Conférence Neuro-Pirates, Neuro-Esclaves : Intervention de Lucien Cerise et Paolo Cioni
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akasha
Messages : 6833 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
Sujet: Conférence Neuro-Pirates, Neuro-Esclaves : Intervention de Lucien Cerise et Paolo Cioni Dim 29 Juin 2014 - 11:06
Bonjour péair Voici une conférence dans l'air du temps A l'heure ou l'on dois se battre contre la désinformation jusqu'à sur les forum comme le notre. Voici une magnifique conférence qui remette bien les chose à sa place. Il est utile un moment d'être capable de bien se servir de notre discernement et de savoir ou se situe la frontière entre information, propagande et prosélytisme...Attention la désinformation sévit aussi dans les médias dit alternatif, il ne faut pas se leurer, d'où la tache parfois bien ardue de s'y retrouver, cette conférance pourra vous y aider...ENJOY
Conférence Neuro-Pirates, Neuro-Esclaves : Intervention de Lucien Cerise et Paolo Cioni
La désinformation est un procédé devenu systématique. La manipulation, auparavant un art, est devenue une science grâce aux avancées dans les domaines de la connaissance (sociologie, psychologie sociale, neurosciences, cognitivisme) et de la technologie (ondes radio, électro-acoustique, chimique, informatique, cybernétique). L’ingénierie sociale, « modification planifiée du comportement humain » (Lucien Cerise), se veut alors la méthode ultime de destruction des mécanismes de cohésion sociale des civilisations. Guerre aux cerveaux, elle se veut une guerre à la vie.
Agenceinfolibre
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maydelice
Messages : 22 Date d'inscription : 29/06/2014 Age : 52
Sujet: Re: Conférence Neuro-Pirates, Neuro-Esclaves : Intervention de Lucien Cerise et Paolo Cioni Lun 30 Juin 2014 - 1:55
Bonsoir,
Oui, il est vrai que notre monde est dominé par le mensonge depuis des générations en générations !
Le mensonge étant invisible puisqu'il ne peut être vu en premier lieu, il lui est facile de renverser la vérité à sa convenance.
C'est comme cela que le mensonge influence l'entourage, étant comme le Maître, le conducteur de cet entourage et cela lui permet de renverser les esprits de bien et d'en faire ce qu'il veut !
Pourquoi ?
Pour cela nous devons comprendre et admettre que le mensonge s'oppose à la vérité. La vérité ne doit absolument pas se faire savoir !
Les personnes de bien, les coeurs sincères, sont capables d'activer le discernement de ce qui est cohérent à ce qui ne l'est pas, et par la grâce des ressentis, de ce qui nous touche et nous sensibilise, nous devenons alors capables de comprendre et d'y voir la vérité cachée.
Ainsi, nous comprenons que le mensonge se présente toujours par la séduction, et celle-ci amène les gens à détourner leur regard pour les empêcher de penser véritablement par eux-même.
Aussi, nous devons savoir de quel esprit est le mensonge. Cet esprit du mal n'a pas la même vision du bien et du mal que les personnes de bien, les coeurs sincères !
Le mensonge se dit comme cela dans son esprit :
"Puisque l'univers veut le bien et écarter le mal, alors je vais faire le bien tout en faisant le mal"
Le mensonge commence par les mots écris et parlés et suit cette direction depuis déjà bien longtemps !
Les mots écris sont tout aussi destructeurs puisque, en parvenant à discerner la vérité en esprit éclaireur, nous devenons capables d'observer que c'est dans les livres les plus précieux, de ceux des religions, où l'esprit des mots mensongers, l'esprit du mal, se cache pour se positionner en réalité comme étant le même Dieu , derrière les différentes religions, le Dieu de l'esprit du mal !
Notre monde est dominé par l'esprit du mal , le mensonge !
Le mensonge se voit comme le gagnant, le Dieu tout puissant, le Dieu de l'Univers lol ! mais il ne touchera jamais l'Univers, parce que j'ai compris que l'Univers à bien plus d'espoir en nous, les coeurs sincères, que nous en avons pour nous-même ! L'Univers à un espoir aussi grand que lui-même, l'univers ! -))
Les Dieu des religions sont le même Dieu, celui de l'esprit du mal qui tend à obtenir de ses adeptes la crainte, la soumission, la résignation et fait grandir la peur puisque ces livres "précieux" ne parlent absolument pas de cet espoir d'y voir un changement ! lol
Tout au contraire, l'esprit des mots mensongers dans ces livres "précieux" effrayent, terrorisent parlant de l'approche de l'apocalypse , de l’opposition entre les religions, de la haine, du mépris, de la guerre etc n'est-ce pas ?
