation immédiate des évènements Nous ne savons pas si la destruction de l’avion russe, impliquant la mort des 15 hommes à son bord, est imputable au pilote israélien —ce qui parait très improbable—, à l’armée israélienne ou à l’alliance qui a mené cette attaque.
De la réponse à cette question dépend un possible conflit entre quatre puissances nucléaires. Cette situation est donc d’une extrême gravité. Elle n’a pas de précédent depuis la création de la Fédération de Russie, fin 1991.
L’agression britannico-franco-israélienne est la réponse de ces trois pays à l’accord russo-turc signé à Sotchi quelques heures plus tôt. Elle intervient après le refus états-unien début septembre de bombarder la Syrie sous un faux prétexte (un false flag d'attaque chimique... note de luctix) et l’envoi d’une délégation US dans le monde arabe pour se désolidariser des initiatives britannico-françaises [1].
Les accords de Sotchi ont été signés par la Turquie sous une forte pression de la Russie. Le président Recep Tayyip Erdoğan avait refusé de signer à Téhéran le Memorandum sur le repli des forces jihadistes et turques d’Idleb, le président Vladimir Poutine lui avait sèchement répondu. D’une part en réaffirmant la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie [2] et, d’autre part, en soulignant pour la première fois l’illégitimité en droit international de la présence militaire turque dans ce pays. Très inquiet, Erdoğan avait accepté une invitation en Russie dix jours plus tard.
L’accord de Sotchi, tout en éloignant un peu plus la Turquie de l’Otan avec des contrats énergétiques russes, contraignait de facto Ankara à se retirer d’une partie du territoire qu’il occupe, prétendument pour mieux protéger les pseudo-« rebelles » rassemblés dans le gouvernorat d’idleb [3]. En outre, la Turquie ne dispose que d’un mois pour confisquer l’armement lourd de ses amis d’Al-Qaïda et de Daesh dans la zone démilitarisée [4].
Cet accord était évidemment inacceptable pour Londres, Paris et Tel-Aviv : - à terme, il prévoit la fin des jihadistes en tant qu’armée, alors que Londres les encadre, les structure et les manipule depuis des décennies [5] ; - la fin du rêve d’un mandat français sur la Syrie et de la création d’une nouvelle colonie française au Nord de ce pays, sous le nom mensonger de « Kurdistan » (le Kurdistan n’est légitime que dans les frontières qui lui ont été reconnues par la Conférence de Sèvres, en 1920. C’est-à-dire non pas en Iran, ni Iraq ou en Syrie, mais uniquement dans l’actuelle Turquie [6]). - la fin de la domination régionale d’Israël face à une Syrie stable sous protection russe.
Interprétation à moyen terme des évènements L’alliance militaire britannico-franco-israélienne n’était pas entrée en action depuis la crise du Canal de Suez, en 1956. À cette époque, Anthony Eden, Guy Mollet et David Ben Gourion avaient engagé conjointement leurs forces pour humilier les nationalistes arabes, particulièrement l’Égyptien Gamal Abdel Nasser, et rétablir les empires coloniaux anglais et français (« Opération Mousquetaire »).
C’est très exactement ce qui s’est passé avec cette nouvelle attaque : comme l’a confirmé le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, aucune des cibles visées n’était liée de près ou de loin à l’Iran ou au Hezbollah. Cette action britannico-franco-israélienne n’avait aucun rapport avec la lutte internationale contre les jihadistes en général et Daesh en particulier. Elle n’avait pas plus de rapport avec le renversement de la République arabe syrienne ou de son président, Bachar el-Assad. Son objectif principal était de tuer des scientifiques militaires, notamment les spécialistes des roquettes de l’Institut des industries techniques de Lattaquié.
Il s’agit donc de la reprise et de la continuation de la politique d’assassinats ciblés conduite par Israël depuis une vingtaine d’années, successivement contre les scientifiques iraquiens, iraniens et désormais syriens. C’est un des piliers de la politique coloniale : empêcher les peuples soumis d’atteindre le même niveau d’éducation que leurs maîtres. Jadis, les Occidentaux interdisaient à leurs esclaves d’apprendre à lire sous peine de mort. Aujourd’hui, ils éliminent leurs scientifiques. Cette politique avait été relancée avec le bombardement britannico-franco-US (14 avril 2018) dont la seule cible détruite fut le centre de recherche scientifique de Barzeh [7], puis avec la rupture de l’accord 5+1 avec l’Iran (JCPoA) qui a contraint ce pays à fermer ses facultés de physique nucléaire (8 mai 2018).
