Messages : 23 Date d'inscription : 30/10/2010 Localisation : pas de calais
Sujet: Le frelon asiatique tueur Mar 26 Avr 2011 - 21:53
modération: je rajoute une vidéo sur le sujet mais en francais j'y mes un texte aussi.
Danger : Le frelon asiatique tueur ne cesse d’agrandir son territoire en France
Avec la tombée automnale des feuilles, nombreux sont ceux qui, parmi vous, ont eu la mauvaise surprise de découvrir dans un arbre un nid de frelons d’une envergure impressionnante (50 à 80 centimètres de diamètre avec l’entrée sur le côté). Rien de bien nouveau jusque là me direz-vous, sauf s’il s’agit d’un nid d’une espèce toute nouvelle en France : celle du frelon asiatique.
Le frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax), aussi appelé le frelon à pattes jaunes, inquiète de plus en plus les autorités sanitaires, les apiculteurs mais aussi les citoyens qui observent impuissants dans leurs jardins l’importante prolifération de ces hyménoptères à la dangerosité avérée.
À ne pas confondre avec son cousin le frelon d’Europe (Vespa Crabro) bien connu des français, le frelon asiatique est une espèce originaire d’Asie du Sud-Est (Inde, Chine, îles de Java, Hong Kong…). Elle a été introduite en France par inadvertance, en 2004, via des conteneurs de poteries chinoises importées à Bordeaux. Le Lot-et-Garonne a été le premier département envahit. La première mise en garde a été donnée en 2006. Depuis, l’espèce s’est installée dans plus de la moitié des départements de l’Hexagone.
« Plus de la moitié des départements sont plus ou moins envahis et le frelon, présent dans tous les départements du sud de la Loire, a désormais franchi le fleuve pour se retrouver en Bretagne et en Normandie. Un nid a même été découvert et détruit en 2009 au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) près de Paris, et des frelons ont été observés en Côte-d’Or, dans les Alpes-Maritimes et dans le Nord.« Olivier Belval, président de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf).
Carte représentative de l'aire de répartition du frelon asiatique en France (2004-2010)
Cette invasion pose problème car le frelon asiatique se nourrit principalement d’abeilles. Or, on constate depuis quelques années, une diminution importante de la population d’abeilles à l’échelle planétaire. On sait toute l’importance écologique et économique que représente le travail de pollinisation des abeilles. La situation est plus que jamais préoccupante.
Comment se débarrasser du frelon asiatique ?
La question n’est pas évidente car il est difficile d’éradiquer une espèce par des systèmes de piégeages sans en atteindre une autre. Pour ces raisons, et à l’inverse de la Dordogne, le Lot et Garonne s’est refusé au piégeage massif et envisage une expérimentation sur surface réduite et sous contrôle. Les résultats ont été exposés en 2009 et publiés en 2011 (HAXAIRE J. & VILLEMANT C.- [2011].- Efficacité et impact sur l’entomofaune des pièges à frelon asiatique. Insectes N° 159 décembre 2010 : 35.OPIE.)
Extrait d’un témoignage de Raoul Gauffre-ancien président du Syndicat de l’apiculture méridionale :
« Il y a des nids partout, on ne les voit pas forcément. L’hiver, tous les frelons disparaissent, seules les reines fondatrices restent en vie en se protégeant dans la terre pour ensuite ressurgir et proliférer à une vitesse incroyable. »
De nombreuses personnes se sont essayées à des techniques de piégeage avec plus ou moins de succès. Pour citer quelques exemples, il existe la perche télescopique injectant de l’anhydride sulfureux à l’intérieur du nid, les mangeoires-appâts contenant du vin, de la bière brune, du cassis ou des protéines, l’abat-guêpe (baguette engluée de colle) qui permet la capture par simple « touché-collé », les pièges divers et variés, etc. Il est toutefois important de piéger les frelons asiatiques de la mi-février à la fin-avril, à la sortie de leur hibernation (2 mois avant le frelon européen). Il est également judicieux de localiser les nids et de les détruire vers la mi-juillet avant la naissance des futures fondatrices.
Les dangers pour l’homme
Le frelon asiatique n’est pas agressif envers l’homme tant qu’il ne se trouve pas à proximité de son nid (4 à 5 mètres). Les cas de décès que l’on relate sont bien souvent la conséquence de faits malencontreux tels qu’un patient allergique au venin d’hyménoptère, l’accumulation de piqûres ou une piqûre unique avec localisation muqueuse, choc respiratoire (Œdème de Quincke) ou anaphylactique.
Tout le monde peut aider au suivi de la population de frelon asiatique
Les scientifiques du Muséum National d’Histoire Naturelle ont proposé à des naturalistes volontaires de signaler l’évolution et les déplacements de cette population via une fiche de signalement, en lien avec le réseau Daisie qui en Europe suit les espèces d’invertébrés devenus invasifs. Une fiche d’aide à l’identification est en ligne sur le site du SINP.
Désormais, il paraît évident de mener des recherches approfondies sur l’impact écologique (interactions faunisitiques et floristiques, prédation, cycle biologique, aires de répartitions…) du frelon asiatique sur notre territoire à une échelle nationale et plus locale. L’obtention du statut « d’insecte nuisible » va de paire avec une disposition juridique relative à la lutte contre les invasifs. Une communication soutenue autour du sujet (démarches réglementaires à suivre en cas de découverte d’un nid, piégeage, etc.) est bien évidemment primordiale auprès des municipalités ainsi que le développement de contacts avec l’Asie où cet insecte est déjà présent.