Une nouvelle civilisation pour demain La nouvelle civilisation sera fondée sur « l’énergie libre » mise à la disposition de communautés humaines préparées à la capter et à la diffuser. Nous parlons de la libération d’une « énergie libre interne », pour ne pas prêter à confusion avec les expériences de technologie utilisant la puissance électromagnétique naturelle. Une civilisation terrestre doit permettre de s’organise r de manière rationnelle pour la survie, et offrir également à ceux qui cherchent une élévation spirituelle des moyens appropriés. Harmoniser l’un et l’autre besoin n’a jamais été facile, et seulement accompli à de rares périodes de l’Antiquité.
Lorsque la période actuelle aura été liquidée – et elle le sera – l’humanité bénéficiera d’une atmosphère purifiée propice à l’impulsion de possibilités créatrices nouvelles. Ces nouvelles circonstances n’auront rien en commun avec les rêves des idéalistes, car ceux-ci projettent le futur à partir du monde tel que nous le connaissons, mais ils ne peuvent se représenter ce que sera une terre remodelée et balayée par de nouveaux rayonnements cosmiques. Personne ne sait quelles formes auront les civilisations qui émergeront alors. Ce dont nous pouvons être assurés, c’est que la Vie continuera.
Quand et comment cela adviendra-t-il ? Si l’on accepte le principe qu’il n’y a rien à conserver dans la civilisation actuelle, à l’exception, bien entendu, des trésors artistiques, rien ne demeurera debout après le chaos qui précédera une régénération de la société humaine. Il faudra tout repenser selon des valeurs qui semblent aujourd’hui incroyables. Qu’il n’y ait rien à sauvegarder, cela paraîtra insensé à ceux qui sont attachés à une vision évolutionniste de la société.
Si nous voulons mettre en place une civilisation harmonieuse, il faudra nous débarrasser des nos mauvaises habitudes et des idées reçues dans les domaines scientifique, politique, social et économique. Tout cela sera évacué avec les vestiges d’un monde aboli.
Il n’y a rien d’extraordinaire dans cette vision car, de nombreuses fois sur la Terre, des civilisations ont été anéanties et d’autres ont vu le jour, donnant l’impression d’un début primitif comme ce que nous appelons « la préhistoire ». Cette période fut la conséquence d’une catastrophe, et non le commencement de la civilisation humaine, laquelle a des millions d’années d’existence.
La Terre continuera d’exister car elle est l’école de la conscience pour les êtres qui transitent sur le chemin du retour, vers le monde originel. Nous n’avons pas choisi de descendre sur ce plan de grande densification, mais les « créateurs » nous ont donné cette chance afin de nous racheter une bonne conduite à travers la dureté de l’existence. Comme nous avons pour habitude de tout dégrader, cette « maison terrestre » est devenue un cloaque qu’il faut régulièrement « nettoyer ». Les catastrophes cycliques sont, en réalité, de nouvelles opportunités pour nos âmes. Il ne faut donc pas craindre le jugement qui s’annonce mais, au contraire, nous réjouir de ne pas être autorisés à tomber plus bas.
Nous allons disserter sur quelques aspects de la civilisation à venir, en présentant des hypothèses de travail qui sont en cohérence avec les causes de la décadence et des problèmes planétaires. Il est possible de s’appuyer sur ces données pour imaginer le monde qui surgira à la fin des temps actuels.
Il faut prendre garde de ne pas projeter sur cette « nouvelle civilisation » nos fantasmes idéalistes et y voir la réalisation d’une nouvelle utopie. Il s’agirait là d’une erreur car les conditions terrestres ne seront pas bousculées pour la seule satisfaction nos rêves enfantins. Concevoir le monde futur comme les idéalistes et utopistes des 19 et 20èmes siècles serait la source de grandes désillusions.
Il s’agira de formes de civilisation comparables à toutes celles qui sont apparues sous le soleil, c’est-à-dire de sociétés soumises aux contingences du karma collectif et individuel. Ce ne sera pas un paradis terrestre. La Terre n’a jamais été un paradis, et les intelligences créatrices n’ont pas voulu nous installer dans un jardin des délices, mais nous permettre d’expérimenter toutes sortes de situations difficiles afin de nous rendre conscients. Aucune civilisation du passé n’a prétendu transformer le monde matériel en un paradis terrestre. Il s’agit là d’un fantasme compensatoire qui découle de la souffrance et de l’insécurité.
L’homme n’est pas bon joueur. Il veut tout détruire et en récolter quand même un profit. Au mieux, il est possible de s’harmoniser avec les lois naturelles pour en tirer le meilleur usage, mais à condition de ne pas les pervertir comme nous l’avons fait.