C’est une répartition des tâches : les jihadistes détruisent le passé, les Occidentaux l’avenir.
Interprétation des évènements sur la longue durée Depuis le déploiement des troupes russes en Syrie, le 13 septembre 2015, pour aider ce pays à lutter contre les terroristes, les alliés des États-Unis ont compris l’impossibilité de mener à bien le plan US sans risquer de guerre mondiale. Avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, ils ont progressivement remis en question leurs objectifs de guerre, ont abandonné ceux des « Amis de la Syrie » et se sont repliés sur leurs stratégies historiques respectives [8].
C’est cette logique qui les a conduits à reformer l’alliance qui provoqua la crise de Suez. Et c’est également cette logique qui a poussé l’Allemagne à prendre ses distances avec eux.
Au début de la Première Guerre mondiale, les empires anglais, français et russe avaient décidé du partage du monde qu’ils réaliseraient le jour de leur victoire. Il fut négocié par Mark Sykes, Georges Picot et Sergueï Sazonov. Durant la Guerre mondiale, le Tsar fut renversé par les Bolcheviks, de sorte que les parties du monde réservées par l’empire russe furent remises en jeu. En définitive, à la fin de la Guerre mondiale, seule la partie du plan relative au Moyen-Orient fut appliquée sous le nom d’accords « Sykes-Picot ».
Le retour de la Russie dans le jeu international remet donc en cause le partage colonial britannico-français du Moyen-Orient. Le clash prévisible vient de surgir, accidentellement ou volontairement, avec la destruction de l’Iliouchine Il-20 lors de l’opération militaire conjointe britannico-franco-israélienne.
Comment réagir La stupeur de la communauté internationale devant le surgissement brutal d’un conflit vieux d’un siècle se mesure au silence du twitter de la Maison-Blanche.
Durant la crise de Suez, les troupes israéliennes engagées étaient deux fois plus nombreuses que l’ensemble des troupes britanniques et françaises. Le total des forces coalisées atteignait 250 000 hommes. Il s’agissait donc d’une opération de très grande ampleur par rapport à celle de Lattaquié. Il n’en reste pas moins que les deux séquences répondent à la même logique diplomatique et sont susceptibles de donner lieu aux mêmes développements.
Lors de la crise de Suez, en pleine Guerre froide, l’Union soviétique avait menacé le Royaume-Uni, la France et Israël de riposte nucléaire s’ils ne se retiraient pas d’Égypte. L’Otan avait dans un premier temps soutenu les Européens menaçant Moscou de Guerre mondiale, avant de se raviser. En pleine Guerre froide, les États-Unis soutinrent provisoirement l’URSS pour stopper la folie européenne.
Pour Washington, laisser faire les Européens aurait signifié jeter l’ensemble des pays arabes dans les bras des Soviétiques. En outre, il n’était pas tenable d’accepter l’intervention franco-britannique au moment où ils dénonçaient la répression de la révolution hongroise par le Pacte de Varsovie.
Le président Dwight D. Eisenhower et le vice-président Richard Nixon lancèrent une attaque monétaire contre la livre sterling, envoyèrent leurs forces navales et aériennes interférer dans le dispositif britannico-franco-israélien et interdirent l’usage des matériels militaires français financés par des fonds US.
La paix internationale fut préservée grâce à quelques personnalités tierces comme le secrétaire général de l’Onu, Dag Hammarskjöld (qui fut assassiné trois ans plus tard et obtint le prix Nobel de la Paix à titre posthume), le ministre canadien des Affaires étrangères Lester B. Pearson (qui obtint lui aussi le Prix Nobel de la paix) et le leader des non-alignés et Premier ministre indien, Jawaharlal Nehru.
