Tentative de limiter internet : racket et contrôle en vue, ou hoax pervers ?
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Markosamo
Messages : 948 Date d'inscription : 26/01/2011
Sujet: Tentative de limiter internet : racket et contrôle en vue, ou hoax pervers ? Sam 20 Aoû 2011 - 19:26
ce projet circule, mais semble peu réaliste. Le but ne serait-il pas, à la manière de Sun Tzu, de lancer des rumeurs pou tester et décourager les citoyens ?
Dans une relative confidentialité, des opérateurs, et non des moindres, réfléchissent à la mise à mort de l'Internet illimité dans les foyers français. "Oui, il y a certains forfaits sur lesquels on risque de mettre des seuils" confirme ainsi sans détour le porte-parole d'Orange Jean-Marie Culpin, interrogé par OWNI. Si elle s'actualise, la situation serait alors inédite en France, habituée à des "boxs" leur offrant l'un des accès à Internet les plus compétitifs au monde et surtout ne comportant aucun seuil de navigation. Confirmée par certains opérateurs, cette stratégie s'est également décidée collégialement, au sein de la Fédération Française des Telecoms (FFT).
Un document de travail de cette organisation, qui regroupe notamment France Telecom, Bouygues et SFR, et dont OWNI s'est procuré une copie, suggère en effet l'instauration de nouveaux forfaits comportant "débit IP maximum" et "plafond de consommation"... le tout "pour le fixe" .
La démarche, entamée sur le mobile, a jusque là été couronnée de succès. Les opérateurs français, à l'instar de leurs comparses européens et américains, ont amputé la navigation sur smartphones de grand nombre d'applications du net: peer-to-peer, voix sur IP... Tant est si bien que SFR, Orange et Bouygues, ont été taxés d'atteinte à la neutralité du réseau1, le titre "d'Internet illimité" de leurs forfaits leur étant contesté. Le tout, sans que les utilisateurs ne s'en détournent, ni que les gouvernants, nationaux ou européens, ne s'en émeuvent. Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?
Des "plafonds de consommation", sur mobile... et fixe
La réflexion de la FFT, en date du 21 juillet dernier, est une réponse à la consultation menée par l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) sur la neutralité des réseaux. Selon l'un des porte-paroles de la fédération, les opérateurs ont été invités à formuler des propositions sur leur secteur, en concertation avec les associations de consommateurs et d'autres opérateurs non-adhérents -dont Free fait partie depuis 2009.
Intitulé "Transparence de l'information consommateur", le document présente trois "directions" pour "mieux communiquer auprès des consommateurs sur les pratiques de gestion de trafic et les caractéristiques des offres [des opérateurs]" (p.1):
Premièrement, ils [les opérateurs, ndlr] ont rédigé des définitions communes pour les principales notions utilisées dans la description des offres.
Deuxièmement, ils présentent les caractéristiques de la gestion de réseau et fournissent des informations utiles pour chaque gamme d'offres. Ils proposent notamment un tableau récapitulatif sur les usages autorisés, limités, bloqués, ou non autorisés contractuellement dans leurs offres d'accès à Internet.
Troisièmement, ils fournissent des informations sur les éléments ayant un impact sur la qualité de la connexion, ainsi que des conseils concernant certains éléments perturbateurs.
En annexe, on trouve ces fameux "tableaux récapitulatifs", qui inscrivent noir sur blanc le principe de forfaits Internet fixe et plafonnés.
On peut ainsi lire sur la dernière page (voir ci-dessous) la "proposition de découpage par gamme pour le fixe" de la FFT. Elle présente trois offres, qui n'existent pas sur le marché, mais qui sont envisageables. Celles-ci proposent "x Mbps" (megabits par seconde) de "débit IP maximum" par abonnement. Un "plafond de consommation" au-delà duquel l'opérateur se propose de "réduire le débit" voire carrément de le "bloquer".
Trois autres entrées intitulées "VoIP", "P2P" et "Newsgroup", des services habituellement exclus de la navigation sur terminaux mobiles, figurent dans ce tableau, un bref "OUI ou NON" admettant la possibilité de les écarter des offres envisagées, à la discrétion des opérateurs.
"La réduction du débit au-delà d'un seuil de volume de données consommées"
Les telco français justifient cette nouvelle direction par le même argument qui prévaut sur mobile: la saturation des réseaux, qui nécessite selon eux une "gestion de trafic":
Les réseaux mobiles se caractérisent par des capacités plus contraintes en raison de la rareté des fréquences et du caractère partagé de la ressource dans le réseau d'accès. Ces facteurs techniques expliquent l'existence de limitations ou restrictions spécifiques au mobile.
