Les cristaux et les pierres précieuses sont utilisés depuis la plus haute antiquité tant pour des raisons magiques que pour des raisons énergétiques ou thérapeutiques.
La Bible relate le fait que le frère aîné de Moïse, Aaron, le premier grand prêtre d’Israël et du Temple de Salomon portait lorsqu’il officiait un pectoral comportant douze pierres correspondant pour chacune d’entre-elle à l’une des douze tribus.
Elles étaient rangées en quatre groupes de trois pierres :
Le premier groupe était représenté par la sardoine, la topaze et l’émeraude.
Le second par le rubis, le saphir et le diamant.
Le troisième par l’agate, le zircon et l’améthyste.
Le quatrième par la chrysolite, la cornaline
et le jaspe vert.
La Tradition Hébraïque fit donc correspondre à chacune de ces douze pierres un mois de l’année.
Par la suite l’ordre des pierres fut modifié et on leur attribua des correspondances planétaires et jusqu’à des heures de la journée.
Le nom même des pierres évoquait souvent une particularité spécifique :
Le diamant provient du grec adamas qui signifie "invincibilité "
L'émeraude provient également du grec smaragdos qui signifie "pierre du printemps"
Le saphir provient encore du grec sappheiros qui signifie "bleu d’azur "
Le rubis provient du latin ruber qui signifie simplement "rouge"
Le corindon provient du sanscrit kuruwinda qui signifie "feu prisonnier "
Le béryl provient du latin berellus "eau marine"
La spinelle provient du latin spinella "clarté d’étoile"
Le grenat provient du latin granatus qui signifie "semence"
La tourmaline provient du bengali touramali qui signifie "qui attire la cendre"
Le topaze provient du portugais topa-pazos qui signifie "cherché-trouvé"
Le zircon provient du persan zarcun qui signifie "en or"
L' opale provient du sancrit opali qui signifie " ancre d’espérance " ;
La calcédoine provient du nom de la ville de Chalkédon près d’Istanbul mais également "orateur"
L'hématite provient du grec hematos "sang"
Le lapis lazuli provient de l’arabe "ciel étoilé"
La pyrite provient du grec purites litho "pierre de feu"
Le rutile provient du latin rutilus "jaune orangé"
La sardoine provient du latin sardonis "brillant"
Le staurotite provient du grec stauros lithos "pierre en forme de croix"
L'améthyste du grec amethyein "qui protège de l’ivresse".
La plupart de ces pierres étaient utilisées jadis dans différents remèdes soit broyées soit après avoir subi un traitement alchimique ou spagyrique.
Il est malheureusement souvent difficile de savoir précisément de quelle pierre il s’agit car bien souvent elles changeaient de nom ou de dénomination suivant la langue utilisée ou l’école d’utilisation ; l’escarboucle pouvait ainsi désigner le rubis mais également le grenat mais aussi une spinelle rouge sang.
Ainsi, le fameux rubis du Prince Noir qui est conservé à la Tour de Londres n’est, en fait, qu’une spinelle. Il en est de même pour l’hyacinthe qui est en fait un zircon ou la cornaline qui est une variété d’onyx rouge (couleur de corne).
Certaines pierres utilisées par les alchimistes ne sont pas répertoriées dans les traités de minéralogie... comme la dragonite (qui provient du dragon), la serpentine (... du serpent), la géranite (... de la grue), l’alectorite (... du coq), la chélidonite (de l’hirondelle), la buforite (... du crapaud)...
L’histoire nous apprend néanmoins que la Cléopatre, la fameuse reine d’Egypte consommait volontiers pour entretenir son teint des perles de grande valeur dissoutes dans du vinaigre, que le pape Clément VII subit un traitement médical ayant coûté pour plus de quarante mille ducats de pierres précieuses pulvérisées, que l’empereur Frédéric II utilisait fréquemment de la poudre de diamants pour traiter des excès alimentaires et que Hildegarde von Bingen (1098 1179) prescrivait de la poudre d’agate pour soigner l’épilepsie. Erasme lui-même prescrivit en 1669 de la poudre de calcite pour traiter des saignements de nez.