La crise de Suez a profondément réorganisé non seulement la vie politique internationale mais aussi nationale pour le Royaume-Uni, la France et Israël. - Contournant les vétos des Ouest-Européens au Conseil de sécurité, l’Assemblée générale de l’Onu enjoignit le retrait des envahisseurs et créa la première force d’interposition des Nations Unies. - Au Royaume-Uni, la Chambre des Communes exigea la fin de la politique coloniale au profit de la promotion des intérêts économiques de Londres via le Commonwealth. - En France, les communistes, les gaullistes et les poujadistes (dont Jean-Marie Le Pen) s’unirent contre les centristes et les socialistes ; une configuration que l’on n’a jamais retrouvée depuis. Six ans plus tard, le président De Gaulle considéra qu’en reconnaissant l’indépendance de l’Algérie, il mettait un terme à la collaboration militaire avec l’État colonial d’Israël et reprenait la politique d’amitié et de collaboration avec les peuples arabes qui avait toujours caractérisé la France, hormis la parenthèse coloniale [9].
La position des Occidentaux sur l’agression de Lattaquié est d’autant plus difficile que, violant leur accord de 2015 avec la Russie, les Israéliens n’ont informé Moscou de leur opération que longtemps après qu’elle a débuté, une minute seulement avant de procéder à leurs tirs. Ils n’ont donné de détails qu’au cours de la bataille. En outre, ils ont menti sur leurs cibles, indiquant volontairement des lieux très éloignés de la vérité. Le Pentagone de son côté, affirme ne pas en avoir été informé du tout. Or, rappelons que l’accord de non-agression mutuelle israélo-russe en Syrie n’existe que parce qu’Israël est l’arsenal US au Moyen-Orient, abritant (avec l’Italie) les principaux stocks de munition états-uniens pour l’ensemble de la région. Si Israël n’a pas prévenu à l’avance le Pentagone de son action, il ne peut bénéficier de la protection US et par conséquent le pacte de non-agression mutuelle peut être remis en question par la Russie.
La réponse russe dépend de la position de la Maison-Blanche que nous ignorons pour le moment. Elle doit être guidée à la fois par la volonté de faire baisser la tension, si c’est possible, et de maintenir sa dissuasion en punissant le ou les coupables que le Kremlin aura désignés. Il n’est pas nécessaire que la Russie rende cette sanction publique pourvu que les chancelleries concernées en soient informées.
La réponse russe La Russie avait le choix de ne voir dans la destruction de son avion qu’une faute d’un pilote israélien, ou de l’armée israélienne, ou encore des trois États impliqués (Royaume-Uni, France et Israël). Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a téléphoné à son homologue israélien, Avigdor Lieberman. Il l’a informé qu’il tient Israël pour responsable de l’accident et se réserve le droit de riposter. Un peu plus tard, le président Poutine a déclaré : « Il s’agit d’une série d’événements tragiques, car notre avion n’a pas été abattu par un appareil israélien ». Il a tenu à distinguer cette situation de celle de la destruction du Sukhoï 24-M abattu volontairement par la chasse turque, en novembre 2015.
Le chargé d’affaire israélien à Moscou, Keren Cohen Gat, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères. Tandis que, de manière réflexe, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, tentait de rejeter la responsabilité de l’accident sur l’Iran. Une délégation israélienne, conduite par le chef d’état major de son armée de l’Air, le général Amikam Norkin, s’est alors précipitée à Moscou avec une célérité sans précédent. Il a contesté les affirmations du ministère russe de la Défense, affirmé qu’Israël est innocent et que toute la faute revient à l’incurie des Syriens.
Le président Donald Trump, grand admirateur de la politique étrangère de Richard Nixon, tient là l’occasion d’en finir avec le soutien britannico-franco-israélien à l’État profond US. Cependant, il ne peut donner l’impression, en pleine campagne électorale législative, de soutenir le rival russe et de taper sur les alliés. Il cherche donc un moyen de présenter à son opinion publique intérieure ce grand revirement. Dans cette perspective, il a condamné lors d’une interview à Hill TV, l’engagement US au Moyen-Orient élargi décidé par son prédécesseur George Bush Jr après les attentats du 11 septembre 2001.