Problème: ces "restrictions" ne sont plus cantonnées au mobile. De nombreux passages du document admettent en effet implicitement leur extension au fixe. Ainsi page 2:
Parmi les solutions de gestion de trafic susceptibles d'être utilisées par les opérateurs, on trouve la réduction du débit au-delà d'un seuil de volume de données consommées. Les opérateurs de téléphonie mobile ont plus particulièrement recours à cette pratique afin d'assurer, malgré la croissance extraordinaire de l'usage Internet mobile, la continuité de service pour l'ensemble des utilisateurs, sans pénaliser financièrement les grands consommateurs. En effet, au-delà de l'usage raisonnable défini contractuellement, le débit est simplement modéré, afin d'éviter une facturation excessive.
"Les opérateurs se croient tout puissants"
Du côté de la FFT, si l'on confirme la validité de ces propositions, on précise néanmoins que ces dernières sont le "fruit d'une concertation". "Les associations de consommateurs sont d'accord: le document a été élaboré avec eux", déclare un porte-parole.
"Faux!" rétorque l'UFC-Que Choisir qui qualifie l'incursion des opérateurs sur le fixe "d'inacceptable". Pour Edouard Barreiro, en charge des questions numériques au sein de l'association, "les opérateurs ont manipulé beaucoup de gens, élus comme représentants de consommateurs. Mais cette décision reste inacceptable. Limiter Internet sur le fixe n'a aucune justification économique, poursuit-il. Les coûts fixes ne varient pas selon la consommation des utilisateurs, ou très peu. Les opérateurs cherchent à rançonner des deux côtés: d'abord les fournisseurs de contenus comme Google, puis les consommateurs. Les opérateurs se croient tout puissants".
Du côté du régulateur, on botte en touche: le document est inconnu au bataillon; impossible d'obtenir la moindre information sur la réponse que donnerait l'Arcep si les forfaits Internet fixes limités venaient à voir le jour. Cette éventualité est néanmoins qualifiée de "bizarre": "autant dans le mobile, la ressource est finie... autant dans le fixe..." nous confie-t-on au téléphone. Il est vrai que la saturation du réseau filaire n'est pas établie (à ce sujet, voir l'explication de Benjamin Bayart, président de FDN, un FAI associatif français) . Interrogé sur ce point, le porte-parole de la FFT, gêné aux entournures, admet que l'argument est moins recevable que pour le mobile, dont la couverture est conditionnée au nombre d'antennes.
Chez Orange, si on ne cache pas la mise en place de cette nouvelle stratégie, on concède également que la pilule sera difficile à avaler pour les consommateurs. "Pour le fixe, c'est plus délicat car il ne s'agit pas d'une phase de nouvel équipement, comme pour les smartphones dans le mobile", explique le porte-parole du groupe Jean-Marie Culpin. "Mais oui, il y a certains forfaits sur lesquels on risque de mettre des seuils". Et d'ajouter: "s'ils ne concernent qu' 1% des gens qui downloadent des films toute la journée, alors c'est envisageable. C'est inacceptable si cela impacte davantage de clients".
Orange propose à ses clients d'estimer leur consommation sur Internet mobile. Le forfait Origami style bloque toute navigation au-delà de 500 Mo.
Vers un Internet limité, partout, pour tous
Concrètement, à quoi pourrait ressembler une France d'Internet fixe limité ?
Au mobile, d'abord. Car dans le monde des téléphones portables, le pli est pris depuis longtemps. Au-delà de 500 mega octets (Mo) ou 2 giga (Go), en fonction des offres, le consommateur se voit ralenti ou carrément bloqué dans sa navigation: l'opérateur lui propose alors d'acheter une nouvelle tranche d'octets. "Les opérateurs ont fait le même type de mouvement: nous avons besoin de segmenter les offres. Il n'y a pas de raison de payer pour ceux qui consomment 2 Go si on a besoin de 200 Mo !", précise encore Jean-Marie Culpin, dont l'avis est partagé du côté de chez Bouygues. "Il faut s'adapter à la réalité des usages" déclarait récemment son directeur Général Adjoint Frédéric Ruciak sur ZDNet. Autrement dit: mettre en place des "modèles basés sur la vitesse et la quantité d'usage".
A la Grande-Bretagne, ensuite. Ou aux États-Unis. Deux pays dont les offres ont été étudiées par la FFT en préambule de ses propositions. Comme le dit d'ailleurs le représentant d'Orange: "les tarifs américains, c'est le rêve de tous les opérateurs !". La firme avoue scruter du côté des cablo-opérateurs tels Time Warner, Comcast ou bien encore Verizon et AT&T, qui proposent une connexion plafonnée, le plus souvent à 250 Go par mois. Les internautes sont invités à garder un oeil sur leur consommation, à l'aide d'un compteur. Et au-delà de "l'usage raisonnable" fixé contractuellement, cela peut aller jusqu'à la coupure (ici et là, les témoignages de deux abonnés Comcast dont la connexion a été coupée).. Pour la France, cela représenterait un rétropédalage d'une dizaine d'années, époque à laquelle chaque abonné comptait consciencieusement chaque minute de connexion.
