"La présidentielle et les législatives de 2017 ont provoqué un grande vague de "dégagisme" en France. Certains anciens ministres ne parviennent pas à retrouver un emploi comme le raconte Le Figaro.
Non, avoir été ministre ne permet pas à tous les coups de retrouver facilement un emploi, loin de là. Plusieurs anciens ministres du quinquennat de François Hollande se sont confiés sur leur expérience personnelle au Figaro, et beaucoup peinent à retrouver du travail, alors même qu'ils sont inscrits à Pôle Emploi.
Très amer, l'un d'entre eux, qui a voulu rester anonyme, explique : "Tu sers ton pays comme parlementaire et comme ministre, en essayant de faire de ton mieux. Tu consacres une partie de ta vie à ton pays. Il n'y a rien en retour, ni statut de l'élu ni création de passerelles pour permettre de retrouver un emploi." Depuis 2012 et un décret signé par François Hollande, les anciens ministres perçoivent leurs indemnités pendant trois mois après la fin de leur mandat, sauf s'ils retrouvent un emploi. Un autre ancien ministre, furieux, expliquait : "Ce n'est pas simple de retrouver du boulot quand on ne fait pas partie d'un réseau, de la haute fonction publique, qu'on n'est pas énarque. Le corporatisme fonctionne à plein. Il n'y a pas un type de la promo Voltaire (la promotion de François Hollande à l'ENA - NDLR) qui soit au chômage." Certains ne se battent même plus pour retrouver un poste dans les plus hautes sphères, mais "pour vivre" : "S'il faut vendre des pizzas, j'irai en vendre. Il faut que je travaille."
L'ancienne ministre du Travail, Myriam El Khomri, est elle, très rapidement retombée sur ses pieds puisqu'elle est devenue entrepreneur : "Je n'ai pas connu de difficultés particulières parce que j'ai vite monté ma propre entreprise de conseils aux entreprises dès le mois d'octobre. J'ai commencé à travailler sur plusieurs missions dans le domaine de la qualité de vie au travail."
"Je ne rentrai dans aucune case du formulaire"
Même son de cloche chez d'anciens députés, qui perçoivent une indemnité dégressive pendant six mois après la fin de leur mandat, et qui ont dû faire face à certaines difficultés administratives avec Pôle Emploi. C'est le cas de Françoise Descamps-Crosnier qui explique : "Je ne rentrais dans aucune case du formulaire. Le conseiller m'a reçue, mais il ne savait pas bien quoi faire pour m'aider." Christophe Cavard, dans la même situation, ajoutait : "C'est violent. (...) Il y en a qui frisent la dépression, qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts. Mais ça, on ne peut se le dire qu'entre nous. On se sert les coudes."
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