Tout cela est fait pour mieux nous diviser et mieux nous contrôler par l'esprit, nous tenant dans cet esprit négative et uniquement négative ! lol
Lorsque nous comprenons tout cela, et le fonctionnement des méandres de la pensée, engendrés par ce voile dominant du mensonge, nous pouvons être capable d'être amené à comprendre aussi, que si le mensonge cache la vérité, c'est parce qu'il sait que si la vérité se fait savoir, il tomberait -)))
Il nous suffit de connaître la vérité pour savoir qu'il nous est facile de renverser le mensonge à notre convenance, tout simplement par une action de bienfaisance pour une bonne et noble cause au nom du devenir de tous les enfants de la terre en toute positivité , grande joie et reconnaissance !
Par cet acte de bienfaisance l'Univers nous en sera infiniment reconnaissant parce que, ensemble, uni, main dans la main, pleurant de joie pour une grande première de toute l'histoire, nous déploierons naturellement une immense énergie positive qui sera bénéfique pour la nouvelle conscience, celle de notre source originelle !!!
Tout simplement, parce que l'Univers nous à toujours voulu libre et heureux ! L'univers aime la simplicité , tout naturellement, elle est le bien et uniquement le bien !
Le bien est la vie ! La vie est Amour, compassion, empathie, gratitude et reconnaissance ! La conscience , la pleine conscience est la source de la vie ! La connaissance infinie entièrement positif est la vie pour le bien de tous et les ressources de la terre !
Merci, faites de très beaux rêves.
Geothix
Messages : 40 Date d'inscription : 23/10/2011 Age : 58 Localisation : 75 & 93
Sujet: Re: Conférence Neuro-Pirates, Neuro-Esclaves : Intervention de Lucien Cerise et Paolo Cioni Lun 30 Juin 2014 - 6:29
Chacun de nous détient une infime partie de la vérités , je trouve bon,le questionnement universel
Parmi tout cela il y a la quête du bonheur
Rik
Messages : 93 Date d'inscription : 30/11/2018 Age : 54
Sujet: Re: Conférence Neuro-Pirates, Neuro-Esclaves : Intervention de Lucien Cerise et Paolo Cioni Dim 23 Déc 2018 - 1:38
L’ingénierie sociale ou comment pirater un cerveau ?
Marco Della Luna, avocat, psychologue expert en manipulation sociopolitique, auteur d’essais. Paolo Cioni, neuropsychiatre, professeur de psychopathologie, ancien responsable du service de santé mentale auprès de la ASL de Florence, enseignant à l’École de spécialisation en psychiatrie de Florence.
L'ouvrage « Neuro-esclaves », de Marco Della Luna et Paolo Cioni, pose tout au long de ses pages la question centrale de l’ingénierie sociale : •comment pirater un cerveau ? •Comment prendre le contrôle à distance d’un sujet pour, au choix, le réduire en esclavage, le détruire ou, au minimum, modifier son comportement ?
Le cerveau a deux origines : génétique et épi-génétique. On peut donc pirater un cerveau en piratant les données génétiques, ou en piratant le construit épi-génétique : •Le substrat génétique est donné par la naissance, par héritage génétique. •L’épi-génétique, quant à lui, se construit dans la relation avec l’environnement, notamment socioculturel.
En introduction à l’exposé de Paolo Cioni, et en écho à l’extrait de son livre cité en exergue, je vais me concentrer sur ce piratage de l’épi-génétique du cerveau, en particulier dans ses aspects socioculturels, psychologiques et langagiers
Piratage et programmation cognitive
L’ingénierie sociale consiste à pirater l’humain. L’objet de notre étude consiste plus précisément à pirater le psychisme humain, donc pirater le cerveau, ce que nous appelons du neuro-piratage (sur le modèle du neuro-esclavage).
Les implants sont ici cognitifs, ce sont des « conditionnements ». Il y a deux grands types de conditionnements, au sens de Pavlov et au sens de Skinner, mais qui tous deux se modélisent par la formule informatique IFTTT : « If this, then that », « Si ceci, alors cela ». Cet algorithme élémentaire est la racine de toute formule de conditionnement et de tout programme comportemental, qui associe un stimulus déclencheur (trigger) avec une instruction comportementale (action).