En Chine certains alchimistes taoïstes prétendaient avoir obtenu du jade liquide et buvable qui favorisait la longévité. Ils utilisaient également, non sans risques, de nombreuses potions et onguents à base de cinabre (oxyde de mercure) ou de réalgar (oxyde d’arsenic) et ils furent les premiers à utiliser les sels mercuriels dans les maladies génitales. Le souffre était également utilisé à grande échelle en Chine dans les traitements des maladies de la peau et des cheveux.
La médecine chinoise classique comptait en 1660 plus de 140 substances minérales répertoriées et classées suivant leurs effets sur diverses maladies communes. Mais, c’est la médecine ayurvédique indienne qui fait le plus de cas des minéraux et des cristaux dans de très multiples applications.
L’utilisation des cristaux dans la médecine ayurvédique.
Il s’agit, comme pour la médecine chinoise, d’une forme de médecine globale qui ne traite pas uniquement les organes et leurs dysfonctionnements mais également les circulations de l’énergie et également des états psychiques particuliers, on pourrait donc affirmer que c’est une médecine qui traite le corps, le coeur et l’âme.
L’un des usages les plus significatifs de certains cristaux réside dans une méthode de diagnostic très particulier. Dans certaines conditions particulières de lumière qui sont parfaitement connues et décrites, le thérapeute observe le patient au travers d’un jeu de différents cristaux. Cette observation lui permet de déterminer quelles sont les éventuelles atteintes aux diverses couches protectrices du corps généralement nommées " aura " .
La couleur des cristaux permet ainsi de mettre en évidence les excès et les défauts de ces couches ; le rouge correspond, par exemple, à la colère. Lorsque le patient de tendance colérique est observé au travers d’un rubis ou d’une spinelle son aura disparaît presque totalement et le contour du corps semble flou.
Il en va de même pour de nombreuses affections. Certains thérapeutes utilisent divers cristaux mais certains n’utilisent que du cristal de roche, dans ce cas l’aura affectée disparaît alors des couleurs de l’arc en ciel ou, au contraire, affecte la couleur originelle. Par conséquence il est alors possible de rééquilibrer ce patient grâce à la disposition de certaines pierres ou cristaux spécifiques sur des points ou zones énergétiques que sont les chakras ou certains points vitaux. La projection d’une lumière colorée sur ces points permet de rééquilibrer l’aura... donc la protection énergétique du patient.
Dans le même ordre d’idée on utilisait jadis des récipients en pierres précieuses afin de dynamiser des liquides comme de l’eau, de l’huile, du vin, de l’alcool ou des substances comme des onguents et même des aliments.
Dans une moindre mesure on peut également disposer des minéraux, des cristaux, voire des gemmes dans un récipient que l’on remplit alors du liquide qui servira au traitement.
Ce procédé était également utilisé en Chine, en Egypte, en Grèce, à Rome et jusqu’en occident. On relate le fait que dans l’antiquité des coupes taillées dans de améthyste évitaient l’ivresse. Une cruche de 12 cm taillée au XVIIe siècle et appartenant aux Habsbourg fut taillée dans une énorme émeraude et passait comme une protection contre le poison. Depuis on utilise plus volontiers des verreries colorées pour le même usage.
La pharmacie occidentale a longtemps conservé ce principe puisque l’éther était censé mieux se conserver dans un verre bleu ou violet tandis que l’eau oxygénée est toujours conservée dans un verre jaune ou brun... En dehors de ces usages que certains jugeront comme quelque peu ésotérique, la médecine ayurvédique, comme par ailleurs la médecine tibétaine, utilise fréquemment des pierres ou des minéraux broyés et parfois dissous dans le traitement d’affections spécifiques.