Depuis l’apparition des idéologies « totalitaires » qui ont cru possible de forcer la nature par la science matérielle, au lieu de composer intelligemment avec ces forces comme le faisaient les Anciens, cette violence nous a conduit à l’opposé du progrès espéré. Nous avons couru vers un enfer de tensions, de pollutions, d’abominations, de folie criminelle et d’esclavage.
Les idéologies humaines matérialistes, et particulièrement la plus ravageuse parce que la plus séduisante, à savoir la doctrine socialiste, ont montré l’essence de leur nature illusoire et démente, et qui ne peut conduire qu’à l’opposé de leur intention première. Le socialisme technocratique est pourtant accepté par l’élite comme le meilleur moyen de contrôler et d’administrer les masses.
L’intention des idéologies dites humanistes provient d’une arrogance qui voudrait établir sur la Terre des conditions indépendantes des lois qui règlent les cycles du cosmos, lui-même inclus dans le Grand Univers.
Aucune civilisation antique n’a rêvé d’établir le Ciel sur la Terre. Il existe un seul lieu où cette union est possible, c’est l’intimité de l’âme.
La nature n’a que faire de nos idéaux et c’est pourquoi, régulièrement, elle se secoue de ses parasites. Elle est indifférente à nos lubies, mais si l’on tente de la forcer, elle se révolte et nous détruit. Il faut savoir se concilier ses faveurs, ce qui n’est pas impossible si l’on respecte les règles du jeu, à savoir que les êtres humains ne sont pas ici chez eux, mais qu’on les tolère pour autant qu’ils laissent l’endroit aussi propre qu’il était avant d’entrer.
L’homme doit se contenter de poser sa tente durant son pèlerinage terrestre, et éviter de souiller un sol qui devra servir à d’autres, et particulièrement à l’évolution du règne animal qui ne nous a pas convié à dénaturer son environnement. Si la terre fut un paradis, c’était celui des animaux et des plantes, avant que nous tombions dans cette dimension, rejetés d’une dimension supérieure à cause de notre esprit de prédation.
La nature terrestre, qui est parfaite en elle-même, n’a pas à devenir « meilleure » pour satisfaire notre folie. Nous avons donc le « meilleur des mondes » que nous méritons.
C’est parce qu’il pressent au fond de son être qu’il existe un autre univers dans une autre dimension que l’homme peut s’intégrer aussi harmonieusement que possible avec la nature terrestre dans laquelle il vient périodiquement éprouver sa conscience. Il n’est pas faux de dire que l’être humain a été déporté ici-bas, et qu’au vu des conditions assez précaires de sa survie, le mieux qu’il puisse faire est de rechercher une libération, quelle qu’elle soit. C’est cette recherche du « salut individuel» qu’auraient dû lui enseigner les religions si elles ne s’étaient pas noyées dans les contingences temporelles. Les religions parlent bien d’un univers éternel, un royaume absolu, mais elles n’en ont plus la clé. Pour cacher leur nudité, elles ont inventé les paradis post-mortem qui ne sont, en fait, que des plans provisoires où l’âme se décharge des tensions accumulées durant l’existence terrestre, avant de revenir s’y incarner. Le paradis de « l’état d’être libéré » est hors d’atteinte pour celui qui n’a pas construit le corps conscient ou corps d’immortalité des voyageurs célestes.
En attendant, il faut s’organiser pour vivre dans les conditions terrestres dont les lois sont implacables. Et plus on comprend les règles de ce monde, mieux on peut s’en détacher. Les idées métaphysiques s’arrêtent là où le ventre commence à gémir. Il faut d’abord manger. Il faut cultiver le sol, produire des aliments et s’organiser socialement pour survivre et perpétuer l’espèce.
À travers les errances de l’histoire, les expériences des siècles passés nous auront au moins appris ce qu’il ne faut plus faire. Sans renier nos capacités mentales et scientifiques, il va falloir découvrir ou inventer une toute nouvelle organisation de société. Ces formes de civilisation à venir ne peuvent pas naître dans le cadre actuel car la société ne le permet pas et, surtout, parce que nous ne sommes pas prêts à maîtriser de nouvelles énergies. Ces énergies ne peuvent pas remplacer progressivement les anciennes formules car elles dépendent d’une nouvelle conscience qui n’est encore qu’embryonnaire. C’est cette « conscience nouvelle » qui déterminera les conditions de l’existence dans l’avenir, si toutefois, nous ne nous laissons pas écraser par nos mauvais bergers.
Le plus grand danger serait d’espérer une transformation naturelle et progressive. La plupart des courants idéalistes ont été victimes de cette illusion répandue par les puissances d’exploitation qui savent si bien manipuler les idéaux de progrès et d’évolution.
SOURCE 2012 un nouveau paradigme
Petit Manifeste pour une action spirituelle
par Joël Labruyère