Vu sous cet angle behaviouriste, le psychisme humain ne se distingue pas substantiellement d’une machine : les deux sont composés de variables et de constantes qui échangent de l’information avec leur environnement.
Le neuro-piratage du cerveau consistera à isoler les constantes, c’est-à-dire les programmes, les routines, les algorithmes, les structures, les « traditions » en quelque sorte, pour, au choix, les observer simplement (vol de données), ou les réécrire (piratage d’influence), ou encore pour les détruire (attaque en règle).
A. Les deux étapes du neuro-piratage épi-génétique : le hameçonnage et le conflit triangulé
Pirater un cerveau en passant par son logiciel épi-génétique, son environnement sémantique et socioculturel, se fait en deux temps :
1) Le hameçonnage : invisibilité et impunité qui permet de contourner les mécanismes de défense pour s’introduire dans la machine furtivement ; Pour que l’on puisse parler de piratage, il faut nécessairement que le piraté en reste inconscient.
Si le piraté est conscient du piratage, ce n’est plus un piratage, par définition. Pendant l’opération d’intrusion et de viol furtif, le pirate doit donc reproduire au minimum les apparences d’un fonctionnement normal des choses en produisant de l’indifférence à son égard ; et dans l’idéal, il doit même faire désirer au cerveau le processus en cours de son propre piratage en produisant de la confiance à son égard (fabrique du consentement par l’utilisation des mécanismes du syndrome de Stockholm). Le poisson hameçonné n’a perçu que l’asticot, pas le crochet qui va le tuer, ni le pêcheur sur la rive qui va le manger.
À l’origine, la cybernétique a été créée pendant la Deuxième Guerre mondiale par Norbert Wiener pour effectuer des calculs de balistique militaire, dont le but était de réduire la rétroaction négative, autrement dit le contrecoup et le choc en retour dans les canons et les avions qui tiraient des projectiles. Cela s’appelle le shock-testing, ou test de choc.
Transposer ces calculs de balistique militaire dans une balistique sociale permet de réduire et, si possible, de supprimer toute rétroaction négative aux impacts provoqués, tout contrecoup et tout choc en retour aux destructions que j’inflige dans la société. C’est le calcul quasi mathématique de la prise de pouvoir.
En effet, qui que je sois, où que je sois, quoi que je fasse, s’il n’y a pas de choc en retour à ce que je fais, cela veut dire que je suis en position de pouvoir. L’absence de choc en retour porte aussi un autre nom : l’impunité. Pour atteindre l’impunité, il faut devenir invisible. Devenir invisible équivaut le plus souvent à passer inaperçu, donc « se cacher dans la lumière », selon la formule maçonnique.
L’ingénierie sociale, en tant qu’art de la modification d’autrui à son insu, pourrait à bien des égards être décrite comme la version laïcisée des doctrines hermétiques et ésotériques de manipulation de masse.
Historiquement, la franc-maçonnerie est la première doctrine unifiée de l’influence subliminale de masse, justiciable dans les termes d’un « grand œuvre » de constructivisme social, donc d’ingénierie sociale.
Le triangle de Karpman, ou comment devenir une victime ? Comment devenir invisible ? Comment passer inaperçu ? Comment se « cacher dans la lumière », c’est-à-dire comment atteindre l’impunité en toutes circonstances, donc comment prendre le pouvoir et exercer une emprise totale sur autrui ?
>> Premier élément de réponse : inhiber chez autrui tout esprit critique contre soi, inhiber toute suspicion, toute méfiance et toute surveillance.
Comment inhiber chez autrui tout esprit critique contre soi, suspicion, méfiance et surveillance ?
>> En éveillant la confiance ou l’indifférence.
Comment éveiller la confiance ou l’indifférence ?
>> En se faisant passer pour une victime, de sorte à inhiber tout procès d’intention à son égard. Pour en finir avec les chocs en retour, rien de tel que de se faire passer pour une victime, un être en position de faiblesse, donc incapable de faire du mal, de commettre une violence, une violation, un viol.
Dans cette perspective, l’implémentation de la figure d’Analyse transactionnelle appelée « triangle de Karpman », dite aussi « triangle dramatique » (Stephen Karpman, 1968) est l’une des plus connues. Le triangle dramatique de Karpman consiste à réduire le discours politique à trois places : le bourreau, la victime et le sauveur.
