Rappel du premier message :Les 36 millions automobilistes français devront obligatoirement avoir un éthylotest dans leur voiture à partir du 1er juillet 2012 et le défaut de possession d'un tel équipement sera sanctionné à partir du 1er novembre 2012 par une amende de 11 euros. (c) Afp
Les 36 millions d'automobilistes français devront obligatoirement avoir un éthylotest dans leur voiture à partir du 1er juillet 2012 et le défaut de possession d'un tel équipement sera sanctionné à partir du 1er novembre 2012 par une amende de 11 euros.
"Tout conducteur d'un véhicule terrestre à moteur, à l'exclusion d'un cyclomoteur (ne dépassant pas 50 cm3 et 45 km/h, ndlr), doit justifier de la possession d'un éthylotest, non usagé, disponible immédiatement", indique un décret publié jeudi au Journal officiel.
Cette obligation avait été annoncée le 30 novembre 2011 par le président Nicolas Sarkozy afin de lutter contre l'alcool au volant, sans fixer de date de mise en application.
Nicolas Sarkozy avait alors réaffirmé l'objectif de faire baisser le nombre de tués sur les routes de France métropolitaine à moins de 3.000 en 2012 contre 3.970 en 2011.
"L'alcool est à l'origine de 31% des accidents mortels en France, chiffre qui n'a pas évolué depuis 10 ans, contre 17% chez les Anglais et 10% chez les Allemands, nous avons donc une marge de progression importante" a déclaré à l'AFP le délégué interministériel à la Sécurité routière Jean-Luc Nevache.
"Nous voulons développer une politique d'auto-contrôle, d'auto-évaluation chez les automobilistes, il y a déjà l'obligation depuis le 1er décembre dans les établissements de nuit de mettre à disposition des clients des éthylotests. Avec l'obligation de détention dans la voiture, nous souhaitons que l'usage de l'éthylotest devienne socialement tout à fait banal et qu'on fasse sur l'éthylostest ce qu'on a fait il y 15 ans sur le préservatif, quand on sort entre amis, qu'il soit normal de se tester" a ajouté M. Nevache.
Des éthylotests antidémarrage équipent les autocars neufs depuis le 1er janvier 2010 et ils doivent être installés sur l'ensemble du parc pour la rentrée scolaire 2015.
La justice devrait bientôt pouvoir imposer à des conducteurs récidivistes de conduite en état d'ivresse l'installation d'éthylotests antidémarrage.
Dans le commerce de détail, le prix d'un éthylotest va de 1 à 1,5 euro et cet équipement a une durée de vie d'environ 2 ans.
Mais un problème d'approvisionnement en éthylotests se pose notamment à Paris, où de nombreuses pharmacies sont en rupture de stock.
La société Contralco, numéro un mondial des éthylotests à usage unique basée à Gignac (Hérault), reconnaît avoir des difficultés pour faire face à la demande. "On fabriquait 12 millions d'éthylotests en 2010 avec 67 salariés, cette année on devrait en fabriquer 50 millions avec 140 personnes", explique le directeur du marketing Guillaume Neau.
"10% des pharmacies vendaient des éthylotests en 2010, elles sont 70% actuellement, et les tabac-presse commencent à vendre ces produits" ajoute-t-il.
Le président de l'Automobile Club, Didier Bollecker, s'est félicité de la publication de ce décret, en jugeant que "la présence d'un éthylotest dans la boîte à gants va constituer un rappel permanent du risque alcool et va contribuer à une meilleure sensibilisation de l'automobiliste".
Le délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, Laurent Hecquet, a estimé que cette nouvelle obligation "était une bonne chose, à la condition qu'elle soit précédée par une large campagne d'information du public avant toute verbalisation".
"Il faudrait aussi des éthylotests plus lisibles et plus ludiques" a-t-il dit.
Petite histoire d'héthylotest :
Voici comment ce test est venue aussi vite en décret d'application :
Officiellement, le but est de lutter contre l'alcoolisme au volant.
Tout le monde aimerait voir moins de drames sur la route liés à l'alcool,
c'est incontestable.
Mais je vais vous montrer qu'il s'agit de bien autre chose ici...
Alors, voilà ce qui se passe :
En juillet, une association, "I-Test" se crée pour militer en faveur d'éthylotests obligatoires dans toutes les voitures.
Ils interpellent le Ministre de l'Intérieur, Claude Guéant,
et hop quelques mois plus tard le décret sort.
La nouvelle infraction est créée, avec une amende de 17 euros à la clef.
Quand on sait qu'il faut des années d'habitude pour obtenir quoi que ce soit quand on est une association, nous avons été saisis par cette rapidité !
On enquête depuis plus de trois ans sur la répression routière
– il ne nous a pas fallu longtemps pour découvrir le pot aux roses !
Qui sont les membres de cette "association" ?
S'agit-il, comme on aurait pu le croire, d'un collectif de familles qui ont perdu un proche sur la route à cause d'un chauffard qui avait trop bu ?
Pas du tout : ce sont tout simplement... des fabricants d'ethylotests !
Le Président de "l'association" est chargé de mission chez Contralco, le plus grand fabricant d'éthylotests chimiques (les fameux "ballons").
Et là, il vient de réussir un coup de maître : assurer à sa boîte un marché 100 % garanti sur 38 millions de voitures !
Le calcul est vite fait : 38 millions de voitures x 2 éthylotests à 1€ pièce = 76 millions d'euros garantis dès l'application du décret en juillet prochain.
Mieux : le décret comporte une obligation de norme NF pour les éthylotests... norme que cette entreprise est la seule à avoir !
Voilà : un marché juteux, 100 % garanti, qui va rapporter des millions à une grosse entreprise...
... Et nous, on vient nous dire que c'est pour notre sécurité ?
Et que si l'éthylotest venait à manquer dans notre boîte à gants,
ce serait tellement grave qu'on devrait payer une amende ?
Franchement, de qui se moque-t-on ?
C'était déjà la même chose avec les radars : au départ ils sont venus nous dire que c'était pour notre sécurité, et il n'y avait pas de raison de ne pas y croire. Enfin, au début...
Car vu les bénéfices colossaux que raflent maintenant, chaque année, les grandes entreprises qui installent et entretiennent les radars
(plus de 200 millions d'euros par an, directement issus de vos PV),
qui peut encore venir nous parler de sécurité ?
Encore une histoire de fric , pas du sauvetage des vies humaines,
sinon, on aurai penser beaucoup plus tôt à protèger,
les usagers de la route !