Le 23 septembre, le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konashenkov, a présenté la synthèse des renseignements russes et des informations transmises par la Syrie et Israël. - Il a accusé l’État hébreu d’avoir délibérément violé l’accord de non-agression mutuelle de 2015 en ne prévenant pas à l’avance la Russie de son attaque et en mentant sur ses cibles. - Il l’a accusé d’avoir mis en danger les vols civils présents dans cette zone de Méditerranée, et d’être responsable de la destruction de l’Iliouchine Il-20. - Il a dénoncé sa non-assistance aux soldats russes lorsque leur avion décrochait. - Il a également accusé le général Amikam Norkin d’avoir menti en prétendant que les jets israéliens étaient déjà rentrés en Israël lorsque l’avion russe est tombé. - Il a enfin écarté les accusations d’amateurisme portées à l’encontre de la défense syrienne.
Il s’est par contre abstenu de mettre en cause publiquement le Royaume-Uni et la France pourtant eux aussi concernés par ses remarques contre Israël.
Dans le cas où la Maison-Blanche trouverait une narration acceptable des faits pour ses électeurs, la Russie pourrait interdire au Royaume-Uni, à la France et à Israël toute intrusion dans l’espace maritime, terrestre et aérien de la Syrie sans autorisation de Damas. Londres et Paris devraient cesser leurs menaces de bombardement sous quelque prétexte que ce soit (les fausses armes chimiques) et retirer leurs forces spéciales. Cette mesure serait édictée pour tout protagoniste, en général, sauf pour les États-Unis et à Idleb pour la Turquie.
http://www.voltairenet.org/article203057.html
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Lun 26 Nov 2018 - 1:49
Bonsoir mes frères & sœurs Les terroristes présent en Syrie ont encore lancé une attaque au chlore contre les civiles et essayer de faire croire que c'est l’œuvre de Assad, mais c'était sans compter sur la vigilance russe et cette fois c'est raté ! Mais dans leur incommensurable bêtise, ils continuent de dire que seul Assad possède ce genre d'armement....
Syrie : «l'attaque au chlore attribuée aux rebelles trouble le statut quo»
Alors que plusieurs dizaines de civils auraient été touchés par une attaque au chlore attribuée à «des groupes rebelles et djihadistes» le 24 novembre à Alep, Hassan Majed, fondateur de D&S Consulting, analyse pour RT France la situation dans la région.
[PIERRE LE CORF] Bombardement terroriste à l'arme chimique sur Alep... juste fatigué
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Mer 12 Déc 2018 - 0:10
Bonsoir mes frères & sœurs
C'est très étonnant, on a pas beaucoup entendu les Macron, Trump, May, Merkel, etc.... Sur l'attaque chimique perpétré par les rebelles (terroriste à la solde de l'ONU) à Alep..... False flag raté ? Pour encore accusé Assad et encore bombardé un pays déjà meurtri.
Syrie: l’Occident bizarrement muet face à l’attaque chimique à Alep
Citation :
Les gouvernements occidentaux et leurs chancelleries restent silencieux depuis la probable attaque chimique à Alep en Syrie ce 24 novembre. Quelle en est la raison? Damas et ses alliés ont accusé les terroristes de la région d’Idlib et cette fois-ci leurs ennemis ne semblent pas en mesure de faire porter le chapeau au «régime». Analyse.
akasha
Messages : 6839 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Sam 22 Déc 2018 - 0:03
Bonsoir mes frères & sœurs Bonne nouvelle ! Ça y est cette fois je pense que c'est la bonne. Les yankees mettent les bouts et leur alliés complètement perdus ne vont pas tarder à suivre. Les Turques alliés des russes sont eut sur le point de vaincre les YPG alliés des américains, Daech n'est plu, vaincu par la Russie et l’armée régulière syrienne. Al Nosra de même. La Syrie souveraine à gagné la guerre avec l'aide de son allié historique, le peuple va enfin pouvoir souffler, après plusieurs année d'envahissement otanesque. La américains, leurs alliés et les mercenaires de l'OTAN. Les américains, leurs alliés et les mercenaires de l'OTAN, n'auront pas réussi à détruire la Syrie, mais auront causé des centaines de milliers de morts comme à leur habitude... Autre chose aussi si les américains mettent les bouts, c'est parce que leur aviations est neutralisée par les S300 livré à l’armée régulière syrienne, et les soldats américains privé d'appuis aériens est bien trop à la merci de l'armée syrienne. Idem pour Israël qui depuis n'a plus tenté de raid sauvage et illégale sur le sol syrien.