Si le neuro-pirate ne parvient pas à susciter l’indifférence simple, il doit donc impérativement susciter la confiance en occupant la place de la victime ou du sauveur.
Quand le statut de victime ou de sauveur est acquis par l’un des acteurs de la situation, conduisant à ce que les autres acteurs ne se méfient plus de lui, la victime ou le sauveur peut alors commencer à détruire les autres furtivement, sans même que ces derniers ne soient en état de comprendre ce qui se passe exactement.
Un conflit triangulé, dont la structure est un duel entre deux acteurs supervisé et orchestré par un troisième acteur, donc dont le travail consiste à lancer puis entretenir le conflit depuis sa position située hors du faisceau de l’attention.
2) Puis, si l’on est un black hat, réécrire le code pour faire dysfonctionner la machine, provoquer un « bug » C’est la deuxième phase du piratage, qui consiste à inoculer dans les cerveaux un virus mortel « séparatiste » en introduisant des contradictions internes dans le système cible jusqu’à provoquer la rupture des parties en présence.
Une fois que l’on a gagné l’indifférence ou la confiance et que l’on s’est introduit dans la machine furtivement, ce qui est la première étape dite du hameçonnage, on peut passer à la deuxième étape : le bidouillage du code source pour faire boguer la machine. Autrement dit, la reconfiguration du système de représentations intériorisé par le cerveau pour le « cramer » comme un disque dur.
Comment fonctionne et dysfonctionne le cerveau ? Pour savoir comment faire dysfonctionner le cerveau, il faut déjà connaître son mode de fonctionnement normal. Les sciences cognitives montrent que le cerveau fonctionne normalement par héritage mimétique de stéréotypes ; autrement dit, le cerveau fonctionne par : hiérarchisation, imitation et modélisation
« Sommes-nous tous dépressifs ? » est la question que Pauline Garaude se pose, en donnant ce titre à son livre (Delville, 2005). Elle affirme : « Alors n’ayons plus peur des mots. Déprime ou vraie dépression ? S’il n’est pas toujours très facile de faire la part des choses, essayer de s’en sortir dès le départ est une démarche positive ! Une vraie dépression a plus chances de guérir, sans récidive, si elle est prise en charge à temps. Partons en connaissance de cause à l’assaut de ces maux qui dérangent afin de se retrouver très vite sur le chemin de la joie de vivre. »
On pourrait raisonner de la même façon en se demandant : « Sommes-nous tous dépressifs et/ou neuro-esclaves ? » Sommes-nous tous neuro-esclaves ? Ou plutôt, y a-t-il un lien entre la dépression rampante et l'action rampante de neuro-esclavage exercée par le système dans lequel l'humanité vit aujourd'hui?
Il se peut que la propagation apparemment imparable de troubles dépressifs soit l'expression psychophysique et clinique d'une vie qui se sent de plus en plus conditionnée, avec des perspectives incertaines, incapable de réagir au système, compte tenu de l'écart énorme et croissant en termes de puissance et de moyens scientifiques et technologiques qui séparent la population en général, d'une part, et l'élite financière et technocratique de l'autre, et rend de plus en plus impraticable et vide le principe de la démocratie, la participation populaire dans le processus législatif et politique de la société.Cette asymétrie, sans précédent dans l'histoire de l’humanité, fait penser à l'auto-extinction des Indiens autochtones américains, les Esquimaux, les Aborigènes australiens, dans leur relation avec la civilisation occidentale qui les supplantait.
Ces considérations nous connectent à un principe, formulé par Marco Della Luna dans un essai de 2010, Oligarchie pour les peuples superflus : l'ingénierie sociale de la décroissance malheureuse, que j'espère voir bientôt traduit en français. Un principe mentionné aussi dans Neuro-Esclaves, et qui m'a vraiment frappé, à savoir que les gens sont devenus superflus.
Le concept est le suivant : « La technologie contemporaine, en particulier l'Internet, avec la financiarisation de l'économie et la mondialisation, a conduit à la concentration mondiale du pouvoir au profit des oligarchies, d'une part, et d’autre part à la forte réduction du nombre des humains nécessaires au fonctionnement du système de pouvoir.
