Après ses succès dans le « printemps arabe », la CIA voudrait-elle exporter les « révolutions colorées » pour déstabiliser le grand rival russe ?
Pour les médias occidentaux, anti russes depuis l’arrivée de Poutine, la Russie est le nouveau « champ de bataille » de la nouvelle « croisade pour la démocratie ». L’accusation de « fraude » électorale qu’ils assènent, pour prouver que Poutine est bien un dictateur, est récitée scrupuleusement par les médias entre deux images de manifestations en Russie. Images qui sont parfois truquées, comme ici où les images des émeutes à Athènes ont servi à illustrer un reportage sur les manifestations de Moscou… Cruellement ironique, quand on sait que les grecs manifestent sans discontinuer depuis plus d’un an sans qu’aucun média occidental ne s’en indigne.
Étrange coïncidence, la Russie se démène diplomatiquement pour que la Syrie ne connaisse pas un scénario à la Libyenne. Et voilà donc ce pays frappé à son tour par ce « virus » démocratique mutant qui saute de pays en pays à la faveur de « révolutions colorées » au noms fleuris et au marketing bien rodé.
Les médias occidentaux se plaisent à se moquer de Poutine quand celui-ci dénonce très justement une « révolution de couleur » résultat d’une « tentative de déstabilisation menée depuis l’étranger ». Pourtant, malgré les moqueries de ces journalistes abrutis et serviles, il y a la réalité des faits. Et fruit du hasard là encore, nous retrouvons les mêmes acteurs institutionnels qui se sont illustrés dans toutes les « révolutions colorées » depuis les premières visant à « démocratiser » les satellites de l’ex bloc de l’Est à celle plus récentes qui ont emporté une grande partie du monde arabe.
Tout d’abord, la fameuse association « Golos » qui est à l’origine de l’accusation de fraude électorale, et qui est naturellement financée par USAID, (cette dernière est une des nombreuses organisations « paravents » de la CIA et du Département d’Etat US pour « démocratiser » les pays récalcitrants à coup de déstabilisations internes) :
Ces liens entre « Golos » et USAID ont été « révélés » par le magazine américain « Life », mais on pouvait se passer d’une telle « révélation » : les documents de USAID en font périodiquement état, les « élections démocratiques » en Russie étant l’un des grands soucis du gouvernement des Etats-Unis.
L’association « Golos », que dirige M. Gregory Melkoyants, a plusieurs implantations régionales, et figure également sur les listes d’ONG assistées par National Endowment for Democracy (NED) la fondation conservatrice créée en 1983 par Ronald Reagan pour combattre l’URSS et le communisme et qui s’emploie, depuis 1991, à étendre l’influence et les clientèles de Washington dans tout l’espace ex-soviétique.
Figurent également, sur les listes de NED, de nombreuses associations russes de lutte pour les Droits de l’Homme et les libertés, pour l’inventaire des crimes de l’ère soviétique, contre le racisme et la guerre en Tchétchénie. Parmi ces associations, il ne manque pas de noms connus du public occidental, vu qu’elles sont aussi les sources d’information des journalistes étrangers en poste ou en reportage à Moscou : le centre Youri Levada d’étude de l’opinion publique, la Fondation Andrei Sakharov, le Comité tchétchène de salut national, les associations « Sova », « Memorial » etc…
Les « intervenants » étatsuniens sont proches, politiquement, de plusieurs des leaders de la contestation libérale. Leur espoir, de longue date, est d’amorcer en Russie une « révolution colorée » qui permettrait d’écarter Vladimir Poutine – principale « bête noire » des adversaires russes et étrangers du régime en place à Moscou.
Source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=28184