♫ La Philosophie de Michel ♫
Michel était du genre insupportable : toujours de
bonne humeur, rien que des mots
positifs à la bouche. Quand quelqu'un lui demandait : Comment vas-tu ? Il répondait : Pour aller mieux, il faudrait que je sois deux !
Il était d'un naturel
motivant. Lorsqu'un employé passait une sale journée, Michel lui montrait comment voir le bon côté des choses.
A force d'observer son attitude, cela m'a rendu curieux. Aussi, un jour, je suis allé le voir et lui ai demandé : Je ne comprends pas ! Tu ne peux tout de même pas être
positif tout le temps ! Comment tu fais ?
Michel m'a répondu : Chaque matin, je me réveille et je me dis que j'ai le choix : soit je décide d'être de
bonne humeur ou d'être de mauvais poil. Et je choisis de me lever du bon pied. Chaque fois que quelque chose de négatif m'arrive, je peux décider d'être une victime ou d'en apprendre quelque chose. Et je choisis d'en tirer une leçon. Chaque fois que quelqu'un vient se plaindre chez moi, je peux accepter ses doléances ou mettre l'accent sur l'aspect
positif de la vie. Je choisis le bon côté.
C'est bien, mais pas facile, ai-je protesté…
Mais oui ça l'est ! m'a répondu Michel. La vie est faite de choix. A la base, chaque situation est un choix. Tu choisis la façon dont tu y réagis. Tu choisis comment les gens vont t'affecter. Tu choisis d'être de
bonne ou de mauvaise humeur. En bref, tu choisis comment tu vis ta vie.
J'ai réfléchi à ce que Michel me disait. Peu après, j'ai quitté mon travail et j'ai démarré une activité indépendante. Nous nous sommes perdus de vue. Mais je pensais souvent à lui lorsque je devais faire un choix plutôt que de réagir à une situation. Quelques années plus tard, j'ai appris que Michel avait eu un grave accident : une chute d'environ 18 mètres depuis une tour. Après 18 heures d'opération et des semaines de soins intensifs, Michel quittait l'hôpital avec des tiges dans le dos. Je l'ai revu 6 mois plus tard. Quand je lui ai demandé comment il allait, il m'a répondu : Pour aller
mieux, il faudrait que je sois deux ! Tu veux voir mes cicatrices ? J'ai décliné sa proposition, et l'ai plutôt interrogé sur ce qui lui avait traversé l'esprit durant l'accident.
La première chose à laquelle j'ai pensé était au
bien-être de ma fille qui allait naître, m'a répondu Michel. Puis je me suis retrouvé étendu sur le sol, je me suis rappelé que j'avais deux choix : je pouvais décider de mourir ou décider de vivre. J'ai décidé de vivre.
Est-ce que tu as eu peur ? Est-ce que tu t'es évanoui ? lui ai je demandé.
Michel a continué : Les ambulanciers ont été
super ! Ils n'arrêtaient pas de me dire que tout irait
bien. Mais en arrivant aux urgences, j'ai vu l'expression sur les visages des médecins et des infirmières. Et là je me suis vraiment inquiété. Dans leurs yeux, j'ai lu : il est mourant. J'ai su que je devais intervenir.
Alors qu'est-ce que tu as fait ? lui ai-je demandé ?
Il y avait une imposante infirmière qui me bourrait de questions, continua Michel. Elle me demandait si j'étais allergique à quoi que ce soit. Je lui ai dit que oui. Docteurs et infirmières se sont arrêtés, attendant ma réponse. J'ai pris une profonde respiration et j'ai crié : je suis allergique au sérieux. Ils avaient
beau dire, je leur ai expliqué que j'avais choisi de vivre et que je souhaitais qu'ils agissent avec moi comme si j'étais vivant et non mort.
Michel a survécu, grâce aux compétences de ses médecins d'une part mais aussi à son incroyable attitude. J'ai retenu de lui que chaque jour nous avons le choix de vivre pleinement. En fait, tout est dans l'attitude. Par conséquent, le dicton s'applique:
Ne t'en fais pas pour demain car c'est un autre jour. Et à chaque jour suffit sa peine.source