Aujourd'hui, le pouvoir réel n'a plus besoin des larges masses de travailleurs, des agriculteurs, de soldats, qui étaient au contraire nécessaires pour le pouvoir quand celui-ci était territorialement divisé en États-nations séparés. En ce temps-là, l'élite française, par exemple, avait besoin du peuple français (travailleurs, colons, soldats) pour se défendre, se faire valoir, s’enrichir, par rapport aux élites dirigeantes des autres pouvoirs, de l'Espagne ou de l'Angleterre.
La survie du peuple devait donc être assurée, ainsi que son état de santé général et son bien-être global. Il ne pouvait être sacrifié et remplacé par d'autres gens. Ce besoin produisait un lien de solidarité de l'élite française avec le peuple français, même si elle l'exploitait. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, car il n'y a plus une élite spécifiquement française, liée au territoire.
Dans le village planétaire, personne n'est un citoyen, mais tout est un numéro. Aujourd'hui, le peuple français, comme les autres, est interchangeable avec d'autres peuples. S'il s'oppose aux modèles de réorganisation sociale, économique, juridique qu’on lui fait tomber dessus, il peut être soumis à un traitement très sévère, comme le peuple grec.
En outre, l'élite contemporaine, mondialisée et super-technologisée, n'a plus besoin des masses, c'est-à-dire d'un grand nombre de travailleurs, agriculteurs, chasseurs et producteurs divers. Pour cette raison, elle peut se permettre de réduire la quantité de la population humaine, ainsi qu'on a réduit la quantité de la population des chevaux et des bœufs dès que les machines à moteur les ont supplantés.
En tant que psychiatre, je pense que ces faits, cette nouvelle condition humaine, expliquent la propagation de la dépression comme une pandémie sociale. La réponse que nous (Marco Della Luna et moi) donnons est donc : oui, inévitablement, nous sommes tous neuro-esclaves. Toutefois il y a des gradations remarquables et nous pouvons affirmer qu’on a plus de chances de guérir si cette condition est prise en charge à temps. Partons en connaissance de cause à l’assaut de ce mal. Le néologisme et l’icône que nous avons créés sur la couverture du livre ont connu un grand succès en Italie.
On trouve, par exemple, des forums sur Internet où la jeune fille se déclare « neuro-esclave » de son copain… Un député de l’opposition au Parlement de Rome a lu 20 pages de Neuro-Esclaves sans citer le livre, mais il a été découvert, et l’affaire a intéressé la presse nationale au point de faire la première page des journaux les plus importants. L’image de l’homme à la tête rasée avec le code-barres et les câbles qui en sortent a été vue dans certaines rues de nos villes.
Dans le livre, deux idées sur l'être humain, profondément enracinées dans la tradition occidentale, ancienne et moderne, sont soumises à une critique théorique et empirique :
1) qu’il soit fondamentalement rationnel,
2) qu’il soit un individu, dans le sens d’une unité psychique essentiellement homogène, qui manifeste des caractéristiques constantes dans le temps sur la base desquelles il est possible de prévoir le comportement. En fait, c’est à chaque fois le contraire qui est vrai. Dans Neuro-Esclaves, il est soutenu que la manipulation mentale est non seulement possible, mais toujours pratiquée, et tend à la croissance exponentielle, compte tenu des progrès technologiques dont elle peut bénéficier, car :
a) la plupart du temps, l'être humain est dans un état sub-hypnotique, gouverné par des fantaisies liées à l'environnement interne et externe selon des modalités semi-automatiques, dans lesquelles les processus logiques rationnels ont très peu d’espace,
b) différentes sub-personnalités au sein de l'esprit sont constamment en concurrence les unes avec les autres pour l'accès à l'unité de commande, en fonction de nombreux facteurs : externes (circonstances, personnes) et internes (traces mnésiques activées, états du corps, représentations mentales).
En ce qui concerne l’affirmation du point a), loin d’être hypothético-anecdotique, elle s’appuie sur de récentes découvertes neuroscientifiques fondamentales, apportées par le groupe de l’américain Marcus Raischle (2001). Selon les données expérimentales de ces recherches, nous pouvons comparer deux modalités de fonctionnement cérébral (activables, si l’on peut dire, par un bouton de commutation) :
I) le réseau du mode par défaut, RMD (c’est-à-dire le réseau de la tâche négative) et
II) le réseau de la tâche positive (RTP). Le réseau du mode par défaut cérébral consiste en une série d’aires connexes qui fonctionnent au maximum lorsqu’une grande partie du cerveau est au repos – il est actif lors d’un rêve éveillé, quand nous laissons notre esprit divaguer. Le RMD fonctionne pendant la plupart du temps.
