Ce n’est pas encore l’exode. Mais le mouvement semble bien entamé. Tokyo, ville de 15 millions d’habitants, agglomération de 35 millions d’habitants ne peut certes pas se vider en un jour. Certains Mais ils sont de plus en plus nombreux à se presser aux guichets des shinkansen, ces TGV japonais, pour s’éloigner de la zone à risque. Le témoignage de notre correspondant sur place, Miguel Quintana.
« Je rentrais chez moi ce matin vers 11h et j’ai entendu un responsable du gouvernement dire ’fuite radioactive’ et ’possibilité de dommages au caisson du réacteur’, je n’ai pas hésité une seconde, j’ai attrapé mon sac, qui était prêt depuis 24 heures et j’ai pris la direction de la gare de Tokyo. »
Miguel n’est évidemment pas le seul à chercher à quitter la capitale, située à seulement 250 km de la centrale nucléaire de Fukushima 1, en perdition. Quatre de ses six réacteurs ont connu des explosions, dont l’une, ce mardi, a provoqué des rejets radioactifs dans l’atmosphère. « Le niveau de radioactivité a considérablement augmenté », a reconnu le Premier ministre japonais ce matin, avant d’affirmer que le niveau avait baissé.
Le calme des Japonais dans ces circonstances inspire le respect. « J’ai eu la chance de trouver un billet rapidement. Ce n’était pas la panique. Il y avait beaucoup de monde. Les gens avec qui j’ai parlé cherchaient tous la même chose : s’éloigner le plus possible de Tokyo. »
Miguel est Suisse. Quitter le Japon ? « J’aimerais pouvoir continuer à travailler le plus longtemps possible. Je continue à évaluer la situation. Mon plan de repli serait de partir plus à l’ouest, soit dans la préfecture de Yamaguchi, tout à l’ouest du Honshu, voire carrément rejoindre le Kyushu », la plus au sud des îles de l’archipel japonais, « la plupart des passagers avec qui j’ai parlé allaient jusque là. »
D’autres préfèrent rester. Et faire des réserves de vivres en vue d’une éventuelle aggravation de la crise.
Propos recueillis par Corentin Di Prima
Le Soir.be