Electra Administrateur
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| Sujet: L'affaire Farewell / KGB Mar 17 Nov 2009 - 11:57 | |
| Vladimir Ippolitovitch Vetrov (Farewell) Officier de renseignement modèle progressivement désillusionné par le système soviétique, Vetrov prit contact début 1981 avec des amis français de Thomson-CSF, qu'il avait connus dans les années 60 à Paris, afin de livrer des documents à la DST, service de contre-espionnage français. Dans un premier temps, un des ingénieurs de Thomson, du nom de Xavier Amiel, assuma les premiers rendez-vous à Moscou, avant de laisser la place, en mai 1981, à un professionnel du renseignement, « PF », attaché militaire adjoint à l'ambassade de France à Moscou. Au total, près de 4000 documents soviétiques furent transmis à la DST. Grâce à cette taupe au sein du KGB, les Français découvrirent des pans entiers du dispositif de pillage scientifique et technologique des Soviétiques à l'Ouest. Le président François Mitterrand en informa le président Ronald Reagan lors du sommet d'Ottawa en juillet 1981. La CIA et la DST travaillèrent sur l'ensemble des informations collectées, découvrant les faiblesses technologiques de l'URSS, dont ils surent tirer parti. « Farewell » disparut un jour de février 1982 à Moscou, arrêté pour une affaire de meurtre d'un milicien et de tentative d'assassinat de sa maîtresse. Condamné à douze ans de goulag, Vetrov ne fut démasqué qu'en 1983 comme « traître », après l'expulsion par François Mitterrand de 47 « diplomates » russes en poste à Paris. « Farewell » fut exécuté.
Une paranoïa aiguë du KGB et de l'URSS, qui croyait à une guerre nucléaire :
Le contexte, d'abord, est beaucoup plus tendu qu'on ne le croit. Au début des années 1980, la Guerre froide bat son plein. L'URSS a envahi l'Afghanistan et la Pologne est sous tension. A Moscou, les dirigeants soviétiques vieillissants voient arriver l'élection de l'ultra-républicain Ronald Reagan à la Maison-Blanche comme un vrai danger. D'après le livre référence de l'historien Christopher Andrew et de Vassili Mitrokhine, « Le KGB contre l'Ouest » (Fayard), le Premier secrétaire du Parti communiste, Leonid Brejnev, prononce en mai 1981 au KGB un discours secret dénonçant la politique de Reagan comme « une menace sérieuse ». Son successeur Youri Andropov, issu du KGB, décide fin 1981 une opération prioritaire de renseignement, baptisée « RYAN », afin de tout savoir sur une présumée future attaque nucléaire américaine contre l'URSS, jugée imminente. Les agents du KGB dans le monde doivent alimenter, dans le sens souhaité, cette paranoïa galopante. Il est probable que le colonel Vetrov, de plus en plus frustré professionnellement au sein de la direction T (renseignement scientifique et technique) du KGB où il travaillait, ait été choqué par ces directives secrètes, qu'il ait craint sérieusement le déclenchement d'une guerre nucléaire. Cela a sans doute pesé dans sa décision de donner des informations aux Français, si l'on en croit l'ex-agent traitant de Vetrov, dans son témoignage : « Là où est [Vetrov], il ressent parfaitement l'ambiance de guerre qui envahit la population, mais surtout la classe dirigeante ; il sait que la doctrine soviétique envisage l'emploi normal de l'arme atomique. Il connaît la capacité de riposte occidentale. Il comprend, par les papiers qu'il traite, que la Nomenklatura essaye de reprendre l'avantage ; des joueurs d'échec. »
Documentaire partie 1/2 Documentaire partie 2/2
+ A propos de Farewell...
+ Trailer "L'affaire Farewell" Septembre 2009
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