Quand le cerveau se trouve dans cet état, il est dans une phase introspective, autoréférentielle. Selon certains scientifiques, une difficulté ou une incapacité à sortir de l’état de RDM et de passer au RTP seraient en corrélation à des troubles mentaux tels que dépression, schizophrénie et même maladie d’Alzheimer.
Neuro-esclaves Neuro-pirates Part. 2 : Les manipulations et le cerveau
On peut distinguer différents niveaux de manipulation dans un domaine qui va des plus doux aux plus extrêmes. Parmi les premiers on considère ceux au niveau linguistique, le médiatique et le sub-hypnotique. Entre les extrêmes, les privations et les contraintes obtenues par la manipulation des facteurs physiologiques, la violence, la torture et les traumatismes, les facteurs physiques (électromagnétiques et acoustiques), et les chimiques.
Manipulation linguistique.
Une initiative objectivement peu acceptable comme une guerre, une loi gênante, la fiscalité, peut être présentée en étiquetant avec un nom trompeur, car sémantiquement bon. L'utilisation répétée, dans l'information journalistique et le débat politique, de formules telles que la lutte contre le terrorisme, la démocratisation, la libération, la sécurité collective, la restructuration, la guerre humanitaire, les missiles intelligents, en sont des exemples communs.
La répétition d'un message, si elle devient envahissante, si cela arrive plusieurs fois par jour, peut faire absorber le contenu et les implications du message comme s'il s'agissait d'un fait avéré, même quand ce n’est pas le cas (« armes de destruction massive de Saddam », « les tours jumelles de Ben Laden »). De même, en appliquant arbitrairement des noms odieux, répugnants (anti-démocratique, révisionniste, terroriste, État voyou), vous pouvez obtenir l'effet inverse, afin de frapper, délégitimer, discréditer, de criminaliser les actions, les personnes, les idées qu’on n'aime pas. Le principe est toujours le même : les entrées informationnelles, ou inputs, si vous insistez bien, ont tendance à former des modèles inconscients chez les gens.
Cela explique pourquoi les enfants sont éduqués et cultivés de cette manière : par la répétition systématique et obsessionnelle de suggestions spécifiques, visant à stimuler la création d'associations mentales et la réactivité d'un certain type. Grandir en répétant sans cesse et en écoutant la répétition des dizaines de milliers de fois ces messages, bien sûr, va graver aux niveaux émotionnel, cognitif et identitaire sur le bâtiment même de ce que l'individu sent alors comme réel, évident, essayé et confirmé.
Prenons un exemple de l'endoctrinement quotidien : dans notre société, chaque chaîne TV possède sa propre série populaire, dans laquelle la police et la justice effectuent une action efficace, incorruptible, pour la protection du citoyen, alors qu'en réalité, nous observons une criminalité de plus en plus hors de contrôle et des institutions de plus en plus inefficaces.
Manipulation émotionnelle / sociale / médiatique.
Dans une définition récente de l'affectivité positive Bellodi comprend « les questions relatives aux processus préparatoires et les réactions automatiques cérébrales en œuvre pour optimiser la comparaison avec l'environnement intérieur ou extérieur ». Actuellement, il y a une tendance à considérer les émotions comme des réponses complexes du cerveau provoquées par des configurations spécifiques de stimuli. Le cerveau doit avoir des systèmes d’évaluation qui lui permettent de donner un sens à des stimuli internes et externes.
Les différents centres impliqués se conduisent en activant des circuits spécifiques. Il est un fait que l'étude des émotions est réalisée avec un plus grand engagement et des résultats dans certains domaines par la psychologie plutôt que par des psychiatres (qui, cependant, doivent faire face dans leur travail aux troubles de l'humeur tels que la bipolarité affective, la dépression dite majeure, l’anxiété).
Les résultats de loin les plus intéressants ont été atteints par la psychologie des consommateurs, qui étudie les réactions de l'utilisateur aux sollicitations de la publicité. Les émotions peuvent précéder les pensées, survenir ou se produire simultanément avec elles ou après qu'elles surviennent. Dans tous les cas, elles façonnent profondément les systèmes et les comportements cognitifs, dont elles sont partie intégrante.
Par exemple, l'émotion de tristesse dirige les pensées vers le pessimisme, les comportements hors de l'exploration de l'environnement, et rappelle les souvenirs d'échecs et de pertes antérieures.