Ces deux formes médicales utilisent des "pilules d’or" qui sont, en fait, des composés complexes obtenus par de multiples opérations alchimiques très complexes. Ces pilules peuvent comporter jusqu’à une centaine d’ingrédients dont de nombreux minéraux... et souvent même des pierres précieuses et des métaux précieux.
L’un des médecins du Dalaï Lama était réputé pour avoir confectionné de telles pilules qui devinrent célèbres jusqu’en Chine. Les poudres de pierres précieuses étaient également utilisées dans le cadre de la magie des exorcistes, donc du traitement de certaines affections psychiatriques et ceci avec un effet qui fut constaté par des médecins occidentaux.
Elles étaient généralement insufflées dans le nez du patient et provoquaient des pertes de conscience suivies d’une rémission. Mais, très souvent, il s’agit de " prescriptions magistrales " comportant de nombreux ingrédients autres que provenant du monde minéral. On note également l’utilisation de diverses huiles minérales obtenues par la distillation.
Une autre particularité de la médecine ayurvédique mais que l’on retrouve également en Afrique est l’utilisation de diverses terres comestibles utilisées à des fins de traitement ou de régime. Ces terres, souvent fortement argileuses, sont consommées soit dissoutes dans divers liquides soit purement et simplement ingérées après avoir été transformées en pilules, en boulettes ou en galettes et cuites.
Une fois encore on peut leur adjoindre diverses substances minérales, végétales ou animales. Mais la plus grande spécialité de cette médecine demeure les huiles et les onguents obtenus par des procédés proches de l’alchimie et de la spagyrie et qui sont utilisés dans des massages spécifiques de points et de zones énergétiques. Ils peuvent comporter une très importante quantité de minéraux ou de cristaux transformés et qui, dans ce cas, sont très assimilables.
Ce procédé très particulier a été utilisé en occident dans le cadre de la médecine anthroposophique créée par Rudolf Steiner. Celui-ci considérait que les trois formes principales du monde minéral sont Sal ; Sulphur ; Mercur. Pour Sal le minéral s’oriente vers la terre, vers la matérialité, vers la pesanteur... et permet donc la restructuration. Dans l’état Sulphur, du phosphorique, il est, au contraire orienté vers la lumière, la chaleur, le cosmos et permet donc l’élévation.
Entre les deux pour Mercur, il est souple, intérieurement liquide, accommodant et permet donc l’équilibre.
La médecine anthroposophique utilise donc fréquemment le cristal de roche, le fluorure de calcium, l’apatite, le soufre natif, la pyrite, la galène, le cuivre natif. Rudolph Steiner (1861 - 1925) peut passer pour un rêveur ou un idéaliste mais il fit, déjà à son époque, de nombreuses constatations quelque peu dérangeantes pour la science dite officielle et, partant, pour l’industrie pharmaceutique. Pour ne citer qu’un simple exemple il avait remarqué que le sucre industriel provoquait des caries... et ceci aucun dentiste ne peut le nier, mais que les dentifrices et soins de bouche présents sur le marché, et donc normalement conseillés pas ces mêmes dentistes, contenaient tous du sucre industriel et une pâte abrasive.
En se brossant les dents consciencieusement le soir comme les médecins et dentistes le préconisent avec des dentifrices industriels on favorise donc simplement la formation des caries par abrasion de l’émail et transformation du sucre en acide lequel attaque l’ivoire ayant perdu sa protection. Si on pose cette question à un dentiste il hausse généralement les épaules d’un air agacé... et finit par préconiser l’usage beaucoup plus naturel du bicarbonate de soude.
Quelques propriétés spécifiquesLe diamant, suivant son nom en grec rend invincible et empêche la corruption. Il était donc utilisé jadis dans les maladies dégénératives. Il est symbole de pureté et de paix et attire le bonheur. Il est généralement associé au mois d’avril.