Départ de Syrie: les États-Unis prennent de court leurs alliés
Donald Trump a comblé des adversaires des Etats-Unis et frappé de stupeur certains de leurs alliés, mercredi 19 décembre, en décidant brusquement de mettre fin à la présence des forces spéciales dans le nord-est de la Syrie. Ce retrait pourrait être achevé d’ici un mois et il a déjà commencé, selon un communiqué de la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, publié dans la matinée, sans toutefois apporter la moindre précision chiffrée.
Le président a justifié une décision qui a manifestement pris de court sa propre administration en déclarant de bon matin sur son compte Twitter : « Nous avons vaincu l’Etat islamique [EI] en Syrie, ma seule raison d’y être pendant la présidence Trump. » « Nous avons gagné. (…) Il est temps que nos troupes rentrent à la maison. Nos garçons, nos jeunes femmes, nos hommes, ils rentrent tous, et ils rentrent maintenant », a-t-il ensuite confirmé dans une vidéo, publiée dans la soirée.
Peu convaincu de longue date de l’intérêt de s’investir militairement sur place, le président des Etats-Unis a toujours circonscrit les ambitions américaines à la lutte contre le groupe djihadiste. Alors que celle-ci a enregistré, le 14 décembre, un nouveau succès avec la prise, par les milices kurdes, de Hajin – dernière localité aux mains de l’EI, près de la frontière avec l’Irak, dans la vallée de l’Euphrate –, le Pentagone et le département d’Etat n’ont cessé de militer pour le maintien sur place de ce contingent de 2 000 membres des forces spéciales déployé sans le moindre mandat international.
« Se débarrasser [de l’EI] ne signifie pas que vous dites aveuglément : “Bon, on s’en est débarrassé”, et que vous vous en allez, pour ensuite vous interroger sur le fait qu’il réapparaît », avait assuré, en septembre, le secrétaire américain à la défense, James Mattis.
Dissonances
L’envoyé spécial du président chargé de la coalition internationale mise sur pied pour lutter contre les djihadistes n’a pas dit autre chose, le 11 décembre, au département d’Etat. « On peut considérer que les Américains resteront sur le terrain après la défaite [de l’EI], jusqu’à ce que nous ayons tous les éléments en main pour faire en sorte que cette défaite soit durable », a assuré Brett McGurk. Il a même jugé toute autre politique « téméraire », ajoutant que « toute personne ayant examiné un conflit comme celui-ci ne pourrait qu’être d’accord avec ça ».
Le 17 décembre, l’envoyé spécial de Washington pour la Syrie, James Jeffrey, a tenu le même discours devant l’Atlantic Council, un cercle de réflexion de Washington, sans évoquer une seule fois l’hypothèse d’un retrait précipité.
En septembre, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, avait rappelé une autre justification du maintien de ces forces spéciales en Syrie. « Nous ne partirons pas tant que les troupes iraniennes resteront à l’extérieur des frontières iraniennes, ce qui vaut également pour les milices iraniennes » déployées en Syrie à la faveur de la guerre civile, avait-il assuré en marge de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU). Interrogé sur ces dissonances, un haut responsable de l’administration a défendu une « prérogative » présidentielle.
Un précédent, le retrait d’Irak ordonné par Obama
La décision de Donald Trump rappelle un précédent pour lequel il n’avait pourtant pas eu de mots assez durs : le retrait d’Irak ordonné par Barack Obama en 2011, jugé précipité. Ce retrait, conforme à l’engagement du président démocrate, avait alors privé les Etats-Unis d’influence sur le gouvernement dirigé par Nouri Al-Maliki. Les dérives sectaires de ce premier ministre chiite avaient contribué à la renaissance du djihadisme dans les provinces sunnites du pays et à l’avènement de l’EI, tout d’abord en Irak, puis en Syrie, à la faveur de la guerre civile. L’un des « faucons » républicains du Congrès, Lindsey Graham, sénateur de Caroline du Sud, furieux de cette décision précipitée, ne s’est d’ailleurs pas privé d’établir cette comparaison peu flatteuse, mercredi, en dépit de sa proximité avec le président.