Et Free dans tout ça ?
Placer un compteur sur les box s'annonce être une entreprise périlleuse: difficilement justifiable en termes technique et économique, elle vient aussi bousculer une habitude de navigation bien française, ancrée dans les offres triple-play et à bas coût. Une autre inconnue s'ajoute à l'équation: la position de Free, qui a bousculé le marché des opérateurs avec le lancement de son offre ADSL en 2002. Bénéficiant d'une image de chevalier blanc des télécoms, sa réaction sera déterminante. Car ouvrir la voie d'un Internet fixe limité sans avoir l'assurance d'un alignement de la concurrence reviendrait en effet à se mettre une véritable balle dans le pied... Chez Free, on se dit "plus que réservé sur la pertinence d'une telle proposition", qui irait "à l'encontre des fondamentaux" de la boîte. Et de conclure: "on a du mal à voir où ils veulent en venir". Source : http://fr.sott.net/articles/show/4994-Fin-de-l-Internet-illimite-dans-les-foyers-des-francais-
TerreInTheMerde
Messages : 41 Date d'inscription : 13/03/2011
Sujet: Re: Tentative de limiter internet : racket et contrôle en vue, ou hoax pervers ? Sam 20 Aoû 2011 - 19:37
Le gouvernement Sarkozy veut censurer internet par un décret qui pourrait bloquer des sites et pages de recherche que nous utilisons tous les jours. Mais un tollé national peut stopper cet assaut contre la liberté d'expression.
Ce nouveau décret permettrait aux ministres de retirer tout contenu internet menaçant selon eux "l'ordre public", sans passer par un juge. C'est pourquoi un Conseil en charge de l'Internet créé par Sarkozy a condamné cette mesure comme étant inconstitutionnelle, et les experts internationaux sont en état d'alerte. Mais le décret pourrait malgré tout être adopté dans les prochains jours.
Le Président Sarkozy a montré au sommet du G8 qu'il soigne son image de dirigeant moderne et de partisan d'internet. Ainsi, si nous sommes suffisamment nombreux à exiger qu'il enterre ce projet de censure, nous pourrons faire pencher la balance et empêcher qu'il ne mette la main sur internet. Lançons un gigantesque appel national demandant à Sarkozy de protéger la liberté d'internet. Signez dès maintenant la pétition urgente.
Cliquez ici pour signer la pétition!
Dans le droit français, les contenus dit "manifestement illicites" comme la pédopornographie peuvent déjà être retirés sans contrôle judiciaire. Mais si nous n'agissons pas, le nouveau décret donnerait à quelques ministres des pouvoirs excessifs de censure arbitraire sur n'importe quel contenu en ligne. Il obligerait les hébergeurs et les fournisseurs d'accès internet à retirer ou filtrer tout contenu qualifié notamment d'"atteinte à l'ordre public et à la protection des personnes", une définition très large menaçant l'expression libre.
L'ONU estime que les mesures de filtrage sont excessives et inefficaces et vient de condamner les lois françaises sur l'internet. Et Reporters Sans Frontières a placé la France dans la liste des "pays sous surveillance" qui recense les violations de la liberté d'expression autour du monde. Enfin le Conseil National du Numérique récemment installé par Sarkozy a indiqué que le blocage de sites violait la liberté d'expression protégée par la Constitution française et ignorait l'intérêt du public.
Nous savons que le Président Sarkozy souhaite apparaître comme un ami de l'internet. Il a récemment créé le Conseil National du Numérique et organisé le premier Sommet du G8 de l'internet. Mais il ne peut pas gagner sur les deux tableaux. Ensemble, nous pouvons lui montrer ce que signifie être un réel défenseur de la liberté d'internet et de la libre expression. Appelons-le à retirer ce décret instaurant la censure d'internet et à protéger nos droits -- signez la pétition et diffusez-la à tous vos amis!
Cliquez ici pour signer la pétition!
Dans le monde entier, des gouvernements tentent de censurer l'internet, outil vital pour les soulèvements arabes pro-démocratie et permettant d’exposer au grand jour les abus de pouvoir et la corruption dans tous les pays de la planète. Cependant, de Italie à la Syrie et de l'Inde à la Turquie, les membres d’Avaaz se mobilisent pour défendre cet espace crucial de liberté et de communication mondiale. Rejoignons-les et protégeons l'internet en France. "
A l'attention du Président Nicolas Sarkozy:
Nous vous appelons à retirer immédiatement le projet de décret qui permettrait au gouvernement d'être juge et partie pour définir les contenus en ligne et les services de l'internet auxquels nous pouvons accéder. Ce décret disproportionné menace nos droits et nos libertés démocratiques ainsi que la liberté d'expression garantie par la Constitution française.