Le rubis, de couleur sang, est symbole de création. Par analogie il traite ce qui est rapport avec le coeur, le sang, la circulation mais également l’esprit. Il chasse les démons et est généralement associé au mois de juillet.
Le saphir qui est un corindon bleu plus ou moins sombre assure la paix de l’âme invite à la fidélité et chasse la haine. Il s’agit donc également d’une pierre hautement protectrice.
Par analogie le saphir traite tout ce qui est en rapport avec les circulations lentes, problèmes veineux et lymphatiques, ecchymoses, stases des liquides corporels mais également les saignements de nez, la couperose. Il est la pierre de l’anneau épiscopal et correspond au mois de septembre.
L’émeraude est la pierre de l’espérance et également la pierre des amants. Bien que le Saint Graal se soit transformé en émeraude après avoir contenu le sang de Jésus, l’émeraude est parfois considérée comme la pierre préférée du malin... donc du diable tentateur. C’est donc une pierre liée à la connaissance occulte (... la Table d’Emeraude des alchimistes). C’est donc la pierre préférée des mages. Elle soigne les maladies hépatiques ainsi que les maladies des yeux. C’est la pierre du mois de mai.
Le grenat protège tant des blessures que des tentations. C’est donc la pierre préférée des croisés et particulièrement des ordres hospitaliers. Elle apporte dynamisme et succès et permet la clairvoyance. Le grenat symbolise l’amitié et protège le voyageur. En thérapie le grenat est utilisé dans les problèmes liés à la mauvaise circulation du sang, aux empoisonnements, aux rhumatismes, aux scléroses. C’est la pierre du mois de janvier.
La topaze, habituellement jaune mais qui peut être bleue symbolise le courage et la chaleur. Elle chasse donc la peur et le doute et permet de traiter ce qui est en relation avec la faiblesse générale : apathie, anorexie, dépression, insomnie, affaiblissement de la vue ou de l’ouïe, fragilité osseuse. Elle était jadis utilisée dans les exorcismes car elle chasse le mauvais sort... en Chine elle est considérée comme l’oeil du tigre et donne de la bravoure au combat. Sa couleur l’associe aux fleurs et aux feuilles jaunes... et au mois de novembre.
Le zircon en grec signifie jacinthe et met de la joie au coeur tout en vivifiant l’esprit. Pour les Chinois c’est l’oeil du dragon. Il favorise donc l’éveil dans la concentration et évite la dispersion. Il est utilisé dans ce qui éparpille l’énergie, les allergies, les dégénérescences osseuses, les problèmes de peau. C’est la pierre du mois de décembre.
L'améthyste est la pierre de la tempérance donc qui permet d’éviter l’ivresse et la vanité. C’est donc la pierre consacrée des évêques et archevêques et également la pierre de la connaissance mystique. Elle aide à la méditation et favorise les rêves. Elle est utilisée pour traiter l’agitation, l’angoisse, la dépression, les névroses mais également les névralgies crâniennes et dentaires. C’est la pierre du mois de février.
Le péridot, qui est une pierre bleue vert ornait les autels et les calices et est associée à l’église. C’est la pierre des croyants. Elle favorise la bonté, l’hospitalité, la mansuétude et la charité. Elle traite les affections qui empêchent de se déplacer en pèlerinage : rhumatismes déformants, paralysies de membres inférieurs, sciatiques, lumbagos (... qui empêchent de se prosterner !). C’est la pierre de la " sève de la croyance du juste " et donc du mois d’Août... l’ancien mois des pèlerinages de Marie.
L’opale qui passe pour quelque peu maléfique en Occident est la " pierre de chance " en orient. C’est encore une pierre magique qui stimule les énergies qui s’élèvent vers le ciel. Elle traite néanmoins les os et les articulations. Comme la tourmaline c’est la pierre du mois d’octobre à cause de ses huit reflets.
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