Dans une équation régionale particulièrement complexe, les forces spéciales américaines ne se sont pas limitées strictement à la simple mission d’éradication des djihadistes. Elles ont également joué un rôle stabilisateur en tenant à distance les forces du régime de Bachar Al-Assad et leurs alliés iraniens, ainsi que celles de la Turquie. Leur présence sur place a protégé en effet les forces locales à dominante kurde qui se sont portées au premier rang de la bataille contre l’EI, comme encore à Hajin, vendredi. Or, la Turquie considère ces dernières comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qu’elle combat militairement à l’intérieur de ses frontières.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’était vanté, lundi, d’avoir désormais le feu vert de Washington pour que « les groupes terroristes soient chassés de l’est de l’Euphrate », après un entretien téléphonique avec son homologue américain, le 14 décembre. « Nous pouvons enclencher nos opérations en Syrie à n’importe quel moment à partir des territoires qui correspondront à nos projets », a-t-il averti.
Déception israélienne
Le retrait des forces américaines témoigne en fait d’un renoncement à toute stratégie syrienne. Le président n’est pas le premier à reculer sur ce dossier. L’inertie de son prédécesseur avait permis à la Russie de faire un retour spectaculaire au Levant, en 2015. Après la décision de mercredi, le président Vladimir Poutine y sera plus que jamais en position d’arbitre.
L’autre grand bénéficiaire de cette décision est le dirigeant syrien Bachar Al-Assad. Lundi, James Jeffrey a assuré que Washington souhaitait « un régime qui soit fondamentalement différent », tout en indiquant ne pas vouloir se « débarrasser de Assad ».
Ces attentes risquent d’être considérablement déçues s’il ne reste plus à Washington et à ses alliés européens, pour peser sur une issue politique satisfaisante à la guerre civile, que le levier de la reconstruction dans un pays qui aura besoin de centaines de milliards de dollars pour se relever de ses ruines.
Le retrait américain de Syrie ajoute enfin une note discordante à la stratégie offensive de Washington visant l’Iran. Donald Trump abandonne en effet un terrain sur lequel l’influence de Téhéran s’est faite plus pesante au cours des dernières années. Cette même influence contre laquelle les Etats-Unis entendent pourtant lutter.
La tonalité du communiqué laconique publié mercredi par le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, à propos « d’une décision américaine », a témoigné de sa déception. Il a précisé que le gouvernement allait étudier les conséquences de ce désengagement en ajoutant qu’Israël « saura se défendre » contre toute menace venant de Syrie.
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit Lun 24 Déc 2018 - 15:28
quelques détails supplémentaires, plus précis et implacables... par Valentin Vasilescu Expert militaire. Ancien commandant adjoint de l’aéroport militaire d’Otopeni en Roumanie
Pourquoi les États-Unis déguerpissent soudain de Syrie ?
par Valentin Vasilescu 20 DÉCEMBRE 2018
L’US Air Force est condamnée à la défaite si elle affronte l’armée arabe syrienne qui dispose désormais des matériels anti-aériens russes, les meilleurs au monde. Elle n’a d’autre choix que de partir avant l’humiliation. L’Histoire se répète. Jadis, en Iraq les États-Unis avaient utilisé des combattants kurdes auxquels ils promirent un État avant de les laisser massacrer par Saddam Hussein. Aujourd’hui, ils laissent d’autres Kurdes auxquels ils ont aussi promis un État seuls face à la Turquie. Dans quelques mois, la guerre sera finie. Après huit ans de combats et le sacrifice de dizaines de milliers de mercenaires islamistes, le rêve de l’Otan de détruire les structures étatiques de la Syrie aura échoué.
Il y a une semaine, deux batteries de fusées S-300 ont été déployées à Deir Ez-zor, dans l’est de la Syrie. Immédiatement après, l’intensité des vols de la Coalition dirigée par les États-Unis a diminué de 80 % dans le nord-est de la Syrie. Depuis le 18 septembre, la Force aérienne israélienne n’a effectué aucun raid dans l’espace aérien syrien.
Une délégation de l’armée israélienne, dirigée par le major général Aharon Haliva (chef des opérations), s’est rendue à Moscou et s’est entretenue avec le major général Vasily Trushin (chef adjoint des opérations de l’armée russe). Les relations entre les deux armées se sont détériorées après la destruction de l’avion russe IL-20 lors de l’attaque de cibles syriennes près de la base aérienne russe de Hmeymim par des F-16 israéliens.
La délégation israélienne est arrivée à Moscou parce qu’elle n’avait pas réussi à trouver de failles dans la zone d’exclusion aérienne, imposée par les nouveaux systèmes de défense syriens livrés par la Russie. Les Israéliens pensaient pouvoir amadouer les Russes pour obtenir les codes de sécurité des missiles syriens. La Russie, bien évidemment, a refusé de les leur donner.
Quels sont les éléments de la gestion automatisée de l’espace aérien syrien qui empêchent les Israéliens et les États-uniens d’agir ? La Syrie a reçu 6 à 8 batteries S-300/PMU2, avec un rayon d’action de 250 km. Les missiles garantissent la sécurité des avions et des cibles militaires syriens. Cependant, ces batteries ne sont pas les éléments les plus importants.
La gestion est assurée par le système de gestion automatisée Polyana D4M1. Le rôle du système de gestion automatisée est une interface nécessaire au fonctionnement simultané des unités aériennes et de défense anti-aérienne syriennes. Polyana D4M1 peut couvrir une zone de 800 km2, suivre 500 cibles aériennes et missiles balistiques et en fixer 250. Grâce au Polyana D4M1, les centres de commandement de l’armée de l’air syrienne reçoivent également des informations externes de l’avion russe A-50U (AWACS) et des satellites de surveillance russes.
La mémoire des serveurs de Polyana D4M1 stocke l’empreinte radar de toutes les cibles aériennes, y compris les missiles de croisière et l’avion prétendument « invisible » F-35. Lorsqu’une cible aérienne est détectée par un radar en Syrie, le système automatisé Polyana D4M1 affiche l’information pour tous les radars de détection, et les systèmes de guidage des avions et de l’artillerie anti-aérienne syriens et russes. Une fois identifiés, les cibles aériennes sont automatiquement assignées pour être abattues. Ce système automatisé fait en sorte que les missiles syriens plus anciens de l’ère soviétique (S-200, S-75, S-125, etc.) deviennent presque aussi précis que les S-300.
Le réseau Polyana D4M1 inclut également le systèmes Krasukha-4 pour le brouillage des radars au sol, des aéronefs AWACS, des avions de reconnaissance avec ou sans pilotes. Le réseau utilise également les systèmes Zhitel R-330ZH pour le brouillage des appareils de navigation NAVSTAR (GPS) qui équipent les moyens d’attaque (avions, hélicoptères, missiles de croisière, bombes guidées, etc.).
Quelle est la conséquence de la mise en œuvre par la Russie de la gestion automatisée de l’espace aérien syrien ?
Les bases militaires US en Syrie comportent essentiellement, des troupes affectées à des opérations spéciales, c’est à dire une infanterie légère, sans aucun blindé ni aucun soutien d’artillerie. Elles ne pourraient donc résister à aucune attaque terrestre de l’armée syrienne appuyée par l’aviation. Ayant pris conscience que l’aviation US ne pourra pas passer le barrage anti-aérien syrien sans pertes inacceptables, toute intervention de leur part devient inappropriée. C’est la raison pour laquelle les États-Unis viennent d’annoncer qu’ils commenceront à retirer les 2 000 soldats de Syrie. Dans le même temps, la Turquie, soutenue par la Russie, se prépare à lancer une nouvelle offensive contre les YPG dans le nord de la Syrie. Ces nouvelles circonstances font que l’armée syrienne se battra aux côtés des Turcs. Le YPG, entrainé et soutenu par les États-Unis, va rapidement perdre tous les territoires qu’ils avait pris à l’État islamique, qui l’avait lui-même pris à la Syrie.
Valentin Vasilescu
http://www.voltairenet.org/article204426.html
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Syrie les vrais responsables du conflit